• il y a 20 heures
Saint-Cyrien et ancien officier de gendarmerie, l’ex capitaine Hervé Moreau publie une version augmentée et actualisée de son livre devenu un best-seller : "Vérité d’un capitaine de gendarmerie" aux Editions Magnus. En 2020, refusant de fouler aux pieds ses convictions sur l’autel du carriérisme, Hervé Moreau a rompu avec son droit de réserve. Pour lui, le devoir de vérité devait s’imposer au devoir de réserve. Sévèrement sanctionné par le ministre de la Défense de l’époque, le gendarme a continué à révéler l’ampleur du désastre sécuritaire que vit la France.
A travers un témoignage unique, accablant pour le système judiciaire, Hervé Moreau nous entraîne sur le terrain, au milieu du réel, des crimes les plus sordides, de la barbarie la plus indicible. Un discours de vérité nécessaire et aussi un message d’espoir : à force de courage et de volonté, l’ancien militaire en est convaincu, une autre France est possible !

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Transcription
00:00Avec l'argent de vos impôts, l'État et Macron savent se montrer grands princes et aider les amis.
00:06Avec votre argent, on maintient la presse de grand chemin en soins palliatifs.
00:10Alors, pour endiguer la propagande, le mensonge, la désinformation, ce fric de dingue,
00:15il n'y a qu'une seule solution, remplacer le vieux monde médiatique
00:18par une vraie presse alternative, par TVL.
00:21Notre aide, c'est vous, et vous seul.
00:23Alors n'attendez pas, faites un don à TV Liberté.
00:27Ensemble, remplaçons ce vieux monde médiatique, la liberté à tout prix.
00:57C'est rien. Et ancien officier de gendarmerie, j'ai le plaisir de recevoir à TVL le capitaine Hervé Moreau.
01:16Bonjour M. Moreau.
01:17Bonjour Marcial, merci de me recevoir.
01:18Vous proposez une version augmentée et actualisée de votre livre best-seller,
01:2220 000 vendus, Vérité d'un capitaine de gendarmerie.
01:26Et cette fois-ci, c'est aux éditions Magnus et c'est en vente sur le site TVL.fr.
01:31Vous allez dans la boutique de TVL sur TVL.fr.
01:35Mon capitaine en 2020, refusant de fouler aux pieds vos convictions sur l'autel du carriérisme,
01:40vous avez rompu avec votre droit de réserve en publiant la première version de Vérité d'un capitaine de gendarmerie.
01:46Vous avez dit et redit que le devoir de vérité doit s'imposer au devoir de réserve ?
01:50Incontestablement, au regard des milliers de retours que j'ai reçus de la part de mes lecteurs,
01:55de la part de tous ces officiers et sous-officiers,
01:57gendarmeriens volontaires de la Gendarmerie Nationale, des forces armées et de la Police Nationale,
02:02je peux l'affirmer aujourd'hui d'autant plus fortement que c'était vrai.
02:07Tout ce qui a été contenu dans cet ouvrage, tout ce qui a été relaté
02:11et qui est aujourd'hui magnifié dans la version proposée par les éditions Magnus avait du sens.
02:16La nécessité d'être porté à la connaissance de nos concitoyens, cela l'a été avec un vrai succès en auto-édition.
02:23Et je suis aujourd'hui très heureux que ces vérités puissent continuer d'être portées à la connaissance de nos concitoyens
02:30puisque tout a empiré depuis 4 ans avec cette nouvelle version.
02:33Et vous avez tout actualisé.
02:34Il n'empêche, comment un gradé apprécié, respecté a-t-il pu contrevenir à l'article L41-21-2 du Code de la Défense
02:44qui astreint, vous le savez, les militaires aux droits de réserve dans l'expression publique de leurs opinions ?
02:50Le L41-21-2, bon juriste martial, je vous en félicite parce qu'il le fallait.
02:55Parce qu'il le fallait incontestablement, parce que la situation était devenue à ce point chaotique.
03:00Le désordre, les pertes d'autorité multiples étaient à ce point devenues insoutenables.
03:04La barbarie s'étend toujours plus qu'il fallait le faire.
03:06Il fallait faire savoir les réalités dans des plaies à la hiérarchie qui, je crois, m'en a immensément voulu.
03:11Mais peu importe, peu importe, l'ensauvagement gagne tout le territoire national.
03:15Ce sont toujours plus de victimes, toujours plus d'innocents qui ne reçoivent pas justice.
03:19Je l'avais affirmé dans ce livre au regard de l'histoire d'une compagnie de gendarmerie départementale.
03:25Comme il y en a tant en France, mais c'est vrai, j'ai été l'officier qui a fait savoir, qui a fait connaître à ses concitoyens
03:31l'histoire d'un capitaine de gendarmerie.
03:33Mes lecteurs, mes lectrices ont pris ma place, l'ont vécu au jour de jour.
03:36Ces crimes, ces délits, cette vie en caserne, ces mérites extraordinaires de mes gendarmes,
03:41cette réalité à laquelle nous sommes confrontés, et ces errements de la justice pour ne dire que cela,
03:46alors que tout va mal, alors que tout empire, et que nous mériterions autre chose.
03:50– En février 2023, vous étiez sur ce même plateau avec moi pour expliquer que vous avez été
03:55l'officier de gendarmerie le plus puni de France, ce qui est vrai.
03:58– Ce qui est exact, absolument.
03:59– Avec un blâme du ministre des Armées, Florence Parly, et 40 jours d'arrêt de rigueur.
04:03C'est la plus haute sanction disciplinaire susceptible d'être infligée à un officier de l'armée française.
04:08Est-ce que ces poursuites se sont arrêtées là, d'ailleurs ?
04:11– Oui, ces poursuites se sont arrêtées là.
04:13Ensuite, j'ai eu des poursuites judiciaires, au plan pénal donc,
04:16puisque certains ont tenté de m'opposer des procès en diffamation.
04:21Regarde ce qui est relaté dans cet ouvrage, dans cet ouvrage phare.
04:25J'ai gagné tous mes procès au pénal, j'en suis sorti blanchi, innocenté.
04:30Ça a été des procédures extrêmement longues, que je ne recommande à personne,
04:34jusqu'en cassation au tribunal correctionnel.
04:37J'ai eu, moi, capitaine de gendarmerie, ancien capitaine,
04:40vertueux, aussi droit qu'il est possible, à me présenter devant des juges,
04:44réunis de manière collégiale, à la barre des prévenus.
04:47Ça a été une épreuve pour moi, vous pouvez en être certains,
04:49et j'en suis sorti d'autant plus fort.
04:51Ce qui ne vous abat pas, vous rend plus fort.
04:53– Vous avez été puni de la sanction la plus infamante, je l'ai dit,
04:55qui puisse être infligée, et vous dites que cette sanction disciplinaire
04:58est devenue à la fois votre légion d'honneur et votre prix Goncourt.
05:01Je ne sais pas que dans la gendarmerie, le masochisme est autant à la mode.
05:05– Légion d'honneur, effectivement, je ne l'ai pas reçue.
05:08L'ordre national du mérite non plus.
05:09Toutes mes promotions de Saint-Cyr et de l'école des officiers
05:12de la gendarmerie nationale en sont porteurs.
05:15Moi, je n'ai rien reçu, mais j'en suis fier.
05:18Je ne me suis jamais renié, j'ai toujours porté haut la vérité.
05:21J'ai toujours fait savoir ce qu'il en était vraiment des réalités de terrain.
05:24J'ai fait savoir à nos concitoyens ce qu'il était nécessaire
05:27de faire si nous voulions véritablement une autre France,
05:30et on pourra y revenir martial, je ne regrette absolument rien.
05:33J'ai eu un grand succès avec cette version auto-éditée,
05:37la version originale, et immensément de lecteurs m'ont dit
05:40ce livre est extraordinaire, c'est beaucoup plus fort qu'un roman
05:43parce que tout est vrai.
05:45Et le second argument qu'ils m'ont fait connaître, c'est
05:48tout le monde devrait lire cet ouvrage, tout le monde devrait le lire.
05:51Et j'ai été extrêmement heureux des contacts noués avec les éditions Magnus
05:55qui, enfin, lui permettent d'avoir une dimension nationale.
05:58– Hervé Moreau, c'est impressionnant parce que vous avez été
06:01capitaine de la gendarmerie, vous avez vendu en auto-édition
06:04vos vérités 20 000 exemplaires, en auto-édition,
06:07ce qui est particulièrement difficile et remarquable comme chiffre.
06:11Vous avez été sanctionné par le ministre des Armées Florence Parly,
06:15vous êtes devenu un porte-voix, elle est sans voix, elle a disparu.
06:18– Effectivement, Florence Parly, on n'en entend plus parler,
06:22et moi-même, vous avez fait allusion martiale,
06:25oui, je suis une forme de porte-voix, alors il m'est difficile
06:29de m'ériger ainsi, ce serait manquer d'humilité de ma part,
06:32mais c'est vrai, par rapport à tous les messages, lettres, courriels
06:35que je peux recevoir de toute la gendarmerie nationale,
06:37de l'administration pénitentiaire et de mes amis policiers,
06:40je suis l'un de leurs modestes défenseurs,
06:43chaque fois que la parole m'est proposée, m'est confiée, m'est donnée,
06:46et j'essaie d'être digne de leur confiance et de faire savoir
06:50chaque fois, comme ici maintenant, ce qu'il en est de leur valeur
06:53et de leur mérite.
06:54– En fait, qu'est-ce qui vous a reproché le plus ?
06:56Qu'est-ce que la hiérarchie vous a reproché le plus ?
06:58La mise en cause des bureaucrates, calculateurs, intrigants,
07:00ce sont vos termes, le laxisme de la justice,
07:02ou la narration de l'explosion de la sécurité,
07:04de l'insécurité, notamment dans les zones rurales,
07:06c'était là où vous étiez en mission.
07:09– C'est tout cela, bien sûr, l'incurie de la justice,
07:11ses manquements graves, son incapacité à répondre
07:13aux attentes des victimes, mais aussi au-delà du carriérisme
07:17qui est mortifère pour la Gendarmerie nationale,
07:20la culture du pas de vague, c'est absolument détestable,
07:23ça a été la mise en cause de la haute hiérarchie
07:27de la Gendarmerie nationale.
07:29Le général d'armée Hubert Bonneau vient de prendre ses fonctions,
07:31je lui souhaite bonne chance, j'ai fait savoir ce qu'il en était
07:35du corps des officiers de la Gendarmerie nationale
07:37et je suis heureux de l'avoir fait.
07:38Vous l'avez précisé en préambule martiale,
07:40je suis un Syrien, je suis un Syrare,
07:42j'ai fait les plus hautes écoles militaires,
07:44je suis l'un des leurs, mais je suis toujours demeuré droit,
07:46j'ai refusé d'entrer dans cette forme de carriérisme,
07:49cette servilité qui nuit à ce dont les hommes ont besoin.
07:53Vous le savez, l'empereur disait…
07:55– C'est sympa pour moi le généraux aujourd'hui.
07:56– Vous le savez, certains sont absolument remarquables,
07:58mais beaucoup ont failli sur l'autel du carriérisme,
08:01beaucoup ont renié les idéaux de l'école de Charles de Gaulle
08:04et j'ai tenu à le faire savoir et je n'ai reculé devant rien.
08:07– Alors vous étiez en première ligne et vous ne pouviez plus vous taire
08:10sur l'ampleur du désastre et on a envie de vous demander,
08:13et tes spectateurs et nous, aujourd'hui 2024,
08:16quelle est l'ampleur du désastre ?
08:17– C'est une catastrophe, ce livre dans sa version originale
08:20était d'une certaine manière, au-delà de la rupture du devoir de réserve,
08:24au-delà de ce positionnement qui était très atypique,
08:28il était quand même prophétique sous bien des aspects,
08:31parce que j'annonçais la possibilité des meutes urbaines à grande échelle,
08:34infiniment plus conséquentes que celles de 2005,
08:37j'annonçais déjà les prémices de ce qui serait le racisme antisémite,
08:41le racisme anti-blanc, la violence, l'hyper-violence partout,
08:45l'émergence des phénomènes de gang et 4 ans plus tard,
08:47et c'est tout le sens de cette version aboutie telle que je l'analyse,
08:50avec des perspectives beaucoup plus fouillées encore,
08:53et le retour aussi sur toutes les affaires criminelles que j'évoquais,
08:56j'évoque ce qu'il en a été des procès bien sûr, aux assises et en correctionnel,
09:00tout m'a donné raison, hélas, et je le regrette, et tout a empiré.
09:05Donc aujourd'hui, en zone périurbaine, rurale, urbaine,
09:08c'est la loi du toujours pire, c'est la loi du plus fort,
09:12nous n'en sortons pas, tout s'aggrave,
09:14et malheureusement, le pouvoir politique, quel qu'il soit,
09:17de droite ou de gauche, ces 4, 40 dernières années,
09:20s'est montré incapable de répondre aux attentes des Français.
09:23C'est une faillite sans nom.
09:25– C'est vrai que dans cet ouvrage, vous dénonciez la barbarie,
09:28il y a eu Samuel Paty, Dominique Bernard, les bébés poignardés à Annecy,
09:32Thomas à Crépole, Philippine à Paris, Lola et tant d'autres,
09:36tant d'autres, j'en oublie bien sûr, la barbarie, elle s'étend,
09:39et ma question, elle est simple, capitaine,
09:41est-ce que la gendarmerie reste un recours ?
09:44– Incontestablement martial, pour le moment,
09:46et je tiens à bien préciser, pour le moment,
09:48parce que les choses ne vont pas, parce que la situation est grave,
09:52parce que les démissions sont hémorragiques.
09:55Aujourd'hui, et depuis maintenant 3 à 4 années,
09:58ça a sensiblement accompagné la sortie de vérité, comme imprémise,
10:02les démissions ne cessent plus, qu'il s'agisse des gendarmes
10:05les plus anciens ou les plus récemment entrés en service,
10:08les démissions ne cessent malheureusement d'affaiblir la gendarmerie nationale.
10:13– Et ces démissions, elles sont dues à quoi ?
10:15– Ces démissions sont dues à cet ensemble de facteurs
10:17qui sont l'insalubrité des logements de fonction,
10:19l'incapacité des grands chefs de la gendarmerie nationale
10:21d'obtenir les moyens dont les hommes ont besoin sur le terrain,
10:24elles font écho aux grandes grèves de 1989 et de 2001,
10:27qui est également des grèves par rapport à la logistique
10:30désastreuse de la gendarmerie nationale,
10:32cette incapacité d'avoir des véhicules, des équipements,
10:34des matériels niques de ce nom, mais bien au-delà de cela encore,
10:37ça pose le problème de la considération martiale,
10:40de la considération que les officiers doivent à ceux et celles
10:44qui sont en première ligne sur le terrain,
10:46ce sont eux qui tiennent la baraque, ils la tiennent encore de manière merveilleuse,
10:49j'ai pu le constater lorsque j'étais moi-même en fonction de 2015 à 2019,
10:54j'avais des hommes et des femmes sous mes ordres
10:56qui m'étaient confiés remarquable de dévouement et d'engagement,
10:59ma place est d'être sur le terrain, au milieu d'eux, avec eux, à leur tête,
11:03ça c'est le rôle d'un officier, mais beaucoup m'ont fait savoir
11:06que malheureusement trop d'officiers demeuraient dans leur bureau,
11:09trop d'officiers ne sortaient jamais, privilégier leur carrière,
11:12n'étaient pas capables de faire preuve d'exemplarité,
11:15et ça c'est un drame absolu, et cela, les gendarmes aujourd'hui de terrain,
11:19leur reproche servilité, carriérisme, conditions logistiques
11:23qui ne sont plus acceptables, tout cela aboutit à ce désastre.
11:26– Bien évidemment, le souvenir, vous le rappelez des émeutes de juillet 2023,
11:31certaines voix s'élèvent aujourd'hui pour positionner l'armée
11:34dans les quartiers ethniques, d'autres parlent de la création
11:37d'unités spéciales de la gendarmerie, quel est votre point de vue,
11:41j'allais dire même vos préconisations ?
11:43– C'est une excellente question, et vous voyez Martial,
11:45j'ai changé, j'ai évolué sur ce point, j'ai servi une douzaine d'années
11:49au sein de l'armée de terre, j'ai servi ensuite au sein
11:51de la gendarmerie nationale, le maintien de l'ordre j'en ai fait,
11:54j'ai été à la tête d'un escadron de gendarmerie mobile,
11:56c'est un vrai métier, un métier difficile, un métier complexe
11:59qui nécessite une véritable proportionnalité, un usage des moyens
12:03de manière discriminante, en fonction de la situation
12:06à laquelle vous êtes confrontés, opposés, c'est tout un art,
12:10l'art militaire, l'art du maintien de l'ordre, mais aujourd'hui,
12:13dans ces 1500-2000 quartiers qui sont gangrénés par le gangstérisme,
12:17qui sont gangrénés par les narcotrafiquants, par les intégristes islamistes,
12:22avec ces français par millions, chrétiens, juifs ou musulmans,
12:26désireux de vivre en paix qui sont placés sous la coupe réglée
12:29de certaines ethnies, de certaines confessions, de certaines gangs,
12:34la situation, à mon sens, n'est plus tenable, et oui, je crois
12:37qu'à un moment donné, il va falloir envisager l'introduction
12:40des forces armées autres que la gendarmerie nationale
12:43dans ces quartiers partis de la République pour les reconquérir,
12:46avec une action, bien sûr, conjointe.
12:48– C'est-à-dire que vous considérez que l'armée française,
12:50elle peut agir sur le sol français ?
12:52– Oui, elle peut agir sur le sol français, elle doit agir sur le sol français,
12:55parce qu'aujourd'hui… – Ça ne s'est jamais vu ?
12:58– Ça ne s'est jamais vu, mais ça se verra, parce qu'aujourd'hui,
13:00la situation est à ce point désespérée que cela doit avoir lieu,
13:03de manière conjointe avec police, magistrature, douane, gire,
13:07on doit avoir une action conjointe et dans la durée.
13:09Alors certes, nous ne pourrons pas rétablir l'ordre républicain
13:12dans les 2000 quartiers d'un seul coup, mais on doit s'attaquer
13:15à cette problématique et la mener à bien.
13:17– Vous avez compris que vous ne voulez pas faire de l'armée
13:19des gardiens de quartiers ?
13:21– Absolument non, on doit pouvoir réprimer tout trouble.
13:25– Je vous demande ça, parce que l'armée, elle a appris à se défendre
13:28et à tirer, il faut tirer.
13:30– Mais aujourd'hui, Martial, vous savez que les armes sont disponibles
13:35dans les quartiers, les Kalachnikovs sont présentes,
13:38certains n'hésitent plus à les sortir à ciel ouvert aujourd'hui
13:41sans plus de précautions que cela, mes camarades policiers et gendarmes
13:44pour savoir que lorsqu'ils y rentrent, ils sont humiliés, insultés,
13:48ils ne peuvent pas réagir parce que la culture du pas de vague
13:51les en empêche, parce que le carriérisme fait
13:53qu'on ne veut pas embraser les cités, ça suffit, ça suffit.
13:57Les Français qui vivent dans ces quartiers n'en peuvent plus
14:00et on doit leur venir en aide.
14:02– Vous répondez à la question, faut-il mettre l'armée
14:04dans les quartiers ethniques ?
14:06– Oui.
14:07– Il y a aussi l'attitude de la veuve du gendarme Eric Comines,
14:10mort à la suite d'un refus d'obtempérer à Mougins,
14:13c'est dans les Alpes-Maritimes,
14:14l'assassin était un capverdien en situation irrégulière
14:17et la veuve de la victime, avec un incroyable courage,
14:20il faut bien le dire, a déclaré la France a tué mon mari
14:23par son insuffisance, son laxisme.
14:25Et comment vous avez réagi, vous, quand vous avez entendu comme moi ce propos ?
14:29– Je l'ai trouvé d'un courage extraordinaire,
14:32la vérité est sortie de sa bouche, oui, son époux, son mari a été tué
14:36par la France, oui, d'une certaine manière,
14:38par l'incapacité de ceux qui nous gouvernent depuis trop longtemps
14:40à assumer leurs responsabilités, du fait de leurs inconséquences,
14:43leur incapacité à comprendre que maintenant, on doit changer les choses.
14:47Oui, on a à peu près 12 000 refus d'obtempérer en zone gendarmerie,
14:51moi-même j'en ai été victime à plusieurs reprises,
14:54moi-même on m'a foncé dessus, j'ai des gendarmes qui ont eu
14:57à échapper à la mort de près très très souvent,
15:00ce n'est plus tolérable, ils s'autorisent tout,
15:03ils le font et l'adjudant Eric Comines en est mort
15:06parce qu'ils se savent pouvoir bénéficier d'une réelle impunité.
15:09On a eu cette culture de l'impunité pendant trop longtemps,
15:11les prisons n'ont pas été construites,
15:13la répression n'a jamais été menée, ça suffit.
15:18Aujourd'hui tout a empiré, tout est devenu dramatique,
15:20l'autorité n'existe plus, ils ont tous les pouvoirs,
15:23tous les droits, la loi du plus fort est partout, ça suffit.
15:26Et Harmonie Comines a été d'un courage extraordinaire,
15:29son époux mort a reçu la Légion d'honneur,
15:31il me semble qu'il n'a pas été promu major parce qu'elle a prononcé ces mots-là.
15:35C'est une honte, à mon sens.
15:39– Est-ce que comme elle, comme Mme Comines, vous pouvez dire
15:42« 1981 n'aurait jamais dû exister » ?
15:46Une phrase qui a fait polémique parce qu'elle a plusieurs niveaux de compréhension.
15:52– Il y a plusieurs niveaux de compréhension, absolument.
15:54Je ne connais pas Mme Harmonie Comines,
15:56j'ignore ce qu'elle a voulu précisément dire et je ne veux pas m'avancer.
15:59Faisait-elle allusion à la peine de mort ?
16:01Cela n'est plus possible aujourd'hui dans les limites de notre territoire
16:05et je crois que c'est heureux.
16:06A-t-elle fait référence à une gauche qui a péché par angélisme, par idéologie,
16:11qui a toléré ce qui n'aurait jamais dû l'être,
16:15qui a été à l'origine de tout ce que nous connaissons aujourd'hui,
16:18mais également on peut lui opposer ces régimes de droite
16:22qui n'ont pas été à la hauteur des attentes de nos concitoyens.
16:24C'est tout un ensemble.
16:25Mais il est vrai que je pense qu'on peut dater l'origine de la faillite de notre pays
16:31à la mort des années 80 incontestablement.
16:33D'accord.
16:34Et vous dites que vous l'échelle des peines,
16:35elle ne doit pas s'arrêter à la peine de mort,
16:36elle ne doit pas être inclue cette peine de mort.
16:38Non, ce n'est pas possible.
16:39Pourquoi ce n'est pas possible ?
16:40Non, je ne le souhaite pas.
16:42Si on avait véritablement un système judiciaire correctement dimensionné,
16:47martial, on n'en aurait pas besoin.
16:49On n'en aurait pas besoin.
16:50Il nous manque ces 100 000 places de prison,
16:53elles n'ont jamais été construites.
16:54Il nous manque ces peines planchées sur certaines catégories d'infractions
16:59qui sont emblématiques et sur lesquelles les multirécidivistes
17:05pourraient trouver réponse.
17:07Donc les violeurs et les assassins sont les seuls qui sont partisans de la peine de mort.
17:10C'est le tueur de Philippine, le tueur de Thomas.
17:12Ils ne se sont pas posé la question ?
17:13Non, ils ne se sont pas posé la question, absolument.
17:15Ils n'ont pas eu les mêmes inquiétudes que vous ?
17:17Mais nous nous grandissons.
17:19Moi je suis un officier légaliste, bien entendu.
17:21Je fais appliquer la loi, en tout cas je faisais appliquer la loi,
17:23strictement la loi.
17:24Nous sommes dans un état dit de droit.
17:27Bien entendu, notre droit est au service de la société.
17:30Ce n'est pas la société qui est au service du droit.
17:32Vous savez que la dimension européenne nous interdirait de toute façon
17:36d'avoir recours à la peine de mort, en tout cas à la rétablir.
17:39Moi je crois que si on avait vraiment des peines dissuasives
17:42avec un régime carcéral strict, de longues périodes de détention,
17:46les choses pourraient déjà être satisfaisantes.
17:50Vous savez ce que me disaient, je tiens à faire une petite digression, une anecdote.
17:54Vous savez ce que me disaient les dealers que j'avais en garde à vue, Martial,
17:58lorsque je leur posais la question, parce que c'est une gangrène absolue.
18:01Qu'est-ce qui vous ferait renoncer ?
18:03Qu'est-ce qui vous ferait renoncer ?
18:04Savez-vous ce qu'ils me répondaient ?
18:0510 ans de prison ferme, incompressible, peine planchée.
18:09Voilà ce qu'ils me répondaient.
18:10Et là on renonce.
18:11Et on en est extrêmement loin.
18:13Je vous rappelle, 30 000 dealers ont comparu dans les tribunaux français.
18:15En 2023, moins de 1000 ont été incarcérés seulement pour quelques mois.
18:18C'est un désastre.
18:21Je voudrais conclure sur ces vérités d'un capitaine de gendarmerie,
18:24parce qu'après la gendarmerie, vous vous êtes lancé en politique.
18:27Vous avez dit, j'ai décidé de m'engager plus et mieux encore au service de notre pays.
18:32J'ai l'impression que vous avez commis une erreur,
18:35parce que deux secondes après, vous dites, toujours dans le même livre,
18:37la politique ou le règne de l'hypocrisie, des coups bas et de l'intérêt personnel.
18:41Et je me suis dit, ben là, dépit, crédulité, angélisme, la politique,
18:45ce n'est pas le monde des bisounours mon capitaine.
18:47Non, c'est un monde extrêmement violent.
18:49Lorsque vous êtes désireux d'agir, lorsque vous êtes désireux de concourir
18:52aux changements, aux changements tant nécessaires,
18:54ça passe effectivement par la politique, ça passe par la politique.
18:57Mais les militaires, ils sont très peu présents,
18:59parce que d'une très grande honnêteté, franchise, droiture,
19:02vous vous heurtez aux intérêts particuliers.
19:05C'est un peu comme le monde de l'édition, c'est l'entre-soi la politique.
19:08Les nouveaux venus n'y sont jamais très bien acceptés.
19:11Ce sont des personnes en place déjà, qui cherchent à vous éliminer
19:15parce que vous représentez une crédibilité qu'eux ne possèdent pas souvent.
19:19Il faut persévérer. Je me suis présenté sur une législative,
19:23en divers droits, j'ai beaucoup appris, j'ai beaucoup compris,
19:25je les ai beaucoup observés.
19:27On ne peut pas dire ce qu'il en sera dans l'avenir,
19:29mais quoi qu'il en soit, c'est un milieu qui gagnerait à gagner en vertu,
19:33et ils en sont extrêmement loin.
19:34On y trouve quelques personnes à l'été absolument remarquables,
19:36mais aussi tant d'arrivistes.
19:38– La politique ou le règne de l'hypocrisie, c'est la politique ou c'est la droite ?
19:41– Oh, c'est la politique.
19:42– Le règne de l'hypocrisie.
19:43– C'est la politique dans son ensemble, de droite et de gauche, bien sûr.
19:46– C'est différent ?
19:47– Non, pareil, j'ai eu à les observer également de près,
19:50j'ai eu à les écouter, à analyser leurs discours,
19:53à les rencontrer en off jusqu'à des très grandes figures de la politique française.
19:58Certains sont portés par un véritable sens de l'intérêt général,
20:02et heureusement il y en a, mais pour bien d'autres,
20:04c'est l'intérêt personnel, c'est moi, moi, moi,
20:07comme on le dit au sein des forceuses armées, le fameux TPMG, tout pour ma gueule,
20:10mais l'intérêt général, l'intérêt général, y pensez-vous ?
20:13Non, on n'y pense pas.
20:14– Oui, tout pour ma gueule, mais est-ce qu'on vous y retrouvera en politique
20:17ou est-ce que c'est définitivement… ?
20:19– Eh bien, je ne sais pas, nous verrons bien, aujourd'hui…
20:21– Le règne de l'hypocrisie découba de l'intérêt personnel, on pourrait fuir, d'autres ont fait.
20:26– Aujourd'hui j'y mets un terme,
20:27aujourd'hui je suis un expert des questions de sécurité,
20:29je suis un homme qui est en mesure de faire savoir à nos concitoyens
20:34ce qu'il en est des réalités de terrain, au regard de tout ce qui m'est remonté,
20:37au regard de mon expérience extrêmement riche au sein des forceuses armées,
20:40et c'est déjà pas mal.
20:41– Voilà, et vous travaillez dans le monde viticole aujourd'hui,
20:43c'est quand même très éloigné de la gendarmerie, je crois.
20:45– Oui, à l'issue de l'initiative, vous voyez, j'ai voulu montrer l'exemple,
20:48parce que je porte également la valeur travail, je crois immensément à la valeur travail,
20:52j'ai voulu exercer dans un domaine qui soit difficile, mal payé, ce n'est pas si courant,
20:57j'ai pensé être soignant, manutentionnaire, et finalement je me suis dit,
21:01positionne-toi dans les vignes, dans les vignobles, la terre est basse,
21:04est mal au dos, est froid, est chaud, il y a beaucoup à apprendre,
21:09et je pense que nombre de ceux qui nous représentent,
21:11parmi les hommes et les femmes politiques, gagneraient à connaître la vraie vie,
21:14à savoir ce qu'il en est des réalités quotidiennes de millions de nos concitoyens,
21:18moi je le vis depuis près de deux ans, j'ai immensément appris et compris,
21:22au bout de ces deux années, à force d'avoir des douleurs dorsales,
21:25à force de grelotter de froid ou de mourir de chaleur,
21:28c'est une école extraordinaire, une école de la vie, ils gagneraient à la faire aussi.
21:32– Et puis ça permet de perdre quelques kilos.
21:34– Absolument.
21:35– Et puis après tout, un travail difficile et mal payé, c'est toute la gendarmerie.
21:39– Ce n'est pas s'éloigner, c'est cohérent.
21:41– Vérité de la capitaine de gendarmerie, on retrouve aux éditions Magnus,
21:44je vous invite à lire bien évidemment cet ouvrage, à le découvrir,
21:47c'est vraiment un voyage très personnel aussi.
21:50– Beaucoup d'espoir, beaucoup d'espoir martial,
21:52et beaucoup de propositions également sur ce qu'il faut faire,
21:54ça intéressera immensément, je l'espère, passionnera vos téléspectateurs.
21:57– Merci mon capitaine. – Merci à vous.

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