Avocat, Ghislain Benhessa est revenu sur la motion de censure : «Emmanuel Macron n'est plus à la hauteur de nos institutions».
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00:00Le problème, vous savez ce que c'est, c'est que hier, personne, à mon sens ou presque, n'a pris la mesure de ce qui s'est passé.
00:05Je m'explique, on a fait un... Laurent Wauquiez, à l'Assemblée, a tout de suite rappelé 1962.
00:09En 1962, la seule motion de censure qui a donné lieu, qui a réussi avant hier, s'est terminée dans un pugilat, le lendemain, après 24 heures de débat, à 5 heures du matin, dans un touhou-bouhou invraisemblable.
00:21Ça, c'est 1962, où c'était une guerre qu'on n'imagine pas contre le général de Gaulle.
00:26Hier, à 20h20, on a sonné la cloche, il y a eu les débats des uns et des autres, etc., et puis on a congédié Michel Barnier.
00:33Et depuis, on joue à un petit jeu qui est « c'est pas grave, on va trouver un petit nom qui remplacera Michel Barnier, ce sera peut-être à gauche, ce sera peut-être à droite, ce sera peut-être plus ou moins à droite ».
00:44Et là, j'ai deux remarques toutes simples.
00:47Imaginez l'électorat français, qui a été appelé aux yeux de nos législatives.
00:51Législative qui a donné lieu à une participation extrêmement forte par rapport à d'autres scrutins.
00:55Et en juin, on s'est dit « c'est formidable, il y a de nouveau de la politique en France ».
00:58Une participation forte qui a conduit au résultat qu'on connaît.
01:01Six mois plus tard, on a eu Michel Barnier, qui était le quatrième chapeau des Républicains, dont la moitié des Français a même existé, qu'il était dans l'organigramme.
01:10Et on a maintenant potentiellement un quatrième ou cinquième ou sixième couteau dont on discute, six mois après le bazar qu'on a eu.
01:17Donc vous voulez dire qu'on ne respecte pas la volonté des Français ?
01:19Premièrement, c'est ça.
01:20Et pourtant, c'est eux qui ont voté.
01:21Oui, ils ont voté, mais avec le barrage républicain.
01:23Et deuxième remarque rapidement, c'est que dans toute cette histoire, on n'a toujours pas compris qu'on trouve des rustines sur une jambe de bois qui est totalement pourrie.
01:33Il faut débloquer un blocage profond.
01:36On ne le débloquera pas avec une toute petite chose qui s'appelle un remaniement, un arrangement.
01:40Ça ne marchera pas.
01:41La crise politique est une crise de régime, non pas parce que les institutions ne fonctionnent pas, mais parce que l'individu, il n'est pas le seul Emmanuel Macron, mais les individus qui l'incarnent ne sont plus à la hauteur des institutions qui sont les nôtres.