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“Il faut continuer la lutte contre les atteintes à la laïcité ”, affirme Philippe le Guillou dans un long entretien qu’il nous a accordé. Huit mois après son retrait, l’ancien proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris prend la parole après la condamnation de l’un des accusés à 600 euros d’amende. Le proviseur avait dû démissionner par sécurité après avoir fait l’objet de menaces de mort, pour avoir demandé à une jeune fille de retirer son voile. Reportage Véronique Fèvre, Clément Granon, Stéphanie Zenatti avec Simon Terrassier

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Transcription
00:00Neuf mois après avoir démissionné de son poste de proviseur,
00:04encore fragile et vulnérable,
00:06Philippe Leguillou, 64 ans, accepte de témoigner,
00:09à condition de conserver son anonymat.
00:12Je me suis pas rendu compte du traumatisme.
00:16J'avais pas le sentiment d'avoir peur, mais j'avais des conduites
00:20qui montraient qu'au fond de moi, il y avait une certaine anxiété.
00:23C'est un peu...
00:24Je dis toujours à l'insu de mon plein gré,
00:27j'avais l'impression que j'avais pas complètement conscience des choses.
00:30Une manière de se protéger, lui qui, en février 2024,
00:34a été menacé de mort sur les réseaux sociaux
00:36pour avoir demandé à une élève d'enlever son voile
00:39dans l'enceinte de son établissement scolaire.
00:42C'est inimaginable, ce déferlement de méchanceté,
00:46de haine,
00:48alors que, bon, j'ai tout simplement fait appliquer la loi
00:53dans la cour du lycée.
00:55Je crois que les types qui écrivent des menaces de mort sur Internet,
00:59sur les réseaux sociaux,
01:01j'ai l'impression qu'ils mesurent même pas ce qu'ils font.
01:04Mais on voit bien aussi, avec les affaires précédentes,
01:09avec Samuel Paty, Dominique Bernard,
01:11que ça peut entraîner des choses très graves.
01:15Une prise de parole pour défendre la laïcité.
01:19C'est le combat qu'opporte aussi son avocat.
01:22Alors qu'un homme vient d'être condamné à 600 euros d'amende
01:25pour avoir appelé à brûler vif le proviseur
01:27dans un message sur les réseaux sociaux,
01:29Maître Lecq dénonce une peine trop faible.
01:32Le message de notre appel,
01:34c'est qu'on demande au cours d'appel
01:36de mettre fin à ce genre d'abandon judiciaire
01:41que ressentent actuellement les enseignants et les chefs d'éducation.
01:46Ce jeudi, le tribunal de Bourg-en-Bresse
01:49rendra également son jugement concernant un autre individu,
01:52âgé, lui, de 45 ans.
01:54Un père de famille, chauffeur de VTC,
01:56qui avait tweeté contre le proviseur.
01:59Il risque dix mois de prison avec sursis.

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