• il y a 1 heure

Aujourd'hui, dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna et ses invités débattent autour de la question : "le pays, est-il foutu ?". Ils reviennent également sur le premier tome des mémoires de Gilbert Collard, avocat et ancien député européen.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

Category

🗞
News
Transcription
00:00Europe 1, 16h-18h, on marche sur la tête, Cyril Hanouna.
00:05On marche sur la tête sur Europe 1, vous êtes très très très nombreux à nous regarder sur europe1.fr,
00:11à nous écouter en voiture peut-être, vous êtes en train de faire un petit trajet là,
00:15alors ça y est c'est fini les vacances, certainement, vous êtes peut-être dans les embouteillages,
00:19en tout cas vous êtes avec nous, vous êtes peut-être à la maison tranquillement en train de préparer un cake au poire,
00:23c'est le gâteau préféré de Valérie Benaym, j'espère que vous pensez à nous,
00:27en tout cas on est très heureux d'être avec vous tous les jours,
00:29entre 16h et 18h sur Europe 1, et vous nous le rendez bien,
00:33il y a Olivier Dartigold qui est avec nous, bien entendu, comme tous les jours, quel bonheur !
00:36Vous pouvez dire bonjour Olivier !
00:38Non mais il est subjugué par mes paroles, ça va ?
00:43Vous allez bien ?
00:44Ça va.
00:44Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:46Vous avez un souci ?
00:47Ça se passe mal la cogitation.
00:48Je démarre doucement pour terminer fort.
00:49Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:50Ça va, donc tout va bien, je ne vais pas attendre que vous me demandiez une nouvelle recette de cuisine.
00:54Vous avez une tête, on dirait que vous avez croisé Karima Hassan !
00:58Mais elle est là !
01:00C'est vrai, ça va, faites pas cette tête-là !
01:02Non mais franchement, Valérie Benaym est avec nous !
01:04Oui, bonjour tout le monde !
01:06On est assortis aujourd'hui, c'est vrai, c'est un très bon plaisir,
01:09c'est bien le seul point commun que nous avons.
01:11Merci !
01:14Fabien Lequeuvre est avec nous, merci !
01:15Bonjour à tous !
01:16Merci, vraiment, très très très beau !
01:19Ah oui ?
01:19Vous êtes très élégant en ce moment !
01:20C'est vrai, je ne sais pas pourquoi !
01:21À mon avis, ça cache quelque chose !
01:23Il a laissé tomber des plusions, il a remis des vestes !
01:25Ça lui va bien, tout lui va !
01:26Vous savez, quand on a son physique, on peut tout se permettre !
01:28Et bien entendu, mon petit protégé, il est là tous les jours à mes côtés,
01:32c'est mon petit moment de bonheur, je le vois entre 16h et 18h,
01:34et le week-end, bien entendu, sur C8.
01:36Gauthier Lebray, applaudissement pour lui !
01:38Ah, il faut l'applaudir en plus !
01:40Oui, j'applaudis !
01:40Bonjour chéri, bonjour à tous !
01:42J'ai deux poids, deux mesures dans cette édition !
01:44Oui, c'est le concept !
01:45C'est le concept, exactement !
01:46Vous nous appelez 01 80 20 39 21,
01:50on a énormément de sujets sur lesquels on va revenir, bien entendu.
01:54Et puis, tiens, j'aimerais que vous réagissiez aussi à cette proposition
01:59qui a été faite par Christian Estrosi, on va en parler dans un instant.
02:01Vous l'avez vu ou pas ?
02:03De retirer les HLM aux familles de dealers.
02:08Voilà, on va en parler dans un instant.
02:10Merci, vous avez vu, il n'y a que moi qui suis l'actu, hein !
02:12Merci !
02:14Non, ça fait plaisir !
02:15Merci, heureusement que je suis là !
02:16Ah oui, je le savais !
02:16Oui, vous le savez, oui, bien entendu !
02:19On est heureux aujourd'hui parce qu'on a un invité
02:21qui vient nous voir pour un livre vraiment extrêmement intéressant.
02:24Je sais que Valérie Benaym, quand j'ai lu le livre, je me suis dit c'est pour Benaym.
02:28Ben oui, moi qui suis passionnée par l'histoire judiciaire,
02:30c'est un livre qui est fait pour moi, effectivement.
02:32Gilbert Collard est avec nous, avocat et ancien député européen.
02:35Merci Gilbert Collard d'être avec nous sur Renfort.
02:37Merci, bonjour à vous !
02:38Ça nous fait bien plaisir parce que vous publiez le premier tome de vos mémoires
02:42titré Indéfendable mémoire.
02:45Dans cet ouvrage, vous revenez sur votre carrière d'avocat,
02:47vous abordez les affaires judiciaires qui vous ont marquées, bien entendu.
02:51On va revenir dessus parce qu'il y a vraiment des choses incroyables.
02:54Vous allez nous les raconter, vous allez raconter à nos auditeurs d'Europe 1.
02:57Qu'est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre, Gilbert, pourquoi maintenant ?
03:00Qu'est-ce qui m'a motivé ?
03:02Ben le besoin d'argent !
03:03Ah ben c'est ça, vous avez bien raison !
03:05Vous savez, c'est ce que Ferdinand Céline répondait quand on lui posait...
03:10Pourquoi avez-vous écrit Voyage au bout de la nuit ?
03:12Ben le besoin d'argent !
03:14Vous savez, c'est ce que répondent les gens qui sont ici
03:16quand on leur dit pourquoi vous êtes sur Europe 1, le besoin d'argent.
03:20Non, parce qu'il y a un moment donné où on a besoin de faire ce que j'appelle une psychanalyse historique.
03:25C'est-à-dire de reconstruire sa vie dans le passé.
03:31Parce que quand on vit le moment, on n'arrive pas à l'analyser.
03:36Tu verras plus tard, quand tu feras le point dans 10 ans, dans 15 ans, dans 20 ans,
03:43tu diras mais quand même, à ce moment-là, j'ai vécu l'événement,
03:47je l'ai ressenti, je l'ai traversé,
03:50mais je n'ai pas été capable de l'analyser dans sa totalité.
03:55Et ce qui est extraordinaire, c'est que l'écriture,
03:59Lacan disait que c'était vraiment le facteur analytique, l'écriture,
04:03puisqu'il alloutait que seuls les romanciers comprennent l'inconscient.
04:06Quand on se met à écrire, je vois quand je raconte par exemple l'affaire Ranucci,
04:10je retrouve des choses, notamment l'épisode incroyable
04:14où l'avocat de Ranucci, Paul Lombard, perd la voix.
04:18Ça en va, on va revenir là-dessus.
04:20Je viens à fond.
04:21Quand je revis ce moment, je me dis mais quand tu l'as vécu,
04:25tu n'as pas perçu tout ce que ça voulait dire.
04:28On passe à côté de plein de choses de la vie,
04:32parce qu'on ne peut pas, on n'a pas la capacité d'analyser dans l'absolu
04:36tout ce qui se passe.
04:38Ça me fait infiniment de bien de reconstruire ce passé
04:42à côté duquel je suis passé.
04:44Ce qui est intéressant, c'est qu'à la fin, on est replongé dans l'époque
04:48où ça a lieu.
04:50Pour nous, c'est des petites...
04:52qui ne l'avons pas forcément vécu.
04:54On retrouve aussi la façon de penser de l'époque.
04:58Et en même temps, on chausse les lunettes de 2024.
05:00Donc ça nous permet d'avoir ce va-et-vient constant
05:03entre la façon dont on appréhendait la justice à l'époque et aujourd'hui.
05:08On est contre une peine de mort pour Anucci.
05:10Aujourd'hui, si la peine de mort existait encore,
05:13il y aurait des peines de mort toutes les semaines.
05:15Et que vous n'avez pas demandé d'ailleurs.
05:17Je suis toujours été contre la peine de mort,
05:19et je reste contre la peine de mort.
05:21Merci Gilbert Collard.
05:23Gilbert Collard, on va revenir bien sûr sur beaucoup d'affaires.
05:25Et je voudrais revenir sur deux petites secondes
05:27parce que je voudrais faire réagir les auditeurs sur cette phrase
05:29que vous avez prononcée chez Jean-Marc Morandini ce matin.
05:32On est un pays qui est foutu.
05:34Réagissez à ça.
05:37J'aimerais bien que vous en parliez
05:39et qu'on en parle avec Gilbert Collard
05:41de cette sortie que vous avez faite.
05:43Pourquoi vous dites ça, Gilbert Collard ?
05:45Parce qu'un pays qui arrive au moment
05:47où il n'a plus de solution,
05:49un pays dont les assises matérielles,
05:51la sécurité,
05:53l'ordre,
05:55l'autorité,
05:57les institutions,
05:59ne fonctionnent plus,
06:01n'existent plus,
06:03c'est un pays qui est foutu.
06:05Quand on a né à dire
06:07qu'on devrait envoyer
06:09l'armée dans les banlieues,
06:11pourquoi pas au Sares pendant qu'on y est ?
06:13Ça veut dire qu'il y a
06:15une incapacité
06:17absolue
06:19du monde politique,
06:21et j'en ai fait partie donc je prends ma part de responsabilité,
06:23du monde intellectuel même,
06:25du monde des commentateurs
06:27à trouver les solutions.
06:29On est à la fin
06:31du fonctionnement de la démocratie.
06:34J'espère que quelque chose
06:36d'autre surgira,
06:38mais où sont les intellectuels qui pensent se renouveau ?
06:40Où sont les hommes politiques
06:42capables ?
06:44Je l'ai dit et je le répète, il faut un ministère du courage.
06:46Il faut un ministère du courage.
06:48Parce que se faire élire,
06:50c'est bien beau,
06:52on est content quand on est élu.
06:54Moi j'ai été élu, j'étais député,
06:56c'est de la merde.
06:58Ça sert à quoi en fait ?
07:00Rien !
07:02Il y en a qui le disent de plus en plus, vous voulez que je vous le dise ?
07:04On va en parler dans un instant.
07:06Je vais vous dire un truc Gilbert Collard,
07:08beaucoup de députés
07:10avec qui je parle,
07:12en off me disent, ça ne sert à rien.
07:14Je vous le dis, mais en on ils ne le diront jamais.
07:16Je l'ai dit moi, à haute voix.
07:18Justement on va en parler dans un instant,
07:20c'est intéressant ça, vous nous appelez.
07:2201 80 20 39 21, vous nous appelez sur Europe 1
07:24pour poser des questions à Gilbert Collard
07:26qui est notre invité, puis pour réagir à cette phrase.
07:28Est-ce que vous êtes d'accord avec Gilbert Collard ?
07:31On est un pays qui est foutu.
07:33A tout de suite sur Europe 1, on revient dans deux minutes.
07:35Europe 1, 16h18.
07:37On marche sur la tête, Cyril Hanouna.
07:3916h12 sur Europe 1, si on marche sur la tête,
07:41Gilbert Collard est avec nous pour la sortie de son livre
07:43Indéfendable mémoire
07:45chez Mareuil Édition,
07:47Ranucci, la tuerie d'Auréole,
07:49Flactif, l'affaire Flactif,
07:51je la connais par cœur, l'affaire Flactif,
07:53c'est incroyable.
07:55Les bébés échangés également, on va en parler dans un instant
07:57parce que ça c'est vraiment des affaires
08:00les français, Ranucci c'est incroyable,
08:02moi aussi je connais Marguerite, mais c'est vrai que Flactif,
08:04je crois que je l'ai vu, c'est la première fois
08:06qu'il y a le meurtrier
08:08qui passe à la télé.
08:10Qui passe à la télé ?
08:12Oui, le meurtrier était passé
08:14sur TSSN 178.
08:16Othia ou Othia comme on veut,
08:18c'est Pujadas qu'il avait interviewé, je crois,
08:20et c'est sa femme surtout
08:22qui parle au lien, lui il était derrière
08:24et ils ont démoli
08:26la victime en essayant
08:28de présenter ce pauvre homme,
08:30Flactif, comme un escroc, un bandit,
08:32un brigand, et alors ils s'étaient inspirés
08:34d'un autre crime pour commettre leur crime.
08:36C'est quand même,
08:38c'est la première fois
08:40je crois, non Patrick Henry l'avait fait déjà,
08:42mais c'est la deuxième fois qu'on voit
08:44un assassin se mettre en scène
08:46à la télé.
08:48C'est extraordinaire.
08:50Je me rappelle très bien de l'extrait, il y a sa femme, je crois qu'ils sont dans la cuisine,
08:52et il y a sa femme qui parle énormément, qui dit oui,
08:54mais ils se montraient beaucoup,
08:56les belles voitures, etc.
08:58Et lui derrière dit oui, oui, oui.
09:00C'est pas étonnant qu'on l'ait tué,
09:02c'est pas étonnant qu'il soit parti.
09:04Vous étiez l'avocat de l'un des co-accusés.
09:06Moi j'étais l'avocat de l'un des co-accusés, oui, oui.
09:08L'un des co-accusés, oui, oui.
09:10Ce que j'essaye de raconter,
09:12c'est difficile à faire comprendre,
09:14c'est que la fréquentation avec
09:16tous ces assassins
09:18nous confronte
09:20à l'incompréhension.
09:22Franchement,
09:24quand on interroge un assassin,
09:26et j'en ai vu,
09:28il y a un moment donné où on est au-dessus d'un abîme.
09:30On est au-dessus d'un abîme.
09:32Moi il m'est arrivé de regarder
09:34des tueurs,
09:36et de me dire, ce type,
09:38je parle par exemple de Patrice Allègre,
09:40il a tué 25 ou 30 personnes, 30 femmes,
09:42il a l'air absolument
09:44banal.
09:46La banalité du crime.
09:48C'est ça, incroyable.
09:50Il n'y a que le regard
09:52qui dit quelque chose.
09:54Il n'y a que le regard.
09:56Gilbert, on va revenir sur
09:58plusieurs affaires dans un instant.
10:00Je voudrais revenir sur cette phrase,
10:02vous avez dit ce matin
10:04chez Jean-Marc Morandini, on est un pays qui est foutu,
10:06et c'est vrai que vous êtes assez pessimiste
10:08sur le devenir de la France.
10:10Il y a beaucoup d'auditeurs qui voudraient réagir là-dessus,
10:12et qui réagissent avec vous.
10:14Je crois qu'on a Cécile qui est avec nous. Bonjour Cécile.
10:16Bonjour Cécile.
10:18Bonjour Cécile.
10:20Bonjour, ça va Cécile ?
10:22Oui.
10:23Merci, vous nous appelez d'Auvergne, c'est ça ?
10:25C'est ça.
10:26Merci d'être avec nous sur Europe 1.
10:28Cécile, vous nous écoutez tous les jours ? Ou jamais ?
10:30Non, Cécile,
10:32je vous écoute régulièrement.
10:34Merci Cécile, ça me fait bien plaisir.
10:36Vous êtes arrivée depuis cette année
10:38entre 16h et 18h sur Europe 1, vous écoutiez
10:40avant ? Non, je n'écoutais pas avant.
10:42Ah d'accord, vous écoutez
10:44Europe 1 quand même ?
10:46Oui, oui, j'écoute Europe 1.
10:48Non, Cécile.
10:50Je suis pluraliste.
10:52Je suis pour la pluralité.
10:54Il y a des bonnes choses partout, vous savez.
10:56C'est ça.
10:58Vous êtes au bon endroit.
11:02Merci Cécile. En tout cas, il y a Gilbert Collard
11:04qui est avec nous.
11:06Vous voulez réagir à ce qu'a dit Gilbert Collard
11:08il y a un instant sur les intellectuels
11:10qui ont la solution pour vous ? Ce ne sont pas eux.
11:12Hein, Cécile ?
11:14Non, pas qu'eux, en tout cas.
11:16Ce n'est pas qu'eux.
11:18Quand on entend parler d'intellectuels
11:20qui doivent trouver des solutions,
11:22commentateurs qui doivent trouver des solutions,
11:24mais en fait, ces personnes-là
11:26vivent dans
11:28une sorte de tour d'ivoire.
11:30Ils sont un peu déconnectés de la réalité.
11:32Si des solutions
11:34devaient avoir été trouvées,
11:36ça serait fait.
11:38Des intellectuels, ça fait des
11:40décennies qu'on en a.
11:42Des commentateurs, ça fait des décennies qu'on en a.
11:44C'est pareil. Je pense qu'il y a un moment
11:46où il faudrait peut-être interroger
11:48le peuple, parce que nous on vit
11:50tout ça, on vit ça au quotidien.
11:52Toutes les décisions qui sont prises là-haut, parfois
11:54on trouve que c'est des non-sens
11:56et puis nous on le vit au quotidien.
12:00Il faudrait peut-être interroger un petit peu plus le peuple,
12:02que le peuple soit un peu plus souverain.
12:04Alors, c'est ce que vous savez,
12:06j'ai l'impression, moi je fais l'émission depuis
12:08quelques temps sur Europe 1, j'ai énormément d'auditeurs en ligne
12:10et c'est vrai que parfois je me dis, c'est bizarre,
12:12on a l'impression que les auditeurs connaissent mieux la France
12:14que nos responsables.
12:16Et que les Français connaissent mieux.
12:18Mais c'est normal.
12:20Mais c'est normal.
12:22Mais là, il y a un fossé
12:24qui est plus important qu'avant.
12:26Je le sens comme ça.
12:28Je trouve vraiment que...
12:30Je pense que le fossé, il se fait
12:32parce qu'on a l'impression qu'on ne nous écoute plus.
12:34Qu'on n'est plus entendus.
12:36Que notre avis ne compte pas.
12:38On l'a vu par rapport
12:40au référendum sur l'immigration.
12:42Il y avait quand même énormément de personnes
12:44qui souhaitaient avoir un référendum
12:46sur l'immigration.
12:48On ne l'a pas eu.
12:50Quand on parle de la fin de vie,
12:52tout le monde est pour la fin de vie.
12:54Ça n'a pas bougé.
12:56On a eu les législatives
12:58entre temps, je ne sais pas
13:00où c'est passé, c'est passé sous le tapis.
13:02On ne l'a pas vu, on ne sait pas.
13:04Et puis il y a tout ce qui se passe au quotidien
13:06sur de l'insécurité,
13:08pas forcément sur de l'immigration,
13:10mais on peut parler de l'insécurité au quotidien,
13:12des choses que nous
13:14on vit au quotidien et que
13:16ce qu'on peut appeler les élites,
13:18eux ne vivent pas.
13:20Ils ne prennent pas les transports en commun,
13:22ils ne vont pas travailler,
13:24ils n'ont pas un cadre d'horaire.
13:26Cécile, vous avez voté
13:28aux dernières législatives ?
13:30Oui.
13:32Vous êtes contente ou déçue du résultat ?
13:34Euh...
13:36Alors je ne vais pas vous cacher
13:38que je suis déçue.
13:40Je suis déçue parce qu'il n'y a pas
13:42de majorité déjà, vu que ça va être un sacré...
13:44Voilà, rien
13:46ne va bouger, c'est le problème,
13:48c'est que tout va être un petit peu...
13:50Je peux vous demander pour qui vous avez voté ou pas du tout ?
13:52Euh...
13:54Non, mais j'ai voté plutôt...
13:56De toute manière, il y a 11 millions de déçus
13:58du côté...
14:00Vous avez voté plutôt ?
14:02J'ai voté à droite.
14:04J'ai plutôt voté à droite parce que je suis plutôt partisan de la droite.
14:06J'ai eu voté à gauche,
14:08mais j'ai traîné plus.
14:10Si je peux me permettre, par élimination,
14:12puisque quand même, les Républicains ont fait
14:14le hold-up du siècle, donc si vous aviez
14:16voté pour les Républicains, vous auriez dit
14:18« Ah bah je suis content, parce que quand même c'est le hold-up du siècle. »
14:20Je pense que voilà.
14:22Non mais parce que
14:24les Républicains, c'est incroyable.
14:2647 députés, Matignon,
14:28Ministère de l'Intérieur...
14:30C'est le cas du siècle.
14:34Après, Bruno Rotailleau est là aussi dans le discours
14:36pour représenter les électeurs du Rassemblement National.
14:38Oui, d'accord.
14:40Il y a un paquet de cocus, quand même.
14:42Ah bah oui.
14:44On a l'impression d'être à mon anniversaire.
14:46C'est la démocratie, les cocus.
14:48Ça fait 11 millions du côté RN,
14:508 millions du côté Nouveau Front Populaire,
14:52on en a déjà 20 millions, là.
14:54C'est ce que j'ai dit, j'avais dit il y a 20 millions de cocus.
14:56Ah ouais, c'est ça.
14:58Plus ceux qui sont autour de la table.
15:02C'est intéressant ce que disait Cécile
15:04sur les référendums.
15:06Parce que pourquoi il n'y a plus de référendums ?
15:08C'est vrai que Charles de Gaulle avait pensé
15:10la Constitution de la Ve avec des référendums.
15:12D'ailleurs, il est parti sur un référendum
15:14qu'il a perdu.
15:16Parce que les gouvernements
15:18veulent bien organiser des référendums
15:20si la réponse à la question est oui et s'ils sont plébiscités.
15:22Et aujourd'hui, on sait bien que le référendum
15:24est souvent utilisé
15:26pour sanctionner un gouvernement.
15:28Le dernier en date, c'est évidemment 2005.
15:30Le référendum sur le traité européen perdu par Jacques Chirac,
15:32le nom l'avait emporté
15:34et n'avait absolument pas été respecté.
15:36Depuis, ça fait quasiment 20 ans,
15:38plus de référendums. Et sur l'immigration,
15:40pour qu'il y ait un référendum sur l'immigration,
15:42il faut changer la Constitution.
15:44Parce qu'aujourd'hui, la Constitution ne permet pas d'interroger
15:46les Français sur la Constitution.
15:48Qui a fait le traité Lisbonne après le traité constitutionnel européen ?
15:50C'est Nicolas Sarkozy.
15:52Ah oui, c'est vrai.
15:54Vous avez un problème ?
15:56Vous avez un problème ? Allez.
15:58Cécile.
16:00C'est juste qu'en crise.
16:02Cécile.
16:04Il y a un truc intéressant dans ce que dit...
16:06Cécile.
16:08Cécile, excuse-moi.
16:10Elle décrit un mécanisme
16:12que notre amie Mafezoli, que vous connaissez tous,
16:14a parfaitement analysé,
16:16et qui s'appelle la sécession plébis.
16:18Ça veut dire la rupture avec le peuple.
16:20La sécession, hein ?
16:22Tu voulais placer ?
16:24La rupture avec le peuple.
16:26Et on y est.
16:28C'est fini.
16:30Alors quand il y a la sécession plébis,
16:32ça veut dire que les peuples ne se sont pas représentés
16:34par les députés, par l'Assemblée ni le Sénat.
16:36Je veux dire que l'Assemblée,
16:38il n'y a plus de forum,
16:40l'université est silencieuse,
16:42l'Assemblée se tait, il reste Anouna.
16:44Michel Barnier.
16:46Merci Gilbert, ça me fait bien plaisir.
16:48Et encore, on veut le faire perdre.
16:50Le Premier ministre Barnier
16:52en est au point où il dit
16:54qu'il faut aller ouvrir les archives
16:56des préfectures pour retrouver les cahiers de doléances
16:58des Gilets jaunes.
17:00Pour voir ce qu'ils avaient dit. On peut lui rappeler
17:02assez rapidement. Il disait pouvoir d'achat,
17:04on veut pouvoir vivre dignement,
17:06et référendum d'initiative partagée.
17:08Faudra mettre le paquet sur le pouvoir d'achat
17:10et la sécurité pendant un moment.
17:12Et ne faire que ça pendant 6 mois et essayer de résilier.
17:14Reprenez mes idées, n'hésitez pas.
17:16Mais ne t'inquiète pas, ils vont venir
17:18lui rappeler, à mon avis, dans peu de temps.
17:20Cotier, vous pouvez dire ce qu'il a dit.
17:22Non, je ne crois pas.
17:24Bien sûr, le premier en France
17:26et de par le monde, qui a dit
17:28qu'il faut mettre le paquet sur le pouvoir d'achat
17:30et la sécurité, et on laisse le reste
17:32de côté. Le moment
17:34pour avoir des résultats,
17:36c'est Cyril Hanouna, et certainement pas Olivier Dartigot,
17:38qui est un spécialiste de la reprise
17:40et du plagiat.
17:42Vous lui donnez des offres, un tel m'a dit ça,
17:44il le recrache le soir.
17:46Donc c'est pour ça qu'on l'a mis.
17:48Je recycle direct.
17:52Je peux revenir sur quelque chose qu'il vient de dire ?
17:54Vous allez revenir dans un instant, mais pour l'instant,
17:56c'est Cécile.
17:58Est-ce que vous voulez réagir à tout ce qui se dit ?
18:02Oui, mais il a raison.
18:04Il a raison de dire qu'il y a une déconnexion totale
18:06entre le peuple,
18:08entre ce que compte le peuple
18:10et la façon dont on est gouverné.
18:12Enfin, on voit bien qu'il y a une cession,
18:14on voit bien que ce n'est plus possible
18:16et qu'il y a des choses qu'on ne peut pas forcément,
18:18qu'on ne comprend pas.
18:20Nous, en bas, on ne comprend pas.
18:22Vous faites quoi dans la vie, Cécile ?
18:24Alors, je vais garder
18:26un petit droit de réserve.
18:32Mais ce qu'on voit,
18:34c'est ça, moi, quand j'entends dire
18:36qu'il va falloir faire des économies,
18:38mais bon sang,
18:40on va encore nous enlever un jour férié,
18:42mais ça veut dire que
18:44ceux qui travaillent, on va cravacher encore plus.
18:46Mais Cécile,
18:48quand vous réfléchissez bien,
18:50on est en train de tout nous enlever, même les jours fériés.
18:52C'est devenu fou,
18:54en fait, ce qui se passe.
18:56Mais tout passe.
18:58Je paye des impôts.
19:00Voilà, parce que je travaille.
19:02Je paye des impôts.
19:04Je paye des taxes,
19:06comme tout le monde.
19:08On a une fraude fiscale
19:10qui est énorme,
19:12qui est abyssale.
19:14On a une fraude sociale qui est abyssale.
19:16Comment les Français
19:18qui travaillent peuvent entendre
19:20de se dire,
19:22on va vous enlever un jour férié,
19:24mais par contre,
19:26sur la fraude sociale, sur la fraude fiscale,
19:28on ne va rien faire.
19:30Cécile, vous restez avec nous sur Europe,
19:32on va se retrouver dans un instant.
19:34Moi, j'ai souvent cette formule,
19:36c'est vrai qu'on a l'impression que tous les Français
19:38qui font tout bien, qui font tout comme il faut,
19:40c'est eux qui se font à chaque fois
19:42se couiser à la fin.
19:44Je vous jure que c'est vrai, c'est incroyable.
19:46Il y a un copain flic qui me disait
19:48la police ne fait plus peur qu'aux zones étrangères.
19:50C'est ça, exactement.
19:52Je trouve que ça résume tout.
19:54On se retrouve dans un instant sur Europe 1.
19:56Gilbert Collard, reste avec nous.
19:58Et vous nous appelez 01 80 20 39 21.
20:00Tout de suite.
20:02Ah, mais oui, cette semaine,
20:04vous le savez, votre radio préférée Europe 1
20:06et votre tout nouvel iPhone 16.
20:08Pour jouer, c'est facile, vous écoutez bien Europe 1 toute la journée
20:10et dès que vous entendez le top jeu Europe 1,
20:12vous avez 15 minutes pour vous inscrire
20:14au tirage au sort par SMS.
20:16Attention, il faut rester très très attentif.
20:18Le top jeu Europe 1 tombe plusieurs fois par jour.
20:20Bonne chance à tous et j'espère qu'il tombera
20:22pendant que Gautier Lebray parle.
20:24Ça voudrait dire que ce sera un magnifique top jeu Europe 1.
20:26Merci.
20:28Ça me coupera la parole quand même.
20:30Non, jamais de l'autre.
20:32Europe 1, 16h, 18h.
20:34On marche sur la tête sur Europe 1.
20:36Vous nous appelez 01 80 20 39 21.
20:38Merci à tous les auditeurs d'Europe 1
20:40d'être aussi fidèles à ce rendez-vous
20:42entre 16h et 18h.
20:44C'est votre nouveau rendez-vous depuis la rentrée.
20:46Merci d'être aussi fidèles à toute l'équipe
20:48qui est vraiment sympathique.
20:50Ils viennent bénévolement tous ici.
20:52Merci à eux.
20:54Ça fait extrêmement plaisir de voir des gens aussi motivés
20:56pour aussi peu de sous.
20:58Le plaisir est avec vous, les auditeurs.
21:00Continuez à vous ficher de la gueule du monde.
21:02Gilbert Collard est avec nous.
21:04Merci à Gilbert Collard d'être là.
21:06Grattos.
21:08Promotion du livre.
21:10Indéfendable.
21:12C'est pour lui rappeler qu'il doit en parler.
21:14Indéfendable mémoire.
21:16On revient sur
21:18un demi-siècle d'une carrière
21:20émaillée par des plus grandes affaires judiciaires.
21:22Et c'est vrai que quand on relit
21:24le livre, on se rend compte
21:26Gilbert Collard, incroyable.
21:28Une histoire française.
21:30La tuerie d'Auriol.
21:32L'assassinat du juge Michel.
21:34J'ai défendu l'assassin du juge.
21:36Je ne sais pas si vous imaginez ce que c'est
21:38que de se lever dans une cour d'assises
21:40devant des juges
21:42pour défendre l'assassin d'un juge.
21:44Franchement,
21:46il y a un poids.
21:48Est-ce qu'après les procès, vous avez gardé
21:50des contacts humains,
21:52épistolaires ou avec de grands
21:54criminels ?
21:56Il y en a un qui une fois
21:58il avait tué
22:00l'amant de sa femme.
22:02Et puis, il était
22:04allé l'enterrer.
22:06Et puis, un soir de pluie,
22:08parce qu'il faut que le scénario soit là,
22:10on n'y peut rien, la colère lui est venue,
22:12il est allé le déterrer
22:14pour le défoncer à coups de masse.
22:16Et là, comme il faisait beaucoup de bruit, il s'est fait arrêter.
22:18Eh bien, la veille de Noël,
22:20j'ai reçu un courrier de lui
22:22me disant, Jib, parce que c'est comme ça
22:24qu'on m'appelait dans la maison d'arrêt,
22:26est-ce que tu pourrais me faire un cadeau pour Noël ?
22:28Envoie-moi les photos d'autopsie.
22:32On chemine là-dedans dans le livre.
22:36A un moment donné, il faut l'évacuer.
22:38Il y en a d'autres encore plus horribles.
22:40Bon, je ne lui ai pas envoyé
22:42les photos, bien évidemment,
22:44mais voilà, jusqu'où peut aller la haine ?
22:46Incroyable, incroyable.
22:4801 80 20 39 21, vous nous appelez si vous voulez parler
22:50à Gilbert Collard. Je voudrais qu'on remercie Cécile qui est avec nous.
22:52Il y a un instant, Cécile ?
22:54Toujours là, Cécile ?
22:56Merci d'avoir été avec nous, Cécile.
22:58Merci beaucoup, bonne soirée à tout le monde.
23:00Vous nous rappelez quand vous voulez sur Europe 1.
23:02On est là à 16h-18h.
23:04Gilbert Collard, c'est quoi l'affaire
23:06qui vous a le plus marqué ?
23:10On en a parlé une fois dans une émission
23:12de radio, puis on l'a oublié.
23:14Je défends...
23:16Il y a un type qui se fait arrêter pour
23:18interdiction de séjour.
23:20C'est un Espagnol. Il était interdit de séjour
23:22depuis 1946
23:24à Marseille.
23:26Et il me désigne.
23:28Je vais le voir à la maison d'arrêt.
23:30Et puis à un moment donné, il me dit, il faut que je vous règle vos honoraires.
23:32Je lui dis, mon pauvre vieux, comment vous avez les faire ?
23:34Vous êtes clodo.
23:36Bon, vous ne pourrez pas.
23:38Il me dit, si, si, mais écoutez, prenez contact avec l'ambassade d'Allemagne.
23:40Ils me versent une pension régulièrement.
23:44Demandez-leur, je vais vous faire un papier
23:46vous autorisant à prélever un honoraire.
23:48Je sors de la prison,
23:50je lui dis, comment il peut avoir une pension
23:52de l'ambassade d'Allemagne ? Je la fais courte.
23:54Je me renseigne et j'apprends
23:56qu'il avait une pension
23:58parce qu'il avait été
24:00déporté à Dachau
24:02et qu'il avait été témoin à charge
24:04du procès de Nuremberg.
24:06Et que depuis 1945,
24:08on n'avait pas été foutu
24:10de régulariser sa situation.
24:12Et ce que j'ai vu à l'audience,
24:14je ne l'ai jamais revu de ma vie,
24:16la présidente, au moment de le relaxer,
24:18s'est levée.
24:20Elle s'est levée.
24:22Ça ne se fait jamais.
24:24Tu ne verras jamais un jus se lever dans un prétoire.
24:26Elle s'est levée, elle a demandé à ses assesseurs de se lever.
24:28Elle lui a dit, monsieur,
24:30veuillez recevoir les excuses
24:32de la République.
24:34Vous êtes relaxé
24:36et j'espère que le procureur de la République
24:38ne fera pas appel.
24:40Et le procureur pleurait.
24:42De toutes les affaires,
24:44on n'en a jamais parlé de cette affaire.
24:46Mais ce type,
24:48témoin à charge du procès de Nuremberg,
24:50clodo sur les quais,
24:52aidé par personne.
24:54C'est fou.
24:56C'est l'histoire qui vous a le plus marqué.
24:58Ça me bouleverse encore maintenant quand je la raconte.
25:00Gilbert Collard, vous restez avec nous.
25:0201 80 20 39 21.
25:04Il y a Jacques, il y a Dani, il y a Laurent,
25:06il y a Dominique qui veulent réagir, bien entendu.
25:08Et vous aussi, si vous avez des questions à poser à Gilbert Collard.
25:10Moi, Gilbert, j'aimerais vraiment que vous nous racontiez
25:12beaucoup d'histoires. Je ne sais pas si vous avez le temps,
25:14mais nous, je pense que nos auditeurs sur Europe 1
25:16adorent, on se régale. Donc n'hésitez pas
25:18à prendre le temps, à nous raconter plein de choses.
25:20On est là, vous savez, nous, on n'a rien d'autre
25:22à faire.
25:26On est bien, on est sur Europe 1, on est contents.
25:28N'hésitez pas, si vous voulez même
25:30poser des questions à Gilbert, c'est pour qu'il nous raconte
25:32des choses, Gilbert Collard, parce que c'est vrai que c'est quand même
25:34incroyable, la carrière. C'est fou.
25:36C'est bien d'avoir écrit ce livre, parce que
25:38ça nous remet dedans, on se dit, c'est incroyable
25:40toutes les affaires qu'a gérées Gilbert Collard.
25:42Vous restez avec nous sur Europe 1, à tout de suite.
25:44Europe 1, 16h,
25:4618h, on marche sur la tête.
25:48Cyril Hanouna.
25:5016h40 sur Europe 1, merci d'être là.
25:5201 80 20 39 21, vous nous appelez.
25:54Gilbert Collard est avec nous.
25:56Et c'est vrai qu'on aime se rappeler
25:58ces histoires. Moi, c'est ma passion absolue.
26:00Donc, indéfendable mémoire.
26:02On revient sur des affaires comme l'affaire Ranucci,
26:04la tuerie d'Auriol, on en parlait il y a un instant.
26:06J'aimerais bien qu'on en reparle, d'ailleurs.
26:08Dans un instant, on parlait
26:10des flactifs, les bébés échangés,
26:12et c'est vrai qu'on parlait aussi des...
26:14Et Osares ! Exactement, c'est vrai, et Osares,
26:16et on parlait des flactifs, il y a un instant, c'est vrai que
26:18cette histoire était complètement folle,
26:20mais toutes les histoires comme ça, et c'est vrai que
26:22Gilbert Collard,
26:24grâce à ce livre, vous nous donnez aussi
26:26des éléments qu'on n'avait pas,
26:28et c'est extrêmement intéressant de le voir
26:30par votre prisme. C'est vrai que c'est des histoires
26:32parce qu'avec toutes les émissions aujourd'hui
26:34qu'il y a également sur les faits divers
26:36et sur les crimes, c'est vrai qu'on a
26:38toujours les histoires, on les a tous en tête,
26:40mais là c'est un autre point de vue, et on apprend
26:42des choses en plus, et donc c'est
26:44vraiment fou de le voir par votre
26:46prisme.
26:48Je raconte pour montrer
26:50à quel point on a une vision
26:52injuste
26:54des hommes et des événements.
26:56L'avocat général,
26:58Viala, qui a requis la peine de mort
27:00contre Christian Ranucci,
27:02et qui dans son rapport de grâce,
27:04parce qu'il y a un rapport de l'avocat général
27:06qui a requis, qui est adressé
27:08au président de la République, donc à Giscard
27:10à l'époque, il
27:12s'oppose à la grâce.
27:14Il dit, il faut l'exécuter.
27:18Après l'exécution, bien après,
27:20des années après, des années après,
27:22j'ai eu l'occasion
27:24de rencontrer sa fille.
27:26Je lui ai dit, comment va
27:28votre père ? Elle me dit, il est mort.
27:30Je lui ai dit, ah oui, et alors, ces derniers jours ?
27:32Elle me dit, mais écoutez, il était...
27:34Il n'arrêtait pas de dire,
27:36et si je le retrouve là-haut ?
27:40Et on lui disait, qui est Ranucci,
27:42si je le retrouve là-haut ? Alors vous vous rendez compte,
27:44cet homme qui a requis la peine
27:46de mort, qui l'a assumé,
27:48il a quand même porté toute sa
27:50vie,
27:52ce poids de culpabilité,
27:54il faut dire les choses comme elles sont,
27:56au point, au moment de mourir,
27:58de partir dans la mort
28:00avec l'image
28:02de Ranucci.
28:06On va rappeler aux auditeurs d'Europe 1
28:08l'affaire Ranucci,
28:10très brièvement, bien entendu,
28:12mais c'est vrai qu'on va quand même la rappeler,
28:14on la tousse certainement,
28:16il y en a beaucoup qui la connaissent, bien entendu,
28:18mais on va la rappeler quand même, qui veut le faire ?
28:20Vous voulez que je le fasse ?
28:22C'était quoi, c'était le...
28:24L'enlèvement et le meurtre d'une petite fille,
28:26et il a été...
28:28Marie Dolorès. Vous vous occupiez
28:30vous de la famille de la victime,
28:32et il a été condamné à mort et exécuté en juillet 1976.
28:34Alors il y avait une affaire de Puloverro.
28:36Il y a eu un livre qui s'appelait Le Puloverro,
28:38qui a divisé la France d'ailleurs,
28:40parce qu'il y avait les partisans de l'innocence
28:42de Ranucci, et d'autres qui disaient
28:44non, on a bien, bel et bien
28:46condamné à mort un
28:48assassin.
28:50Moi j'ai rencontré Gilles Perrault
28:52qui est l'auteur remarquable,
28:54alors là, vraiment, on ne me fera pas dire du mal
28:56de Gilles Perrault, même sous la torture,
28:58si on n'a pas l'osaresse. Jamais.
29:00Je me rappelle de discussions
29:02que j'avais avec Gilles Perrault,
29:04et il calait sur un argument
29:06à propos de la culpabilité. Il calait.
29:08Ranucci,
29:10quand il est à l'hôtel de police,
29:12pour des raisons de procédures
29:14compliquées, je passe,
29:16les gendarmes lui disent, par téléphone,
29:18on est sur les lieux
29:20supposés du crime.
29:22On a retrouvé le cadavre.
29:24Dites-nous où est le couteau.
29:26Et à distance,
29:28par téléphone,
29:30il indique aux gendarmes où se trouve
29:32le couteau.
29:34Sauf, je le disais à Gilles Perrault,
29:36si vous voulez être cohérent dans votre
29:38système, dites que les
29:40policiers, pour faire condamner
29:42à mort un individu qu'ils ne
29:44connaissaient pas,
29:46ont caché un couteau, là.
29:48Il n'y avait pas les empreintes.
29:50On est d'accord ? Il n'y avait pas les empreintes.
29:52Mais il dit très précisément,
29:54tout le monde le confirme, lui-même le confirme,
29:56il dit où est le couteau. Ah, quand même !
29:58Comment savait-il
30:00où se trouvait le couteau, si ce n'est pas lui
30:02qui l'y avait caché ?
30:04Il n'avait pas de réponse à ça.
30:06Et du reste, c'est ce que Giscard,
30:08lors de l'entretien entre
30:10Lombard et Giscard,
30:12c'est Lombard qui me l'a raconté, ça.
30:14Giscard avait beaucoup insisté sur le couteau.
30:16Lombard qui va pour demander la grâce
30:18de Ranucci.
30:20Qui a du reste été annoncé par erreur
30:22à la radio.
30:24Et vous,
30:26aujourd'hui, vous êtes toujours persuadé
30:28de la culpabilité de Ranucci.
30:30Je le dis dans le livre, même Ondelatte est persuadé
30:32de la culpabilité.
30:34Je sais que pourtant, lui, il est plutôt
30:36un fanatique de la présomption d'innocence.
30:38Et on ne peut pas lui reprocher.
30:40Qu'on retrouve à 14h, bien entendu, sur Europe 1
30:42tous les jours, Christophe Ondelatte.
30:44Il y a Dominique qui voudrait réagir,
30:46qui nous appelle le DO de France. Bonjour Dominique,
30:48merci d'être avec nous sur Europe 1.
30:50Merci Anouna. Je veux vous dire tout d'abord
30:52que j'adore votre style.
30:54Donc voilà.
30:56Ça me fait bien plaisir, Dominique. Merci beaucoup.
30:58Vous faites quoi dans la vie, Dominique ?
31:00Maintenant, je suis comptable.
31:02J'ai 61 ans. J'ai été militaire
31:04pendant 6 ans. J'ai été militaire
31:06puis corps de troupe. Et quand je suis
31:08revenu dans le civil à 23 ans, je suis
31:10devenu comptable, ce qui n'a strictement rien à voir.
31:12Et j'ai été chef d'entreprise à deux reprises.
31:14Vous savez que j'ai fait
31:16des expertises comptables, Dominique.
31:18Donc on va peut-être se retrouver plus tard.
31:20C'est vrai.
31:22Donc on va peut-être se retrouver ensemble.
31:24Dominique voulait réagir à ce que disait
31:26Gilbert Collard ce matin. Il disait
31:28encore qu'on était un pays qui était foutu.
31:30Qu'est-ce que vous en pensez, Dominique ?
31:32Sur deux points. Tout d'abord,
31:34je suis quasiment d'accord avec lui à 98%.
31:36Je pense que le pays est quasiment
31:38foutu.
31:40Et deuxièmement, mettre l'armée
31:42dans les rues en France,
31:44ce n'est pas la solution parce que les militaires
31:46sont formés à défendre
31:48la nation à l'extérieur ou sur le
31:50sol si on est attaqué par un pays
31:52extérieur. Les militaires sont formés
31:54à réagir et à neutraliser
31:56toute menace de manière
31:58comment dire... je ne dirais pas
32:00violente, simplement...
32:02Oui, on est là, comment dire,
32:04pour détruire l'ennemi. Et pour tirer.
32:06Voilà.
32:08Les militaires ne sont pas du tout formés comme les forces
32:10de l'ordre qui, elles, sont spécialisées, sont formées
32:12à ça pour pouvoir réagir.
32:14Je pense que c'est une idée complètement
32:16stupide de monsieur Estrosi.
32:18C'est Estrosi, je crois qu'il y a...
32:20Non, c'est Karl-Oliv.
32:22Je lui dis quand même des idées stupides, parfois.
32:24C'est Karl-Oliv.
32:26Il disait qu'il fallait mener une guerre contre les narcotrafiquants.
32:28Oui, mais de toute façon, les lois existent.
32:30Les policiers font un travail admirable
32:32depuis tout le temps.
32:34Le problème, c'est qu'au niveau judiciaire,
32:36ça ne passe pas. Je mets de côté
32:38les magistrats qui ont
32:40des idées un petit peu bizarroïdes.
32:42Beaucoup de magistrats font leur boulot.
32:44Il faut faire des places de prison.
32:46Il faut appliquer les lois.
32:48C'est tout. Les lois existent.
32:50Je ne vois pas ce qu'on va rajouter de plus
32:52dans l'arsenal législatif qu'on a.
32:54Il faut simplement qu'il y ait une décision politique.
32:56Juste, Dominique,
32:58en fait,
33:00ce qui se passe aujourd'hui, c'est que c'est
33:02quand même dingue qu'il y ait énormément de policiers
33:04avec qui je discute très souvent, qui me disent
33:06aujourd'hui, on ne va plus dans certains endroits.
33:08On n'y va pas parce qu'on est forcément
33:10beaucoup moins bien armés
33:12que les trafiquants, que les dealers.
33:14C'est incroyable
33:16d'entendre ça aujourd'hui, Dominique.
33:18C'est fou. C'est quand même dingue.
33:20Oui, mais ce qui est inversé,
33:22c'est que moi, par exemple, je me suis
33:24encore fait contrôler, parce que je ne suis pas
33:26loin de la frontière, il y a 15 jours
33:28par des policiers.
33:30C'était un véhicule, contrôle d'identité.
33:32Ce que j'ai fait, j'ai mis mon
33:34clignotant, mes warnings, je me suis mis
33:36sur le côté, j'ai fermé, j'ai éteint
33:38mon véhicule, j'avais mes mains
33:40et je ne bouge pas. Un policier me
33:42dit, tu t'arrêtes et je vais
33:44voir tes papiers. C'est tout.
33:46Maintenant, si j'ai un problème
33:48avec le policier parce que j'estime qu'il était trop loin
33:50vis-à-vis de moi,
33:52je ne vais rien dire, je vais aller au commissariat
33:54porter une plainte. C'est tout.
33:56Il ne faut pas inverser.
33:58Le problème, c'est que maintenant, on défend
34:00la personne
34:02qui fait des bêtises
34:04pour être folie, alors que
34:06le policier, on n'arrête pas de l'accuser.
34:08Aujourd'hui, Dominique,
34:10ce qui se passe, c'est ce qu'on disait
34:12tout à l'heure, on disait aussi tous les citoyens
34:14qui ont le sentiment
34:16de tout bien faire, ce sont eux
34:18qui se font le plus contrôler, ce sont eux
34:20qui... Et aujourd'hui,
34:22on se dit, on a l'impression qu'il y a une
34:24prime à la délinquance. Non mais c'est ça qui est fou.
34:26Et c'est comme ça qu'on le ressent.
34:28Et j'ai une autre phrase, moi aussi, que je
34:30dis souvent. Alors moi,
34:32quand je le dis, bien entendu, on peut aider
34:34tout le monde, j'ai eu encore 3 milliards pour l'Ukraine,
34:36il n'y a pas de problème, 2 milliards ici...
34:38Mais j'ai l'impression qu'en France, le slogan
34:40de ce pays, c'est
34:42on va aider tout le monde sauf les Français.
34:44Et c'est incroyable.
34:46Je vous dis franchement, je trouve qu'on est...
34:48Aujourd'hui, il y a plein de gens... Moi, quand je vois
34:50la situation des agriculteurs, je le dis tous les jours,
34:52aujourd'hui, on ne peut pas débloquer un peu d'argent
34:54pour les agriculteurs.
34:55Il y a l'Ukraine, on ne peut pas aider tout le monde.
34:57Non mais...
34:59Les mecs, vous me regardez tous...
35:01Je trouve qu'on est tous d'accord, je crois,
35:04et aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'en pense Dominique,
35:06mais on a l'impression aussi que, moi je vous dis,
35:08tous les gens qui font tout bien, se disent
35:10moi je travaille de 8h jusqu'à 19h
35:12tous les jours, je fais tout bien,
35:14eh bien, moi, aujourd'hui,
35:16je ne peux pas aller au cinéma avec mes enfants le week-end.
35:18Alors que des dealers, je les vois dans les magasins
35:20de luxe tous les week-ends, avec des liasses
35:22de billets dans les poches. Donc à un moment, il y a
35:24un problème, excusez-moi, un problème
35:26dans ce pays.
35:27Non mais sur cette phrase, on aide tout le monde sauf
35:29les Français, il faut prendre des exemples concrets
35:31pour aider l'Ukraine,
35:33on a enlevé tous les frais de douane,
35:35notamment sur les poulets, qui ne sont pas évidemment
35:37produits comme les poulets français.
35:39Le poulet ukrainien s'est déversé sur le marché français
35:41sans frais de douane pour aider les Ukrainiens.
35:43Et il y a un symbole encore
35:45tout récemment, au moment où on dit aux Français
35:47on va vous enlever un jour férié,
35:49on va mettre 3 jours de carence pour
35:51les fonctionnaires, on va moins rembourser les soins,
35:53à ce moment-là, on augmente l'aide
35:55médicale d'Etat de 100 millions d'euros.
35:57Au même moment, le même jour, vous annoncez
35:59moins de remboursement de frais pour les Français
36:01et 100 millions de plus pour l'aide médicale
36:03d'Etat. Résultat
36:05polémique XXL, résultat rétro-pédalage
36:07du gouvernement. Mais si vous voulez, c'est un
36:09symbole, c'est un symbole. On préfère
36:11aider les poulets ukrainiens au détriment des poulets français
36:13et alors il y a eu marche
36:15arrière sur...
36:17Mais c'est quand même un état d'esprit.
36:19C'est un état d'esprit.
36:2155 millions
36:23d'euros d'aide juridictionnelle
36:25aux avocats pour assister
36:27les clandestins.
36:29Voilà.
36:31Je ne dis pas qu'il ne faut pas les assister.
36:33C'est devenu
36:35vraiment un commerce. Moi, j'avais un collaborateur
36:37à mon cabinet qui
36:39gagnait quand même, avec
36:41ses interventions
36:43pour les migrants, qui gagnait 7000
36:45euros par mois.
36:47Et qui ne foutait rien au cabinet.
36:49C'est incroyable. Je vous dis, si on mettait
36:51le nez dans chaque corporation,
36:53vous n'en rendez pas compte.
36:55On peut avoir une pensée aujourd'hui
36:57pour les salariés de Michelin et Auchan.
36:593000 emplois sur le carreau.
37:01Ils l'ont appris
37:03aujourd'hui. Ça va être terrible.
37:05C'est une déprégration.
37:07Subvention pour les administrations publiques,
37:0930 milliards d'euros par an.
37:11Incroyable. Merci aux associations.
37:13C'est bien de le dire, Olivier Dardigolle.
37:15De mémoire, Michelin, c'est
37:1728 milliards
37:19de chiffres d'affaires l'année dernière.
37:21Il y a quelque chose qui dysfonctionne.
37:23C'est horrible. Quand on pense à
37:25toutes ces familles qui vont être complètement
37:27à dérive.
37:29C'est incroyable. Je vous dis, c'est
37:31fou parce qu'on a l'impression,
37:33mais je vous dis franchement, on est fous
37:35ou bien il y a
37:37un problème en France.
37:39Tu vois Cyril, tu me disais d'intervenir
37:41pour ce que disait tout à l'heure
37:43notre ami qui intervenait
37:45qui était militaire.
37:47Dans l'affaire d'Auriol, que je raconte,
37:49si le policier,
37:51l'inspecteur dont je n'ai pas donné le nom,
37:53j'ai pris un pseudo parce que je ne veux pas
37:55le mettre dans la merde. Encore qu'il doit
37:57être à la retraite ou peut-être mort.
37:59Si l'inspecteur divisionnaire
38:01n'avait pas enfreint temporairement la loi.
38:03Je le raconte.
38:05À un moment donné, il a le choix entre
38:07faire quelque chose qui peut
38:09lui coûter une réprimande
38:11et avancer.
38:13On ne retrouvait pas tous les cadavres.
38:15Ou tenter le coup
38:17de faire un truc qui n'est pas permis.
38:19Et il tente le coup de faire le truc qui n'est pas permis.
38:21Et c'est ce coup-là
38:23qui permet d'arrêter tous les coupables.
38:25Il faut rappeler la tuerie d'Auriol.
38:27On va en reparler dans un instant.
38:29On va la rappeler
38:31dans un instant sur Europe 1.
38:33Je voudrais qu'on dise au revoir à Dominique.
38:35Merci Dominique d'avoir été avec nous sur Europe 1.
38:37Pour ajouter un dernier point,
38:39pour revenir au sujet initial, la France est foutue,
38:41elle est militaire. Ce que je ne comprends pas
38:43c'est qu'on parle toujours de sentiments
38:45d'insécurité. Moi j'ai quand même
38:4761 ans, ça fait 40 ans
38:49que je suis dans la vie active.
38:51Ce sentiment d'insécurité, ce n'est pas un sentiment.
38:53C'est-à-dire que même moi,
38:55je suis en 1995, je suis masse,
38:57je sais encore me défendre.
38:59Le problème c'est que chaque mois qui passe,
39:01chaque année qui passe, chaque dizaine d'années qui passent,
39:03je sens que ça ne va pas.
39:05Moi je suis au côté de Roubaix.
39:07J'ai été à Vina de Dade pour changer
39:09enfin on s'en fout, c'est une histoire
39:11de portable.
39:13Quand j'ai garé ma voiture dans le parking,
39:15je regarde à droite, à gauche, il n'y a pas quelqu'un.
39:17Je suis toujours en train de regarder et je ne suis pas quelqu'un.
39:45Et vous revenez dans quelques secondes
39:47sur Europe 1 avec nous et avec Gilbert Collard.
39:49Vous restez avec nous, 0 à 80 20 39 21.
39:51Vous pouvez nous rappeler.
39:53Bien sûr, vous ne serez pas coupés comme Dominique.
39:55Ça y est, c'est passé. A tout de suite.
39:57Europe 1, 16h, 18h.
39:59On marche sur la tête.
40:01Cyril Hanouna.
40:03On marche sur la tête sur Europe 1, 17h03
40:050 à 80 20 39 21.
40:07C'est le numéro pour nous appeler bien entendu.
40:09On vous attend si vous voulez parler
40:11avec Gilbert Collard.
40:13Il y a un instant, il y a beaucoup de gens qui veulent réagir
40:15surtout sur l'armée,
40:17sur l'armée dans les quartiers comme hier.
40:19Il y a des gens qui veulent réagir aussi
40:21à la phrase de Gilbert Collard
40:23qu'il a dit chez Jean-Marc Mandini en disant que
40:25la France est un pays qui est foutu.
40:27Gilbert Collard qui vient nous voir pour
40:29Indéfendable mémoire. C'est son livre aux éditions
40:31Mareuille et j'aimerais qu'on vienne
40:33sur plusieurs affaires dans un instant.
40:35On revienne sur des affaires vraiment cultes.
40:37On va en parler dans un instant.
40:39Gilbert Collard, j'aimerais bien que vous nous racontiez
40:41tout ça et c'est vrai que c'est dans votre livre
40:43et on voit vraiment, pour ceux qui sont
40:45passionnés comme moi de ce genre d'affaires,
40:47c'est vrai que c'est un régal Valérie.
40:49C'est vraiment un régal.
40:51Il y a Dominique qui était avec nous il y a un instant.
40:53Merci Dominique.
40:55Désolé Dominique, j'ai tombé
40:57contre le top pendant le top jeu.
40:59Vous vouliez rajouter quelque chose.
41:01Oui, c'est le dernier point. C'est simplement
41:03que ce sentiment d'insécurité soi-disant
41:05qui existe, qu'il faudrait que nos politiques
41:07qui sont au gouvernement ou qui sont dans
41:09les sièges de l'Assemblée
41:11arrêtent d'être dans un autre monde
41:13et commencent à s'apercevoir que les Français
41:15en ont vraiment assez.
41:17Moi,
41:19vu que je suis né à Roubaix, j'ai beaucoup
41:21d'amis de confession musulmane
41:23qui en ont marre
41:25de tout cet extrémité de gauche
41:27qui existe. Ils voudraient que ça bouge.
41:29Le problème c'est qu'eux ne peuvent pas bouger
41:31parce qu'ils se font menacer.
41:33Je suis assez d'accord avec vous Dominique.
41:35C'est le dernier point que j'avais à vous dire.
41:37C'est un point important, Dominique.
41:39Merci d'avoir été avec nous sur repas. Vous nous rappelez quand vous voulez.
41:41Nous, on est à 16h-18h.
41:43Merci beaucoup.
41:45Merci beaucoup Dominique. Merci.
41:47Gilbert Collard, je voudrais qu'on revienne avec vous
41:49sur deux-trois affaires, puisqu'on en parlait
41:51il y a un instant. On parlait
41:53d'Ossarès il y a un instant. On a parlé
41:55de Raducci, de la tuerie d'Auriol. On n'en a pas du tout
41:57parlé. C'est vrai que
41:59j'aimerais bien qu'on revienne sur cette affaire
42:01parce que vous nous disiez quelque chose
42:03il y a un instant sur cette tuerie d'Auriol
42:05et j'aimerais bien qu'avant que vous nous fassiez des révélations
42:07comme celles que vous faites dans votre livre,
42:09qu'on revienne sur cette affaire et qu'on
42:11explique à nos auditeurs de quoi elle parle.
42:13Oui, rapidement, la tuerie d'Auriol, c'est l'assassinat
42:15de six personnes dans la nuit du 18 au 19 juillet
42:171981 à Auriol,
42:19c'est dans les Bouches-du-Rhône, et c'est dans la bastide familiale
42:21de Jacques Massier. Alors, qui est Jacques Massier ?
42:23Jacques Massier, c'était le chef de la section marseillaise
42:25du SAC, le Service d'Action Civique
42:27et ça avait évidemment
42:29créé un émoi national.
42:31Qui était une grosse section.
42:33Le Service d'Action Civique,
42:35c'est une
42:37organisation politique
42:39parallèle,
42:41créée par le général de Gaulle.
42:43Une police parallèle.
42:45Qui avait à sa tête
42:47plusieurs personnalités
42:49importantes comme Charles Pasqua,
42:51qui,
42:53quand Mitterrand
42:55est arrivé au pouvoir en 1981,
42:57a paniqué complètement.
42:59C'est une structure qui s'est affolée,
43:01qui a
43:03déliré.
43:05Et dans le midi,
43:07il y a eu une extraordinaire
43:09histoire de conflit
43:11entre Jacques Massier
43:13et d'autres membres du SAC
43:15à propos de documents.
43:17Les fameux documents du SAC
43:19que j'ai eus entre nous, entre mes mains.
43:21Alors, on m'a
43:23souvent accusé d'avoir
43:25expurgé.
43:27Il y a eu beaucoup de fantasmes autour de ces documents.
43:29J'ai trouvé des noms absolument incroyables.
43:31J'ai trouvé des noms de magistrats.
43:33Bon, ça m'a facilité un peu la vie
43:35par la suite, quand même, de reconnaître.
43:37Ah oui, d'accord. Moyen de pression.
43:39Tu sais, quand un procureur général
43:41qui la ramène et que tu as vu son nom
43:43dans le cocher du sac, il se calme.
43:45Il se calme.
43:47Et Massier
43:49serait mort parce que
43:51les dissidents du SAC
43:53voulaient absolument récupérer le document.
43:55Quand même, six morts,
43:57un enfant de 8 ans ou 9 ans
43:59tué à coup de barre de fer.
44:01La scène est absolument
44:03effroyable. Et puis alors, comme toujours,
44:05il y a tous les éléments
44:07dont le scénariste a besoin.
44:09Le vent dans la nuit, un vent d'une violence
44:11inouïe,
44:13une maison habitée par
44:15le patriarche du monde à Rome,
44:17celui qui
44:19plus tard
44:21montera une secte.
44:23On te retrouve
44:25à l'intérieur de la maison. J'ai même vu
44:27sous un lit des prières kabbalistiques.
44:31J'ai dit au juge, mais comment vous avez fouillé
44:33cette putain de baraque ? Regardez, sous le lit,
44:35il y a une prière kabbalistique.
44:37C'est moi qui me penche dans l'étouffée.
44:39Mais merde, on ne l'avait pas vue.
44:41Donc, il y a le lieu,
44:43il y a le vent,
44:45une nuit absolue.
44:47Et ce crime inimaginable.
44:49Les six personnes tuées,
44:51les unes après les autres, qui descendent de
44:53l'escalier. À la tête, il y a un homme
44:55qui s'appelle Maria.
44:57Alors, je ne vais pas vous le dire, parce que c'est dans le livre.
44:59Mais,
45:01j'ai envie quand même qu'on le lise.
45:03Maria, il se présente comme un héros
45:05d'Éryzière, un ancien légionnaire,
45:07un parachutiste,
45:09tu vois, un type qui a fait la guerre.
45:11Et puis, on va apprendre
45:13à l'audience qu'il a été réformé.
45:15Ah ouais, c'est énorme ça.
45:17C'est incroyable.
45:19Je vais vous dire pourquoi.
45:21Parce que dans le livre, j'en dis d'autres.
45:23À l'audience, on apprend qu'il a été réformé
45:25pour pied plat.
45:27Le type que tout le monde
45:29prenait pour
45:31un ancien de la DGSE.
45:33C'est un mec qui a été
45:35réformé. Et c'est lui qui a
45:37dirigé la tuerie. Alors, on voyage
45:39à l'intérieur de cette histoire, dans la mythomanie.
45:41C'est pour ça que je dis à un moment donné,
45:43pour moi, vraiment,
45:45après tout ce parcours avec le crime,
45:47faites gaffe aux mythomanes.
45:49Faites gaffe aux mythomanes.
45:51C'est vraiment le mythomane,
45:53même le petit mythomane.
45:55Faites gaffe, parce qu'il y a
45:57souvent, chez le mythomane,
45:59le chemin du crime.
46:01Chaque fois que j'ai vu un grand criminel,
46:03chez les grands criminels,
46:05j'ai retrouvé deux éléments.
46:07Tartuffe et le mythomane.
46:09L'hypocrite
46:11et le menteur.
46:13Et le concentré des deux.
46:15Vous en avez trouvé en politique, nous aussi ?
46:17Vous en avez trouvé en politique, aussi ?
46:19Oui, j'en ai trouvé en politique.
46:21Gilbert Collard, vous restez avec nous.
46:23Je vais appeler la personne chez qui vous devez aller après.
46:25Oui, il faut le faire, sinon je vais me faire un ennemi.
46:27Ne vous inquiétez pas, jamais de la vie.
46:2901 80 20 39 21.
46:31Vous nous appelez également, on arrive dans une minute.
46:33Europe 1, 16h18.
46:35On marche sur la tête.
46:37Cyril Hanouna.
46:39Il est 17h11 sur Europe 1, on marche sur la tête.
46:41Gilbert Collard est avec nous
46:43pour son livre, Indéfendable mémoire.
46:45C'est vrai qu'on parlait
46:47à l'instant des caractéristiques.
46:49Il disait, attention, mythomane.
46:51Et aux tartuffes.
46:53Et c'est vrai que Gauthier Lebray
46:55a réagi et a bien rebondi, une fois de plus.
46:57Il disait, vous n'en avez pas vu
46:59seulement dans les assises,
47:01mais aussi à l'Assemblée.
47:03Là, il tue symboliquement.
47:05Et une question, justement,
47:07Gilbert Collard, parce que vous avez dit, député,
47:09ça ne sert à rien, vous avez été député français, député européen,
47:11ça ne sert à rien. Vous regrettez de vous être
47:13engagé en politique ?
47:15Attendez, c'est la pire connerie
47:17de ma vie.
47:19Honnêtement...
47:21Avec Marine Le Pen et avec Eric Zemmour.
47:23Avec Eric Zemmour,
47:25moi, Eric, je ne vais pas en dire
47:27du mal, mais j'ai rejoint Eric
47:29Passara.
47:31Point barre.
47:33Je m'arrête là.
47:35Marine Le Pen, non, je n'ai pas été
47:37déçu de
47:39mon parcours à l'intérieur du Rassemblement.
47:41Moi, je n'ai jamais adhéré au RN, sinon à la fin,
47:43très tardivement, quand c'est devenu
47:45le Rassemblement,
47:47je n'ai jamais adhéré au Front,
47:49j'ai adhéré au RN, mais très tardivement.
47:51Très, très tardivement.
47:53Mais c'est l'action politique
47:55qui m'a désespéré.
47:57Moi, je suis arrivé au Parlement comme un bleu,
47:59je croyais que j'allais retrouver
48:01les fantômes de Jaurès,
48:03de Gambetta,
48:05de Clemenceau. Je me suis dit,
48:07c'est là le temple de la démocratie !
48:09Dans la pire
48:11connerie de votre vie !
48:13Dans la pire connerie de ma vie ! Ne faites pas de politique !
48:15Et encore, vous n'étiez pas sur la bordélisation d'aujourd'hui.
48:17Aujourd'hui, je suis devenu fou !
48:19Mais qu'est-ce qui vous a déçu ?
48:21L'inaction du député ?
48:23Mais tu ne sers à rien, tu parles dans le vide,
48:25ils font semblant d'écouter, ils n'écoutent pas
48:27les mecs qui sont sur leur téléphone,
48:29les plus virils
48:31regardent des trucs pornos, les moins virils,
48:33ils font du tricot,
48:35tu ne sais plus où tu es !
48:37Tu ne sais plus où tu es !
48:39J'en ai vu arriver bourré, mais complètement bourré !
48:41Comme c'est terrible
48:43de ce que vous dites, de la buvette de l'Assemblée ?
48:45Moi, ça ne m'étonne pas du tout.
48:47Enfin, moi, il m'est arrivé aussi
48:49d'arriver un peu gay, parfois.
48:51Vous avez dû croiser des parlementaires
48:53de haut niveau.
48:55Ah oui !
48:57Il y avait encore
48:59quand j'y étais,
49:01par exemple, l'ancien président de la commission des lois,
49:03je ne me souviens plus de son nom, j'en suis désolé,
49:05qui a eu des emmerdements judiciaires
49:07qu'il n'aurait pas mérité,
49:09qui a été garde des Sceaux,
49:11je ne me trouve plus son nom, malheureusement.
49:13Il était très bien.
49:15Burvoise. Merci, voilà. Il était très bien,
49:17un type remarquable, d'un haut niveau,
49:19d'une culture juridique.
49:21Charles de Courson. Remarquable !
49:23Remarquable ! Remarquable !
49:25Un jour, je suis allé au restaurant
49:27de l'Assemblée, avec un moine,
49:29en bure,
49:31revêtu de sa tenue de moine.
49:33Je me suis dit, là mon vieux, tu vas faire de l'effet.
49:35Effectivement,
49:37c'était sous le règne de Hollande,
49:39on avait une assemblée de gauche.
49:41Quand je suis entré dans le restaurant
49:43avec mon moine,
49:45j'ai senti que tous les députés socialistes
49:47m'exorcisaient.
49:49Le seul qui est venu nous saluer,
49:51c'est de Courson,
49:53qui a eu la noblesse de venir,
49:55sinon tous les autres se tenaient à distance
49:57comme si j'avais été avec un lépreux
49:59qui n'aurait pas rencontré le Christ.
50:01Du reste,
50:03je pense qu'il y aura un tome 3
50:05où je vais raconter tout ça.
50:07Vous parlez de l'alcool, mais on a aussi parlé
50:09de la drogue avec ce député.
50:11Honnêtement,
50:13je ne l'ai pas vécu.
50:15Ce que j'ai vécu, c'est un délabrement intellectuel.
50:17Après, vous aviez quand même le contact
50:19à la circonscription, aux citoyens.
50:21Ça, j'adorais, mais en tant qu'avocat,
50:23tu penses bien que je l'avais. Je l'ai toujours connu.
50:25C'est terrible ce que vous dites,
50:27parce que ça me fait penser à quelque chose que vous avez dit
50:29précédemment, dans l'absence de représentativité
50:31du peuple par, justement,
50:33ce qu'on élit pour nous représenter.
50:35Et vous dites, je sais où ça va finir,
50:37mal, mais ça veut dire
50:39à quel point mal ? Vous imaginez
50:41une insurrection, quelque chose de
50:43aussi radical ?
50:45Écoutez, tous les grands historiens
50:47emploient un terme pour qualifier
50:49la Révolution française,
50:51de droite ou de gauche, ils arrivent à se
50:53retrouver là-dessus, ils parlent du ressentiment.
50:55Le ressentiment.
50:57Aujourd'hui, où que l'on aille,
50:59on perçoit ce ressentiment.
51:01On est d'accord ou pas là-dessus ?
51:03C'est pas un hasard
51:05si tout le monde
51:07dit qu'il y a du ressentiment,
51:09partout, mais partout.
51:11Alors il y a le ressentiment de gauche, il y a le ressentiment de droite,
51:13d'extrême gauche, d'extrême droite,
51:15mais ce ressentiment,
51:17il faut bien qu'il se traduise à un moment donné
51:19dans une réalité explosive.
51:21Il ne peut pas être contenu.
51:23C'est humainement pas possible.
51:25C'est un hôtel de frustration, de blessure,
51:27le fait de ne pas se sentir considéré.
51:29Voilà, ça c'est terrible.
51:31Et est-ce que vous vous sentez,
51:33parce qu'aujourd'hui,
51:35l'élite ne veut plus aller en politique,
51:37parce que vous vous dites que c'est un enfer,
51:39parce que vous êtes épié, vous devez tout déclarer,
51:41vous pouvez être brisé par Mediapart du jour au lendemain.
51:43Et puis les banques, attends,
51:45tu reçois un chèque de
51:471000 euros
51:49du ministère de la Justice, par exemple,
51:51qui te paye...
51:53Non, c'est pas ça ! Contrôlez !
51:55Pourquoi avez-vous reçu un chèque de 1000 euros ?
51:57Pourquoi avez-vous fait un chèque de 500 euros ?
51:59Alors qu'il y a marqué
52:01plombier dessus !
52:03Jean Dupont, plomberie, tu vois !
52:05Pourquoi vous... Attends, c'est contrôlé en permanence.
52:07Je suis rétrofélicitée aussi.
52:09Attendez, mais les escrocs, franchement...
52:11Vous êtes fliqués.
52:13Franchement, le vrai escroc,
52:15vous croyez qu'il va être...
52:17Il passe en travers de la ligne.
52:19Ça me fait penser à la belle-fille de Bernard Tapie qu'on a reçue il y a pas longtemps
52:21qui dit la pire erreur de son beau-père,
52:23c'est d'être allé en politique.
52:25Est-ce qu'on pensait qu'Éric Zemmour
52:27aurait dû ne pas y aller ?
52:29Vraiment, il n'est pas...
52:31Moi, j'ai tellement été déçu par Éric
52:33que je ne veux pas en parler, parce qu'en même temps,
52:35si vous voulez, j'ai la souffrance
52:37de tout l'espoir que j'avais mis
52:39en lui qui s'est transformé en déception
52:41et je ne veux pas en dire du mal, parce qu'il ne le mérite
52:43pas en plus. Bon, il ne le mérite pas,
52:45mais il aurait dû rester à sa place
52:47de commentateur où il était génial.
52:49Il y a des gens qui sont faits pour la politique,
52:51d'autres qui ne sont pas. Il est peut-être
52:53trop pyramidal pour aller faire
52:55de la politique, trop élevé
52:57pour aller faire de la politique.
52:59Vous trouvez que c'est...
53:01Mais comment un essayiste de ce niveau-là
53:03qui était vraiment
53:05sur l'analyse du monde politique,
53:07c'est juste ses coutumes,
53:09a pu y aller comme il y est allé
53:11en pensant que ça allait se passer différemment ?
53:13Il a été entraîné.
53:15Il a été entraîné là-dedans, bien sûr.
53:17Un moment, je vais vous dire
53:19comment ça se passe, vous savez.
53:21Un moment,
53:23c'est très simple.
53:25On parle beaucoup de toi,
53:27ses idées sont reprises tous les jours.
53:29À un moment, on lui dit, il y a peut-être
53:31une dynamique autour de toi.
53:33Il y en a eu une.
53:35Il y en a eu une. Octobre,
53:37il avait tous les médias derrière lui.
53:39La folle en volée sondagère.
53:41Il passe quand même des plateaux de télévision au second tour de l'élection présidentielle
53:43dans les sondages au début.
53:45C'est complètement fou.
53:47Et après, il y a eu des erreurs de stratégie ?
53:49Après, il n'écoute personne.
53:51Je ne sais pas si vous l'avez fréquenté,
53:53mais c'est très difficile de lui faire entendre un avis.
53:55Il écoute une personne.
53:57C'est donc très difficile
53:59après d'essayer de...
54:01J'en ai connu d'autres comme ça.
54:03Il n'est pas le seul. Mais moi, je trouve dommage finalement
54:05qu'il ait...
54:07Il avait un tel rôle à jouer en dehors de la politique.
54:09Bon, mais il a cru comme moi, attention.
54:11Il a cru comme moi que c'était un chemin royal.
54:13Oui, puisque vous avez quand même quitté Marine Le Pen
54:15pour Eric Chabot.
54:17Le pire en politique, comme dans d'autres activités,
54:19c'est quand vous ne vous entourez que de personnes
54:21qui vont vous dire au millimètre près ce que vous voulez entendre.
54:23Que personne ne peut vous dire,
54:25ce qui est le cas aujourd'hui autour d'Emmanuel Macron.
54:27Là, non, ça ne va pas. Tu déconnes.
54:29Ou réévalue la situation.
54:31Quand vous vous entourez
54:33de personnes qui ne sont véritablement
54:35que des courtisans...
54:37Moi, mes collaborateurs avaient une prime à la critique.
54:39Ah oui ?
54:41Non.
54:43Cyril, c'est...
54:45Non, mais vraiment.
54:47Je veux bien les expliquer,
54:49mais leur donner une prime, ça, non.
54:51Il faut une prise.
54:53Une petite prise.
54:55Gilbert, avant de vous libérer,
54:57parce que vous allez chez mon avis journal de l'UPR...
54:59Vous en avez, vous, Cyril ?
55:01Des personnes autour de vous qui vous disent la non ?
55:03Qui me disent non ? Oui, bien sûr.
55:05Gauthier Lebray, très souvent, m'appelle.
55:07Attention, ne te critique pas, tu es foutu.
55:09C'est le Brume Critique.
55:11C'est pas le plus sévère ?
55:13C'est l'un des plus sévères, si.
55:15Dani est avec nous, Dani de Marseille.
55:17Dani, il nous reste 3 minutes avec Gilbert,
55:19parce qu'on doit le libérer, Gilbert Collard.
55:21Il doit aller faire l'émission de mon ami Jordan Deluxe, que j'embrasse.
55:23Dani, bonjour Dani.
55:25Bonjour Cyril, bonjour à votre équipe
55:27et bonjour Maître...
55:29Justement, Dani, on vous connaît bien.
55:31Vous nous avez appelé la semaine dernière, vous êtes la conductrice de bus de Marseille.
55:33Oui, et Maître Collard est mon avocat.
55:35Ah oui, oui.
55:37Vous voyez de qui on parle ?
55:39Oui, très bien, la pauvre Gaëté Pierre.
55:41Qui a reçu un euro par...
55:43Vous êtes gentil, Maître, c'était 10 centimes.
55:4510 centimes, voilà, oui.
55:47Pardon, suivez-moi.
55:49Vous voyez, le temps a passé,
55:51je ne l'ai pas oublié.
55:53C'est incroyable cette histoire.
55:55J'ai tellement été humilié pour vous,
55:57que je ne l'ai pas oublié.
55:59Dani, c'est vrai que votre histoire est folle.
56:01Mais vous savez, Maître,
56:03vous disiez que la France est foutue.
56:05Moi, je pense que ça fait bien longtemps qu'elle est foutue.
56:07Parce que ça fait déjà
56:09presque 20 ans et
56:11rien n'a changé.
56:13Au niveau de l'excuse de minorité,
56:15il y avait 8 agresseurs,
56:172 de moins de 18 ans
56:19et 6 de moins de 16 ans.
56:21L'excuse de minorité
56:23a été retenue, alors que,
56:25je ne sais pas si vous vous rappelez,
56:27ils avaient prémédité le geste,
56:29ils avaient fait un plan de bus
56:31et distribué le rôle.
56:33Qu'est-ce que vous voulez remettre avec l'excuse de minorité ?
56:35Je veux la supprimer complètement.
56:37Il n'y a pas de palier d'âge ?
56:39Non, c'est terminé.
56:41C'est devenu maintenant un argument de vent
56:43dans le trafic de stupéfiants.
56:45On fait travailler
56:47les mineurs parce qu'on sait que la peine
56:49sera forcément légère.
56:51Moindre.
56:53C'est la raison pour laquelle vous voyez de plus en plus
56:55de délinquants âgés de 15 ans,
56:5716 ans, 14 ans.
56:59Parce qu'on les recrute sur la base de l'âge.
57:01Bien sûr.
57:03Vous savez,
57:05j'ai été l'avocat
57:07du père
57:09du petit bourgat
57:11qui a été tué à Marseille d'un coup de couteau.
57:13Et on a appelé le médecin
57:15des environs,
57:17en lui disant qu'il y a un gosse qui est en train de mourir, venez vite.
57:19C'est le père qui est arrivé
57:21sur son fils mourant.
57:25Et quand on a plaidé l'affaire,
57:27l'assassin a été condamné à 4 ans de prison.
57:29Vous vous rendez compte ?
57:31Et les policiers de l'escorte
57:33m'ont raconté
57:35que lorsqu'il redescendait l'assassin
57:37au géol, il se marrait.
57:39Bien sûr.
57:41Alors que devant le président, il avait pleuré.
57:43En disant qu'il
57:45regrettait.
57:47Il avait pleuré.
57:49Les policiers sont venus me voir
57:51et m'ont dit mais maître on est écœurés.
57:53Vous vous rendez compte ?
57:55Pendant qu'on le descendait au géol, se foutant de notre gueule,
57:57il se marrait.
57:59Alors l'affaire Bourga,
58:01je ne sais pas
58:03à quand ça remonte, ça doit faire 15 ans,
58:0520 ans à peu près. Donc vous avez raison,
58:07ce n'est pas d'aujourd'hui.
58:09Mais tant qu'on ne
58:11renoncera pas
58:13au droit des mineurs tel qu'il est,
58:15et tant qu'on ne modifiera pas la structure
58:17de la protection de la jeunesse,
58:19on n'en sortira pas.
58:21Mais maître, je regrette
58:23que vous regrettiez votre passage en politique.
58:25Parce que j'estime
58:27que des hommes comme vous ayant été
58:29au contact, peuvent apporter
58:31parce que quand
58:33Macron a instauré
58:35la société civile
58:37et que ces soi-disant députés sont
58:39arrivés, ils sont
58:41analfabètes, ils n'ont aucune
58:43culture, ils n'ont aucune prestance.
58:45Moi quand je les regarde à l'Assemblée,
58:47je ne dirais pas qu'ils sont en jogging
58:49mais presque.
58:51Donc ce n'est pas ça que j'attends de mon pays.
58:53Et donc évidemment, comme ils
58:55accusent la haine, ils ne s'occupent pas des problèmes
58:57principaux. Alors vous
58:59ne me contredirez pas je pense,
59:01mais j'ai toujours entendu dire que
59:03l'homme ou la femme le plus puissant de France
59:05était le juge d'instruction.
59:07Je ne comprends pas pourquoi
59:09il n'y a pas de poursuites
59:11sur leurs allégations.
59:13Merci. Vous avez raison.
59:15Merci Dany d'avoir été avec nous. Je vous embrasse.
59:17On vous embrasse fort Dany. Moi aussi maître.
59:19Merci Dany.
59:21Merci Dany. Indéfendable mémoire.
59:23C'est le livre de Gilbert Collard.
59:25T'as encore des centimes ?
59:2710 centimes.
59:29Merci à vous de m'avoir invité.
59:31Ça a été un plaisir de partager ce moment
59:33avec vous. On est mieux ici qu'à l'Assemblée.
59:35Merci.
59:37Pourtant vous savez, il y a des communistes ici aussi.
59:39Mon meilleur
59:41poste à l'Assemblée, c'était un communiste.
59:43Vous le voyez ou pas ?
59:45Je ne vais pas le balancer.
59:47Merci Gilbert Collard.
59:49Merci d'avoir été avec nous.
59:51On se retrouve dans un instant sur Europe 1.
59:53Vous nous appelez 0180 20 39 21.
59:55A tout de suite.

Recommandations