L'invité du jour - Laurent Laffite

  • il y a 8 mois
Aujourd'hui, l'équipe de Télématin accueille l'acteur Laurent Lafitte, qui vient présenter son nouveau film Le Molière imaginaire, qui sort en salles ce mercredi 14 février. 

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Transcription
00:00 Il est le Molière imaginaire qui sera aujourd'hui dans les salles, c'est Laurent Laffitte qui est avec nous.
00:03 Alors on en parlait juste avant la pause.
00:05 Molière, on a chacun le nôtre, on a chacun nos habitudes, notre éducation, on a grandi avec, on s'est construit une image.
00:10 Vous, je crois que c'est aussi associé à un sacré mauvais souvenir, Molière, sur scène, non ?
00:15 Un grand trou noir dans lequel vous êtes plongé.
00:17 Ah, mon trou de mémoire à l'hommage ? À l'hommage à Molière, c'est ça ?
00:20 Ah oui, à la Commune française, on a une tradition, tous les 15 janvier, donc le jour de la naissance de Molière,
00:26 toute la troupe se réunit et à la fin de la représentation du soir, qui est souvent une pièce de Molière d'ailleurs,
00:31 toute la troupe vient et cite une réplique de Molière.
00:34 Et moi, un soir, j'ai eu un trou.
00:37 La phrase, pourtant j'avais une phrase, et c'est un par un, l'un après l'autre,
00:41 et je voyais mon tour se rapprocher, je me suis dit "mais merde, c'est quoi ma phrase ?"
00:45 Et quand c'était à moi, je me suis dit "ah, alors j'ai dit à mon camarade d'à côté de dire la sienne et entre temps la mienne est revenue, mais c'est horrible."
00:51 C'était quoi ?
00:52 Je ne sais plus.
00:54 C'est cohérent.
00:56 J'ai une question à propos de film, parce qu'Olivier P, c'est vrai qu'on le connaît beaucoup sur une scène de théâtre,
01:02 et donc ce film, c'est un peu un ovni entre les deux.
01:04 Vous avez répété ce film comme on répète une pièce ?
01:07 Pas comme on répète une pièce, mais en tout cas, on l'a répétée beaucoup plus que ce qu'on fait normalement au cinéma,
01:12 parce que comme on faisait que des plans-séquences, il fallait vraiment qu'on soit coordonnés, les mouvements de caméra, les déplacements.
01:17 Donc on a beaucoup plus répété que d'habitude au cinéma.
01:21 Et le fait d'être familiarisé avec une scène de théâtre, est-ce que ça vous aide dans ce cas-là ?
01:24 Oui, ça aide, parce qu'on avait des prises qui faisaient parfois neuf minutes,
01:27 ce qui au cinéma est énorme et n'arrive jamais.
01:29 Et le fait que tous dans la distribution, on fasse également du théâtre, ça aide.
01:34 On a moins peur.
01:36 Laurent, vous êtes aussi passé par le conservatoire et on a retrouvé votre prof, votre prof Muriel.
01:42 Elle, elle ne vous a pas oublié.
01:43 Moi non plus.
01:45 Contrairement au tec, moi je ne l'ai pas oublié du tout.
01:48 Elle a une question pour vous ce matin.
01:51 Alors j'ai une petite question pour toi ce matin.
01:53 D'abord, vous vous êtes beaucoup moqué de moi quand j'étais professeure au conservatoire,
01:56 mais c'est vrai que je ne me fâchais pas parce que vous me faisiez beaucoup rire.
02:00 Je t'ai vu faire ton premier one-man show et ça m'impressionne beaucoup
02:03 parce qu'il n'y a rien de plus difficile comme exercice.
02:07 Quand est-ce que tu recommences ?
02:09 Quand est-ce que tu refais un nouveau one-man show ?
02:12 Voilà, je t'embrasse très fort.
02:15 Et la réponse ?
02:18 Alors, je ne sais pas.
02:19 Je ne sais pas, j'y pense.
02:22 De temps en temps, j'ai des idées, je les note.
02:23 Il faudra que ce soit impératif.
02:26 C'est des aventures.
02:28 Ah oui, il faut vraiment que ça devienne obsessionnel.
02:30 Je pense, sinon, il ne faut pas y aller.
02:31 Mais je note.
02:33 Bon, donc ce n'est pas exclu.
02:34 Vous êtes molier au cinéma.
02:35 Vous étiez il n'y a pas si longtemps Bernard Tapie dans une série Netflix.
02:38 On s'en souvient.
02:39 Et Benoît Lagann, votre voisin, ne s'en est toujours pas remis.
02:41 Ah oui, parce que je considère bien que Tapie est sans doute
02:43 une des meilleures séries françaises de Netflix de l'année dernière.
02:47 De l'année dernière ?
02:47 De l'année dernière, non, mais française.
02:49 Il y a tellement peu de séries françaises.
02:51 On va l'appeler des trois derniers siècles.
02:53 Avant, il n'y avait pas de séries françaises.
02:56 Donc là, ce qui est intéressant avec Tapie,
03:00 c'est que, et là de la série, c'est qu'il y a cet épisode qui a plusieurs Tapie.
03:04 Moi, je voulais vous demander quel avait été le Tapie le plus difficile à incarner ?
03:08 Le jeune loup, l'homme politique, le président de l'ONU ?
03:12 Le Tapie jeune à 25 ans, physiquement déjà, ce n'était pas évident.
03:15 Et puis, c'est celui qu'on connaît le moins.
03:18 C'est celui autour duquel on a le moins de références.
03:21 Donc, les jeunes années, c'était les plus difficiles.
03:23 Parce qu'après, à partir du moment où il est connu, les années 80,
03:26 on a tellement d'images, tellement de références, c'était plus simple.
03:29 Il y a une séquence qui est génialissime,
03:31 c'est quand vous êtes face au procureur de Montgolfier.
03:32 Oui, c'est une scène de théâtre.
03:34 C'est un quart d'heure, 20 minutes, mais c'est un truc...
03:35 C'est en une prise, ça aussi ?
03:36 Ah non !
03:37 Non, ce n'est pas en une prise.
03:40 Non, sinon, il y a plusieurs plans.
03:42 Mais c'est une grosse scène.
03:43 Elle fait 28 minutes.
03:45 Elle est incroyable.
03:46 Vous avez dit qu'un des seuls points communs
03:48 que vous aviez avec Tapie, c'était la persévérance.
03:50 C'est-à-dire ?
03:52 Je suis persévérant.
03:53 C'est-à-dire que comme lui, il a fallu des années et des années.
03:57 Il a fallu comme lui, dans des années et des années,
03:59 qu'il y a eu des tentatives, des échanges.
04:01 J'ai mis du temps avant de faire le métier.
04:05 Mon métier, la manière dont j'avais envie de le faire
04:08 et dont je l'avais rêvé, ça a mis du temps.
04:11 Vous l'avez rêvé. C'était quoi le rêve de votre vie ?
04:13 C'était quoi l'aboutissement ?
04:15 C'était un peu ce qui se passe en ce moment,
04:17 de faire du théâtre, du cinéma,
04:18 d'avoir accès à des grands rôles, à des rôles très différents.
04:21 Et surtout, des metteurs en scène qui me déplacent en permanence.
04:25 Et ce grand écart entre la comédie française, le cinéma,
04:28 vous le gérez bien, ça ?
04:29 Parce que c'est souvent...
04:30 Prenons la comédie française, notamment Molière,
04:33 33 400 représentations.
04:35 Oui, alors ce n'est pas moi qui les ai faites.
04:36 Non, mais quand même, c'est l'oeuvre la plus jouée.
04:39 C'est l'auteur qui est le plus joué avec la comédie française.
04:42 Et donc, cet écart, vous arrivez à le gérer ?
04:45 C'est de l'organisation, en fait.
04:46 Mais en termes de jeu, j'ai l'impression de faire le même métier.
04:50 Vous incarnez Molière, vous incarnez Tapie.
04:53 S'il y avait un personnage que vous auriez envie d'incarner,
04:55 ce serait qui, là ?
04:56 J'avais un vieux rêve, mais que je vis en ce moment,
04:59 qui était Cyrano Bergerac.
05:01 Et là, je le joue en ce moment jusqu'au 28 avril.
05:03 - D'où les... - D'où les petites moustaches.
05:06 Et ça, c'était vraiment un rêve immense.
05:08 Et je suis très heureux d'en se retrouver.
05:10 J'en profite pour dire hier que le spectacle a été capté.
05:12 Et au cinéma, dans plus de 200 salles,
05:15 ça a été capté par Pathé.
05:17 Et pour les gens qui n'ont pas la chance de venir à Paris le voir
05:20 ou qui ne trouvent pas de place, c'est diffusé au cinéma.
05:22 Benoît, je crois que vous avez une interview pour Laurent.
05:25 Quelques petites questions à lui poser.
05:27 Quel est votre point commun avec le roi Charles III ?
05:31 Ah, je ne sais pas.
05:33 Regardez, vous avez incarné un personnage dans la même série que lui,
05:37 "Coronation Street".
05:38 Ah, il a joué dans "Coronation Street" aussi ?
05:40 Un an après vous.
05:42 Un an après moi.
05:43 Vous, c'était en 1999.
05:44 Le roi Charles dans son propre rôle.
05:45 Il a dit, le fait qu'il est dans la série, je veux y être aussi.
05:48 Nous, on ne connaît pas cette série, Laurent,
05:51 mais c'est vraiment une institution d'État à l'Union Européenne.
05:54 En Royaume-Uni, oui.
05:55 Depuis le début des années 60.
05:57 Et c'est "Feuilleton Quotidien".
05:59 Et vous vous retrouvez comment dans cette aventure ?
06:01 Je vis à l'époque à Londres.
06:03 Et je passe un casting là-bas et je tourne ça.
06:07 Mais c'était assez improbable.
06:09 Un petit dernier point commun ?
06:10 Oui, un point commun avec James Stewart, peut-être.
06:14 Ah, James Stewart, j'aimerais bien avoir plein de points communs avec James Stewart.
06:18 Mais non, ce n'est pas James Stewart.
06:20 Je ne sais pas.
06:21 C'est le film.
06:23 Ah oui, bien sûr.
06:24 "Le chocolat en dedans".
06:25 "La boutique au coin de la rue".
06:26 Que vous avez adapté en comédie musicale.
06:27 Oui, alors, je l'ai adapté.
06:29 Il y a une version comédie musicale américaine que j'ai adaptée en français,
06:31 que j'ai dit "Tell Zen" et qu'on a joué au Théâtre de Paris.
06:34 Merci beaucoup.
06:35 Allez voir "Molière".
06:36 "Molière" au cinéma.
06:37 "Molière, l'imaginaire", ça sort aujourd'hui avec Laurent Laffitte.

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