La Cour pénale internationale a émis ce jeudi 21 novembre un mandat d'arrêt contre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre". Un mandat d'arrêt a également été émis contre le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif.
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00:00L'une des informations de cette mi-journée, je vous l'ai délivrée il y a quelques instants, elle émane de la CPI, c'est la Cour pénale internationale.
00:07Elle a émis aujourd'hui des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre contre Benyamin Netanyahou.
00:14Vous venez de le voir, Premier ministre israélien et le ministre de la Défense, ancien ministre de la Défense de Benyamin Netanyahou, de l'Afghanistan.
00:21Mandats d'arrêt également contre le chef de la branche armée du Hamas, Mohamed Deyif, qui sont concernés, les trois personnalités.
00:30Bonjour Stéphane Amard. Merci d'être avec nous correspondant de BFM TV. Vous êtes à Jérusalem.
00:35C'est un véritable séisme et les réactions sont à la hauteur de ces mandats d'arrêt, donc lancés contre notamment Benyamin Netanyahou.
00:43Oui, c'est véritablement une indignation générale ici qui va bien sûr de la droite, c'est-à-dire du camp du gouvernement de Benyamin Netanyahou,
00:51mais également de la gauche, voire de l'extrême gauche.
00:54Gauche, Yair Golan par exemple, qui est l'opposant le plus virulent à Benyamin Netanyahou, se dit absolument scandalisé par cette décision.
01:01Yair Lapide également, le chef du centre gauche. À droite, on parle de honte, on parle d'antisémitisme également.
01:09On s'élève contre cette décision qui est jugée ici inique, car Israël rappelle que c'est bien le Hamas qui a mené cette attaque terroriste le 7 octobre
01:21et que la riposte à Gaza est une riposte légitime et qu'elle ne s'apparente pas à un crime de guerre ou un crime contre l'humanité.
01:29Il y a donc, je dirais, une véritable indignation générale ici et un appel bien sûr à s'élever contre cette décision.
01:37Je rappelle que théoriquement, Benyamin Netanyahou ne pourra plus se rendre au risque d'être arrêté dans les États signataires de la Convention de Rome.
01:47Ils sont très nombreux, 122 pays, dont la plupart des pays européens, dont la France. En revanche, les États-Unis ne sont pas signataires de cette convention.
01:56Stéphane, c'est la question que j'allais vous poser. Est-ce qu'on peut imaginer un Benyamin Netanyahou restant dans son pays pour éviter une arrestation ?
02:04Est-ce que c'est quelque chose dont on parle désormais ? Est-ce que ça peut avoir des conséquences sur l'agenda politique du Premier ministre israélien ?
02:12Oui, absolument. C'est un risque qui est examiné ici tout à fait sérieusement parce que vous savez que Benyamin Netanyahou,
02:18même si c'est moins le cas depuis la guerre du 7 octobre, il se déplace très régulièrement à l'étranger. Il mène une diplomatie extrêmement active.
02:27Bien sûr, l'essentiel pour Israël, je dirais, ce sont les États-Unis. C'est de maintenir ce contact et la possibilité pour Benyamin Netanyahou de se rendre aux États-Unis,
02:37surtout depuis l'élection de Donald Trump qui se proclame être un des alliés les plus fidèles de Benyamin Netanyahou.
02:45Mais tout de même, cela entraverait considérablement la diplomatie israélienne si le Premier ministre israélien devait éviter les pays européens.
02:53Et donc ici, on examine toutes les possibilités de recours contre cette décision et on condamne bien sûr la décision des juges en pointant aussi les soupçons qui pèsent sur le président de la CPI.
03:07Merci beaucoup Stéphane pour ces premières précisions. Bonjour Clémence Dibout, grand reporter BFM TV. Vous êtes allée à de nombreuses reprises.
03:13Nous étions ensemble en Israël pour couvrir ce qui s'était passé depuis le 7 octobre.
03:19On a beaucoup parlé d'un gouvernement divisé, également d'une société divisée dans la réponse du gouvernement de Netanyahou à ces attaques du Hamas.
03:29Est-ce que là aussi, c'est quelque chose qui peut... l'union sacrée derrière le Premier ministre ou que ça peut accentuer les divisions selon ce que vous, vous en aviez ressenti à l'époque ?
03:36En fait, là, je viens de voir à l'instant la réaction de Benny Gantz. Benny Gantz, c'est celui qui pourrait faire office d'opposition à Benyamin Netanyahou
03:43parce que c'est un ancien militaire qui vient de partir du cabinet de guerre pour s'opposer justement à Benyamin Netanyahou.
03:49Il vient de répondre à l'instant, il vient de communiquer à l'instant pour dire que c'était « shameful », donc c'était complètement honteux cette décision.
03:56Isaac Herzog, le président israélien, lui parle d'un jour sombre pour la justice et d'un oubli total des otages qui sont toujours dans la bande de Gaza.
04:03Donc, première partie de la réponse, oui, ça peut ressouder tout le monde autour de Benyamin Netanyahou,
04:08sauf que le contexte de base, c'est effectivement que Benyamin Netanyahou, il est de plus en plus contesté.
04:14Ça fait très longtemps qu'il est contesté à la marge, c'est de plus en plus généralisé.
04:18On se souvient la semaine dernière de ce député à la Knesset, le parlement israélien, un député communiste,
04:23qui avait interpellé Benyamin Netanyahou en lui disant qu'il était contre la paix.
04:27Il s'était fait sortir, il y a une contestation très forte à l'intérieur. Ça pourrait aussi jouer à la marge.
04:33Et un des derniers éléments, c'est que dès le lendemain du 7 octobre, il y avait cette division et cette colère contre Benyamin Netanyahou sur les otages.
04:41Il y a encore des otages israéliens et pas que israéliens, puisqu'il y a deux français qui sont retenus dans la bande de Gaza.
04:47Et que ça aussi, ça peut avoir son rôle dans l'opposition ou le soutien à Benyamin Netanyahou.
04:52Souvenez-vous, on en parlait juste après le 7 octobre, les pourcentages de gens qui continuaient à suivre Benyamin Netanyahou étaient ridiculement bas.
05:00Ils étaient moins de 10%. Et pourtant, un an après, Benyamin Netanyahou est toujours au pouvoir.
05:04Ça tient aussi à la formation politique israélienne, où il faut faire des jeux d'alliances très compliqués.
05:09Il est aussi tenu par l'extrême droite, notamment Ben Gvir, son ministre de l'Intérieur.
05:14Et donc, il reste au pouvoir. Sauf qu'il y a aussi quelque chose qu'il faut prendre en compte dans cette procédure en cours.
05:21Désormais, c'est aussi les biblix.
05:23Ce sont ces documents qui ont fuité de certains membres de son cabinet, qui auraient falsifié des documents, notamment sur l'armée, pour pouvoir le protéger, pour pouvoir le garder au pouvoir.
05:33Et c'est quand même le sentiment général en ce moment en Israël, c'est que de plus en plus, il faut faire des concessions pour garder Benyamin Netanyahou au pouvoir,
05:39pour ne pas faire de nouvelles élections qui devraient arriver.
05:42Et pour l'instant, effectivement, en interne, ça pourrait jouer à la marge,
05:46même si on sent bien que toutes les réactions politiques, de quelques bords que ce soit, dénoncent aujourd'hui cette nouveauté.
05:54Parce qu'on met côte à côte ou face à face, en tout cas à égalité, le Premier ministre d'une démocratie, ce qui reste une démocratie,
05:59et puis le chef d'un mouvement terroriste qui est la base de ces réactions.
06:03Merci beaucoup Clémence pour ces explications-là.