L'élection américaine ne nous a pas fait oublier le choc des salariés de Michelin et Auchan, qui ont appris une vague de licenciements.
Regardez Lenglet-Co avec Martial You du 07 novembre 2024.
Regardez Lenglet-Co avec Martial You du 07 novembre 2024.
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00:00RTL Matin, Langue L'Echo avec Martial You ce matin.
00:05L'élection américaine ne nous a pas fait oublier le choc des salariés de Michelin et Auchan
00:08qui ont appris, on le rappelle, une vague de licenciements.
00:11Et Martial, vous vouliez revenir ce matin sur cette petite phrase
00:15prononcée par le Premier ministre Michel Barnier.
00:17J'ai le souci de savoir ce qu'on a fait dans ces groupes de l'argent public qu'on leur a donné.
00:21Bon, ces quelques mots du Premier ministre, Martial, on va être clair,
00:24ils ne vous ont pas beaucoup plu.
00:25Bah, c'est de la petite politique, on va dire ça comme ça.
00:28Quand on est un Premier ministre sans majorité et qu'on ne peut rien faire
00:32face à des annonces d'entreprises privées confrontées à des difficultés structurelles,
00:36et bah, on fait de la démagogie.
00:38Sans la moindre chance de faire changer l'issue de l'histoire.
00:41Évidemment que ces deux plans sociaux de milliers d'emplois supprimés
00:45sur des marques qui font partie du patrimoine français,
00:47évidemment que ça bouleverse, bien sûr.
00:49Mais Michel Barnier ne peut rien y faire.
00:51Mais il ne peut pas ne rien dire.
00:54C'est tout le problème dans la grande comédie à de l'art et politique.
00:57Bon, ça c'est pour la forme.
00:58Sur le fond, on parle de quoi quand on évoque ces aides publiques versées à ces groupes ?
01:01Alors, Auchan a expliqué qu'ils avaient touché 83 millions d'euros de CICE
01:06entre 2013 et 2018 et que ça s'était transformé en baisse de charges derrière.
01:11Ça c'est vrai et c'est vrai que la grande distribution a été.
01:14Un des secteurs, on l'avait dit à l'époque, qui a le plus profité du CICE
01:17et des allégements de charges parce qu'ils ont beaucoup de petits salaires.
01:20Michelin a calculé de son côté qu'ils avaient touché 42 millions d'euros de crédits impôts recherche,
01:26ce qui leur permet d'embaucher 3000 chercheurs à Clermont-Ferrand.
01:2942 millions d'aides, sachant que Michelin investit 1,2 milliard dans la recherche tous les ans.
01:36Et 42 millions d'euros, c'est beaucoup d'argent.
01:38Mais ce que vous nous dites, c'est que c'est peu comparé à ce qui est investi.
01:41C'est ça et surtout, ça ne sert à rien de pleurer sur le lait renversé
01:46comme le fait Michel Barnier et tous les élus de gauche.
01:48Il n'y a aucune contrepartie exigée de la part de l'État
01:53pour les aides publiques qui sont accordées aux entreprises.
01:55C'est comme ça, ça énervait beaucoup Arnaud Montebourg quand il était ministre.
01:58Et si on veut supprimer ou reprendre des aides publiques versées,
02:02il faut le prévoir en amont, pas une fois qu'un plan social est annoncé.
02:05C'est comme frotter la lampe d'Aladin et se rendre compte après qu'on a mal formulé son vœu.
02:10Ça ne sert à rien.
02:11Il est là le problème, pourquoi il n'y a pas de contrepartie exigée en amont ?
02:14Parce qu'en face, ces aides sont là pour sauver les emplois
02:18qui restent et rendre la main d'œuvre française à peu près compétitive.
02:23Michelin, c'est toujours 19 000 salariés en France, premier pays industriel en Europe.
02:28Au champ, ce sont 55 000 employés dans le pays.
02:31Donc en fait, l'État n'a pas du tout les moyens de faire pression sur les entreprises qui licencient.
02:34Si, mais en simplifiant la vie des entreprises et en réduisant les normes.
02:38Par exemple, chez Michelin, vous savez qu'acheter du caoutchouc biosourcé,
02:41c'est bon pour l'environnement, mais ça coûte 150 à 200 millions à Michelin par an
02:45pour payer des organismes qui vont certifier que le caoutchouc respecte les normes environnementales.
02:50On peut aussi exiger un bon reclassement des salariés licenciés.
02:53C'est jouable, notamment dans un bassin que je connais bien,
02:56parce que je suis du Maine-et-Loire comme Cholet,
02:59où c'est le plein emploi, c'est-à-dire qu'on a moins de 5% de chômage.
03:02Donc ça peut marcher. Et Michelin joue plutôt le jeu en général.
03:05Ils ont supprimé 618 emplois à la Roche-sur-Yon il y a cinq ans
03:08et on a recréé depuis plus de 640 emplois sur place avec de l'argent versé par Michelin.
03:14Donc c'est mieux qu'une aide publique.
03:16Une aide publique, en général, c'est du Valium.
03:18Ça retarde l'inéluctable, mais ça s'ouvre rarement des emplois.