🇲🇦 " Nous poursuivrons la grève jusqu'à ce que tous nos problèmes soient résolus."
Depuis le 5 octobre, les écoles publiques au Maroc sont désertes. La cause ? Une grève des enseignants qui rejettent le nouveau statut des fonctionnaires de l'éducation nationale.
Pour Brut, notre journaliste Zineb Agzit fait le point de la situation.
Depuis le 5 octobre, les écoles publiques au Maroc sont désertes. La cause ? Une grève des enseignants qui rejettent le nouveau statut des fonctionnaires de l'éducation nationale.
Pour Brut, notre journaliste Zineb Agzit fait le point de la situation.
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00:00Salam tout le monde, c'est Zineb pour Brut Afrique.
00:02Aujourd'hui on se trouve à Marrakech, plus exactement en face du lycée Kadayat qui est donc un lycée public.
00:07Habituellement à cette heure-ci, c'est blindé.
00:09Cet espace notamment est rempli d'élèves.
00:11On pourrait croire que c'est les vacances, mais pas du tout.
00:13En fait, les professeurs sont en grève depuis six semaines, les cours sont stoppés quasiment partout.
00:18C'est une situation inédite dans l'histoire du Maroc.
00:21On cause le statut unifié des enseignants adoptés par décret le 27 septembre en Conseil des ministres.
00:26Les enseignants estiment que le nouveau statut supprime leurs avantages et qu'il augmente leurs charges de travail sans compensation financière.
00:33Ils dénoncent par exemple le fait de devoir désormais effectuer des heures supplémentaires obligatoires et non rémunérées,
00:39mais aussi une nouvelle disposition qui les oblige Ă consacrer certaines vacances Ă des formations.
00:44Pour le ministère, au contraire, ce nouveau statut des enseignants est, je cite,
00:47« une révolution qui vise à améliorer la qualité de l'enseignement et qui va impliquer davantage les enseignants ».
00:53On va vous expliquer comment en on est arrivé là et quelles sont les revendications des professeurs.
01:15Le système fondamental qui est organisé par tous les enseignants et tous les travailleurs au ministère de la Santé nationale
01:24est celui qui a été réalisé en 2003.
01:28Il n'y a pas eu de débat comme il devait y avoir.
01:33Les enseignants n'ont pas été associés.
01:35C'est le même scénario qui s'est produit en 2003.
01:38Jusqu'Ă ce que cette gouvernement arrive.
01:41L'un des points sur lesquels le ministre voulait commencer
01:46c'est qu'il a décidé d'ouvrir un débat sur l'organisation du système fondamental.
01:53Le débat a commencé il y a environ deux ans et demi,
01:57entre les députés et le ministère.
02:00Lorsque le système fondamental est sorti,
02:02la surprise était qu'il n'avait pas réussi à atteindre les objectifs de l'enseignement.
02:09Le système fondamental n'a pas été unifié.
02:11Les enseignants et les travailleurs sont associés sous un même système.
02:16En gros, le directeur a le droit Ă tout dans l'enseignement.
02:22En tant que professeur, il a le droit de travailler avec les enseignants pour noter.
02:29La deuxième chose, c'est que l'horaire n'est plus le même.
02:33Dans les collèges, on travaille normalement pendant 4-5 heures.
02:35Aujourd'hui, il a le droit de travailler quand il veut.
02:40La troisième chose, c'est que le système de l'enseignement n'est plus le même.
02:44L'enseignement n'est plus l'ancien.
02:46Il n'y a plus de langage.
02:48C'est le cycle de l'enseignement secondaire.
02:52J'Ă©tais enseignante pendant 5 ans.
02:54Je n'avais pas assez d'argent.
02:56La hausse des prix n'Ă©tait pas suffisante.
02:59C'est clair pour tout le monde.
03:01La gouvernement n'a pas proposé de solutions logiques.
03:05Avant la sortie du système de l'enseignement,
03:07on a toujours demandé au ministère d'améliorer le système de l'enseignement.
03:12On nous a rappelé que le système de l'enseignement est en train de s'améliorer.
03:16Depuis, les mouvements de grève se succèdent dans tout le Maroc
03:19et les parents d'élèves, quant à eux, craignent l'année blanche.
03:22Je suis allé à l'université.
03:24Je n'ai pas pu lire.
03:26Il y a un mois et demi, j'Ă©tais Ă la maison.
03:28Je n'ai pas pu lire.
03:30Je n'ai pas pu jouer.
03:32Ce mois et demi, je me suis rendu compte qu'il y a beaucoup de choses.
03:37Les élèves demandent ce qu'ils veulent,
03:40mais ils n'oublient pas nos enfants.
03:43Lors d'une réunion tenue ce lundi 27 novembre,
03:45le gouvernement et les 4 syndicats représentatifs de l'enseignement
03:49ont décidé du gel de ce nouveau statut unifié
03:52dans l'attente qu'il soit à nouveau discuté.
03:55Il va d'abord être refusé le statut d'un système d'éducation.
04:04Nous avons décidé qu'au maximum,
04:09il y aurait 15 ans,
04:12et qu'il y aurait un accord entre les parties.
04:16Très vite, les coordonnations des enseignants de l'éducation nationale
04:19ont exprimé le rejet de ce deal,
04:22à part le fait qu'ils ne soient pas invités à cette réunion.
04:25Ils affirment que le terme gel n'a aucune valeur juridique,
04:28et décident donc de maintenir et de poursuivre les manifestations et les grèves.
04:53Les enseignants de l'éducation sont toujours obligés de se battre,
04:57et même si ils sont obligés de se battre,
04:59ils doivent résoudre tous nos problèmes,
05:01notamment ceux qui ont un lien avec le domaine social.
05:05Nous souhaitons que la gouvernement prenne en compte
05:09la situation des hommes et des femmes d'enseignement,
05:13pour qu'ils ne perdent pas les enfants du peuple.
05:22La première chose qu'il faut faire,
05:25c'est d'arrêter et de retirer ce système fondamental.
05:29Deuxièmement, il faut réitérer le dialogue.
05:33Mais cette fois-ci, il doit ĂŞtre un dialogue
05:36avec toutes les parties concernées.
05:39Un dialogue résolu et clair.