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Transcription
00:00Plans sociaux, préavis de grève, colère agricole, c'est une fin d'année qui s'annonce particulièrement tendue quand même sur le plan social.
00:06Pour en parler ce matin à Marie Roharch, notre invitée, c'est le co-secrétaire départemental du syndicat Solidaire 66.
00:13Bonjour Christophe Herperrera.
00:14Bonjour.
00:15Les agriculteurs qui commencent à manifester aujourd'hui, il y aura une grève aussi à la SNCF dans la semaine.
00:20Comment est-ce que vous expliquez cette explosion de colère qui intervient presque simultanément dans presque tous les secteurs ?
00:26Je crois que ça fait un moment qu'il y a une colère qui est sous-jacente, gilets jaunes, réforme des retraites.
00:33Et on voit aussi qu'au moment des élections des législatives, le gouvernement Barnier, la nomination de Barnier,
00:40ça a aussi un peu crispé les personnes qui ont des conditions de vie et de travail de plus en plus précaires.
00:49À côté de ça, il y a énormément de cadeaux qui sont faits vers le patronat et donc à un moment donné, les gens, c'est plus possible pour eux.
00:57Et donc on a à la fois dans le public et dans le privé, là, une convergence du ras-le-bol général.
01:03Dans le public et dans le privé, les deux secteurs sont touchés ?
01:07Bien sûr. Alors dans le privé, il y a des plans sociaux, Auchan, Orange, j'ai entendu ce matin aussi, Michelin.
01:15Et dans le public, la prochaine journée, grosse journée de mobilisation qui sera le 5 décembre, c'est une journée fonction publique.
01:24Notamment parce que les dernières déclarations sur les jours de carence des fonctionnaires, ce genre de choses,
01:34montrent quand même qu'il y a une attaque. On veut vraiment défaire et attaquer la fonction publique.
01:41Cette journée du 5 décembre, vous pensez qu'elle sera suivie dans la fonction publique ?
01:46Moi je pense que oui. Là, je le vois, moi-même je suis enseignant, donc je suis dans la fonction publique.
01:51Je vois bien, quand je croise mes collègues qui sont indignés par la façon, par les propos de Nicolas Sarkozy par exemple,
01:58qui parlaient qu'on avait six mois de vacances. Moi je ne connais pas un enseignant qui ait passé le concours parce qu'il y avait des vacances.
02:04Les enseignants passent le concours parce qu'ils ont la volonté de transmettre.
02:07Pareil dans la fonction publique hospitalière, on a quand même des hôpitaux, mais qui sont dans un état catastrophique,
02:15avec les urgences surchargées. Là c'est pareil, je ne connais pas quelqu'un qui soit devenu infirmier ou infirmière
02:23parce qu'il n'y avait qu'un jour de carence. C'est vraiment la volonté de service public qui anime ces personnes-là.
02:28Alors être dénigré constamment par le pouvoir en place, c'est très choquant.
02:33Donc les fonctionnaires vont descendre dans la rue le 5 décembre pour demander quoi au gouvernement ?
02:38Déjà la question des jours de carence, il faut arrêter avec ça.
02:44Donc ça en cas d'arrêt maladie, les jours non payés ?
02:46Bien sûr. Dans le privé il y a trois jours de carence, dans le public il y a un jour de carence.
02:52Dans les faits, dans le privé, 60% des salariés ont des accords de branche et des conventions collectives qui font qu'ils n'ont pas ces jours de carence.
03:03En tout cas pas les trois. Donc ça c'est une attaque à mon avis idéologique, soi-disant absentéiste.
03:11Mais en fait il y a une différence entre absentéisme et arrêt maladie, et on choisit pas d'être malade, et on a le droit d'être malade.
03:18Donc ça c'est vraiment quelque chose qui a choqué beaucoup les fonctionnaires.
03:23Et puis après il y a aussi toute l'attractivité du métier.
03:27On nous dit oui, statut privilégié, privilégié. Il n'y a jamais eu autant de démission dans la fonction publique, il n'y a jamais eu autant de démission chez les profs,
03:34il n'y a jamais eu autant de départ du public vers le privé dans la fonction hospitalière par exemple.
03:38Donc là il y a aussi, pourquoi ? Parce qu'il y a des salaires qui sont bloqués.
03:42Une grande partie de notre salaire c'est des primes, 30% de primes. Nous on veut une augmentation du point d'indice par exemple.
03:50Donc des moyens humains et budgétaires.
03:52Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui Christophe Perreira, co-secrétaire départemental du syndicat Solidaire 66. Merci, bonne journée à vous.

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