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C’est la tarte à la crème de l’automne : du fait des inégalités salariales persistantes, les femmes travailleraient gratuitement depuis de début novembre. Pire encore, depuis octobre, si l’analyse porte uniquement sur les entreprises privées. C’est la traduction en nombre de jours de l’écart de 24% de revenu entre les deux sexes, et complément d’informations, si les femmes sont en moyenne moins bien payées, c’est notamment parce que les postes les plus rémunérateurs leur sont fermés. Surreprésentées en bas de l’échelle des rémunérations, elles ne forment en effet qu’à peine plus du tiers des effectifs percevant un salaire au niveau du 9ème décile et 18% seulement au niveau du dernier centile. Mais, expliquer les différences de rémunération hommes-femmes par le sexisme régnant en entreprise est non seulement réducteur, mais idiot car cela évite de regarder là où le bât blesse. Il faut revenir sur le chiffre de départ et le décortiquer. [...]

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00:00C'est la tarte à la crème de l'automne.
00:11Du fait des inégalités salariales persistantes, les femmes travailleraient gratuitement depuis
00:17début novembre.
00:18Pire encore, depuis octobre, si l'analyse porte uniquement sur les entreprises privées.
00:23C'est l'introduction en nombre de jours de l'écart de 24% de revenus entre les
00:29Et complément d'information, si les femmes sont en moyenne moins bien payées, c'est
00:33notamment parce que les postes les plus rémunérateurs le sont fermés.
00:37Surreprésentées en bas de l'échelle des rémunérations, elles ne forment en effet
00:41qu'à peine plus du tiers des effectifs percevant un salaire au niveau du neuvième
00:45décile et 18% seulement au niveau du dernier centime.
00:50Mais expliquer la différence de rémunération homme-femme par le sexisme régné en entreprise
00:55est non seulement réducteur, mais c'est idiot, car cela évite de regarder là où
00:59le bas blesse.
01:00Il faut revenir sur le chiffre de départ et le décortiquer.
01:03D'abord, le temps de travail n'est pas le même selon le sexe.
01:07Même si c'est un chiffre en recul, les hommes travaillent environ 16% de plus que
01:12les femmes parce qu'ils font plus d'heures supplémentaires et se retrouvent moins souvent
01:15en temps partiel.
01:16Redressé du temps de travail, l'écart homme-femme descend à 15% et l'entreprise
01:22n'en est aucunement responsable.
01:24Cette différence a une cause principale, voire unique, la maternité, dont les effets
01:29en cascade sont quasiment systématiquement supportés par les mères.
01:33L'évolution du temps partiel l'illustre parfaitement.
01:35Son recours augmente pour les femmes avec le nombre d'enfants à charge, pas pour
01:40les hommes.
01:41Au contraire, tout se passe comme si pour préserver le revenu familial, ils travaillaient
01:45davantage.
01:46Et il est plus que probable que les demandes de changement de poste, bien compris comme
01:50une demande de moindre responsabilité compte tenu de la charge familiale et domestique,
01:55se multiplient elles aussi.
01:56Bref, les retraits temporaires d'activité ou le temps partiel lié aux enfants, c'est
02:01pour les mères, pas pour les pères.
02:03Cette supposée vocation parentale des femmes, qu'elle soit choisie ou liée là aussi
02:07à des stéréotypes intériorisés, a des conséquences directes sur leur rémunération.
02:12A l'instant T, mais aussi tout au long de la carrière.
02:15L'expérience accumulée est ainsi beaucoup plus rapide côté masculin.
02:19Or, c'est un élément clé pour accéder au poste de direction, c'est-à-dire là
02:23où se situent les plus hauts salaires.
02:25Il faut ensuite intégrer la ségrégation professionnelle, c'est-à-dire prendre en
02:30compte la différence entre les métiers exercés, les secteurs d'activité, la taille des
02:34entreprises, les catégories socioprofessionnelles.
02:37Or, toutes les données montrent une surreprésentation des femmes dans les métiers et les secteurs
02:43structurellement les moins rémunérateurs, et une surreprésentation historique dans
02:48les postes d'ingénieur, d'encadrement ou de direction.
02:50A profession comparable, pour un même temps de travail, l'écart tombe alors à 4%.
02:55Pour autant, il ne peut pas s'interpréter comme une mesure de la discrimination salariale
03:00dans les entreprises, car il n'est pas corrigé de l'expérience, de l'ancienneté dans
03:04l'entreprise ou du diplôme qui le ferait à coup sûr quasiment disparaître.
03:07Il faut revenir aux racines de cette ségrégation professionnelle.
03:12Excepté dans le médical, les femmes restent minoritaires dans les cursus à la fois scientifiques
03:18et sélectifs qui débouchent sur les professions les mieux rémunérées.
03:21Ces différences traduisent bien la persistance de stéréotypes intériorisés sur les présumés
03:27domaines de compétences, respectifs entre filles et garçons.
03:30La première discrimination est là, et ce ne sont pas les entreprises qui la portent,
03:35mais les parents et le système éducatif.
03:37Stigmatiser les entreprises pour expliquer les écarts de salaire homme-femme, c'est
03:42commode, mais c'est oublier de se poser les bonnes questions.
03:48C'est ce qu'il faut faire.
03:49C'est ce qu'il faut faire.
03:50C'est ce qu'il faut faire.

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