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Noémie Merlant, réalise "Les femmes au balcon", dénonce les violences sexuelles à travers un film mêlant humour et gore. Victime elle-même, elle souhaite changer la perception des victimes dans la société. Le film sort mercredi 11 décembre.

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Transcription
00:00Elle est l'un des nouveaux visages du cinéma féministe, Noémie Merland, elle a 36 ans.
00:05Son deuxième long métrage, Philippe, Les femmes au balcon, va sortir mercredi.
00:09Elle y dénonce à sa manière les violences sexuelles et sexistes.
00:12Imaginez, je vais vous emmener à Marseille, il fait chaud, c'est la canicule.
00:16Trois jeunes femmes colocataires, vous avez Nicole, Ruby et Élise.
00:21À la fenêtre d'en face, un beau jeune homme magnifique, l'objet de leur fantasme,
00:26photographie, les femmes, ça ne va pas finir comme le beau garçon l'espérait.
00:32Ruby, il y a tous les voisins qui sont en train de te regarder.
00:34C'était ça les gars !
00:37Tous les jours, il est à sa fenêtre, sublime, mystérieux.
00:40Venez boire un verre à la maison.
00:42Les filles, entrez !
00:47Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:50Oh mon Dieu !
00:54C'est pas notre affaire, vous voyez ?
01:19Après, de la jeune fille en feu, où elle campait Marianne,
01:22une peintre qui devient la maîtresse d'une aristocrate qui est campée par Adèle Haenel.
01:26Les deux femmes, d'ailleurs, sont proches dans la vraie vie.
01:29Ici, en toile de fond, ce sont les blessures personnelles de Noémie Merland dans « Les femmes au balcon ».
01:35Elle a été agressée sexuellement par un photographe à ses 17 ans.
01:38Elle a été victime également de viols conjugales.
01:41Ce film, il ne cache pas, il est assez cash,
01:45mais elle utilise une vraie tonalité pour faire passer ses messages.
01:48Et vous l'avez vu, d'ailleurs, dans la bande-annonce,
01:50ce sont les films gore, films d'horreur.
01:53Explication au micro de Claire Fleury.
01:56J'avais besoin d'en parler, de faire un film sur des femmes qui se libèrent,
02:01mais en même temps qui reprennent l'espace de leur corps et l'espace public.
02:06Et c'est pour ça aussi que je passe par le gore et le film d'horreur,
02:09parce que toute cette violence a accumulé.
02:12À un moment donné, il faut bien qu'elle ressorte, et on n'a pas envie qu'elle ressorte dans la vie réelle.
02:16Donc, de la faire ressortir dans l'imaginaire et la fiction,
02:19doublé de l'humour, pour moi, c'était un peu l'unique façon de faire.
02:23Elle dit doublé de l'humour, et c'est vrai que le second degré est très présent dans son film.
02:26Oui, c'est une arme, en fait. C'est une autre arme qu'elle utilise dans son cinéma.
02:30Un humour trash, qu'on a plutôt tendance à voir dans les films italiens ou espagnols, pas trop français.
02:34Et elle cante des portraits de femmes qui sont des victimes,
02:37mais qui, malgré cela, tentent de garder la face,
02:40de continuer de vivre, d'exprimer de la joie.
02:43L'objectif, en fait, c'est de faire surgir dans la société l'image qu'on peut avoir
02:46d'une victime dans l'inconscient collectif,
02:49parce que la victime, justement, elle n'est pas éplorée 24 heures sur 24.
02:53Il y en a aussi beaucoup qui continuent de vivre,
02:56et qui continuent de rire, et qui continuent justement
02:59d'avancer par l'entraide, par l'humour,
03:02et c'est de ça aussi que j'ai envie de raconter,
03:05parce que ça donne de l'espoir.
03:07D'autres profils de femmes qui sont victimes,
03:10finalement, on va moins les croire parce qu'elles sont
03:13finalement trop heureuses ou trop libres pour qu'on les croie.
03:16Et elle met aussi le doigt sur un autre problème, Philippe,
03:19c'est que, et on l'a bien vu au procès Pélico,
03:22les hommes reconnaissent rarement les faits.
03:25Et c'est l'un de ses souhaits, bien sûr, les plus grands,
03:28d'évolution dans la société pour la suite,
03:31quand on évoque avec elle, justement, l'ouverture demain du procès
03:34de Christophe Ruggia, le réalisateur qui est donc mis en cause
03:37par Adèle Haenel, partie civile d'ailleurs au procès.
03:40Elle pense immédiatement à la reconstruction des victimes.
03:43Pour elle, ça passe par une reconnaissance
03:46des abus dans la société.
03:49Il n'y a jamais d'aveu.
03:52C'est fou, quand même.
03:55C'est toujours la faute de la victime ou d'une chose,
03:58je ne sais pas, mais il n'y en a pas,
04:01ni dans les représentations dans les films, ni dans la réalité.
04:04Je pense qu'on ne va pas avancer
04:07s'il n'y a pas d'aveu.
04:10Et puis une justice qui suit aussi.
04:13Les Femmes au balcon, ça sort mercredi.
04:16Elle sera présente au procès.
04:19Elle n'ira pas demain à l'ouverture, mais elle ira mardi.
04:22Procès qu'on suivra, évidemment, sur l'antenne de BFM TV, 7h57.
04:25Merci de vous réveiller avec l'équipe de week-end première.

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