La journaliste, Élisabeth Levy, parle de la course à Matignon : «Emmanuel Macron est pris au piège de sa dissolution».
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00:00Je crois pas, moi. Là, je crois qu'il est pris au piège de sa dissolution.
00:04Mais moi, avec toute l'amitié, l'affection et le respect que j'ai pour Henri Guaino,
00:09je suis en désaccord avec vous, mon cher Henri.
00:12La première chose, c'est que je ne crois pas du tout que les Français aient donné un mandat
00:16au Nouveau Front Populaire pour constituer un gouvernement.
00:19Et je ne vois pas pourquoi le fait d'être premier,
00:22si vous voulez, quand vous n'avez pas une majorité claire,
00:24vous donnerait un quelconque avantage vu que vous n'avez zéro majorité.
00:27Moi, pour moi, le problème...
00:29Parce qu'après tout, il aurait pu gagner son pari d'une façon ou d'une autre
00:32et tout le monde aurait crié au génie.
00:33Le problème, il avait le droit d'utiliser la dissolution.
00:36Il s'est peut-être planté, ça, c'est indéniable.
00:39Le problème, c'est qu'est-ce qui est allé derrière ?
00:42Parce qu'en gros, la dissolution, c'était dire, vous voulez l'URN, allez-y,
00:45puisque tous les sondages le disent, vous avez voté l'URN, allez-y.
00:47Et son idée était de les laisser gouverner et de les user à Matignon.
00:52À ce moment-là, tu ne fais pas le Front Républicain une semaine après.
00:56Et ce qui me frappe...
00:57Oui, mais enfin, il l'a accepté, je suis désolé, pardon.
00:59Juste, je finis, Yoann, pardon.
01:01Juste, ce qui me frappe, moi, aujourd'hui,
01:03c'est que, et c'est ça qui rend le spectacle à la fois un peu hilarant,
01:07je dois dire, et attirant,
01:08c'est que voilà Marine Le Pen placée dans un rôle de faiseur de roi.
01:12Puisque, bien qu'Henri ne soit pas d'accord avec cela,
01:15tout le monde considère maintenant que c'est plutôt vers la droite
01:17qu'on va avoir une majorité négative.
01:20Et Marine Le Pen faisait dès ce matin ses conditions.
01:24Elle veut ceci, elle ne veut pas cela.
01:25Donc, des gens...
01:26Donc, des faiseurs de roi.
01:27Des faiseurs de roi.
01:28Non, c'est son abstention, en quelque sorte,
01:31qui permettra à un gouvernement de ne pas tomber.
01:33Et donc, des gens qui, la semaine dernière,
01:35enfin, il y a deux mois, juraient que jamais, au grand Dieu, jamais,
01:38ils ne s'approcheraient de cette infâme partie,
01:40qu'ils ne voulaient pas de leur voix, qu'ils ne voulaient pas leur parler.
01:43Ils n'existaient pas, c'était déplorable.
01:45Aujourd'hui, il s'agit de célébrer.
01:46Maintenant, ils vont faire la coutume à Marine Le Pen,
01:48si vous voulez, et danser.
01:50Et le spectacle de Xavier Bertrand,
01:52qui a vraiment dit des âneries absolument sidérales sur l'ERN,
01:56faisant la danse du ventre, un peu silencieusement,
01:58par truchement autour de Marine Le Pen, est accablant.
02:02Et je pose la question à tout le monde.
02:04Moi, j'ai quand même un doute avec ce que vous dites, cher Henri.
02:06Je n'ai pas compris.
02:08Oui, il me semble que le rôle du président de la République,
02:10aujourd'hui, c'est de nommer un gouvernement
02:12qui ne sera pas renversé le lendemain.