Sur le plateau de Public Sénat, le président de l’Association des maires de France, David Lisnard a demandé au Premier ministre de tenir son engagement consistant à « augmenter les marges des collectivités ». Un engagement en contradiction avec le projet de loi de finances, selon lui.
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00:00Donc, sur la santé sociale du pays, il y a des familles derrière, d'artisans, d'entrepreneurs, de salariés qui en vivent, mais aussi sur les comptes publics.
00:08Et puisque cela accentuera un effet récessif qui fera qu'on plonge, on sera sur une courbe descendante de la courbe de l'affaire « trop d'impôts tuent l'impôt ».
00:17J'ai l'impression que, quand même, sur ce discours-là, on a entendu puisque le Premier ministre, et j'ai noté, a dit « il faut augmenter les marges de manœuvre des collectivités ».
00:27Donc on ne peut pas augmenter les marges de manœuvre des collectivités en surprélevant les marges de manœuvre des collectivités.
00:34Donc moi, je suis incapable de vous dire si c'est l'augmentation des marges de manœuvre des collectivités qui va l'emporter ou si c'est les prélèvements supplémentaires sur les collectivités.
00:44– Vous pointez une contradiction dans les termes. – Oui, vous l'avez bien noté.
00:48– Vous pointez une contradiction. Depuis trois jours, on a trouvé vos prises de parole à l'égard du gouvernement, disons de l'État, assez musclés.
00:57Est-ce que c'était plutôt des mots à l'égard du précédent gouvernement ?
01:00Ou est-ce que maintenant, à l'issue de ce congrès, après ce discours du Premier ministre, vous englobez la séquence actuelle à l'intérieur ?
01:08– D'abord, nous, nos propos, on a des convictions fortes, des engagements, André, Muriel, moi-même, mais c'est la parole de l'AMF qui s'exprime
01:17et nous sommes toujours respectueux des présidents de la République ou du Premier ministre qui viennent s'exprimer ici.
01:22L'année dernière, nous avions aussi des mots forts, pour reprendre votre expression, mais très respectueux à l'égard d'Elisabeth Borne quand elle était venue.
01:30Ce fut le cas aujourd'hui. Ce que je dis, c'est que le Premier ministre doit trancher entre les principes et les constats qu'il a faits aujourd'hui devant nous
01:40et qui sont les nôtres et ce qui est proposé dans le budget qui est en contradiction.
01:45Donc, soit il tranche dans le sens du bon sens des communes pour redonner de l'oxygène, pour ne pas être dans une logique récessive,
01:55pour ne pas être dans une logique de régression. Et dans ce cas-là, eh bien, on n'englobera pas le discours d'aujourd'hui et l'action de l'exécutif
02:03dans l'action délétère de ses prédécesseurs. Soit il confirme les expressions des technocrates, de ce que j'appelle les petits hommes gris,
02:12qui s'imposent aux politiques et qui sortent du musée des horreurs de Bercy toutes les mesures les plus castratrices de l'action des collectivités.
02:21Et dans ce cas-là, on l'englobera avec ses prédécesseurs. Nous, on est pragmatiques et factuels à l'AMF parce qu'on est transpartisans et honnêtes.