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Avec Demi Moore et Margaret Qualley. En salles le 6 novembre 2024.
Transcription
00:00The Substance, c'est un film qui va à la chair comme à la guerre.
00:03Avez-vous jamais rêvé d'une meilleure version de vous-même ?
00:09Plus jeune, plus beau, plus parfait.
00:13Une seule injection débloque votre DNA
00:17et vous dévoilez une autre version de vous-même.
00:23La Substance.
00:33C'est un film rigolo, mais assez radical, de Coralie Fargeat,
00:36une Française dont c'est seulement le deuxième long-métrage.
00:39Elle raconte une histoire qui la tourne le pin depuis longtemps,
00:42qui lui tenait à cœur,
00:44et qui porte sur la question du regard posé sur les femmes
00:47quand elles vieillissent.
00:48Quelle idée aussi, franchement, de vieillir.
00:50Le film est extrêmement stylisé, extrêmement mental.
00:52Pas la peine d'aller y chercher du réalisme so 2024.
00:55C'est vraiment le portrait de Dorian Gray post-moderne.
00:58Faut vraiment pas rater le coche, cette histoire de...
01:00Quand on dit on partage le temps, c'est pas une seconde de plus.
01:03Sinon, il se passe vraiment des trucs dégueulasses.
01:06Alors, rassurez-vous, c'est pas non plus monstrueux.
01:09C'est-à-dire qu'on est vraiment dans l'outrance absolue,
01:11dans la surenchère permanente,
01:13mais ce type de surenchère qui finit par devenir assez plaisant
01:16et surtout très drôle.
01:18On a découvert le film à Cannes en projection de presse.
01:21La salle était hilare, ça applaudissait,
01:23on avait l'impression d'être à la fête foraine.
01:25Et c'est à ça qu'est vraiment le grand plaisir du film.
01:27Le sujet est assez grave, il se passe vraiment des trucs horribles,
01:29voire géroulants à l'écran,
01:31mais on en rigole vraiment beaucoup.
01:33On se dit, mais elle va quand même pas oser.
01:35Eh ben si, elle va toujours, toujours plus loin,
01:37dans le gore, dans l'horreur, dans le sang.
01:39C'est pas des ectolites de sang,
01:41c'est des cuves entières qui giclent à l'écran.
01:43Il y a des effets spéciaux absolument dingues,
01:45avec beaucoup aussi de matière.
01:47C'est ça qui est très réussi dans le film, on n'est pas dans du pur numérique.
01:49Il y a vraiment, on sent un mélange
01:51d'effets spéciaux à l'ancien et de numérique.
01:53Le tout est très, très efficace.
01:59Cri de la femme
02:01Cri de la femme
02:11Coralie Fargeat part du principe
02:13que Être une femme, c'est déjà en soi
02:15un film de body horror.
02:17Le body horror, c'est vraiment un cinéma qui va jouer sur
02:19les transformations physiques, les mutations.
02:21Il y a un plaisir un peu régressif,
02:23un peu rigolo là-dedans,
02:25mais le film raconte vraiment quelque chose.
02:27C'est très, très fort, il le hurle même,
02:29il raconte tout le temps la même chose,
02:31mais c'est comme, imaginez, quelqu'un qui enfoncerait le clou
02:33et qui irait jusqu'au bout, qui étirerait
02:35son histoire jusqu'au confins
02:37du supportable.
02:39Moi, ça m'a beaucoup parlé, j'ai trouvé le film même assez émouvant.
02:41Il y a une rage qui est très féminine
02:43dans ce film-là, qui va
02:45aborder mille sujets, évidemment le corps,
02:47la haine de soi
02:49absolue, c'est-à-dire celle qui vous empêche de vous mettre
02:51en maillot sur la plage, celle qui vous empêche de sortir
02:53dîner quand vous avez un rendez-vous,
02:55celle qui vous fait regarder le miroir
02:57avec une haine palpable. Coralie Fargeat,
02:59elle cite ses maîtres, évidemment on pense à
03:01Cronenberg, évidemment on pense à Kubrick,
03:03alors parfois c'est un petit peu lourdeau,
03:05parce qu'il y a une moquette,
03:07il y a une musique, tout à coup on se dit
03:09ok, c'est Shining, c'est 2001,
03:11je pense que ça c'est vraiment ludique,
03:13elle a vraiment envie de s'amuser, elle vient de ce cinéma-là,
03:15elle le revendique et elle s'adresse
03:17à la communauté des fans de genre.
03:19Alors là, chapeau Desmimaux pour avoir accepté
03:21un rôle pareil, qui je pense fait quand même
03:23beaucoup écho à sa propre carrière,
03:25on sait que Desmimaux a eu quelques soucis, quelques grandes
03:27éclipses dans sa carrière, parce qu'effectivement
03:29comme son personnage, elle a été considérée
03:31comme un peu décatie,
03:33et donc elle assume ça à fond dans le
03:35film, et tous les risques effectivement
03:37de vouloir courir perpétuellement
03:39après sa propre jeunesse qu'on ne peut jamais rattraper.
03:41Voilà, ça donne vraiment une
03:43expérience de cinéma assez radicale,
03:45un peu pénible parfois, un poil
03:47longuette, il ne faut pas se le cacher non plus,
03:49elle aurait gagné à raccourcir un petit peu certaines scènes,
03:51mais voilà, une vraie expérience à vivre.
03:53Samuel parlait de la projection qu'on a
03:55vécue à Cannes, moi c'est une des projections
03:57les plus marrantes que j'ai vécues à Cannes,
03:59sur le trottoir à la sortie, les filles étaient drôlement
04:01contentes. The Substance, c'est
04:03gore, c'est gore, mais c'est bien. Pour moi,
04:05The Substance, j'achète, je signe, c'est
04:07très bien.

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