Sébastien Méry, FNSEA 45
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00:00Notre journée spéciale agricole continue sur France Bleu, on parle d'une nouvelle mobilisation des agriculteurs lundi
00:07à l'appel de la FNSEA et des jeunes agriculteurs avec votre invité Antoine Von Adrich.
00:13Le syndicat FNSEA avait prévenu qu'il reprendrait ses actions dix mois après la première mobilisation des agriculteurs.
00:19Nous sommes à la mi-novembre et on y est.
00:21Dans cette matinale sur France Bleu nous recevons Sébastien Méry, céréalier à Chevannes et président de la FNSEA dans le Loiret.
00:27Bonjour Monsieur.
00:28Bonjour Antoine Von Adrich.
00:29Alors vous allez vous mobiliser dans le Loiret dès lundi avec le syndicat des jeunes agriculteurs.
00:35Qu'est-ce qui est prévu concrètement ?
00:38Dès lundi comme vous l'avez dit on va se mobiliser et on va se mobiliser pour aller à la rencontre de vos auditeurs,
00:45à la rencontre des Orléanais, à la rencontre des habitants du Loiret pour expliquer, vraiment expliquer la raison de notre mobilisation.
00:52La raison de notre mobilisation est bien simple.
00:54Pourquoi lundi ? Pourquoi le 18 ? Parce que le 18 le G20 se réunit et là ce que l'on entend dénoncer
01:01est la possible ratification de l'accord du Mercosur qui est un accord de libre-échange avec des pays d'Amérique du Sud
01:08qui ont des productions alimentaires qui ne respectent pas les normes et la volonté des consommateurs français de production.
01:16Donc on entend dénoncer et c'est pour ça qu'on va se mobiliser le lundi 18 novembre sur le pont de l'Europe
01:23parce que c'est une décision qui en revient à l'Europe et donc pour dire aujourd'hui il faut que l'Europe prenne conscience
01:31qu'on est toujours une agriculture sur notre territoire français, qu'on est toujours une agriculture européenne
01:36et que cet accord de Mercosur viendrait mettre à mal notre agriculture sur notre territoire.
01:41Et donc cette action sur le pont de l'Europe ça va se concrétiser comment ?
01:46C'est une action où nos collègues vont venir en tracteur, vont venir aussi à la rencontre des automobilistes
01:55qui vont être sur le pont de l'Europe. On y va sur une partie d'échange, vraiment de communication,
02:00de dire pourquoi on se mobilise, de dire ce qu'on attend.
02:04On n'est surtout pas là pour embêter, même si ça va faire peut-être quelques ralentissements,
02:09mais on n'est surtout pas là pour embêter vos auditeurs, on n'est surtout pas là pour embêter les automobilistes qui vont y passer.
02:15On est vraiment dans la communication et aujourd'hui c'est vraiment la volonté de la FNSEA avec les GIA,
02:23avec nos collègues des GIA, d'aller à la rencontre et vraiment d'expliquer que ça soit l'accord du Mercosur
02:28mais que ça soit aussi, comme vous l'avez dit dans votre introduction, on s'est mobilisés déjà,
02:32ça remontait à un an quand on a commencé à retourner les panneaux pour dire on marche sur la tête.
02:37Et en fait depuis toutes les mobilisations il y a eu des avancées, il y a eu des annonces
02:42et aujourd'hui on souhaite aussi que ces annonces se concrétisent, soient vraiment palpable pour les agriculteurs dans leurs cours de ferme.
02:49Le G20, vous l'avez dit, c'est au Brésil, donc avec ce possible accord entre l'Union Européenne et le Mercosur,
02:55donc c'est l'Amérique Latine, ça vraiment c'est un danger pour les agriculteurs comme vous dans le Loiret ?
03:02C'est un danger comme vous le dites, aujourd'hui on n'est pas sur la même mesure,
03:06on n'est même pas sur les mêmes outils, sur les mêmes normes de production.
03:09Je vous prends un exemple, déjà au Brésil, les fermes qui exportent, qui sont sur le marché d'export,
03:16sur la nourriture qui va nous être envoyée en Europe, c'est des fermes qui font 500 000 hectares,
03:21la superficie du département du Loiret, qui ont plus de salariés qu'il n'y a d'agriculteurs dans le département du Loiret,
03:27qui emploient des molécules phytosanitaires, les pesticides qu'on nous dit,
03:31plus de 77% selon une étude référencée utilisée au Brésil sont interdites en France.
03:38On marche vraiment encore sur la tête, sur ce phénomène, sur l'accord du Mercosur,
03:44c'est-à-dire qu'on va importer une alimentation qu'on ne souhaite pas produire en France,
03:49qu'on ne souhaite pas ces normes qui ne sont pas nos standards de production.
03:53Alors vous êtes en opposition avec ce possible accord,
03:56Michel Barnier le Premier ministre et le Président Emmanuel Macron se sont dit également contre ce possible accord en l'état,
04:01ça vous rassure un peu quand même ?
04:03Comme vous le dites aujourd'hui, on veut les actes.
04:06La France peut encore peser au niveau européen avec une minorité de blocage, il suffit de 4 Etats membres.
04:12Donc on est derrière en fait, on est derrière pour pousser, pour dire à l'Etat,
04:16pour dire qu'il faut avoir cette minorité de blocage au niveau de Bruxelles,
04:22et pour dire, n'hésitez pas, si jamais même l'accord est ratifié, il faudra que la France mette son veto sur cet accord,
04:28il en va de la pérennité de notre agriculture sur notre territoire,
04:32pour qu'on puisse continuer à produire sur notre territoire pour nourrir vos auditeurs.
04:37Sébastien Méry, il y a un peu moins d'un an, vous alertiez le pouvoir en place en France sur la situation très difficile des agriculteurs,
04:43vous aviez obtenu des promesses, notamment sur les lourdeurs administratives, sur les faibles revenus,
04:48sur francebleu.fr on lit des témoignages d'agriculteurs qui disent que pourtant rien n'a changé,
04:53vous êtes de retour à la case départ un peu aujourd'hui ?
04:55Ce n'est pas le retour à la case départ, mais comme vous le dites, on a obtenu des promesses.
04:59Aujourd'hui, ce que je dis, c'est le deuxième item de la mobilisation,
05:03il faut que les promesses soient concrètes dans les cours de ferme.
05:07Je vous prends un exemple, sur les aides à la trésorerie, annoncées par la ministre de l'agriculture.
05:13Aujourd'hui, un agriculteur qui va aller voir sa banque, il n'y a rien de concret,
05:18le taux n'est pas encore défini, ça doit se définir très rapidement,
05:21et ce qu'on passe en deuxième message, maintenant, toutes les promesses, il faut qu'elles soient concrètes.
05:28On ne demande rien de plus que de concrétiser toutes les promesses qui ont été faites au printemps dernier.
05:33Surtout que l'enjeu de trésorerie dont vous parlez, il est important encore plus cette année,
05:37on l'a entendu dans notre journal de 8 heures, avec une année particulièrement compliquée pour vous,
05:42pour toute la filière agricole.
05:43Comme vous dites, c'est vraiment un point où cet enjeu de trésorerie,
05:47où ces mesures annoncées ne doivent pas rester qu'une annonce, doivent être du concret,
05:52et vous l'avez dit, il y a urgence de pouvoir accompagner les agriculteurs les plus en difficulté,
05:59pour qu'ils puissent perdurer, continuer à entreprendre, continuer à développer leurs fermes sur nos territoires.
06:06Les représentants des jeunes agriculteurs et de la FNSEA ont dit que ça allait monter crescendo,
06:11vous comptez tenir sur la durée comme vous l'avez fait au début de l'année ?
06:16On va venir le 18, peut-être le 19, on va déborder un petit peu,
06:24et si on n'est pas entendu, il y a les échéances, il y a le Mercosur, il y a les annonces qui ont été faites,
06:30si on n'est pas entendu, oui on reviendra, dire ce que l'on souhaite,
06:36ce qu'on veut des actes rapides, que l'on ne veut pas cette Europe qui laisse entrer des productions
06:43qui ne respectent pas nos standards, c'est la volonté du consommateur,
06:47c'est ça qui n'est pas respecté dans cette alimentation, et de dire aujourd'hui,
06:51il faut aussi qu'on arrête avec cet excès normatif pour les agriculteurs qui en ont marre,
06:57qui grèvent leur quotidien sur leurs fermes, et donc on reviendra.
07:04Merci Sébastien Méry d'être venu dans le studio ce matin, très bonne journée à vous.
07:07Merci.