• le mois dernier
Le procès historique des viols de Mazan va-t-il trouver un débouché politique ? Cette affaire, où Gisèle Pélicot a été victime de viols répétés sous soumission chimique, durant des années, agit comme une lame de fond sur la société. Peu de politiques semblent pourtant s'emparer du sujet. A l'exception de la secrétaire d'Etat en charge de l'Égalité hommes-femmes Salima Saa, qui pourrait introduire la notion de consentement dans la loi, pour mieux qualifier les faits de viols et agressions sexuelles.
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Transcription
00:00Le procès des viols de Mazan est en train de devenir une lame de fond dans la société.
00:04Gisèle Pellicot s'est datée à son insu et violée pendant près de 10 ans par son mari
00:09et des dizaines d'autres hommes unicônes.
00:12Pourtant, les responsables politiques n'en parlent pas,
00:14ou presque monopolisés par les questions budgétaires ou migratoires.
00:18Alors, quel pourrait être le débouché politique de ce procès historique ?
00:23La ministre en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saha,
00:27a reçu la fille de Gisèle Pellicot, Caroline Darrian, peu après sa nomination.
00:31Elle y travaille avec le garde des Sceaux Didier Migaud.
00:34Et il devrait s'appuyer sur une proposition de loi parlementaire,
00:38issue des travaux de la mission menée par deux députés,
00:41l'une macroniste, l'autre écologiste.
00:43L'objectif, introduire dans la loi la notion de consentement,
00:48qui ne figure pas, pour ajouter l'idée suivante,
00:50qui ne dit mot, ne consent pas.
00:52Il faut un oui explicite, libre et éclairé.
00:56Actuellement, l'article 222-23 du code pénal prévoit,
00:59en effet, pour caractériser le viol, un élément de coercition,
01:03la menace, la contrainte, la violence ou la surprise.
01:06Mais que se passe-t-il lorsque la victime ne se débat pas ?
01:10Lorsqu'elle est trop sidérée pour réagir ?
01:12Ou lorsqu'elle est sous l'emprise de son agresseur ?
01:15Plusieurs pays ont déjà introduit cette notion de consentement dans leurs législations,
01:19comme la Suède, l'Espagne ou le Canada.
01:22Mais tout est affaire de dosage.
01:24Salim Assa, comme son collègue Didier Migaud, le répète,
01:27il faut être très vigilant à la façon dont on réécrit le code pénal
01:30pour ne surtout pas pénaliser les victimes.
01:33Les opposants de cette réforme craignent, en effet,
01:35qu'ils reviennent à l'avenir à la victime de prouver qu'elle n'était pas consentante.
01:40Et que fait-on des consentements extorqués ?
01:42L'ancien ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti,
01:44avait lui aussi mis en garde contre un risque de contractualisation des relations sexuelles.
01:49Emmanuel Macron a lui-même évolué.
01:51Le président, on s'en souvient, s'était opposé au printemps
01:54à une directive européenne redéfinissant le viol.
01:57Il a changé d'avis et s'est engagé à introduire la notion de consentement dans la loi française.
02:02Reste à savoir si le gouvernement,
02:05qui vit sous la menace permanente d'une motion de censure du RN, aura le temps.
02:10Comme le dit la ministre Salim Assa,
02:11alors que se profile le 25 novembre la journée internationale
02:15de lutte contre les violences faites aux femmes.
02:17Je ne sais pas combien de temps durera ma mission,
02:19mais ça, il faut qu'on le fasse.

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