• il y a 4 minutes
La troupe du Splendid raconte pour la première fois son histoire, de leur rencontre, aux premières salles de théâtres jusqu’au monde du cinéma, dans "Le Splendid par le Splendid" (Le Cherche-Midi). Trois d'entre eux sont nos invités à 8h20 : Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-mercredi-20-novembre-2024-8460083

Category

🗞
News
Transcription
00:00Avec Léa Salamé, le Grand Entretien, aujourd'hui avec une bande de potes, devenue la troupe
00:04de théâtre la plus populaire de France, ils racontent pour la première fois leur
00:09vie dans un livre, à travers des photos inédites et des textes très personnels ! On reçoit
00:14ce matin, Léa, la troupe du Splendide !
00:17Oui, une partie d'entre eux, en tout cas, Marianne Chazelle, Thierry Lhermitte et Gérard
00:20Junieux sont nos invités, bonjour à tous les trois !
00:22Bonjour !
00:23Bienvenue sur Inter !
00:24Ce livre, le Splendide par le Splendide aux Cherches Midi, dont les droits d'édition
00:30seront reversés à la Fondation pour la Recherche Médicale, raconte votre histoire, donc, depuis
00:35le lycée Pasteur à Neuilly, jusqu'au début au Café de la Gare, puis l'explosion au
00:40cinéma avec les Bronzés, le Père Noël est une ordure, Papy fait de la résistance
00:45et tous les autres succès qu'on connaît.
00:47Ce livre était à l'imprimerie lors de la mort soudaine de Michel Blanc, ce qui lui
00:53donne, pour vous tous, j'imagine, une tonalité, une gravité particulière, Gérard Junieux ?
01:02Oui, la fête est un peu gâchée, on pensait se retrouver grâce à ce livre, ce qu'on
01:07ne voit pas souvent, et oui, ben voilà…
01:11Du coup, ça nous a permis de nous retrouver pas mal, parce qu'en fait, on se voit à
01:17l'occasion, parce qu'on va se voir au cinéma, on se voit au théâtre, évidemment,
01:24et là, pour le bouquin, on se parlait souvent, on se fréquentait, on se refréquentait,
01:29voilà, ça sera la dernière chose.
01:30C'est l'impression, on se retrouvait, ça nous amusait comme d'habitude, de se retrouver…
01:34C'est la dernière chose qu'on aura faite ensemble, voilà.
01:36Ce livre-là, c'est vrai que c'est la dernière chose où on serait tous ensemble.
01:39Oui, absolument.
01:40Et du coup, on prend conscience de ça.
01:42C'est important, c'est important que chacun donne son point de vue.
01:45Moi, j'avais écrit il y a longtemps ma part de point de vue, et c'était important
01:51que les autres aussi puissent confronter chacun leurs expériences, et ce qui nous a impressionnés
01:58nous, ce qui nous a touchés, c'est parce que…
02:00Oui, oui, ce dont on se souvient chacun, c'est pas la même chose, bien sûr.
02:03Quand on se voit, on se dit « tu te rappelles de ce truc ? » Non, pas du tout, et puis
02:06moi, je peux parler d'une anecdote dont il ne se souvient pas.
02:09Moi, la course, j'ai totalement oublié la course, tu vois, quand on avait quitté
02:11un des théâtres.
02:13C'est vrai que chacun a écrit dans son coin, si j'ose dire, des petites anecdotes.
02:18Vous vous êtes aussi échangé des photos.
02:20La force de ce livre-là, c'est aussi des photos inédites, et notamment les photos
02:24de votre jeunesse.
02:25Ah, bien, Thierry nous a collé un beau barda quand il a dit « cherchez quelques photos ».
02:28En fait, ce qui se passe, c'est que l'année dernière, il y a deux ans, je ne sais plus,
02:32je tombe sur un bouquin de photos de pardon commenté par Gérard Lefort, et je trouvais
02:37ça vraiment un format tellement sympa à regarder, parce qu'on peut le feuilleter,
02:42regarder le commentaire, ou le lire dans l'ordre, comme on veut, voilà, je me suis
02:45dit, puisqu'on me proposait au Cherche Midi de faire un bouquin que je n'avais pas du
02:49tout envie d'écrire, je me dis « mais voilà, une bonne manière de ne rien foutre
02:53et de faire un bouquin sympa ».
02:54Donc, voilà, j'ai connu ça tout de même.
02:57Ils le font bien, hein ?
02:58Envie partagée, manifestement.
02:59Voilà.
03:00Non, non, mais en plus, c'est grâce à Jean-Pierre Lavoignat qui nous a chacun interviewé,
03:05et puis on a…
03:06Terminé en forme, et qui a pensé, d'ailleurs, les illustrations, enfin, c'est lui qui a
03:10fait la composition.
03:11Il a fait rebondir sur chaque photo, et chacun donnait son point de vue, et ça fait une
03:16espèce de…
03:17De patchwork.
03:18Oui, mais avec une grande unité.
03:21Moi ce qui me frappe, c'est qu'en le lisant, c'est qu'il y a quand même un ressenti
03:25commun des événements qu'on a vécu, et des souvenirs qu'on en a.
03:29Mais Marianne, vous dites que quand il vous a dit « il va falloir chercher quelques photos
03:33», et là…
03:34Oui, c'est une tannée, là, parce que vous vous rendez compte que vous avez un bordel
03:36noir chez vous, vous ne savez pas où sont les photos, et vous retombez « oh, et ça,
03:39et ça, et ça ».
03:40Et ça nous appelle à nous replonger là-dedans.
03:42Ce sont des daguerreotypes qu'il faut…
03:49C'est étonnant.
03:50Thierry Lhermitte, vous racontez, vous l'avez dit, que la nuit de la mort de Michel Blanc,
03:54vous avez relu, du coup, tous les textes qu'il vous avait envoyés pour ce livre,
03:58et que vous les avez trouvés particulièrement merveilleux, généreux, chaleureux, parce
04:03qu'il avait aussi une manière d'écrire, vous en avez chacun une, mais il y avait quelque
04:08chose de poétique et de quelque chose d'un peu sur le fil chez Michel Blanc.
04:12On avait tous relu ce qu'on avait écrit pour paquets de bêtises dedans, donc on a
04:17reçu le bon à tirer quelques jours avant, et donc, la nuit de la mort de Michel, je
04:22lis ses commentaires, je ne les avais pas lus, j'avais lu que les miens, pour les
04:27corriger.
04:28Et ça vous a bouleversé ?
04:29C'était très émouvant, un ami qui vient de disparaître, et on découvre ce qu'il
04:36est en train de dire de ce qu'on a vécu ensemble.
04:37C'est super émouvant, c'est écrit en plus avec talent, et comme on ne savait pas
04:44ce que les autres écrivaient, c'est comme un dialogue, c'est comme des lettres d'amour
04:49et d'amitié qu'on s'envoyait les uns aux autres.
04:51Cette mort soudaine a profondément, sincèrement ému tous les Français, comme si c'était
04:57une nouvelle preuve de l'attachement que vous suscitez dans le cœur des gens depuis
05:0240 ans.
05:03Est-ce que vous l'avez reçu aussi comme ça, Marianne Chazelle ?
05:07On l'a reçu comme quelque chose d'une injustice incroyable, d'une brutalité énorme,
05:11parce que rien ne pouvait prévoir qu'il allait se passer ça, bien sûr, et puis ça
05:15nous fait prendre conscience que nous-mêmes, il y a des « qui » qui est le suivant, c'est
05:20ce qu'on se dit ! Et la force du besoin qu'on a eu de se retrouver, de partager
05:26ça, c'est qu'on s'est retrouvés comme quand on avait 20 ans et qu'on commençait
05:30et on avait besoin les uns des autres, ce qui était, de mon point de vue, ce qui était
05:33un peu particulier dans notre histoire, c'est que c'est vraiment une famille qu'on s'est
05:36fait, et dans laquelle on a vécu une dizaine d'années, où on a grandi, on a appris,
05:40on s'est détachés, comme dans les familles, et là, bingo, on s'est retrouvés face
05:44à la réalité de la vie !
05:45Et sur l'attachement des gens, la sympathie que les gens manifestaient, parce que j'en
05:54ai parlé dans une interview, donc je n'y avais pas réfléchi, mais c'est tellement
05:59chaleureux, parce que l'admiration, peut-être, je m'en fous un petit peu, mais par contre
06:05de sentir ce...
06:06Comme les gens compatissent à notre peine.
06:09C'était vraiment, c'était très gentil et très chaleureux.
06:12Très gentil et un peu difficile, parce que ça nous rappelait sans arrêt.
06:15On nous disait sincères condoléances, mais c'est pas de notre famille, on ne dit pas
06:20les condoléances à...
06:21Si, si, mais c'est notre famille, pour moi, je le prenais comme ça.
06:24Oui, c'est notre famille, c'est ça qui était très touchant, et un petit peu difficile
06:27parce que souvent, on pense à vous, alors qu'on ne voudrait pas y penser, parce qu'en
06:33fait, c'est un métier aussi un peu pour ne pas y penser, quoi.
06:35Mais c'est la famille que vous vous êtes choisis, c'est ça qu'on voit quand on lit
06:38et quand on voit les photos tout jeunes de ce fameux lycée Pasteur, et cette photo en
06:42noir et blanc où vous êtes tous les deux, Gérard, avec Christian Clavier dans la même
06:45classe, avec Michel Blanc aussi, Thierry Lamide, vous êtes aussi là-bas, vous vous êtes
06:48dans le lycée d'en face.
06:49Non mais c'est vrai, vous, c'est votre vie, et nous, on oublie, c'est écrasé par les
06:54bronzés, tout ce que vous avez fait, mais c'est quand même, on se disait avec Nicolas,
06:58c'est quand même, vous avez eu une chance folle de vous retrouver, et que ces affinités
07:03électives, on a tous des copains d'école, mais personne ne fait ensuite les bronzés,
07:07papy fait de la résistance, et le Père Noël est une ordure, vous avez eu cette chance
07:11folle de vous retrouver dans ce lycée Pasteur de Neuilly, tous les quatre, puis ensuite
07:16Marianne Chazelle qui arrive, et de vous marrer, et vous, vous avez eu la chance de redoubler,
07:22parce que sinon, il n'y aurait pas eu ça, Gérard, si vous l'étiez, vous n'alliez pas redoubler.
07:26Oui, en plus, moi, je n'aurais jamais dû aller au lycée Pasteur, parce que j'habitais
07:28Putot, chez les prolos, et on ne prenait pas les prolétaires, donc c'était la dernière
07:35année, et j'avais eu le prix d'honneur à Putot, alors que j'étais nul.
07:39C'est-à-dire, si tu étais bon.
07:40Non, parce que je venais de Vincennes, où j'étais nul, et je suis arrivé à Putot,
07:44ils étaient nuls, et ils m'ont donné le prix d'honneur, et grâce à ça, j'ai pu
07:46aller au lycée Pasteur.
07:47Tu as brisé l'entraînement.
07:48C'est une supercherie depuis le début, et on a eu cette chance formidable de se rencontrer
07:53et de trouver un dénominateur commun, qui était la rigolade, la dérision.
07:58Oui, c'est le rire, c'est ce qu'on voit, enfin, ce qu'on lit dans les textes, ce qui
08:03vous a unis, c'est le rire, l'envie de rire, l'envie de vous marrer, ça a été ça, la
08:08dynamique de la troupe.
08:09C'est ça qui nous a réunis, c'est le rire, et puis la moquerie de nous et des autres.
08:16C'est le titre du bouquin, « Nous sommes ton marais », c'est ça ?
08:18Oui, c'est ça.
08:19Quand on regarde la vie sous cet angle-là, la plupart du temps, on va dire, il y a souvent
08:23matière à rire.
08:24Vous, on a commencé au lycée avec des profs, il y en avait quelques-uns qui étaient quand
08:29même très très fêlés, les pauvres.
08:30À une époque où il y avait quand même une autorité qui faisait qu'on n'avait pas le
08:33droit de rire ni de se moquer des profs.
08:35Une autorité qui s'est...
08:36Nous, on a connu, on avait 16 ans, 68, donc là, l'année suivante, c'était la porte
08:42ouverte.
08:43Oui, il y avait les professionnels de la déconnade, et après, c'était ouvert à tout le monde,
08:46la démocratie, la blague.
08:47Et le prof d'allemand, on peut parler du prof d'allemand ? De vous, Gérard Jugnot, avec
08:51Michel Blanc, et du prof d'allemand, comment il s'appelait ?
08:54Jacques Nébol, qui avait beaucoup de tics, Christian, il imitait beaucoup.
08:57C'est comme ça que j'ai rencontré Christian, c'est qu'il imitait, et moi, je lui montrais
08:59un film que j'avais fait déjà, en double 8 mm, et c'est aussi comme ça qu'on s'est
09:04rencontrés avec Michel, parce qu'on était tous les deux, je vous l'ai déjà raconté
09:08mille fois, mais on avait oublié notre livre, on était devant le bureau, donc il ne voyait
09:12pas, et on a commencé à faire une petite impro, comme si on avait un livre, et ça
09:16fait « Ah, quel page, monsieur, quel page ! ». Au bout d'un moment, il s'est penché,
09:22il a dit « Vous foutez de ma gueule ? » et il nous a dit « Bon, vous deux, plus jamais
09:27ensemble.
09:28»
09:29Oui, il l'avait mal vu, plus jamais ensemble, il l'a mal vu, Thierry Lamy, vous vous dites
09:33à ce moment-là, vous n'êtes pas forcément très heureux dans votre famille, et vous
09:38vous dites « Je m'en foutais de faire l'acteur ou pas de faire l'acteur, tout ce que je
09:46voulais, c'était d'être avec eux.
09:47»
09:48Oui, moi, c'est cette amitié qui démarre, et je ne sais pas comment, parce qu'en fait,
09:53on a commencé tout de suite à jouer, je ne sais pas comment ça a démarré, pour tout
09:58vous dire, parce qu'on fait un spectacle au Club Théâtral, je crois que c'est Christian
10:05qui m'entraîne là, Christian connaissait Gérard, et puis on est partis avec une vraie
10:10pièce.
10:11Christian et moi, on joue une pièce d'Edouard Albi qui s'appelle « Zoo Story », une pièce
10:15à deux qui est super sérieuse, que j'avais vue, qui était jouée par Laurent Terzièf
10:19et Michael Manzdal, on joue « La concierge est tombée dans l'escalier ».
10:23C'est comme ça qu'on s'est rencontrés avec Michel, parce qu'il avait besoin d'une
10:26première partie.
10:27Donc moi, j'avais trouvé des sketches de Robin Bouteille déjà, que je voulais faire
10:31avec Michel et une amie, et j'ai présenté Michel à Thierry et Christian, et il a passé
10:36une audition devant eux !
10:37On avait 15 ans !
10:38Mais je ne connais pas ça, j'en ai honte rétrospectivement, mais on était très sérieux
10:43en même temps.
10:44On disait des conneries toute la journée, mais on était hyper sérieux aussi.
10:47Oui, parce que Thierry avait écrit un scénario improbable, et Christian me dit « tiens, mon
10:52copain, je ne connaissais pas Thierry, il a écrit ce scénario ». Et donc, il dit
10:56à Thierry « écoute, je connais un metteur en scène, et on peut peut-être faire ton
11:02film ». On était déjà des vieux cons, c'était dingue !
11:05Que de l'imposture !
11:06Mais on s'est demandé, en lisant votre livre avec Léa, pourquoi le théâtre ? Pourquoi
11:11tous aviez-vous envie de faire du théâtre ? Qu'est-ce que le théâtre vous permettait
11:16d'être, ou de surmonter ? Je ne sais pas exactement quel mot choisir, mais le cinéma
11:23tout de suite ? Non, c'était construire une troupe de théâtre !
11:26Le cinéma, c'est plus difficile, mais si vous voulez la réponse, écoutez la chanson
11:29de Starmania, j'aurais voulu être un artiste, tout est dit dans la chanson !
11:34Pouvoir faire ce qu'on n'ose pas dans la vie, la plupart des comédiens sont timides
11:39pour la plupart.
11:40Ceux qui n'hésitent pas à monter sur la table pendant les communions, ils n'ont
11:44pas besoin d'aller sur scène.
11:46Moi, j'avais ma mère qui était devenue comédienne sur le tard, qui a créé le Théâtre
11:51du Soleil avec Ariane Ouskine.
11:53Pour elle, c'était un désir refoulé, parce que le fait que c'était sa vie de famille
11:57en tant que femme de pasteur l'empêchait.
11:59Et quand elle a pris cette décision, j'ai vu le bonheur qu'elle avait, j'ai vu que
12:03ça lui convenait.
12:04Et moi, depuis toute petite, j'avais toujours eu envie de jouer.
12:06Et quand je vais les voir jouer cette pièce inoubliable qui est La Concierge et Tomber
12:09dans l'Escalier, puisque j'étais en face, j'avais appris qu'il y avait des garçons
12:12qui faisaient des spectacles au lycée Pasteur.
12:14Et puis d'abord, il y avait des garçons, donc c'était déjà très intéressant.
12:17Et puis en plus, une pièce, et je suis tombée dans cette pièce absolument qui m'a enthousiasmée.
12:22C'est l'une des plus grandes acteurs du monde.
12:23Et là, je me suis dit, c'est eux qui vont arriver, ils sont incroyablement drôles.
12:32Et je suis tombée amoureuse des quatre, et de ce groupe, et de ce qui sortait de leur
12:35complicité.
12:36C'était extraordinaire.
12:37Surtout d'un.
12:38Surtout d'un, oui.
12:39Sexuellement.
12:40Le truc de l'acteur, c'est faire son intérêt, on dit ça aux enfants, fais pas ton intérêt.
12:49Et bien nous, on a essayé de faire de nos intérêts sans, parce que personne ne s'intéressait
12:52à nous.
12:53En tout cas, parce que…
12:54Et ça a marché pendant dix ans, il y a eu les débuts des petits théâtres, vous racontez
12:59aussi ce théâtre, que vous refaites une ancienne pizzeria, que vous bricolez, que
13:04vous faites en théâtre.
13:05On construit deux théâtres.
13:06Le premier en face de l'ex-café de la Gare à Montparnasse, et ensuite Le Splendide rue
13:12des Lombards.
13:13Et on vous voit vraiment faire du bricolage, sur des photos, il y a des…
13:17Ah mais c'est pas du bricolage, on a fait du marteau-piqueur.
13:18Oui, pardon d'insulter vos talents…
13:20J'ai pris mes bicelles.
13:21Vous savez que je n'ai pas…
13:22Ce n'est pas ce qui était le plus amusant pour nous, mais il fallait le faire.
13:27Et puis il y a des anecdotes assez drôles, qu'on ne connaissait pas quand même, que
13:34vous racontez dans votre livre.
13:35L'histoire du cochon, dans la malle, c'est quoi cette histoire ? C'est pour les bronzés
13:44font du ski.
13:45Oui, copain comme cochon.
13:48On n'avait pas le droit…
13:49Il faut aller tourner le truc en une heure et demie, parce que s'il se réveillait
13:52le cochon, vous étiez…
13:53Il était anesthésié, le pauvre, évidemment, pour pouvoir être ligoté sur une table d'examen
13:58de médecin.
13:59Mais il n'a pas été maltraité.
14:01Est-ce qu'il était au courant, le médecin ?
14:03Non, le cochon n'était pas au courant.
14:05C'est l'immeuble, ils n'étaient pas au courant quand on a loué le cabinet médical
14:09pour pouvoir le faire, mais on n'avait pas dit qu'il allait mettre un port sur la table
14:12d'examen.
14:14Et on a failli se faire lâcher parce qu'on avait bloqué le téléphérique pendant une
14:17demi-journée.
14:19Avez-vous une explication sur le fait que les bronzés fassent partie des dix films
14:23préférés des Français de tous les temps ? Une explication sur le fait que chaque rediffusion
14:29du Père Noël cartonne à la télé ? Vous savez mettre des mots là-dessus ?
14:35On peut s'en réjouir et se dire que peut-être que ce n'est pas si mal.
14:39Peut-être le talent, un immense talent, une grande humilité.
14:45Ce qui est très réjouissant, c'est de savoir que beaucoup de ces films qu'on a faits il y a
14:50très longtemps surnagent, revivent et sont encore appréciés.
14:54Et surtout n'ont pas été si bien accueillis que ça.
14:56D'abord, alors que beaucoup de films accueillis très bien à l'époque sont tombés dans
15:00les oubliettes, donc c'est une petite satisfaction.
15:03Pour être un peu plus modeste, le miracle c'est que les gens aient encore aujourd'hui
15:09envie de rire de ces sujets, de ces blagues.
15:13Parce qu'il y a des trucs qui étaient super drôles et qui avaient plein de talent
15:17qui ont disparu aussi.
15:18Mais c'est ça, comment vous expliquer ?
15:20Non, tu es trop modeste Thierry.
15:26Une petite explication, c'est que les deux films, le bronzé et le Père Noël,
15:31ce sont des films assez intemporels parce qu'en maillot de bain, ça n'a pas beaucoup évolué.
15:36Et en ski non plus, vous avez les mains de l'eau.
15:38À part que les gens sont épilés, contrairement à vous Michel.
15:45Et au ski, les skis ont un peu évolué, mais pas Guère Plus, il n'y a pas de mobilier
15:50urbain, il n'y a pas de voiture.
15:52Ce que dit Thierry est intéressant, il y a des types d'humour qui vieillissent.
15:56Et vous, jusqu'à aujourd'hui, ce que je veux dire c'est que moi, mon fils de 7 ans,
16:01le Père Noël, pas le Père Noël, les bronzés font du ski, est son film préféré.
16:06C'est-à-dire que je pense que c'est celui qu'il a le plus vu à 7 ans.
16:09Et il se marre toujours sur Jean-Claude Duz, sur Un Malentendu.
16:12Comment vous expliquez que vous...
16:14On n'est jamais été à la mode.
16:16Donc on n'est pas passé de mode.
16:19Honnêtement, on n'a jamais été à la mode.
16:22Vous n'avez jamais été à la mode ?
16:24Jamais, non.
16:25Il n'y a jamais eu d'engouement.
16:27On avait le public qui nous suivait, mais on n'était pas considérés comme des gens
16:31qui étaient, entre guillemets, importants dans la comédie.
16:34On avait un peu ça au Café Théâtre.
16:36Et ensuite, comme on a trahi en faisant du cinéma pour le public,
16:40on était moins considérés.
16:42Et puis il y a ce César qui n'est jamais arrivé.
16:44Enfin, qui est arrivé, le César d'honneur.
16:46Collectif.
16:47Dans le livre, Christian Clavier dit, quand on n'a rien eu sur Papy fait de la résistance,
16:52ou sur Le Père Noël, je ne sais plus lequel, je crois que c'est Papy fait de la résistance.
16:55Le Père Noël.
16:56Le Père Noël.
16:57Ça reste une blessure qui ne se refermera jamais.
17:00Pour lui, oui.
17:01Moi, je m'en fous.
17:02C'est très injuste qu'Anémone, qui était une action géniale, ne l'ait pas eu.
17:06Elle n'a pas été nommée, au moins.
17:08C'est-à-dire qu'on a...
17:10Non, il disait ça, Christian, parce qu'il y avait eu énormément de nominations pour Papy.
17:14Et c'était une façon d'appâter aussi, pour que les gens viennent,
17:17puisque c'était des acteurs connus, et que les gens soient là.
17:19Et qu'à l'arrivée, il n'y avait rien du tout.
17:21Et ça, c'est fréquent.
17:22On voit ça souvent au César.
17:24Il y a des gens qui sont très très nominés et qui n'ont jamais pris.
17:28Et ça, c'est une des marches...
17:30C'est pour ça qu'on n'honore pas les clones.
17:31Et puis, c'est le goût des gens.
17:33C'est le goût de l'Académie des Césars.
17:34C'est comme ça.
17:35C'est le goût, les couleurs.
17:36C'est le métier.
17:37Oui, mais ça, souviens-toi, au début, il a fallu comprendre ça.
17:41Ah oui, bien sûr.
17:42Quand on est arrivé avec notre sac, tu sais,
17:44quand on avait été convoqué pour remettre en prix le prix du son.
17:47Le meilleur son son.
17:48Donc, déjà, on pleurait de rire.
17:49C'était très bête.
17:50Et on avait amené un filet garni.
17:52Pour offrir.
17:53Pour offrir à celui qui aurait le prix.
17:55Parce que là, il était glacé.
17:56Ça n'a fait rire personne que nous.
17:58Avec Michel, on avait apporté aussi une boîte de couleurs
18:02pour colorier un peu le César.
18:05Non, mais enfin, c'est pas grave.
18:07Moi, j'avais rencontré César.
18:08Je connaissais un peu.
18:09Il m'a dit « Toi, tu ne l'auras jamais, je vais t'en faire un ».
18:11Et puis, il est mort.
18:14Allez, on va passer au standard d'Inter.
18:16Bonjour Arnaud.
18:17Bonjour.
18:18On vous écoute.
18:19Moi, je suis admiratif devant tous ces gens-là.
18:22Toutes ces filles.
18:25Puisqu'elles restent les filles pour moi.
18:27Tous ces garçons.
18:28Ils restent des garçons.
18:29Je suis très admiratif qu'ils aient pu se rencontrer
18:34et qu'ils aient pu s'unir pour continuer.
18:39Pour poursuivre.
18:41Pour produire leur amitié.
18:44Voilà.
18:46Merci Arnaud.
18:48Merci.
18:49De saluer ainsi cette amitié sur l'application France Inter.
18:54Pauline dit « C'est très drôle la façon dont ils s'expriment.
18:58Chacun termine la phrase de l'autre et la complète ».
19:01Ça, c'est encore une dynamique de troupe.
19:03Une question différente de Florian sur la comédie aujourd'hui.
19:09Le succès du stand-up est-il le signe de la fin des troupes de théâtre, selon vous ?
19:14C'est une mode actuelle mais peut-être que ça changera.
19:17C'est la mode venue des Etats-Unis.
19:20Le stand-up, les gens parlent au premier degré.
19:23La première personne plutôt s'exprime sur ce qu'ils pensent.
19:26Les personnages reviendront, c'est sûr.
19:30Dans le stand-up, il y a des personnages qu'on voit dans les pièces.
19:34Ils parlent souvent de personnages qu'on reprend dans des écritures de pièces.
19:38Il y en a certains qui sont aussi acteurs.
19:40Ils ne sont pas tous acteurs mais il y en a qui font une belle carrière de cinéma.
19:43Mais c'est vrai que ça fait une vraie différence dans la façon d'envisager ce qu'on raconte.
19:48Ils ont leur société.
19:51Mais vous aussi vous racontiez quelque chose de la France de ces années-là.
19:54De la France de Giscard, de la France des loisirs, de la France du Club Med.
19:58Les années 70, les années 80.
20:00Les Trente Glorieuses, c'était ça aussi.
20:03Les Bronzés, vous racontiez la société française.
20:06Et vous êtes devenu, traversant les générations et traversant aussi les classes sociales,
20:12votre travail est à la fois populaire et culte aujourd'hui.
20:15Alors on se disait, je ne sais pas, je le dis avec Nicolas,
20:19ça nous avait pensé, c'est que vous êtes devenu en fait une mythologie de Barthes.
20:23Comme il y avait la déesse, comme il y a…
20:25Le catch !
20:26Le catch !
20:27Les Bronzés sont devenus…
20:30Vous faites partie du patrimoine culturel français.
20:33Je ne sais pas si ça vous fait plaisir ou pas mais…
20:36Vous n'avez pas vu nous voir Barthes.
20:38Il s'est fait écraser avant.
20:40Je suis un petit bout de patrimoine alors.
20:42C'est vrai que ce que vous dites, la France…
20:44Oui c'est vrai, on est des monuments et d'ailleurs on nous visite le mardi.
20:50Non, ça nous échappe et c'est très réjouissant.
20:53On est très fiers de ça, très heureux.
20:55Mais c'est une chance aussi.
20:56C'est la chance de s'être rencontrés, la chance d'avoir pu trouver ça.
21:00C'est aussi parce que ça a perduré.
21:02On a dit nous et après chacun a dit je, avec beaucoup de succès aussi.
21:06C'est ça qui est le plus étonnant d'ailleurs.
21:08Oui, vous vous êtes éloignés et puis vous vous êtes retrouvés.
21:11Et puis vous vous êtes éloignés et puis vous vous suivez de loin.
21:14Voilà, c'est une histoire d'amitié avec ses plats et ses déliés et ses moments…
21:19Et qui durent.
21:20Et qui durent.
21:21Et qui durent.
21:22Et on le voit dans le livre que vous ne faites pas semblant en tout cas quand vous écrivez.
21:25Et les auditeurs l'entendent parfaitement.
21:27Qui vous remercient très nombreux ce matin.
21:29On les remercie aussi parce que sans eux on ne serait pas là.
21:32Pour votre amitié et votre chaleur.
21:35Merci à tous les trois.
21:36Le Splendide par le Splendide.
21:38Nous nous sommes tant marrés aux éditions du Cherche Midi.
21:42Je rappelle que la vente de ce livre ira à la Fondation pour la Recherche Médicale.
21:50Vous êtes le parrain Thierry Lhermitte.
21:52Marianne Chazelle.
21:53On peut vous voir sur scène à Paris au théâtre de la Michaudière en ce moment.
21:56Parle-moi d'amour.
21:57Une pièce de Philippe Claudel.
21:59Gérard Juniau.
22:00Vous êtes à l'affiche de la Comédie.
22:01On aurait dû aller en Grèce.
22:03De Nicolas Benhamou.
22:04En salle depuis le 13 novembre.
22:06Merci à tous les trois.
22:08Et très belle journée.
22:098h46.

Recommandations