La vie de N'Guessan N'Goran bascule le 1er janvier 2011. L'enseignant de mathématiques perd la vue après une gorgée de liqueur certainement frelatée. A l'approche des fêtes de fin d'année, période de toutes les extravagances, son témoignage est une invitation à la prudence. Par VICTORINE YAO-YOBOUE
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00:00Monsieur Nguessan, ce qui nous amène chez vous, c'est que nous avons appris que vous n'êtes pas né aveugle. Est-ce que c'est vrai ?
00:14Effectivement, je ne suis pas né aveugle. Ma vie a basculé précisément le 1er janvier 2011, suite à une intoxication alimentaire, suite à la consommation d'une liqueur.
00:27C'est une habitude que j'ai pris de mes parents. Quand j'étais encore étudiant et début fonctionnaire, je passais les fêtes de fin d'année en famille.
00:39Le 1er janvier, mon père, mes grands-frères, mon grand-frère et mon papa se rassemblaient tous autour d'un petit repas matinal.
00:47Et là, chacun présentait une liqueur pour célébrer la nouvelle année. C'est cette habitude-là que j'ai voulu perpétuer.
01:00Quand je suis venu habiter en tant que fonctionnaire, j'avais des voisins qui, le 1er janvier, passaient pour me saluer.
01:05Et c'est ainsi que, ce 1er janvier-là, j'ai pris cette liqueur « Rome Royal ». Ce 1er janvier-là, aux environs des 10 heures précisément,
01:13j'ai moi-même fait mon petit-déjeuner et j'ai juste goûté cette liqueur.
01:22Malheureusement, après la consommation, je ne me suis plus retrouvé.
01:27Quelques minutes après, un jour après, une heure après ?
01:31Sincèrement, ce sont les mythes qui ont suivi. La seule image dont je me souviens aujourd'hui, c'est que j'étais passé de la cuisine,
01:40ma femme faisait le repas et je lui avais conseillé d'envoyer un petit repas.