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"Le gouvernement n'a pas fait d'études d'impact" sur la hausse des taxes sur les billets d'avions qui doit s'appliquer à partir du 1er janvier 2025. "Nous en avons fait une" insiste, lundi 25 novembre, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair.

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00:00Bonsoir à toutes et à tous, quel impact la hausse de la taxe sur les billets d'avion
00:07prévus dans le prochain budget peut-il avoir sur les prix et sur le trafic aérien ?
00:13Bonsoir Pascal de Izaguirre, vous êtes le PDG de Corsair, président de la Fédération
00:18Nationale de l'Aviation et de ses métiers, la FNAM, on va évidemment vous entendre sur
00:23les effets de la hausse de cette taxe, mais avant cela, l'actualité de votre compagnie
00:27c'est ce vol Corsair qui n'a pu décoller vendredi de l'aéroport de Pointe-à-Pitre
00:31à cause d'un problème technique, parmi les 320 passagers du vol, seuls ceux de la
00:36première classe et de la classe à faire ont été acheminés à l'hôtel, les autres
00:41sont restés passer la nuit à l'aéroport, comment est-ce que vous l'expliquez ? Est-ce
00:45que c'est un raté ? Alors, premier point d'ailleurs, ce qui est
00:48désolant c'est ce problème technique parce que c'est arrivé sur un avion neuf, donc
00:52nous sommes en phase de renouvellement complet de la flotte, on aura bientôt 100% de la
00:57flotte de l'appareil de dernière génération, donc les peintes sont très rares, malheureusement
01:01il y a eu une loi des séries. Deuxième petite chose que je corrige, nous n'avons pas de
01:06première classe, en fait nous avons une classe à faire, une classe premium et une classe
01:10économie. Donc ce sont ceux de la classe économie qui
01:13sont restés à l'aéroport ? Alors, c'est extrêmement désolant et vous
01:16vous doutez qu'on est vraiment, on présente tous nos excuses à nos passagers, le problème
01:23c'est que quand vous avez un événement comme cela qui surgit de façon totalement
01:28inattendue, après vous trouviez des capacités hôtelières, d'hébergement et malheureusement
01:33les capacités hôtelières n'étaient pas suffisantes, donc effectivement il faut faire
01:40des choix et on a choisi les passagers de la classe à faire parce que peut-être qu'il
01:45était plus difficile aussi de les re-protéger sur d'autres vols d'autres compagnies, c'est
01:50toujours très très compliqué. La politique de la compagnie Corsair c'est de traiter au
01:54mieux tous ses clients en cas d'irrégularité d'exploitation et de ne pas les inner, que
01:59ce soit en termes d'indemnisation, d'hébergement, de prestations alimentaires, malheureusement
02:05si vous n'avez pas de place dans les hôtels, la situation est très complexe.
02:08Vous avez paré au plus pressé et comme PDG de Corsair vous présentez vos excuses, l'actualité
02:14du secteur c'est donc cette hausse de taxes dites de solidarité sur les billets d'avion
02:19prévus pour faire rentrer des sous dans les caisses de l'Etat, un milliard d'euros supplémentaires,
02:24le secteur la dénonce cette hausse de taxes avec virulence, pourquoi ?
02:28Écoutez pour une raison très très simple, un milliard d'euros c'est absolument gigantesque
02:33sur le secteur aérien parce qu'en plus ça se rajoute à d'autres taxes qui font qu'aujourd'hui
02:40si vous regardez le transport aérien français, c'est le plus taxé en Europe, c'est très simple,
02:45il y a 27 membres dans l'Union Européenne, 20 pays n'ont aucune taxation spécifique à l'aérien,
02:52seules 7 ont une taxation, on était en concurrence mais pas dans le bon sens,
02:56vous le comprenez avec l'Allemagne, avec la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d'avion,
03:01on devient un secteur le plus taxé.
03:03Est-ce que ça veut dire, Pascal de Izaguirre, que les prix, les tarifs des billets d'avion vont augmenter ?
03:08Est-ce que vous avez commencé à le chiffrer ? Est-ce que vous pouvez nous donner un ordre d'idées ?
03:12Alors écoutez, un ordre d'idées ça dépend bien sûr du barème qui sera retenu,
03:18nous notre action c'est de faire d'abord diminuer la hausse de cette taxe,
03:24voilà, deuxièmement c'est qu'elle ne soit pas pérennisée mais qu'elle soit provisoire sur une durée de un an
03:29et troisièmement on voudrait bien que le produit de cette taxe soit fléché vers notre décarbonation,
03:34vous savez qu'on investit…
03:34Mais ce n'est pas du tout ce qui est prévu ?
03:35Ce n'est pas du tout ce qui est prévu puisque ça alimentera le déficit de l'État.
03:39Oui mais c'est normal en même temps, c'est normal que tout le monde contribue à renflouer les caisses de l'État,
03:43vous avez vu la situation des finances publiques, elle est extrêmement compliquée.
03:46Non attendez, il n'y a aucun problème, à part que nous, vous voyez, je vais vous donner une illustration,
03:51quand on parle du Transparency dans le budget de l'État, on n'est pas au volet dépenses, on est au volet recettes,
03:55parce qu'en fait nous apportons des recettes fiscales et nous ne coûtons rien au budget de l'État.
04:00Le Transparency autofinance tous ses investissements.
04:02Et de combien les billets d'avion peuvent-ils augmenter à partir du 1er janvier partiel de l'ISAG ?
04:06Je vous donne un exemple, sur un vol Union Européenne ou un vol vers les Drômes,
04:10vous savez qu'il y a une hypersensibilité des clientèles antillaises, réunionnaises, vers l'outre-mer,
04:16la taxe va passer de 2,63€ en classe économique à 9,50€ par cense.
04:22Alors pour l'instant les outre-mer sont exclus dans le taxe qui a été évoqué ?
04:26Non absolument pas, absolument pas, parce que ce qui a été voté c'est un amendement à l'Assemblée Nationale,
04:30mais je vais vous dire qu'il n'a aucune valeur.
04:32Il faut savoir que l'Union Européenne interdit l'exemption ou l'exonération pour les outre-mer.
04:38Donc ce n'est pas possible ?
04:39Donc ce n'est pas possible, ça sera appliqué.
04:43Et dans le barème qui est proposé par le gouvernement actuellement, les outre-mer sont touchés.
04:48Et donc 19€ si vous voulez pour une taxe qui se rajoute à bien d'autres taxes, il faut savoir écouter.
04:53Donc de combien vont augmenter les billets d'avion ?
04:55En gros est-ce que les compagnies aériennes vont répercuter ?
04:59Oui, toutes les compagnies ont commencé à le répercuter, parce que je vais vous dire,
05:02les marges des compagnies aériennes qui sont dans la situation financière que l'on sait,
05:05c'est-à-dire qui n'est pas brillante, sont incapables de prendre à leur charge cet aspect-là.
05:10Et donc cette hausse de la taxe sur les billets d'avion va intégralement être répercutée sur le prix du billet,
05:17les compagnies ne vont pas l'absorber ?
05:18Absolument, parce qu'on n'a pas la capacité de l'absorber et ça nous désole,
05:22puisque vous savez qu'on veut entretenir le mouvement de démocratisation de l'aérien des dernières décennies.
05:28Alors Ryanair menace déjà d'arrêter de desservir 10 aéroports régionaux français à partir du 1er janvier.
05:33Si la taxe est maintenue, est-ce que c'est du chantage ?
05:36Alors écoutez, Ryanair n'est pas membre de La Flamme,
05:40mais ce que je peux dire c'est que cette décision n'est pas très surprenante.
05:43Ryanair c'est une compagnie low cost, d'accord ?
05:46Vous connaissez les tarifs des compagnies low cost, c'est quelques dizaines d'euros.
05:49La marche sur un vol d'une compagnie low cost c'est 6 à 7 euros.
05:53La taxe est augmentée de 2 fois 7 euros.
05:55Évidemment c'est ce qui peut vous faire basculer dans une ligne qui devient non rentable.
05:59Ryanair a le choix d'ouvrir des lignes dans plusieurs pays européens avec plusieurs aéroports.
06:04Elle est en tension de capacité, donc bien évidemment elle ne s'interdit pas de fermer des lignes.
06:11Ce qui aura des conséquences extrêmement négatives pour les aéroports de province et sur l'emploi.
06:16Nous nous avons estimé, parce qu'on a fait une étude d'impact, le gouvernement n'a pas fait l'étude d'impact,
06:20nous avons fait une étude d'impact sur un organisme indépendant.
06:23On estime que cette taxe, l'augmentation, menace 11 500 emplois dans le secteur aérien.
06:29Sur 100 000 au total ?
06:30Absolument.
06:31Et donc ce que vous demandez aujourd'hui, en un mot, Pascal de Izaguirre,
06:35au gouvernement c'est tout simplement d'abandonner l'idée d'augmenter sa taxe ?
06:38Alors, d'abandonner, vous savez, nous ne rêvons pas, mais en tout cas qu'on la diminue
06:44et que ça ne soit pas un impact de 1 milliard d'euros.
06:46On parle de l'aviation d'affaires, il faut que vous sachiez qu'il y a un projet de taxe
06:50qui serait de 3000 euros par passager sur un vol d'affaires, long courrier.
06:54Ça va tuer complètement l'aviation d'affaires.
06:56Et donc après, vous avez des emplois, vous avez de l'activité économique,
07:00vous avez de la connectivité en région, vous avez l'attractivité du pays, de la destination France.
07:04Merci beaucoup Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, Président de la Fédération Nationale de l'Aviation
07:10et de ses métiers, la FNAM, invité Echo de France Info ce soir.

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