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Les agriculteurs poursuivent ce mardi 19 novembre leur mobilisation dans toute la France à l'appel de syndicats rivaux, avec désormais la Coordination rurale qui entend saper l'hégémonie de la FNSEA et fait monter la pression en parlant de "bloquer le fret alimentaire".

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00:00Pour l'instant, on va aller vers Marie-Jean Tric, qui est à Marmande, dans le Lottegaon. Le Lottegaon, c'est un peu le fief de la coordination rurale. Marie ?
00:07Oui, et plusieurs convois s'apprêtent à partir vers Agen pour se rendre devant la préfecture et rencontrer le préfet. L'un de ces convois, c'est vous qui allez le mener, Vincent.
00:19Vous êtes céréalier et vous me disiez le mouvement des agriculteurs cette année va être encore plus fort que celui de l'hiver dernier.
00:25Oui, ça sera bien plus fort. L'an dernier, on avait l'accord de coup. Cette année, le nœud sert. Donc oui, ça sera bien plus fort et on ira jusqu'au bout.
00:33Ce que vous me disiez, c'est qu'il y a certains agriculteurs qui n'ont plus rien à perdre et que vous craignez même des dérapages parce que certains sont en train de crever.
00:40Je vous cite et je vous montre les bennes qui sont remplies d'ordures et de déchets. Ces déchets qui vont être déposés devant la préfecture à Agen, donc tout à l'heure.
00:50Alors on va se retourner à présent vers Vincent Hennin, qu'on a retrouvé. Vincent, quel type d'opération les agriculteurs de la coordination rurale ont-ils mené à Pessac ?
01:02Alors à Pessac, c'est une opération destinée à défendre la filière foie gras. On est dans le sud-ouest, ici, face à un maire qui avait annoncé ne plus vouloir servir de foie gras dans ses réceptions.
01:12Mais le Mercosur, on pourrait penser, Vincent Collineau, que c'est plutôt favorable à la filière viticole.
01:17Alors déjà, avant de parler Mercosur, il faut reparler coût de production. On n'est déjà pas bon pour le marché français. On est déjà trop cher pour les Français.
01:24Donc avant d'aller le vendre à l'extérieur, il faut déjà qu'on soit bon compétitif en France.
01:28Un message qui va être répété notamment dans quelques minutes lorsque le convoi va repartir vers la préfecture de Gironde.
01:34Véronique Leflocq, est-ce que vous nous confirmez ce matin qu'il y a une tendance au durcissement, en tous les cas, dans la forme des actions et des actions de la coordination rurale
01:43puisque vos militants entrent dans la danse ce matin ?
01:46Bonjour, alors écoutez, j'ai envie de vous dire, entendez-vous dans nos campagnes, c'est le thème de notre congrès et pourquoi aujourd'hui nous sommes sortis
01:56et que nous avons décidé de diviser nos troupes pour justement nous faire entendre, c'est bien parce qu'on doit dire stop à cette agressivité.
02:04Vous entendez ce mal-être sur le terrain et pendant que nous sommes sur le terrain, Emmanuel Macron, lui, est au G20
02:12et on espère qu'il ne va pas assister à la signature de ce qui serait fatal pour notre agriculture.
02:18Donc oui, nos actions se durcissent parce que c'est une question de survie, parce que justement on veut un avenir pour nos jeunes
02:26et on a la preuve que notre gouvernement en deux ans n'a pas été capable de nous sortir une loi pour le renouvellement des générations.
02:35Alors on est obligé de s'imposer et de dire stop, ça suffit.
02:38Alors soyons précis Madame Le Floc, on a vu hier la FNSA mener et assumer d'ailleurs des actions symboliques.
02:44Vous vous durcissez, on ira paralyser et affamer Toulouse, disait votre représentant dans le Gers. Est-ce que c'est d'actualité ?
02:52Alors qui visons-nous ? Aujourd'hui, tous ceux qui vivent grâce à l'agriculture.
02:59Et aujourd'hui, vous écouteriez les agriculteurs sur le terrain, ils ne disent pas qu'ils vivent grâce à l'agriculture,
03:05ils vivent sur le dos de l'agriculture. Tout le monde dit bien tout ce qu'ils nous font, tout ce qu'on fait vivre, il n'y a pas de souci.
03:13Ils devraient être présents sur tous les points de mobilisation, ils devraient être avec nous parce que leurs emplois sont aussi en danger.
03:20Mais répondez à ma question, affamer Toulouse, paralyser Toulouse sans prendre des plateformes logistiques, des supermarchés,
03:27est-ce que ça fait partie des plans de la coordination rurale ?
03:31Ça fait partie des plans de la coordination rurale. Ces centrales d'achat s'approvisionnent où ?
03:37On a de la marchandise en France, nous n'avons pas comme cible que les centrales d'achat, nous avons aussi des industriels,
03:44des industriels aujourd'hui qui ne sont pas souciés et qui ne sont pas contrôlés, qui exportent notre bonne matière première à pas cher,
03:53qui importent de la matière première chère, qui font de l'évasion fiscale, tout ça contribue à faire couler notre agriculture.
04:00Je repose ma question madame, affamer Toulouse, c'est d'actualité ou pas ?
04:04Eh bien écoutez, si ça dure, ça pourrait arriver, ça va dépendre sous quel délai notre ministère sera capable de répondre et d'apporter des réponses,
04:15des réponses par rapport à ce que nous attendons du retour de la réduction de charges dans nos exploitations, ce qui nous a été promis,
04:24les taxes foncières qui devaient être allégées, là on peut nous les rembourser à nos agriculteurs, le bouclier énergétique, d'un point de vue social,
04:33vous en parlez de plus en plus, la TVA sociale, c'est ce qu'on attend, c'est ce qu'on demande à la coordination rurale depuis 20 ans, 20-25 ans,
04:41tout ça ce sont des réponses qui peuvent être rapides, la signature du Mercosur c'est aussi une opposition totale.
04:47Alors on va y venir dans un instant mais je me tourne vers Gaëtan Mélin, la ministre de l'agriculture Annie Gennevard, elle a parlé, elle s'est exprimée,
04:54elle a donné des signes aux agriculteurs depuis hier.
04:56Oui, depuis des semaines d'ailleurs, il y a eu des annonces notamment sur les prêts garantis par l'État pour les exploitations en grande difficulté,
05:03des prêts qui vont s'allonger entre 5 et 7 ans, il y a le contrôle unique, c'est ce que demandaient les agriculteurs et dans le projet de budget pour 2025,
05:11il y a effectivement des allaisements de charges pour les agriculteurs mais également la fiscalité sur le GNR qui est abandonnée.
05:20En revanche, la TVA sociale, ça le gouvernement ne veut pas en entendre parler mais la plus grande question c'est le revenu et le revenu dépend de la loi d'orientation agricole
05:29qui vous le savez a été stoppée après la dissolution et qui malheureusement ne reviendra pas au Sénat avant janvier 2025.
05:38Alors Véronique Leflocq, est-ce que vous avez dans ces conditions l'intention de lancer une forme d'ultimatum au gouvernement avant de passer au cap supérieur, j'allais dire, des actions et de la mobilisation ?
05:49Alors tout à fait puisque les réponses qui viennent d'être apportées ou citées n'en sont pas, même si nous sommes favorables à des prêts.
05:58Mais les prêts qui sont proposés sont des prêts sur 2 à 3 ans.
06:01Comment fait-on pour pouvoir rembourser des prêts sur une si courte durée ? C'est pas possible !
06:08Des prêts après sur 12 ans mais on est à l'abri d'aucun nouvel événement et à qui vont s'adresser ces prêts ?
06:16Seulement à ceux qui seront suivis par leur banque.
06:20Après vous avez aussi parlé de la loi d'orientation agricole.
06:23Juste on va s'arrêter sur ce sujet des prêts.
06:27Non, c'est de 5 à 7 ans, c'est ce qu'a annoncé la ministre Génovare.
06:31Des prêts qui vont s'adresser aux exploitants qui sont en grande difficulté, garantis par l'État.
06:37Ça veut dire que si jamais les exploitants ne sont pas capables de les rembourser, l'État prendra à sa charge 50% de ces prêts.
06:44Mais ça ne suffit pas, c'est ce que l'on comprend, il y a des urgences plus absolues, moins relatives.
06:50Alors déjà, revenir sur cette garantie. La garantie n'est pas encore acquise.
06:54Ces prêts garantis, avec 70% de garantie, ne pourront être mis en place qu'en 2025, sur le premier trimestre.
07:01Et un trimestre c'est trois mois.
07:03Donc on fait comment ? Il y a d'autres attentes de la part du monde agricole.
07:08On n'a pas eu les revenus escomptés puisqu'on a perdu nos productions, qu'elles soient céréalières, qu'elles soient animales, du fait des problèmes sanitaires.
07:15On a obtenu le rehaussement des minimis, des aides qui peuvent être octroyées sur trois ans.
07:23Donc tous ces dossiers sont à reprendre et à réétudier pour compléter les aides apportées aux agriculteurs.
07:28Je rappelle quand même que 30 000 exploitations seulement ont été aidées à hauteur de 9000 euros en moyenne, alors que nous avons perdu des dizaines de milliers d'euros.
07:37Et la loi d'orientation agricole, qui devait apporter du revenu ?
07:41Non, la loi d'orientation agricole n'avait dans ses premières versions même pas une seule fois le mot revenu.
07:47Le revenu, il viendra que si nous avons une loi auprès des coopératives et qu'on encadre la fuite des résultats de nos industriels.
07:55Là aussi on demande au gouvernement d'agir.
07:58Je voudrais vous faire réagir à ce qu'a dit le président de la République au sujet de l'accord de libre-échange entre l'Europe et le Mercosur, donc les pays d'Amérique du Sud.
08:05La France est-elle isolée ?
08:06Eh bien non, a répondu le président de la République au G20 à Rio.
08:10Il dit en substance que des pays rejoignent la France dans son combat.
08:14Écoutez, nous sommes fermes, nous sommes clairs.
08:18La position que je défends depuis sept ans, elle a toujours été défendue.
08:21J'ai toujours protégé nos agriculteurs.
08:23Ils savent que quand je prends des promesses, je les tiens.
08:26Et contrairement à ce que beaucoup pensent, la France n'est pas isolée.
08:29Et plusieurs nous rejoignent, ils m'en félicitent.
08:31Par exemple l'Italie, le président qui dit que lorsqu'il fait des promesses, il les tient.
08:34Est-ce que vous lui accordez du crédit, madame Le Floch ?
08:37Non, ce n'est plus la peine.
08:39Je pense qu'on nous a assez menti depuis tout l'hiver.
08:44Les agriculteurs sont à bout.
08:46Le président de la République, lors de son intervention l'autre jour, a dit qu'il fallait des échanges commerciaux justes.
08:53Les échanges commerciaux ne peuvent pas être justes quand ils impliquent de l'alimentaire.
08:59Il a annoncé l'exception agricole, c'est justement traiter l'agriculture de façon différente.
09:05Elle ne peut pas être prise en otage.
09:08Et là, c'est ce qu'il est en train de laisser faire.
09:11On attend plus de fermeté.
09:13Et dans tous les cas, aucun volume de viande de ces pays ne doit venir en France
09:18et venir accroître les problèmes de santé et budgétaire de la France.
09:22Et de chômage et tout ce qui s'ensuit.
09:24Gaëtan, l'Italie aux côtés de la France, c'est important mais ce n'est pas suffisant.
09:27Non, il faut quatre pays pour faire une minorité de blocage et empêcher la ratification de ce traité.

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