Category
🗞
NewsTranscription
00:00Ici matin, 7h46, 5 jours après le vote de la motion de censure, la France n'a toujours pas Florian Cazola de nouveau Premier Ministre.
00:11Et en attendant, c'est donc Michel Barnier et ses ministres qui gèrent les affaires courantes.
00:14Bonjour Laurence Garnier.
00:15Bonjour.
00:16Secrétaire d'État de démissionnaire, donc déléguée à la consommation, merci d'avoir accepté notre invitation ce matin sur France Bleu Loir-Océan.
00:23Avant d'évoquer les tractations en cours et tout ce qui est très politique, on va dire, ainsi que vos aspirations, j'avais envie de vous demander, qu'est-ce que vous faites depuis 5 jours ?
00:32Effectivement, il y a 5 jours, la motion de censure a été votée.
00:37Le RN, le NFP ont fait le choix d'interrompre tout ce que le gouvernement de Michel Barnier était en train de mettre en place.
00:45Ils ont fait un choix qui me paraît irresponsable, celui de priver la France d'abord d'un gouvernement,
00:49ensuite d'un budget et ensuite de la stabilité qui est tellement nécessaire à notre pays.
00:54Donc aujourd'hui, les membres du gouvernement assurent la gestion des affaires courantes.
00:58Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:59Ça veut dire que nous ne pouvons pas initier de nouvelles actions politiques.
01:04Par contre, quand un texte de loi a été adopté par le Parlement, nous avons la possibilité, par exemple, de faire paraître les décrets.
01:12Donc vous assurez le suivi aujourd'hui ?
01:14On assure le suivi et puis l'ensemble des éléments qui vont permettre à ceux qui vont prendre la suite
01:21de travailler rapidement dans les meilleures conditions possibles avec, encore une fois,
01:25un pays qui est aujourd'hui dans une situation de fragilité, qui est dangereuse, pas de budget.
01:31Ça veut dire des conséquences extrêmement concrètes pour les Français.
01:35Ça veut dire l'interruption de tous les processus législatifs.
01:38Je pense notamment, en ce qui me concerne, à l'impossibilité pour les salariés qui bénéficient aujourd'hui de titres restaurants,
01:45de les utiliser pour faire leurs courses à partir du 31 décembre.
01:48Sans budget voté et donc sans cette dérogation qui est prolongée,
01:53ce titre restaurant ne permettra plus, à partir du 1er janvier,
01:57de faire ses commissions dans les supermarchés grâce à ce dispositif ?
02:01Exactement. Alors c'est une dérogation qui relève de la loi, une proposition de loi
02:05qui a été adoptée à l'unanimité par les députés il y a quelques semaines,
02:09qui devait être examinée par le Sénat cette semaine.
02:12Et donc concrètement, cette dérogation qui était permise par la loi,
02:16qui permettait à tous les salariés français, on parle de près de 6 millions de personnes,
02:20d'acheter avec leur titre restaurant des paquets de pâtes, de farine...
02:23À raison de 25 euros par jour maximum.
02:25Voilà. Et bien tout ça ne sera plus possible à partir du 1er janvier prochain.
02:29Donc ce qu'il faut avoir en tête, c'est que...
02:31Il n'y a aucune chance pour le consommateur qu'il puisse à nouveau bénéficier de ce dispositif ?
02:36Il faut que le texte soit voté par le Sénat.
02:38Tous les travaux législatifs sont interrompus du fait de la motion de censure.
02:42Donc de fait, les conséquences sont très pratiques, très quotidiennes pour les Français.
02:47Avant le 19 décembre, il faut donc un vote du budget au Parlement pour pouvoir bénéficier de ce dispositif ?
02:52C'est un peu plus précis que ça. Il faut un vote de la proposition de loi
02:55qui a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale,
02:58et qui doit maintenant être examinée par le Sénat.
03:00Donc je ne vois pas aujourd'hui comment elle pourrait l'être avant le 31 décembre.
03:04Et donc ça veut dire effectivement qu'au 1er janvier,
03:06on n'achète plus de paquets de pâtes, plus de paquets de riz, plus de beurre,
03:09plus de farine avec ces titres restaurant pour 6 millions de Français.
03:11Laurence Garnier, puisqu'on est sur France Blanc, on va parler de choses très concrètes.
03:14Vous aviez voté également une proposition de loi pour limiter les frais bancaires en cas d'héritage.
03:20Ça aussi, ça tombe à l'eau ?
03:21Exactement, ça aussi c'est une proposition de loi qui a été adoptée la semaine dernière
03:26à l'unanimité à l'Assemblée nationale,
03:29qui devait, et je m'y étais engagée, être examinée rapidement au Sénat dès le début de l'année prochaine.
03:35Il s'agit concrètement, quand vous perdez un proche,
03:38c'est une situation qui est difficile à vivre pour évidemment nos compatriotes,
03:43il s'agit d'encadrer les frais bancaires sur succession
03:46et de les rendre gratuits dans un certain nombre de cas.
03:49Par exemple, lorsque la personne décédée est mineure,
03:52quand il n'y a pas de cas de complexité manifeste.
03:55Donc l'objectif de la proposition de loi, c'était celle-ci.
03:58Ça devait être examinée au Sénat après avoir été votée à l'Assemblée.
04:02Là aussi, processus interrompu, ça veut dire qu'en attendant que les choses reprennent,
04:07les frais bancaires sur succession sont toujours une réalité pour beaucoup de nos concitoyens.
04:10Ça, c'était la politique d'hier, Laurence Garnier.
04:12La politique d'aujourd'hui et de demain, ce sont ces tractations notamment,
04:15qui sont encore à l'Élysée et qui vont se poursuivre toute la journée.
04:17Vous avez envie, vous vous inspirez à rester au gouvernement.
04:20Vous n'y êtes resté finalement que 74 jours.
04:24Ecoutez, vous avez fait un décompte encore plus précis.
04:27La question qui se pose en réalité, c'est de savoir avec qui et surtout pourquoi faire ?
04:35Avec les socialistes et les écologistes, ça pourrait être un oui de votre côté ?
04:39Je crois qu'il faut être extrêmement clair sur les objectifs.
04:42Il faut partir des objectifs.
04:44Vous savez, c'est ce qu'attendent les Français.
04:46La droite républicaine a montré, je pense,
04:49au travers notamment de l'action déterminée de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur,
04:53qu'elle pouvait agir, qu'elle pouvait être utile,
04:56qu'elle pouvait répondre aux attentes des Français.
04:58C'est rapidement fait renverser également au Parlement,
05:00on l'a vu à l'Assemblée nationale avec le vote de cette motion.
05:02Il faut donc élargir peut-être les horizons pour tenter de rassembler.
05:06Il faut surtout chercher à être utile autour de messages clairs.
05:09Aujourd'hui, quelles sont les priorités ?
05:11Il faut qu'on redresse nos comptes publics,
05:13parce qu'on ne peut pas rester à 7% de déficit.
05:16C'est dangereux, on met en péril notre stabilité financière
05:20et donc les plus fragiles qui seront les premiers à trinquer,
05:24pardonnez-moi l'expression, si jamais notre pays était confronté à une crise financière.
05:28Donc ça, c'est la première des priorités.
05:30Les Français nous demandent plus de sécurité.
05:32Ils nous demandent aussi plus de fermeté dans la lutte contre l'immigration.
05:36Donc c'est autour de ces priorités qu'il faut travailler.
05:38Un gouvernement d'union nationale qui va de la gauche, des socialistes, des écologistes,
05:42voire des communistes, qui sont reçus aujourd'hui par Emmanuel Macron,
05:45jusqu'à la droite que vous incarnez, c'est possible ça aujourd'hui ?
05:48A condition que ces priorités soient rejointes par l'ensemble des parties prenantes.
05:53Redresser nos comptes publics, plus de sécurité, une meilleure maîtrise de l'immigration.
05:57Tous ceux qui se retrouvent dans ces objectifs-là, on doit pouvoir dialoguer avec eux.
06:02Mais il ne faut pas se tromper de sujet.
06:04Avant de penser à des non, il faut bien préciser les objectifs,
06:09ce vers quoi on veut aller et comment on répond aux attentes des Français.
06:13Moi je crois vraiment que ça ne sert à rien de se perdre en conjecture.
06:16On sait bien que l'équation est compliquée.
06:18Maintenant c'est au Président de la République de désigner un Premier ministre.
06:21Moi ce qui m'intéresse et ce qui intéresse mes amis de la droite,
06:25c'est vraiment de préciser la feuille de route,
06:28d'avoir des objectifs clairs autour desquels on pourra travailler.
06:31Très rapidement, au-delà de votre cas personnel,
06:34est-ce que vous avez envie quand même de rester au gouvernement
06:37parce que la mission finalement a été claire, elle a été éphémère ?
06:40A condition que je puisse travailler comme je l'entends.
06:44J'ai engagé un certain nombre d'actions, j'ai engagé un certain nombre de choses
06:49pour contribuer aussi au redressement des comptes publics.
06:52Je pense par exemple aux titres de presque 60 millions de consommateurs.
06:55J'ai proposé qu'on puisse travailler à un repreneur.
06:59Donc tout ça, ce sont des dossiers que j'ai engagés,
07:02qui me semblent importants et donc si vous voulez,
07:06l'objectif n'est pas de retourner au gouvernement.
07:09Pour retourner au gouvernement, ça n'aurait aucun sens.
07:12Sinon ce sera de retrouver votre place de sénatrice, on est bien d'accord.
07:15C'est un mandat que j'ai exercé avec beaucoup de passion,
07:17auprès des maires qui sont formidables.
07:19J'ai eu une pensée ce matin pour les 207 maires de la Loire-Atlantique
07:22et tous les autres qui vraiment font tenir notre République au quotidien.
07:25Et pour Maurice Perrion qui est élu aussi,
07:27et en sursis, si vous retrouvez votre place au sénat au palais du Luxembourg.
07:30Merci beaucoup Laurence Garnier, secrétaire d'Etat à la Consommation,
07:33pour encore quelques heures d'avoir accepté notre invitation ce matin.
07:37Merci à vous.
07:38Très bonne journée.