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Les médias ne les décrivent le plus souvent que tels des leaders conquérants, visionnaires, à la tête de grandes batailles économiques. Pourtant, derrière le vernis de l’assurance, certains dirigeants préfèrent fuir leurs responsabilités avec une constance inquiétante. Ils s’abritent derrière des conseils d’administration dociles, des comités exécutifs complaisants, et une armée de consultants interchangeables. Le courage et la détermination deviennent des termes presque tabous. Leur objectif ? Éviter à tout prix de prendre une décision qui pourrait les exposer personnellement. [...]

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00:00Le plus souvent, les médias les décrivent comme des leaders conquérants, visionnaires à la tête de grandes batailles économiques.
00:14Pourtant, derrière le vernis de l'assurance, certains dirigeants préfèrent fuir leurs responsabilités avec une constance inquiétante.
00:22Ils s'abritent derrière des conseils d'administration dociles, des comités exécutifs complaisants et une armée de consultants interchangeables.
00:30Le courage et la détermination deviennent des termes presque tabous.
00:34Leur objectif ? Éviter à tout prix de prendre une décision qui pourrait les exposer personnellement.
00:41Sous couvert de rigueur, nombre de ces dirigeants se réfugient derrière une avalanche de KPA, Key Performance Indicators,
00:49ces indicateurs de performance qui envahissent tout.
00:53Dans la réalité, ces métriques deviennent souvent des systèmes de défense pour se protéger de toute forme de responsabilité.
01:00Comme le souligne Richard Rommelt dans Good Strategy, Bad Strategy,
01:04les mauvaises stratégies sont souvent déguisées sous des apparences rationnelles, mais elles manquent d'un véritable objectif stratégique.
01:14Ces KPI, loin de renforcer la gouvernance, instaurent une bureaucratie paralysante
01:20où les dirigeants se cachent derrière les chiffres pour éviter de trancher dans le vif.
01:25Le résultat ? Un immobilisme déguisé en rationalité.
01:30Face à des situations complexes, ces dirigeants invoquent à tour de bras des experts extérieurs.
01:36Un rapport de McKinsey ici, une étude du BCG là.
01:40L'objectif est souvent de déporter la responsabilité sur des experts externes, fournisseurs d'idées et de projets.
01:49Comme l'explique Rommelt, le recours excessif aux consultants peut révéler un manque de vision stratégique et une absence de détermination des dirigeants.
02:00Ce jeu de dupe fonctionne à merveille.
02:02Le dirigeant se présente comme prudent, informé et surtout il se dégage de la responsabilité morale de ses propres décisions.
02:11Il est vrai que la moindre erreur peut coûter cher, non seulement à l'entreprise, mais aussi à la carrière du dirigeant.
02:19La peur de l'échec devient alors un puissant moteur pour ses non-décisions.
02:25Comme l'a démontré Jim Collins dans How the Mighty Fall, l'un des premiers signes du déclin est l'arrogance née du succès,
02:32qui pousse les dirigeants à se reposer sur leurs acquis.
02:37En outre, une étude de Gartner a révélé que plus de 60% des dirigeants admettent que la peur de l'échec influence leurs décisions
02:44et les pousse à éviter de prendre des risques majeurs, ce qui freine l'innovation au sein de leurs entreprises.
02:51Au fond, le dilemme entre lâcheté et cynisme s'efface souvent derrière une troisième voie,
02:57celle de la compromission déguisée en rationalité stratégique.
03:03Ces dirigeants, oscillant entre inertie apparente et opportunisme calculé, ne sont-ils pas tout simplement en quête de survie ?
03:12Si la lâcheté renvoie à la peur de l'affrontement et le cynisme à une absence totale de scrupule,
03:18peut-être sont-ils simplement deux faces d'une même médaille, celle du pragmatisme sous tension.

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