Retrouvez "Pascal Praud et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
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00:00et on s'aperçoit de pire en pire que même devant nos établissements on est obligé de... pourtant on a des restaurants, on est obligé de mettre des portiers
00:08car à chaque fois ben voilà c'est devenu n'importe quoi, Saint-Etienne c'est devenu du grand n'importe quoi.
00:14On a même une discothèque où on est obligé de mettre des... alors les vigiles quand ils refusent quelqu'un
00:20on est obligé de faire attention parce qu'il y a au moins une fois par mois voire deux fois par mois on a des gens qui reviennent avec des couteaux ou quoi que ce soit.
00:29A l'entrée.
00:30Vous c'est-à-dire que vous vous êtes gérant de boîte de nuit.
00:34Oui oui on a une discothèque, on a d'autres établissements à Saint-Etienne mais dans la loi.
00:39Donc vous êtes au contact d'une violence que vous voyez plus importante. Depuis combien de temps vous êtes dans la nuit si j'ose dire ?
00:47Il y a au moins 20-25 ans.
00:51Bon donc vous avez pu voir les choses un peu changer.
00:54Ah mais c'est du grand n'importe quoi depuis... on va dire que... je vais citer un nom, depuis Taubira c'est devenu du grand n'importe quoi.
01:03Mais c'est quoi votre explication ?
01:05La police a été lâchée à Saint-Etienne, on n'a que deux brigades de police qui tournent le soir, la nuit.
01:11On n'a que deux voitures de police qui tournent pour une ville comme Saint-Etienne.
01:15Donc arrive un moment, ils ne peuvent pas être à droite et à gauche et il faut qu'ils couvrent Saint-Etienne et d'autres villes qui sont à côté.
01:24Nous ce qu'on voit c'est que de plus en plus on a des bandes de jeunes qui viennent pas pour faire la fête, ils viennent pour en découdre avec tout le monde.
01:33Ils sont remplis de gaz alors les trois quarts on les voit passer d'abord avec leur voiture avec des ballons remplis de gaz.
01:41C'est-à-dire quoi des ballons remplis de gaz ? Pardonnez-moi je ne comprends pas.
01:44C'est les gaz, vous savez qu'on met normalement dans les crèmes chantilly, c'est les petites cartouches de gaz.
01:50Ça ils le mettent dans un ballon et ils le respirent, ça leur donne des super pouvoirs.
01:57Ils ont quel âge ces jeunes-là ?
02:00Ils ont tout âge.
02:02Même on voit des filles passer qui ont ça dans les mains.
02:07Vous passez dans n'importe quelle rue à Saint-Etienne, des rues de nuit, ça sent le shit.
02:13Vous voyez ces bandes ? On les voit, de toute façon ils sont tous habillés pareil.
02:18C'est tous en jogging, capuche noire, prête à en découdre.
02:21De toute façon c'est tous les soirs.
02:24Jeudi, vendredi, samedi c'est tous les soirs.
02:27Mais c'est beaucoup de personnes ?
02:32C'est des groupes.
02:33Mais c'est combien de personnes ?
02:35C'est des groupes, c'est une dizaine, une quinzaine de jeunes qui vont se réunir sur une place.
02:41Place Neuve.
02:43Et qui vont attendre qu'un jeune qui est peut-être un peu éméché, ils vont lui arracher son téléphone.
02:51Mais c'est comme ça.
02:53Ils agissent en bande.
02:55Ils arrivent en bande.
02:57Une fois que le gars a été dépouillé, il se barre.
03:02Mais il part même sans courir.
03:05Franchement on insiste à des choses, on essaye d'intercepter, mais on insiste à des choses parfois qui sont...
03:12Mais quand ils viennent devant votre établissement, vous ne les laissez pas rentrer ?
03:16Ah non, ils se refusaient direct.
03:19Et dans ces cas-là, comment ils acceptent ce refus ?
03:22Ils acceptent pas.
03:25Mais c'est-à-dire, ils arrivent à une dizaine ?
03:28C'est soit ça part en pugilat, soit ça part en insultes.
03:32Alors qu'on les laisse faire, les insultes on les laisse faire.
03:35S'il arrive un moment, ça devient du grand n'importe quoi.
03:37C'est-à-dire comme on a eu à plusieurs reprises quelqu'un qui sort une lame...
03:41On en a un même qui nous a sorti à plusieurs reprises du reste.
03:45Pas la même personne, mais d'autres.
03:47Qui sont revenus avec des bouteilles de verre.
03:49Il y en a un qui est revenu en sens interdit.
03:52Il nous a sorti une lame de plus de 20 centimètres.
03:55Et vous, votre boîte de nuit, elle est plutôt dans Saint-Etienne, plutôt à l'extérieur ?
03:59Oui, oui, elles sont enceintées.
04:01C'est une boîte qui est plutôt chic, qui prend tous les publics ?
04:05Ah non, pas du tout. On ne prend que 30.
04:08Vous ne prenez que les plus de 30 ans ?
04:10Je suis assez connu sur Saint-Etienne.
04:13Et ce qui m'ennuie, c'est que vous voyez, on va passer pour des fachos, on passe pour n'importe quoi.
04:18Mais arrive un moment, c'est que les gens, il faut qu'ils réfléchissent.
04:22Pour moi, ce petit jeune qui est encore mort à Saint-Péret, il n'aurait jamais dû mourir.
04:29Les gens sortent pour faire la fête.
04:31Non mais on est tous d'accord.
04:33Mais ce que vous décrivez qu'une France...
04:35Tout le monde est armé.
04:37Non, non, mais c'est...
04:40Qu'est-ce que vous appelez tout le monde ?
04:42Ils ont tous une arme blanche, ils ont tous un poing américain,
04:44ils ont tous une bombe lacrymo sur eux, des matraques.
04:47Ils ont tous. Ils ont tous.
04:49Je vous le dis, la nuit, nous on travaille la nuit, donc on connaît.
04:53Voilà. Et je ne suis pas le seul.
04:55Vous vous interrogez n'importe quel patron de discothèque ou de bar.
04:58Mais que vous disent les policiers ?
05:01Qu'ils n'en peuvent plus.
05:03Ils n'en peuvent plus.
05:05Ils n'en peuvent plus.
05:07La semaine dernière, dimanche, pour un refus d'Octemperé,
05:10multirécidiviste de moins de trois mois,
05:13j'ai des amis dans la police,
05:15et de moins de trois mois, la personne,
05:18ils l'ont coursée pendant plus de 25 minutes dans le centre de Saint-Étienne
05:21avec des pointes de 95 km heure,
05:23sous cannabis, pas d'assurance,
05:25voiture, pas de permis.
05:27Il a été relâché trois heures après.
05:31Trois heures après, il est convoqué que l'année prochaine.
05:33Qu'est-ce que vous voulez qu'il arrive à un moment ?
05:35Ce gars-là, il est ressorti.
05:37Le policier n'a même pas fini de taper son rapport.
05:39L'encre, elle n'est même pas encore sèche,
05:41que le gars, il est déjà dehors.