🇸🇳 Pour la première fois de son histoire, la Biennale de Dakar est dirigée par une femme : Salimata Diop. Brut l'a rencontrée et elle nous a expliqué comment, grâce à son équipe curatoriale et deux expositions soutenues par le programme Création Africa de l’Institut français et France Diplomatie, elle a mis en avant les regards féminins lors de ce rendez-vous majeur de l'art contemporain en Afrique.
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00:00Ça, c'est la Biennale de l'art africain contemporain qui a lieu à Dakar.
00:05C'est un des plus gros événements d'art en Afrique.
00:07Cette année, la particularité est que pour la première fois, elle est dirigée par une femme,
00:12Salim Atadjo. Elle a choisi de s'entourer d'une équipe de femmes.
00:15Pour Groot, on est partis les rencontrer.
00:17Je suis Salim Atadjo, je suis commissaire d'exposition
00:20et la directrice artistique de la 15e édition de la Biennale de Dakar.
00:25On a beaucoup travaillé l'expérience du visiteur.
00:28On a essayé vraiment de se mettre à la place du visiteur,
00:30de prendre soin du visiteur et de quelle histoire, dans quel voyage on l'emmènerait.
00:35Donc j'ai articulé l'exposition internationale en quatre chapitres.
00:39Là, le premier chapitre, nager dans le sillage, on est dans l'eau.
00:43On va plonger encore une fois dans la forêt avec le deuxième chapitre
00:46où on est dans la terre, on est sur des considérations autour de la nature.
00:52Le troisième chapitre, c'est flotter dans le niage.
00:56C'est un chapitre où on est dans les airs, on traverse un nuage.
01:00Et le quatrième chapitre, brûler, on arrive sur plutôt des messages, des travaux.
01:06On est dans le post-apo, on est dans la dystopie, mais aussi vraiment dans la réalité.
01:11Sur cette biennale, on a eu des soutiens particulièrement pointés sur l'équipe artistique,
01:18c'est-à-dire mon équipe de commissaires invitées
01:23qui a collaboré avec moi sur l'ensemble du travail de l'ensemble de cette biennale,
01:26et qui a notamment curaté une magnifique exposition « On s'arrêtera quand la terre rugira ».
01:31Et notre premier partenaire sur cette exposition a été l'Institut français.
01:36Les artistes qui sont présentés dans cette exposition viennent de plusieurs géographies
01:40et témoignent toutes des conséquences du réchauffement climatique sur leur localité.
01:44C'est vraiment important pour nous que ce soit des artistes dont la démarche globale
01:47dans leur carrière artistique s'est toujours inscrite dans ces questions
01:51d'écologie, de féminisme, d'empowerment, mais aussi de redistribution.
01:55C'est une exposition qu'on a vraiment eu à cœur de soutenir avec l'Institut français
01:59et le programme Création Africa.
02:00C'est vraiment un regard féminin sur l'art contemporain.
02:04Et pour nous, c'était important d'accompagner cette démarche sensible,
02:07sensible pour les thématiques qui parlent de l'écologie, du soin, de l'éthique au travail,
02:13mais également de cette sororité qui est très à la mode,
02:16mais qui, vraiment, dans l'équipe des commissaires et commissaires associés,
02:20n'est pas juste une façon de parler, c'est au cœur de leur démarche.
02:23Et ça se ressent quand on voit l'exposition.
02:26Et ça a fait le fil conducteur avec l'autre projet qu'on porte au sein de la Biennale,
02:30qui a eu la chance d'être pris dans les projets spéciaux sur les NFT,
02:33donc un autre regard féminin sur la Biennale.
02:36Mais là, on est vraiment sur des nouvelles technologies
02:39avec dix artistes africains et de la diaspora.
02:41Nous sommes au centre d'Outasek, dans la Médina, à Dakar.
02:46C'est un centre culturel qui accueille l'exposition
02:49NFT, The Wake, Une Autre Dimension.
02:54C'est une exposition immersive.
02:56J'ai essayé de faire en sorte qu'on plonge dans l'œuvre de l'artiste.
03:05Un Non-Fungible Token, c'est une technologie qui est reliée à la blockchain
03:09et qui permet aux artistes de préserver leurs œuvres,
03:12d'avoir une main sur la propriété intellectuelle
03:15et qui permet de la traçabilité.
03:17J'ai présenté un projet à Sany Matadiop,
03:19qu'il a accepté dans le cadre des projets spéciaux,
03:21et ça a été soutenu par Afrique en Création et les instituts français.
03:27C'est une Biennale qui est très importante,
03:28parce qu'en fait, elle sert de tremplin.
03:31Elle donne la chance d'avoir une vraie visibilité
03:33dans un événement qui est devenu mainstream dans le monde de l'art
03:36à des artistes qui, jusqu'à récemment, encore maintenant
03:40et pendant très longtemps, n'avaient pas accès à ce monde de l'art.