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L’ancien ministre de l’Économie, auditionné ce jeudi matin devant le Sénat, a réfuté toute « faute » ou « dissimulation » concernant la situation des comptes publics sous ses mandats. Il a attribué les difficultés rencontrées par les caisses de l’État en 2023 et 2024 à des recettes fiscales bien inférieures aux prévisions..

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Transcription
00:00J'assume toutes mes responsabilités. J'étais le chef de cette administration et comme chef de
00:05cette administration des finances, j'endosse toutes les responsabilités de mes services.
00:09Mais il n'y a eu ni faute, ni dissimulation, ni volonté de tromper. Il y a eu fondamentalement
00:18une grave erreur technique d'évaluation des recettes, dont nous payons le prix,
00:23et à laquelle j'ai répondu avec la plus totale détermination et la plus totale transparence.
00:30Ça a toujours été mon obsession, le désendettement de la France. Pendant la
00:33crise de l'inflation, pendant la crise du Covid, nous avons protégé, évidemment,
00:37massivement, efficacement les Français. Nous avons protégé les salariés. Nous avons protégé
00:42les entrepreneurs. Qui peut s'en plaindre ? Qui honnêtement ici peut se plaindre des dépenses
00:50que nous avons engagées pour les salariés, les entrepreneurs, les Français, pour protéger ? Nous
00:56avons protégé aussi en résistant aux déluges de dépenses supplémentaires que tout le monde m'a
01:01réclamé pendant cette période-là, en 2023. Les crises sont derrière nous, les deux, le Covid,
01:08l'inflation. Donc il faut revenir à la normale et il faut sortir définitivement des mesures
01:14contre l'inflation. C'est toujours ce qu'il y a de plus difficile en France. Pourquoi ? Parce
01:19qu'en France, toute nouvelle dépense publique de crise est considérée comme un acquis. Et
01:26toute dépense publique conjoncturelle devient mécaniquement une dépense structurelle. Et dès
01:32que vous y touchez, on vous explique que vous ne pouvez pas y toucher. Vous avez baissé la tarification
01:36d'électricité. Ne revenez pas là-dessus. C'est du vol. C'est la taxe Macron. C'est la taxe Attal.
01:41C'est la taxe Le Maire. Il est extraordinairement compliqué de retirer une dépense conjoncturelle
01:48en France. Ça n'interdit pas d'essayer de comprendre pourquoi est-ce que le modèle s'est
01:53trompé à ce point-là. Et nous avons demandé avec Thomas Cazenave un certain nombre d'explications
01:59qui sont intéressantes. L'inspection générale des finances, nous l'avons saisi, nous a rendu un
02:04rapport qui dit très clairement 80% de l'explication, c'est des facteurs externes liés aux conséquences
02:11du Covid et de la crise inflationniste. 20% seulement, c'est des erreurs du modèle de
02:17prévision. Ça vaut ce que ça vaut. C'est l'évaluation de l'IGF. Il peut y avoir d'autres
02:21rapports. Moi, je n'ai pas de vérité absolue là-dessus. Je le dis avec beaucoup d'humilité.
02:25Mais c'est pour l'instant, à l'heure où je vous parle, le seul élément d'explication technique
02:29qui a été apporté. 80% tient au contexte de crise inflationniste. C'est la raison première des
02:35déficits en France. Et c'est une occasion d'éclairer nos compatriotes et d'avoir ce débat
02:38parce qu'il est fondamental pour l'avenir des finances publiques de notre pays et pour le
02:42redressement budgétaire du pays. La raison première des déficits en France, ce n'est pas l'événement
02:46exceptionnel sur les recettes, c'est le poids de la dépense sociale et notre volume de travail
02:51insuffisant. Le ministre des Finances rapporte avec le ministre des Comptes publics sur la
02:58situation des comptes et il propose les économies nécessaires pour sécuriser la cible de déficit.
03:03Le ministre des Finances défend sa décision. Il débat avant la décision finale. Il ne prend pas
03:12la décision finale mais il est solidaire de cette décision et je suis solidaire de toutes les
03:21décisions qui ont été prises dans ce cadre. Nous n'avions pas de désaccord de fond avec le
03:28président de la République. Le 8 janvier 2024, j'indique clairement à l'occasion de mes vœux
03:32aux acteurs économiques que le plus dur est devant nous et j'ai maintenu effectivement, vous l'avez
03:37rappelé dans votre introduction, l'objectif de déficit à 4,4% pour 2024 comme je l'ai
03:42maintenu le 18 février. Aujourd'hui cette déclaration me vaut des accusations brutales
03:47sur toutes les chaînes possibles et imaginables. Il savait et ne nous a rien dit. D'abord je l'ai
03:53dit que la situation était difficile et que le plus dur était devant nous dès le 8 janvier et donc
03:58je m'inscris totalement en faux contre ces accusations. Par ailleurs je ne disposais pas
04:03le 8 janvier d'autres informations que des informations non définitives et incertaines.
04:08Nous avons traversé la crise économique la plus grave depuis 1929. Nous avons connu une
04:13inflation galopante comme jamais depuis les années 70 et face à cette crise majeure, j'insiste sur
04:18ce point parce qu'il me tient très à cœur, nous n'avons jamais cédé à aucun moment à la facilité
04:26de l'augmentation des impôts. Alors un moment où chacun se découvre au-delà du Sénat, une passion
04:31subite pour les finances publiques qui ont toujours été en réalité le parempos du débat public en
04:38France. Je ne voudrais pas que 6 mois effacent 7 ans de travail collectif. Merci beaucoup. Je
04:45note cette espèce d'un peu de feu d'artifice d'autosatisfaction collective et solidaire sur
04:54votre action qui se paie, excusez-moi de le rappeler, au prix fort. Le prix fort d'une dette
05:03colossale et abyssale qui aujourd'hui pèse sur tous les Français.

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