"C'est presque un héros des temps modernes qui a fait énormément avancer les choses."
Lui, c'est l'abbé Pierre, et c'est Benjamin Lavernhe qui a l'honneur de l'incarner dans le biopic qui lui est consacré, "L'Abbé Pierre, une vie de combats". On l'a suivi pour l'avant-première.
Du 6 au 15 septembre, à l'occasion de la semaine “Aime & Découvre”, UGC et Brut vous donne rendez-vous pour découvrir 10 films en avant-première.
Lui, c'est l'abbé Pierre, et c'est Benjamin Lavernhe qui a l'honneur de l'incarner dans le biopic qui lui est consacré, "L'Abbé Pierre, une vie de combats". On l'a suivi pour l'avant-première.
Du 6 au 15 septembre, à l'occasion de la semaine “Aime & Découvre”, UGC et Brut vous donne rendez-vous pour découvrir 10 films en avant-première.
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00:00Il a été la personnalité préférée des français.
00:02Quand je dis que j'ai fait un film sur l'abbé Pierre,
00:04la première chose que j'entends, c'est « Ah ben ça j'irais le voir ! ».
00:07C'est vraiment comme si ça allait être aussi un choix précieux de sortie cinéma.
00:12Comment ça ? Stressé ?
00:13Oui, mais un bon stress, pas un stress de panique.
00:16Un stress de « Ça a enfin du sens, vu qu'on fait un film pour partager avec les gens. »
00:19Et voilà, là on y est, on va partager.
00:21Attaquer un projet comme ça, parler d'un projet comme l'abbé,
00:24c'est pas que parler du passé, c'est parler de notre présent.
00:27Ça doit nous faire réfléchir.
00:29Surtout quand on pense à l'abbé, le film c'est vraiment une étude d'un personnage.
00:34C'est pas un film qui se veut penseur philosophiquement.
00:38C'est l'étude de ce personnage qui a été un révolutionnaire, un combattant pour la bonté.
00:43Donc ça doit faire réfléchir.
00:47On avait un gouvernement socialiste.
00:50Et puis ce gouvernement socialiste nous avait donné de l'argent
00:53pour construire un centre d'hébergement.
00:56Et puis le gouvernement socialiste, il saute.
00:58Et nous, on n'a pas eu notre pognon.
01:00On essaye d'avoir l'argent, on téléphone au nouveau ministre qui était Alain Juppé.
01:05Les socialistes nous ont promis « Vous devez nous le donner, etc. »
01:08Alors rien à faire.
01:09Et puis un soir, à TF1, aux 20 heures, l'abbé Pierre est invité.
01:15Alors on y va.
01:17Et puis en face de lui, il y avait Juppé.
01:20Et il lui dit « Mais dis-donc, vous nous devez des sous ? »
01:24Le soir même, on avait le pognon.
01:27Pour cette présentation, avant que les gens aient vu le film,
01:30on essaie d'aborder la fabrication du film, l'origine du projet.
01:34C'est toujours un exercice pas si simple.
01:36Et là, je me mets une bonne note.
01:38Les gens ne sont pas endormis, ils sont restés.
01:40On a mis des rires.
01:42Il y a même eu un ou deux, trois rires parce que Laurent a une très drôle stand-up.
01:45Moi, j'adore rencontrer le public en avant-première.
01:47Là, c'est vraiment un projet particulier.
01:49Il y a évidemment l'héritage de l'abbé Pierre, la Fondation, Emmaüs.
01:52Nous, on n'est pas à cet endroit-là.
01:54On porte son message, évidemment.
01:58Mais dans ce média qu'est un film de cinéma.
02:01J'ai évidemment à cœur de porter ce film encore plus
02:05puisqu'on se sent aussi responsables de cet héritage.
02:08On a envie que les gens sortent de ce film un petit peu changés.
02:12En tout cas, avec une porosité au monde, une sensibilité réouverte.
02:16C'est à la fois un film sur un destin héroïque,
02:21sur une personnalité très attachante avec presque un super pouvoir.
02:26C'est presque un héros des temps modernes qui a fait énormément avancer les choses,
02:30notamment sur la construction de logements sociaux obligatoires dans la plupart des villes,
02:34sur la trêve hivernale.
02:36Il a fait changer les choses et à la fois le film est un peu terriblement actuel.
02:51J'ai l'impression d'avoir rejoué. En fait, non, je n'ai pas joué, c'était il y a un an.
02:54Donc, c'est très étrange toujours de se faire applaudir
02:57pour quelque chose qu'on a fait il y a longtemps alors qu'au théâtre, c'est immédiat.
02:59C'est aussi un film, je pense, où le public a besoin que ça se dépose un peu,
03:02peut-être d'y re-réfléchir et de ne pas forcément mettre une note
03:05ou dire « j'ai adoré » ou pas.
03:07En tout cas, les gens étaient très touchés et nous remercient chaleureusement.
03:10Et on sent que les gens sont remués quand même.
03:13C'est très agréable pour ça aussi, ces tournées d'avant-première,
03:16notamment pour ce film-là,
03:18de voir comment les gens ressortent, ce qu'ils ont à dire,
03:21comment ils ont reçu ce portrait de l'abbé Pierre.
03:24En fait, l'abbé Pierre, il est tellement populaire et tellement aimé
03:26que les gens ont envie de le voir.
03:28Alors, ils ne vont pas vraiment le voir,
03:30mais je pense qu'il y a une nostalgie aussi de cet homme,
03:35de sa force de tribun, d'orateur, d'éloquence.
03:37Quand il dit que la maladie la plus mortelle, la plus constante
03:41et aussi la plus méconnue de toute société, c'est l'indifférence.
03:43Si chacun, ne serait-ce que des gens qui vont voir le film,
03:48se sert de cette émotion pour ouvrir un peu leur cœur
03:50et regarder l'autre différemment, lui sourire,
03:56se baisser cinq minutes pour parler à un homme ou une femme
04:00qui souffrent dans la rue, sans devenir pour autant l'abbé Pierre.
04:03Je trouve que c'est vraiment une petite pierre à l'édifice
04:05et que ce film, il est plein d'espoir pour ça.