• il y a 2 semaines
La colère gronde chez les agriculteurs et ce n'est qu'une simple expression. Moins d'un an après un mouvement qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France, l'ire ne s'est pas apaisée. Si des actions symboliques ont repris ces dernières semaines, la contestation devraient s'amplifier après la mi-novembre, notamment à l'appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs (JA).

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00:00Nicolas, c'est vrai que le climat social, on le sent depuis au moins une semaine, est en train de se tendre.
00:05À quoi est-ce qu'il faut s'attendre dans les jours et les semaines qui viennent ?
00:07Jeudi, là, le SNPL, les pilotes, appellent à manifester devant l'Assemblée nationale.
00:11Ils dénoncent le projet de tripler la TSBA, la taxe sur les billets d'avion, qui doit rapporter un milliard,
00:16enfin qui est une taxe Air France, tout simplement,
00:18et les autres syndicats de la filière ont décidé dimanche de les suivre également devant l'Assemblée nationale.
00:24Vendredi 15 novembre, c'est un mouvement de contestation des agriculteurs à l'appel de la FNSEA et des jeunes agriculteurs.
00:31Alors, on ne connaît pas la forme de ce mouvement, on n'a pas un lieu précis,
00:34mais en tout cas, la filière veut manifester.
00:37Elle est touchée, c'est vrai, par les mauvaises récoltes de blé,
00:39également par toutes les maladies qui touchent les différents élevages.
00:42Et alors, le marqueur, c'est le G20 de Rio, les 18 et 19 novembre,
00:46où pourrait être signé le fameux accord de libre-échange Mercosur entre l'Union européenne et cinq pays de l'Amérique latine.
00:53C'est la ligne rouge de l'ensemble des syndicats.
00:57Et du mercredi 20 novembre, 18 heures, au vendredi 22, 8 heures,
01:02c'est la fameuse grève de la SNCF, une sorte de préambule avant la grève illimitée qui commencera le 11 décembre.
01:10Et là, il s'agit de dénoncer la réorganisation de fret SNCF,
01:13l'ouverture à la concurrence des TER et des intercités,
01:16et aussi de faire un peu pression sur la direction au moment des négociations salariales annuelles.
01:20Nicolas, je voudrais qu'on revienne sur les agriculteurs.
01:22Est-ce qu'on est peut-être au seuil d'un mouvement de colère comparable à celui que l'on a vécu il y a un an ?
01:27Oui, oui, le risque là est vraiment réel.
01:30Le sujet d'actualité, c'est le fameux accord de Mercosur.
01:33Il ferait des gagnants, cet accord, y compris dans les filières agricoles,
01:36mais il ferait aussi des perdants, notamment ceux qui vendent du bœuf, qui élèvent du bœuf et de la volaille.
01:40Les normes, les conditions d'élevage imposées en Amérique latine
01:43n'ont évidemment rien à voir avec les exigences très strictes que l'on peut connaître chez nous, c'est certain.
01:48Et d'ailleurs, dimanche, la ministre de l'Agriculture a dit que c'était un mauvais accord.
01:53Anne Gennevard se dit convaincue qu'il ne sera pas signé.
01:56Mais enfin, tout peut se jouer à ce fameux G20 de Rio de Janeiro.
02:00Après, deuxième élément, la victoire de Trump.
02:02Il va y avoir des droits de douane qui vont pénaliser des filières agricoles françaises,
02:06à commencer par les vignerons qui exportent massivement vers les États-Unis.
02:10Pour s'en convaincre, on reprend la période 2019.
02:13À ce moment-là, il y a un vieux bras de fer entre Boeing et Airbus.
02:16Trump met 25 % de droits de douane, notamment sur les fromages et les vins qui viennent d'Europe.
02:20Le manque à gagner sera par centaines de millions d'euros jusqu'à ce que ces droits de douane soient levés.
02:26Autre problème, mesures de rétorsion brandies actuellement par la Chine.
02:30Puisque l'Europe a décidé de surtaxer les voitures produites en Chine,
02:33les Chinois vont évidemment rétorquer avec des droits de douane, notamment sur le cognac français.
02:39Il y a la question de la rémunération.
02:41Il y avait une loi EGalim 4 qui, enfin, devait apporter une vraie réponse efficace
02:45sur la fixation du prix des matières premières agricoles.
02:48Paf ! Dissolution terminée, plus de texte.
02:51Et puis, il y a une raison, plus terre à terre, c'est que les syndicats ont besoin de faire parler d'eux en ce moment.
02:55Parce qu'au mois de janvier, il y a l'élection qui a lieu tous les six ans des chambres d'agriculture.
03:00Et plus on a de voix, plus on a de subventions.

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