• il y a 2 semaines
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Ce lundi, sur Europe 1, Olivier Babeau s'intéresse au désastre des précédents budgets votés ces dernières années.
Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00Sur Europe 1, place à l'édito-écho, Dimitri Pavlenko.
00:03Bonjour Olivier Babou.
00:04Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:06Olivier, vous nous proposez ce matin une analyse des raisons de la crise budgétaire actuelle.
00:10Comment en sommes-nous arrivé là ?
00:11Dimitri, quoi qu'il se passe aujourd'hui, dans les prochains jours, la France aura franchi un cap.
00:16Dans le cuisant constat de son affaiblissement, elle montre qu'elle est incapable,
00:20même face au risque avéré d'une crise majeure de ses finances publiques, de se ressaisir.
00:24Même si le gouvernement Bardier ne tombe pas, il y a fort à parier que les concessions au budget
00:28qui ont été arrachées nous feront déraper, en 2025, loin des 5% espérés.
00:33Et s'il tombe, ce serait comme entrer dans un trou noir.
00:35Personne n'est capable de dire ce qu'il s'y passera,
00:38mais on peut raisonnablement parier que ce sera peu réjouissant.
00:40Alors c'est le moment de se demander comment nous en sommes arrivé là.
00:42Alors justement, quelles sont les causes de la situation si dégradée que nous connaissons selon vous ?
00:47Le drame des décisions politiques, c'est qu'il faut souvent des décennies pour vérifier leur bien-fondé
00:52ou au contraire, leur erreur.
00:53Notre problème, on le connaît, trop peu de travail par rapport à la population,
00:57trop peu de cotisations, de revenus à taxer, de richesses à redistribuer,
01:00malgré un taux de prélèvement record, pour couvrir nos dépenses.
01:03Deux décisions sont responsables de la panade dans laquelle nous nous débattons.
01:07Ce ne sont pas les seules évidemment, mais elles expliquent une part significative de notre problème.
01:10Première décision, toute catégorie, le passage de la retraite de 65 à 60 ans,
01:15décidé par François Mitterrand en 1983.
01:18Sans cela, notre régime n'aurait pas le déséquilibre béant qui emporte notre budget.
01:22Il faut le rappeler, c'est notre système de retraite que nous sommes avant tout malades.
01:26Les cotisations ne couvrent que 67% des 382 milliards d'euros de dépenses du régime.
01:31125 milliards sont donc compensés par le budget de l'État, alors que ce n'est pas son rôle.
01:35Comme l'a montré un rapport du Sénat, les retraites des fonctionnaires à elles seules
01:38sont responsables d'un tiers du déficit et de 50% de la dette.
01:42Alors, quelle est la deuxième décision ?
01:44Ah, les 35 heures à partir des années 2000 !
01:47Il y a quand même un truc commun entre les deux, je vous laisse trouver.
01:50Elles ont constitué en pratique ces 35 heures un alourdissement du coût du travail
01:54et se sont traduites par de la modération salariale, donc un moindre pouvoir d'achat.
01:58Ça n'a pas été un partage du temps de travail, ça a été un partage de l'appauvrissement
02:01provoqué par un moindre travail.
02:03Mais ces décisions ont été prises il y a longtemps, comment vous expliquer qu'on n'y est pas remédié ?
02:07Ces erreurs magistrales n'auraient pas été si catastrophiques
02:09si nous nous étions donné les moyens de les corriger.
02:11Mais le jeu politicien nous l'interdit et c'est le second acte du drame.
02:15Par lâcheté, nos responsables politiques jouent depuis des décennies au jeu de la grenade dégoupillée.
02:19Année après année, on a voulu oublier la lente dégradation de nos finances
02:23et des fondamentaux de notre économie qui les sous-tendent,
02:25car on espérait ne pas être là au moment de l'explosion fatale.
02:28On a acheté la paix, distribuer des prébends et des chèques
02:31est plus agréable que de couper les robinets et fermer des services.
02:34Certains ont pu confondre leurs tactiques d'opportunisme politique
02:37avec une stratégie pour la France.
02:39On a pu voir durant le débat budgétaire une nouvelle illustration du syndrome NIMBY,
02:43bien connu, Not in my backyard, traduisé par pas chez moi, n'est-ce pas, pas dans ma cour.
02:48Chacun s'accorde sur la nécessité des efforts, mais dès qu'il s'agit de son précaré,
02:51on descend la herse, on remonte le pont-levis,
02:53on défend sa clientèle électorale, son territoire, sa collectivité, son ministère.
02:57Les efforts, c'est toujours pour les autres.
02:59On n'en impose finalement qu'à ceux qui ont le moins d'alliés.
03:02Et nous voilà bloqués ce matin dans un absurde nini,
03:04ni hausse d'impôt, ni baisse des dépenses.
03:06Signature Europe 1, Olivier Babaud. Merci beaucoup.
03:09Allez, bon courage à tous.

Recommandations