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Jeudi 28 novembre 2024, SMART PATRIMOINE reçoit Charles-Edouard Bourget (Notaire associé à Paris) , Sylvain Grataloup (Président national, UNPI) , Maëlle Carava (Fondatrice, La Crèmerie) et Anthony Calci (Fondateur, Calci Patrimoine)

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00:00Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Patrimoine, Smart Patrimoine l'émission qui vous accompagne
00:12dans la gestion de vos finances personnelles mais l'émission qui décrypte également
00:15avec vous les enjeux et les actualités du secteur de la gestion de patrimoine, une
00:20émission que vous pouvez retrouver tous les jours sur BeSmart4Change, sur les réseaux
00:23sociaux de BeSmart4Change et bien sûr vous pouvez nous écouter en podcast sur toutes
00:28les plateformes de podcast. Au sommaire de cette édition, nous reviendrons tout d'abord
00:32dans Investir Responsable sur les performances des stratégies ISR. Nous aurons le plaisir
00:38donc de réécouter l'interview de Maëlle Karavaca, fondatrice de la Crémerie, dans
00:43la première partie de l'émission. Nous enchaînerons ensuite avec Enjeu Patrimoine, un enjeu patrimoine
00:48qui reviendra sur les annonces récentes du Premier Ministre français, notamment en lien
00:53avec la hausse des frais de notaire qui sera rendue possible pour les départements. Quelle
00:58est l'impact que cela pourra-t-il avoir sur le marché immobilier ? Nous en parlerons
01:01avec Charles-Edouard Bourget, notaire associé chez Haussmann Notaire, mais aussi avec Sylvain
01:05Grattaloup, président de l'UNPI. Et puis enfin, dans la troisième partie de l'émission,
01:10dans l'œil de l'expert, nous reviendrons sur l'euphorie sur les marchés cryptos et
01:16notamment Bitcoin suite à l'élection de Donald Trump et l'impact que cela peut avoir,
01:21la propagation que cela a sur les Zildcoins avec Anthony Calci, fondateur de Calci Patrimoine.
01:26Nous lui demandons également quel impact cela peut avoir dans une stratégie de gestion
01:31de patrimoine. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Patrimoine.
01:33Quelles sont les performances des stratégies ISR ? C'est la question que nous avons posée
01:43à Maëlle Caravaca il y a quelques jours sur le plateau de Smart Patrimoine. Maëlle
01:47Caravaca qui est fondatrice de la Crémerie, un cabinet de gestion de patrimoine spécialisé
01:52dans les stratégies à impact. La performance fait évidemment partie de la stratégie d'investissement,
02:02même quand on veut investir responsable et avec de l'impact. On s'y intéresse quand même,
02:08on regarde cela de près. Les clients ne sont pas philanthropes et en tout cas ont envie d'être
02:14dans une démarche d'enrichissement aussi. On est là aussi pour décrypter ces informations.
02:21Lorsque l'on fait de l'investissement à impact ou lorsque l'on met en place une stratégie
02:25d'investissement ESG ou ISR, qui dénotent quand même de la même dynamique au sein de la stratégie
02:34de gestion de son patrimoine, est-ce qu'on peut faire de la performance et de l'impact Maëlle
02:38Caravaca ? Oui et d'ailleurs là on le voit sur l'année 2024, il y a quand même de belles
02:45performances. L'année n'est pas terminée mais il y a quand même de belles performances qui se
02:50profilent, que ce soit sur différentes classes d'actifs. Par exemple sur les marchés financiers,
02:54il y a eu beaucoup de volatilité en début d'année mais les performances sont quand même vraiment au
02:59rendez-vous. C'est porté par des thématiques plutôt climat, transition, énergie renouvelable.
03:07D'ailleurs je vous ai pris quelques exemples de fonds avec des performances qui sont plutôt
03:12satisfaisantes. Le fonds Mirova Global Sustainable Equity fait plus de 20% depuis le début de l'année
03:19donc c'est quand même assez satisfaisant. Donc clairement sur les actifs cotés, on est
03:29dans de très belles performances et même si on regarde sur des stratégies plus non cotées comme
03:35l'immobilier et l'ICPI, il faut voir quand même que 2023 et 2024 ont été des années avec des
03:41fortes décotes assez impressionnantes sur certains actifs. D'ailleurs ce n'est pas lié que à la
03:47remontée des taux mais quand on voit des ICPI comme Primo-Pierre qui a fait moins de 39% de
03:55décote et un bon nombre d'ICPI aussi qui ont vraiment embarqué sur cette tendance baissière,
04:02malgré tout il y a d'autres ICPI qui se sont bien démarqués parce qu'elles ont des stratégies de
04:07décarbonation. Je pense notamment à Iroko qui elle pour le coup a même revalorisé le prix de sa part,
04:15affiche de très belles performances mais parce qu'en fait ils intègrent dès le début ces
04:22critères environnementaux et se donnent pour mission d'ailleurs de décarboner l'immobilier
04:27tertiaire. Je pense notamment aussi à Kyanéos qui fait de la rénovation et donc finalement
04:33intégrer ce risque environnemental ou social, sensibiliser ces parties prenantes pour justement
04:41améliorer la performance in fine et clairement on en a à la démonstration. Parce que vous
04:45faites un lien de cause à effet entre stratégie et impact et performance dans le sens où on n'est
04:49pas dans une stratégie où on fait de l'impact et en plus on a la possibilité d'avoir de la
04:54performance, vous faites vraiment le lien entre les deux, l'impact amène la performance selon vous ?
04:57Oui pour moi en fait jusqu'à présent il y avait un diptyque qui était en réalité le risque et le
05:04rendement, on évaluait le risque pour finalement avoir cette prime de risque et terminer un rendement,
05:09désormais on est plutôt dans un triptyque avec le risque, le rendement et l'impact et pour moi la
05:16performance des prochaines décennies elle sera forcément corrélée à l'impact positif ou
05:22négatif de l'entreprise et d'ailleurs aujourd'hui la directive CSRD va d'ailleurs le démontrer avec
05:30le reporting où il va falloir démontrer cette double matérialité etc mais déjà le marché
05:36intègre et distingue des entreprises en faisant des valorisations, vraiment des écarts de
05:41valorisation importants. L'impact joue déjà sur la valorisation de l'entreprise, c'est ce que vous dites ?
05:45Exactement parce qu'en fait le fait qu'une entreprise prenne en compte ces critères, ça veut dire
05:52qu'elle est consciente des risques à la fois physiques, des risques sociaux, des risques sur
05:57ses infrastructures, sur sa chaîne d'approvisionnement et donc le marché, les investisseurs que ce soit
06:03les investisseurs institutionnels et même les privés vont être plus soucieux que ces entreprises
06:08soient plus résilientes et puissent être mieux armées finalement face à ces risques dans les
06:13prochaines décennies. Donc il y a une idée, enfin derrière ces stratégies d'impact effectivement qu'on
06:18voit au sein des entreprises, quand on est investisseur il y a cette idée aussi de dire
06:22quelle entreprise sera la mieux armée demain, qui aura compris aujourd'hui les enjeux et la mieux
06:27armée pour continuer à survivre quelque part c'est ça ? Ah oui moi j'ai, enfin on a une conviction
06:31très forte là-dessus et à mon sens il n'y a pas besoin d'être un ayatollah de l'écologie pour
06:37comprendre que le dérèglement climatique et les conséquences sur la biodiversité, sur nos
06:44ressources et des conséquences sociales vont peser fortement en fait sur notre économie et donc quand
06:50on est un bon investisseur sans être un écolo on ne peut pas être aveugle en fait sur ces
06:55risques là et donc sur la pérennité en fait sur la stabilité de l'activité d'une entreprise donc
07:00et d'ailleurs il y a une étude Schröder que j'ai lue dernièrement qui est hyper intéressante
07:05justement pour montrer ces écarts de valorisation, les entreprises avec un fort impact sont valorisées
07:1025 fois leurs bénéfices des douze derniers mois contre 17 fois pour les entreprises avec un faible
07:15impact donc il y a une véritable prime qui est donnée en fait pour la durabilité versus une
07:21décote pour les entreprises qui auraient des moins bonnes pratiques. Donc c'est pas une complexité
07:26supplémentaire pour les entreprises ça devient presque un avantage différent. Un effet de levier
07:31clairement à la fois parce qu'en fait il y a une urgence de toute manière qui concerne tous mais
07:36bien sûr il y a aussi une opportunité en fait d'aller créer de la valeur sur des thématiques
07:40plus porteuses ou en tout cas même si c'est pas une activité dans l'ADN de la boîte en tout cas
07:47prendre en compte ces risques c'est certain. Quand on est au quotidien dans la stratégie de
07:52gestion de son propre patrimoine est-ce qu'il faut intégrer cette idée, ce risque que
07:58potentiellement on investit dans des actifs dont la valeur va diminuer, va se réduire avec le temps
08:03face justement aux impacts du changement climatique ? Oui franchement là où effectivement il y a des
08:10entreprises qui vont se valoriser c'est certain mécaniquement que d'autres vont se déprécier et
08:16d'ailleurs c'est un concept qui est de plus en plus développé on parle d'actifs échoués en anglais
08:21les « stranded assets » et donc c'est que ces actifs vont progressivement se dévaloriser par le
08:29jeu alors des changements climatiques mais aussi des évolutions réglementaires. Il y a des entreprises
08:35qui vont en fait se retrouver un peu en bout de course parce que la réglementation va de plus en
08:41plus peser, il y a cet exercice de reporting qui est quand même un effort conséquent et ça
08:45concerne pas que des entreprises cotées en bourse et puis il y a aussi des entreprises qui vont se
08:50faire rattraper par l'innovation technologique au service de la transition et donc tout ça
08:54mécaniquement feront que certaines boîtes vont se retrouver sur le carreau grosso modo et donc
09:00dans les portefeuilles des clients on va se retrouver avec des portefeuilles qui contiendront
09:04des actifs échoués mais ça concerne nos clients mais ça va concerner aussi les banques, les assureurs
09:10qui ont de gros actifs notamment liés aux activités d'énergie fossile. Et c'est quand on est
09:16entreprise ou ça va aussi sur par exemple des investissements immobiliers ? A mesure, l'infrastructure
09:20en fait il va y avoir aussi je pense un effet un peu domino et indirect qui va impacter l'immobilier
09:27qui va impacter comment dire le transport qui va impacter peut-être aussi le tourisme en fait
09:35toutes les autres activités parce qu'en réalité notre économie repose quand même encore beaucoup
09:40sur les énergies fossiles. Donc il faut prendre en compte dans sa stratégie de gestion de patrimoine
09:44ce concept d'actifs échoués si je comprends bien parce qu'actifs échoués il y a une limite dans le
09:48temps c'est quoi c'est dans dix ans, dans quinze ans, dans vingt ans ? D'ailleurs les projections, j'ai pas de boules de cristal et pour le coup je voudrais pas faire de projections
09:55qui seraient aussi fiables qu'une météo bretonne mais en tout cas on sait que ça risque
10:02d'arriver parce que de toute manière il faudra prendre un tournant sur l'économie et construire
10:07une économie plus durable et plus résiliente et donc dire au revoir à certaines activités.
10:15Voilà donc c'était l'interview de Maëlle Karavaca, fondatrice de la Crémerie,
10:19la Crémerie, cabinet de gestion de patrimoine spécialisé dans les stratégies de gestion à impact.
10:24Et nous enchaînons à présent avec enjeu patrimoine, nous allons revenir sur cette
10:32possible hausse des frais de notaire laissé à l'appréciation des départements annoncés par
10:38le Premier ministre à la mi-novembre. Pour en parler, pour décrypter l'impact qu'une telle
10:43mesure pourrait avoir sur le marché de l'immobilier, nous avons le plaisir d'accueillir
10:46dans l'émission deux experts du sujet. Nous avons le plaisir d'accueillir à distance donc tout
10:50d'abord Sylvain Grattaloup. Bonjour Sylvain Grattaloup. Vous êtes président national de
10:55l'UNPI, Union Nationale des Propriétaires Immobiliers. Vous allez pouvoir nous expliquer
10:59dans un instant quel incident cela peut avoir selon vous sur les propriétaires immobiliers
11:03et peut-être plus largement sur le marché de l'immobilier. Nous avons le plaisir d'accueillir
11:06également en plateau cette fois-ci Charles-Édouard Bourget. Bonjour Charles-Édouard Bourget.
11:10Vous êtes notaire associé à Paris. Je reviens sur la mesure et sur l'annonce qui a été faite
11:15donc le 15 novembre dernier. Le Premier ministre a annoncé que les départements qui le souhaitent
11:19pourront augmenter en 2025 de 0,5 points les droits de mutation à titre onéreux. Une mesure
11:25temporaire qui devrait, pourrait durer trois ans. En tout cas c'est l'annonce qui est faite
11:30aujourd'hui. Ces droits de mutation à titre onéreux c'est également ce qu'on appelle des
11:33frais de notaire. Charles-Édouard Bourget, j'ai envie de vous poser une question un peu provocatrice
11:37pour commencer que tout le monde doit vous poser. Est-ce que vous allez gagner plus du coup ? Je
11:41l'attendais. Non parce que vous appelez ça, on appelle ça couramment des frais de notaire mais
11:47vous le savez, la plupart des gens le savent, ce ne sont pas des frais de notaire. Ce que nous appelons
11:52ou ce que vous appelez les frais de notaire ça comprend majoritairement des taxes. Donc les
11:57droits de mutation à titre onéreux qui sont une partie des taxes départementales, des taxes
12:01communales et puis des frais d'assiette. Il y a la rémunération des études notariales et puis il y a
12:06quelques débours, quelques dépenses qui sont faites pour reconstituer vos dossiers. Ces taxes
12:10sur les 7 à 8 % que représentent les frais d'acte ou les frais d'acquisition plutôt que frais de
12:16notaire lorsque vous achetez dans l'ancien, ces taxes elles représentent aujourd'hui 5,89 %
12:21dont 4,50 pour les départements et la proposition c'est de passer... Sur les 7 ou 8 % ?
12:27Exactement et c'est 4,50 qui pourrait passer temporairement à 5 % pour certains départements.
12:34Et alors là ça se passerait comment ? Ça veut dire que le département, un département pourrait
12:39décider qu'on augmente de 0,5 points les droits de mutation pour toutes les transactions immobilières
12:45dans le département et donc là vous êtes obligé de les appliquer et ça vient augmenter mécaniquement
12:49le coût global d'une acquisition. Exactement donc les frais d'acte comprennent donc une bonne partie
12:55des taxes. Ces 4,50 pourraient passer à 5 et ça s'appliquerait... Alors aujourd'hui il y a eu un
13:01petit rétro-pédalage, on nous dit que ça ne s'appliquerait pas dans le neuf. Là ces frais,
13:05ces droits de mutation sont inférieurs à 4,50 aujourd'hui dans le neuf et ça ne s'appliquerait
13:09pas soi-disant, nous expliquons au primo-accédant. Alors moi je ne sais pas comment on détermine un
13:14primo-accédant, je ne sais pas quel est l'acte qui permet de le déterminer, est-ce que ce sera
13:17une déclaration ou quelque chose mais en tout cas ça ne s'appliquerait pas au primo-accédant. Et oui
13:20ça augmenterait mécaniquement les frais que vous allez payer quand vous achetez un appartement.
13:26Pour un appartement de 300.000 euros, 5% ça fait une augmentation de 1.500 euros à peu près,
13:33ce qui représente en fait une augmentation de ce que vous allez, vous, devoir apporter.
13:38D'accord. Ce que, mais monsieur pourra sans doute mieux l'expliquer que moi encore, les banques ne
13:42finançant pas l'apport personnel ou les frais d'acte, c'est votre effort personnel qui devra
13:48être augmenté. Sylvain Grattaloup, président national de l'union nationale des propriétaires
13:53immobiliers, vous défendez les intérêts des propriétaires, si je peux le résumer ainsi. Une
13:58augmentation de 0,5 points donc des droits de mutation à titre onéreux à la discrétion des
14:05départements. Précisons-le, ça n'est pas effectif sur l'ensemble du territoire aujourd'hui mais c'est
14:08à la discrétion des départements. Ça vient mécaniquement augmenter l'assiette d'acquisition,
14:13donc Charles-Édouard Bourget nous l'a dit, d'à peu près 1000 euros si on prend l'exemple de
14:17l'achat d'une résidence à 300.000 euros. Ça veut dire qu'on fait peser encore un peu plus
14:22sur les propriétaires, le financement de la vie locale. Bien évidemment, je crois un peu plus,
14:30c'est encore, encore et encore. La propriété qui est une valeur que nous défendons, est une
14:38valeur qui offre une stabilité dans la société. Or aujourd'hui, plutôt que d'être encouragé par
14:43les pouvoirs publics, on s'aperçoit très clairement que c'est tout l'inverse qui se
14:47produit. C'est-à-dire qu'en fait les propriétaires subissent des entraves qui sont impressionnantes,
14:52il y a l'encadrement des loyers, il y a le permis de louer, la rénovation énergétique,
14:56le déséquilibre entre les droits et obligations entre propriétaire et locataire, l'explosion des
15:02taxes foncières, une fiscalité décourageante qui est discriminatoire, l'IFI est très significatif,
15:08donc sur le plan réglementaire ça devient intenable, sur le plan financier c'est paupérisant,
15:13et sur le plan fiscal c'est confiscatoire. Donc on s'aperçoit que cette augmentation des droits
15:19de mutation vient s'ajouter à l'ensemble des éléments que je viens de rappeler et que le
15:25propriétaire, c'est-à-dire le français moyen, la plupart des français, 35 millions de propriétaires,
15:31constitue la variable d'ajustement de la politique budgétaire de l'État qui n'a pas été en mesure
15:35de faire des économies quand il le fallait, dégager des recettes comme elles devraient être dégagées.
15:39Sylvain Grattaloup, le marché de l'immobilier, l'évolution du marché de l'immobilier est un
15:43sujet qu'on suit dans cette émission et que beaucoup suivent d'ailleurs depuis de nombreux
15:47mois, voire de nombreuses années, en lien avec l'accès au crédit, en lien avec le coût du crédit,
15:52en lien avec l'impact que cela peut avoir sur les variations de prix sur le marché immobilier,
15:57et j'oublie évidemment même ces moments où on a vu effectivement qu'on pouvait tout simplement,
16:02pour des raisons réglementaires, avoir des difficultés ne serait-ce qu'à obtenir un crédit
16:07pour rentrer dans les règles d'octroi de crédit. Cette nouvelle mesure, est-ce que ça va freiner
16:15une reprise timide du marché de l'immobilier qu'on voyait à l'heure actuelle, ou alors est-ce
16:19qu'on peut se dire que sur un projet de 300 000 euros, ce n'est pas 1 000 euros supplémentaires
16:24qui vont radicalement changer une tendance ? Bien sûr que cela va freiner. Quand on sait
16:29que la taxe foncière et la taxe d'habitation à l'époque constituait le pack fiscal de rentrée
16:34dont les propriétaires s'acquittaient, considérant que c'est parti après la rentrée scolaire,
16:39des sommes à payer. Aujourd'hui la taxe foncière, dont vous connaissez l'exposition,
16:43plus de 32,9% en 10 ans, plus de 80% à Paris sur la même période. Cette taxe foncière
16:49aujourd'hui constitue un critère qui vient s'ajouter aux autres critères pour arbitrer
16:56sur l'opportunité ou non d'acquérir un bien immobilier. Une taxe foncière c'est 2,5 mois
17:02de loyer, c'est 2 000-3 000 euros. Vous pensez bien que c'est 1 500 euros dont vous faites état
17:09sur le bien dont il est question, en tout cas dans l'exemple que vous donnez,
17:13se rajouter encore à des sommes qui sont à dégager pour le propriétaire, en tout cas pour
17:18celui qui voudrait être propriétaire. Sachant que c'est longtemps, le notaire l'a rappelé,
17:29ça ne se finance pas par un prêt immobilier. Donc est-ce qu'il faudra faire un prêt à la
17:33consommation ? On marche sur la tête, d'autant plus que les apports sont de plus en plus importants,
17:38puisqu'on a cette limite de 35% de taux d'endettement qui est toujours là, alors que le
17:43Parlement souhaitait par l'intermédiaire de l'Assemblée nationale et d'un député qui est
17:47Lionel Causse de passer vers le reste à vivre qui était beaucoup plus pertinent. En fait toutes
17:52ces mesures, quelles qu'elles soient, sont des mesures qui ne permettent pas d'aboutir à une
17:56reprise du marché, bien au contraire. Et c'est absolument impensable que l'exécutif et que le
18:03Parlement, mais le Parlement avec ses 13 groupes parlementaires c'est un peu compliqué de trouver
18:06un accord, mais que l'exécutif ne puisse pas à un moment donné se dire il faut relancer le marché,
18:10comment faire ? Eh bien il faudrait peut-être même peut-être diminuer pour les primo-accédants les
18:15taux. Et là c'est tout l'inverse qui se produit. Charles-Édouard Bourget, une réaction à ce que
18:18dit Sylvain Grattalot, vous partagez le constat effectivement sur le marché immobilier ? Oui oui
18:22je partage le constat, j'ajoute sans entrer dans une polémique vis-à-vis soit du gouvernement soit
18:27des parlementaires, mais j'ajoute que je crois que c'est en 2014 où il y avait eu une augmentation
18:31déjà des droits de mutation et il y avait eu entre la mise en place, enfin entre l'annonce et la
18:36mise en place, une augmentation un petit peu du marché et puis après une baisse des acquisitions
18:40suite au caractère effectif de cette augmentation. Tout le monde s'était rué sur des biens immobiliers
18:46avant que ça devienne effectif. Mais finalement après ça avait ralenti et l'effet recherché qui
18:50était d'augmenter les recettes côté départemental finalement n'a pas été aussi bien atteint que ce
18:56qui était souhaité. D'accord parce qu'on augmentait en fait la valeur effectivement de la taxe en
19:02question mais on perdit en volume. Exactement on diminue le nombre de transactions donc on perd en volume
19:07et puis du côté du particulier ces 1500 euros qui vont venir payer des droits de mutation
19:12et bien ils ne seront pas mis soit dans du mobilier soit dans des travaux qui sont faits
19:16dans la maison ou dans l'appartement et ça grippe en fait l'ensemble de la chaîne qui découle
19:20après d'une acquisition quand vous achetez un nouvel appartement, vous achetez du mobilier,
19:25vous faites des travaux et vous êtes au début d'une grande chaîne. Donc ça vient selon vous gripper
19:30un peu plus ce marché plutôt que de porter de la fluidité sur ce marché immobilier qui
19:34peinait à reprendre un petit peu des couleurs quand même. Il est certain que ça ne vient pas
19:38aider et ça ne vient pas mettre de la fluidité. L'objectif premier n'est pas de mettre de la
19:42fluidité c'est de faire des ressources pour les départements. On verra après si c'est un objectif qui est atteint.
19:47Sylvain Grattaloup, une chaîne de valeur grippée c'est aussi ce à quoi il faut
19:53s'attendre, un petit peu plus grippée que ce qu'elle n'est actuellement ? Bien sûr bien sûr parce
19:58qu'aujourd'hui on prend des petites mesures qui ne s'inscrivent pas dans une politique du logement
20:03sur du long terme. Donc je crois que le temps de ces petites mesures et des discussions est révolu.
20:08Il faut véritablement savoir ce que l'on veut de l'État français et de notre société. Vaut-on la
20:12propriété privée ou pas ? Aujourd'hui j'ai 35 millions de propriétaires qui ont constitué
20:19un patrimoine pour leur retraite, pour de l'épargne, pour plein de choses. On a 70% des
20:25locataires qui sont logés par le parc privé. Qu'est-ce que l'on veut ? Développer du logement
20:28social ? Certainement pas, en tout cas ce n'est pas comme ça que je crois qu'on s'en sortira.
20:32Les objectifs aujourd'hui en matière de logement sont fixés par la loi de finances et je trouve ça
20:38assez troublant quand même que ce soit les finances qui permettent d'établir une feuille
20:43de route concernant le logement. Il faut une vraie politique du logement à long terme en
20:48réunissant tous les acteurs. En premier lieu les propriétaires qui sont ceux qui font le marché,
20:52ce sont eux qui achètent, ce sont eux qui vendent. Et puis après naturellement s'il n'y a pas de vente
20:56ou s'il n'y a pas d'acquisition, c'est tous les secteurs professionnels qui sont impactés.
21:01Ça c'est la première chose. La deuxième chose, et j'en terminerai là-dessus, c'est aussi faire un
21:05bon diagnostic. On veut construire du neuf, du neuf, du neuf, pourquoi pas ? Mais commençons déjà
21:09à s'occuper de l'existant, de la rénovation énergétique, de la surréalisation, de la
21:13densification et puis en résiduel évidemment construire du neuf. Je crois qu'on se trompe
21:18complètement du diagnostic et les mesures proposées ne vont pas dans le bon sens.
21:21Charles-Edouard Bourget, dernière question sur la mise en application de la mesure. Alors il y a
21:25plusieurs questions qui se posent. Déjà vous avez dit effectivement qu'il y a eu l'annonce et puis
21:28après il y a le post-annonce qui vient préciser un peu et rajouter peut-être un petit peu de flou
21:32sur l'application par les professionnels. Je rajouterai une autre question. On parle de
21:37discussions dans le cadre d'un projet de loi de finances plus global avec les questionnements
21:41politiques qu'on peut voir à l'heure actuelle. Les professionnels qu'est-ce qu'ils font aujourd'hui ?
21:44Ils attendent ? Ils se préparent ? Ils attendent de voir si le projet passera ? Si le gouvernement restera ?
21:49Alors au niveau des professionnels de l'immobilier, la mesure elle aura sans doute aussi un impact
21:54encore qu'aujourd'hui on nous semble nous dire qu'il s'agit de droits de mutation en matière
22:00d'acquisition des tenues. Bien sûr. C'est-à-dire pas les achats-reventes pour lesquels il y aurait
22:05des droits de mutation réduits comme dans le neuf d'ailleurs. Les mesures d'application en fait si
22:10la loi de finances est votée avec ces mesures-là, elle sera promulguée tout début janvier ou toute
22:15fin décembre et puis après ce sera les départements qui devront prendre les mesures. Aujourd'hui il n'y a
22:19que trois départements qui ne sont pas à 4,50 puisque ils ont une fourchette dans laquelle
22:23ils peuvent être. Ils se sont tous mis évidemment au maximum à 4,50. On peut supposer que la plupart
22:28des départements augmenteront de 0,5 points et ces mesures dans ces cas-là sont effectives à partir
22:33du 1er juin. Donc on a une petite fenêtre entre janvier et juin où on resterait sur le taux
22:38actuel et puis on verra ce qu'il en est après. Mais il est certain qu'il risque d'y avoir une
22:44petite accélération sur cette période-là et après peut-être un ralentissement comme il y avait eu en
22:482014. Merci beaucoup Charles-Édouard Bourget, notaire associé à Paris. Merci également Sylvain
22:52Grattaloup, président national de l'UNPI, de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine et
22:56quant à nous on se retrouve tout de suite dans l'Œil de l'expert.
23:03Et pour finir cette émission, l'Œil de l'expert où nous avons le plaisir de retrouver en plateau
23:07Anthony Calci. Bonjour Anthony Calci. Bonjour Nicolas. Vous êtes fondateur de Calci Patrimoine
23:11et ensemble on va revenir sur cette euphorie qu'a connue le bitcoin mais aussi les autres
23:15crypto-monnaies en lien avec l'élection récente de Donald Trump et dans le cadre d'une gestion
23:21de patrimoine Anthony Calci. Tout à fait. Donald Trump a fait pousser le bitcoin à presque 100 000
23:28dollars et donc tout le monde s'y intéresse et se réintéresse. Mais je crois que nous sommes encore
23:35au tout début de l'histoire du bitcoin et des cryptos. C'est-à-dire que tout le monde s'y
23:38réintéresse, ça l'a remis un petit peu sur le devant de la scène. Ça fait quand même plusieurs
23:42semaines qu'on voit effectivement cette euphorie se propager au-delà du bitcoin aux autres
23:46crypto-monnaies et ce que vous dites c'est qu'on en est au tout début de l'histoire encore alors
23:50qu'on vient de dépasser quand même des seuils un peu clés sur notamment le bitcoin par exemple.
23:54Si on regarde évidemment sur les derniers mois avec les ETF bitcoin qui ont été approuvés début
23:59d'année, ce qui a été quand même un gros coup de projecteur et un début de la hausse, on n'était
24:04pas encore dans la phase d'euphorie du bitcoin et des cryptos. Donc là on commence à y rentrer et
24:10cette phase d'euphorie qu'on retrouve à chaque cycle qui va durer à peu près 12 mois et qui
24:16suit exactement ce qui s'est passé dans les précédents cycles devrait se poursuivre jusqu'à
24:212025. C'est pour ça que je dis on est encore au tout début de cette phase d'euphorie, on n'a pas
24:26encore explosé les records du bitcoin, il n'y a pas encore l'explosion des altcoins. Certaines
24:32se sont réveillées mais elles étaient quand même bien au fond de la cave et on est encore vraiment au
24:36tout début de ce que ça peut être comme altcold season comme on aime l'appeler. En matière
24:42d'impact économique sur le financier ou en l'occurrence sur les crypto-monnaies, on a connu
24:48aux Etats-Unis une SEC assez frileuse sur le sujet crypto-monnaie et on pourrait voir l'élection de
24:56Donald Trump comme un grand chamboulement sur le sujet étant donné les déclarations qu'il a
25:00pu faire et sa volonté d'ouvrir un petit peu les vannes réglementaires aux Etats-Unis sur le
25:06sujet crypto. Vous voyez ça comme un grand chamboulement ou finalement un processus de
25:12long terme dont on voit effectivement une émergence aujourd'hui ? A très court terme c'est
25:18clair que l'impact est énorme. Donald Trump est clairement un président pro-crypto, il va y avoir
25:26le Bitcoin Act qui a été déposé par une sénateur dans laquelle pendant cinq ans ils vont acheter
25:32jusqu'à un million de bitcoins donc pendant cinq ans c'est à peu près 200 000 bitcoins par an c'est
25:38à dire 20 milliards de bitcoins par an. Evidemment c'est énorme plus la dérégulation donc à très
25:45court terme c'est énorme pour le bitcoin et les cryptos mais c'est un processus de long terme de
25:50cette adoption des bitcoins et des cryptos. Si Donald Trump n'avait pas été élu ou si les deux
25:56candidats s'en fichaient complètement des cryptos et bien il y aurait eu un autre pays dans un an,
26:03dans deux ans qui aurait fait la même chose que les Etats-Unis pour pouvoir profiter évidemment des
26:08caractéristiques exceptionnelles du bitcoin. Donc à court terme c'est évidemment un coup
26:13d'accélérateur et un magnifique coup des Etats-Unis mais à moyen long terme c'est inexorable. Le
26:18bitcoin va être une réserve mondiale de valeurs avec plus ou moins des fluctuations.
26:23Ça c'est votre conviction de conseiller en gestion de patrimoine, de professionnels de
26:30la gestion de patrimoine de dire c'est inexorable le bitcoin deviendra une réserve de valeurs alors
26:34même que vous travaillez avec tous les actifs financiers traditionnels ou non qui existent.
26:37Oui bon le bitcoin a des caractéristiques d'investissement très différentes des actions,
26:41de l'immobilier, des obligations, il faut supporter la volatilité, il faut supporter le long terme mais
26:47le bitcoin aujourd'hui est le meilleur actif qu'il soit dans le sens où il n'a aucun risque de
26:52contrepartie comme l'or. Donc il n'y a pas de banque, il n'y a pas de dette, il n'y a pas de
26:56chef d'entreprise, il n'y a pas de marché. C'est l'actif le plus global au monde on peut l'échanger
27:0124 heures sur 24, 7 jours sur 7 sans demander rien à personne en toute sécurité. On peut le
27:07conserver et le transporter donc de façon extrêmement simple donc il a les meilleures
27:12caractéristiques au monde. Son problème c'est la volatilité et son temps d'adoption qui est
27:18quand même énorme quand on veut gérer son patrimoine de façon un petit peu tranquille
27:24et quand on est déjà riche. Mais si on supporte cette volatilité et qu'on a cet horizon de long
27:30terme il est clair qu'avoir du bitcoin pour un pays c'est une évidence, on a un horizon de
27:35long terme et qu'on supporte la volatilité, pour une entreprise aussi et pour un particulier
27:40également. Il faut s'attendre à ce qu'avoir d'autres pays aient emboîté le pas aux Etats-Unis
27:44quand je dis d'autres pays je parle d'économies d'économies comme des économies européennes par
27:50exemple. Disons que les Etats-Unis là ils ont marqué un grand coup et tout le monde va vouloir
27:55faire comme eux sinon avec le risque parce que maintenant ça devient un risque de ne pas avoir
27:58de bitcoin. Même si on sait que la Suisse, la Norvège avaient déjà des positions de bitcoin
28:03et d'autres pays avec l'action micro stratégie, on peut acheter de bitcoin directement avec
28:10certaines actions qui achètent du bitcoin donc oui les autres pays vont emboîter le pas, les
28:16entreprises vont emboîter le pas pour préserver la valeur de leur épargne sur le long terme.
28:23Merci beaucoup Anthony Calci de nous avoir accompagné dans l'Oeil de l'Expert, je rappelle
28:26que vous êtes fondateur de CalciPatrimoine et quant à nous on se retrouve très vite sur
28:29BeSmart4Change.

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