Selon un nouveau bilan provisoire, qui risque encore de s'alourdir dans les heures à venir, au moins 217 personnes ont trouvé la mort dans les inondations meurtrières qui ont eu lieu dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 octobre. Alors que les recherches se poursuivent à Valence, tous les regards sont tournés vers un parking souterrain d'Aldaia, encore submergé, où de multiples cadavres pourraient se trouver.
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00:00On prend la direction de l'Espagne. On va parler des nouvelles pluies qui se sont abattues ces dernières heures sur la région de Valence.
00:08Mais d'ailleurs, d'abord, direction Aldeia, on est au niveau du centre commercial Bonaire.
00:13C'est là que vous vous trouvez, Milan Argelas, parce qu'il y a des opérations de secours qui sont en train de se mettre en place.
00:19On va tenter d'aller chercher, malheureusement probablement, des corps dans ce centre commercial qui a été envahi par la boue et par l'eau ces derniers jours.
00:31Oui, effectivement, Philippe, vous allez le voir tout de suite sur ces images de Tanguy Tricouart avec cette entrée de parking qui suscite ici dans cette région de Valence toutes les inquiétudes.
00:42Vous voyez de nombreux camions de pompiers ici venus en renfort puisque les opérations de pompage se poursuivent depuis ce matin pour permettre aux plongeurs d'accéder à l'intérieur du parking
00:57et donc de faire les premières constatations. Vendredi, déjà, certains plongeurs étaient allés à l'intérieur de ce parking et selon les médias espagnols,
01:08quelques corps avaient été repérés par ces plongeurs. Aucune annonce officielle à ce stade sur ce sujet.
01:16Pour bien comprendre ce qui se joue à l'intérieur de ce parking, mardi, au moment des inondations meurtrières, selon les médias espagnols, des centaines de personnes étaient présentes à l'intérieur du centre commercial.
01:31Ce parking contient environ 5800 places. Alors forcément, tous ces chiffres font craindre aux autorités que le bilan des personnes décédées dans ces inondations meurtrières ici dans cette région de Valence ne s'alourdisse considérablement.
01:46Merci beaucoup, Mylène Argelas. Vous restez avec nous évidemment parce qu'on va faire un point de situation globale aussi avec vous. Je voudrais me tourner vers Laurent Wiber qui est avec nous.
01:54Bonjour, merci d'être là. Vous êtes expert en gestion de crise, ancien pompier, PDG de NYX-T10, ex-porte-parole des pompiers de Paris.
02:01Ça peut être un cimetière, ce parking ? Ça peut être devenu un piège qui s'est refermé sur les personnes qui étaient à l'intérieur ?
02:08C'est une des possibilités qui est avancée. En matière de sauvetage, on doit imaginer les pires scénarios de manière générale et les secours qui sont en train d'intervenir.
02:18On a une double mission. D'une part, tenter d'évacuer le maximum d'eau en sachant qu'il y a des contraintes aussi physiques et mécaniques.
02:25On ne peut pas mettre des pompes à l'intérieur thermique puisqu'on a un dégagement de monoxyde de carbone. Donc, il faut pomper depuis l'extérieur et en même temps conduire des reconnaissances dans une eau qui est très boueuse dont la visibilité est presque nulle.
02:37Ayant été moi-même plongeur chez les pompiers de Paris et dans des reconnaissances d'établissement de ce type-là, c'est très difficile. Il faut aussi assurer la sécurité des plongeurs qui s'engagent dans ces méandres, surtout si on a plusieurs niveaux de sous-sol.
02:51Donc, conduite opérationnelle difficile à mener. Ce qu'il faut, c'est... On le sait, malheureusement, il y aura peu d'espoir si les sous-sols étaient pleins d'eau, complètement inondés. On a très peu d'espoir.
03:04Donc, il ne faut pas mettre en danger les secouristes. En même temps, il y a un deuil. Il y a des gens qui attendent. Il faut se mettre à leur place.
03:10Et je pense qu'ils peuvent être persuadés que l'ensemble des secours font ou l'ensemble fait le maximum d'efforts pour arriver à au moins identifier d'éventuels autres victimes.
03:20Je voudrais qu'on déclipe vraiment cette image qu'on a en direct. C'est ce que vous nous expliquez, c'est-à-dire que là, il y a probablement des gens qui ont été piégés dans ce parking.
03:27Donc, ce qu'on voit, c'est l'eau qui est sortie. Mais en extérieur, ce que vous nous dites, on ne peut pas mettre de pompe à l'intérieur. Qu'est-ce qu'ils vont faire ? Quelles sont les étapes ?
03:34C'est installer justement les tuyaux jusqu'au plus profond de manière à pouvoir évacuer l'eau le plus possible avec des pompes qui sont aussi de grande capacité.
03:46Vous imaginez les mètres cubes d'eau, l'équivalent de plusieurs dizaines de piscines olympiques qui sont déversées dans ce parking.
03:53Et en même temps, progressivement, étage par étage, véhicule par véhicule, il faut cocher tous les véhicules qui ont été identifiés avec peu de visibilité.
04:03Donc là aussi, avec des zones d'incertitude. Et progressivement, quand l'eau descendra, il faudra affiner ces recherches de manière à pouvoir faire un bilan exact de la situation.
04:12Ce sont, là encore, des conduites d'opérations difficiles. Il faut vraiment des spécialistes. On ne peut pas engager n'importe quel sapeur-pompier ou militaire.
04:19Ça fait partie de spécialité de sapeur-pompier.
04:22Ce qui explique que ça prenne du temps ?
04:24Alors ça prend du temps et puis l'urgence, on le sait, on va conduire des recherches là où il y a une urgence possible dans ces sous-sols inondés.
04:33Malheureusement, au bout de quelques minutes, ça va être trop tard.
04:35On dit là où on a l'espoir de retrouver des vivants.
04:38Ce qui est toujours notre moteur, c'est la boussole qui conduit les secours.
04:41Il faut être vigilant aussi, ne pas engager à risque des personnels à l'intérieur.
04:45Beaucoup de spécialistes, ce n'est pas toujours le cas.
04:48On pourrait reparler peut-être un peu plus tard de l'organisation des secours en Europe.
04:52Ça peut là aussi être une aide d'avoir des spécialistes dans ce domaine de recherche.
04:57On va en parler parce que les secours, l'organisation, suscitent la colère extrêmement forte des populations.
05:03On va revoir ces images ce matin.
05:05Assez recherches qui sont difficiles, on l'a bien compris.
05:08Marc, bonjour, merci d'être venu.
05:10Il y a ces pluies qui se sont abattues ces dernières heures sur la région de Valence.
05:13Un peu moins fort que ce qu'on craignait, mais qui dans certains endroits ont quand même été extrêmement puissantes.
05:20Oui, en fait, il y a eu quand même de bonnes averses orageuses la nuit dernière.
05:24Après, je regardais les cumuls sur l'aéroport de Valence.
05:26Il est tombé 20-25 litres d'eau mètre carré en l'espace de quelques heures.
05:30Rien à voir avec les 480 litres d'eau mètre carré qui sont tombés dans la région la semaine dernière.
05:36Mais c'est vrai que ça vient compliquer le travail des pompiers.
05:39En fait, les plus fortes pluies ont surtout concerné la province de Tarragone, avec des images d'inondations.
05:45Cette nuit, on aperçoit d'ailleurs ces images de Tarragone.
05:48Là, il est tombé pour le coup 50 litres d'eau mètre carré en l'espace d'une heure.
05:51Tarragone, 130 000 habitants, une ville très urbanisée.
05:54Dès lors qu'il tombe 40-50 litres d'eau mètre carré en l'espace d'une heure, ça provoque automatiquement du ruissellement.
05:59Depuis, la situation s'est améliorée à Tarragone.
06:02Cette ville de Tarragone, il y a d'autres villes qui ont été touchées ou pas ?
06:06En fait, c'est la Catalogne qui est actuellement touchée.
06:09Tarragone, Barcelone également par ces fortes pluies.
06:13Le problème, c'est qu'on a toujours cette goutte froide dont on parle depuis la semaine dernière.
06:16Elle est bloquée sur la péninsule ibérique. Pourquoi ?
06:18Parce que nous avons un anticyclone qui est bloqué sur la France.
06:21Et tant que cet anticyclone va rester bloqué, cette dépression, cette goutte froide va aussi rester bloquée.
06:26Et en fait, pour l'instant, pour les 7 prochains jours, l'anticyclone reste littéralement vissée sur la mer du Nord.
06:31Et donc, dans ces conditions, la goutte froide va rester bloquée sur l'Espagne.
06:35Et donc, va continuer d'alimenter cette instabilité qui va toucher, encore une fois, notamment les régions du sud et de l'est de l'Espagne.
06:43D'où cette vigilance orange encore en cours ce matin, principalement en Catalogne.
06:48Alors, on suit évidemment cette situation.
06:50Ça vient encore alourdir la peur et la difficulté des habitants à essayer de retrouver un semblant de vie normale.
06:55Rébecca Blanle-Louch, on vous retrouve, vous êtes à la Torée pour BFM TV.
06:59Il faut être clair, dans certains endroits, on manque de tout.
07:02On manque d'eau potable, on manque de nourriture.
07:04Il y a un risque sanitaire aujourd'hui qui se pose.
07:09Oui, absolument.
07:10Regardez sur les images de Morgane Dumont.
07:12Il y a également une évacuation d'un parking qui est en train d'avoir lieu, comme au parking du centre commercial d'Alcampo.
07:18Là, c'est le parking de la place principale du quartier de la Torée, dans la ville de Cédavis.
07:24C'est le parking public de la mairie qui comporte 200 à 300 voitures, qui a été submergé d'eau à 5 mètres de haut.
07:32C'est un parking sur deux niveaux.
07:34Les pompiers nous expliquaient que c'était très compliqué pour eux de s'y rendre parce que l'eau est très sale.
07:40Donc, c'est difficile d'y voir quelque chose, mais également et surtout parce que l'eau commence à être très infectée.
07:45Vous le voyez, cette eau dont je vous parle est en train d'être évacuée et donc diluée dans la rue.
07:51Donc, évidemment que ce problème de salubrité se multiplie, s'étend dans toute la ville.
07:57On sent, on peut vous le dire, avec Morgane Dumont, depuis 2-3 jours, qu'on constate une odeur très très forte, pour ne pas dire insupportable.
08:05C'est normal, l'eau est infectée puisque dans le parking, juste au-dessus duquel nous nous trouvons,
08:10il y a potentiellement encore des recherches qui sont en train d'être effectuées
08:14et potentiellement une dizaine de corps de personnes décédées à l'intérieur depuis maintenant 6 jours.
08:20Merci beaucoup, Rebecca Blanc-Lelouch. Vous restez avec nous.
08:23On suit ces opérations un peu partout de pompage, d'évacuation, de nettoyage, ce risque sanitaire.
08:28Tout cela alimente évidemment le désarroi et la colère des habitants.
08:33Hier, le roi Philippe VI et la reine Laetitia se sont rendus à Peporta, l'un des villages qui a été particulièrement touché.
08:40Et ils ont été accueillis par cette colère, par cette rage même de certains habitants
08:46qui n'ont plus de nouvelles de leurs proches.
08:48Avec ces centaines de personnes disparues, ça a donné lieu à des scènes absolument incroyables.
08:53Les habitants ont tout simplement ramassé la bouquette au sol et l'ont jetée sur le roi et la reine au cri d'assassin.
09:00Regardez.
09:17Fils de pute ! Fils de pute !
09:45Image absolument incroyable. Vous avez vu le roi couvert de boue.
09:48Même chose pour la reine Laetitia, visée par ces jets de boue.
09:52Avec le roi, ils sont quand même restés.
09:54La reine Laetitia qui, par moments, était en larmes, qui a essayé de parler à des populations extrêmement en colère.
10:00D'autres, au contraire, qui l'ont dit là.
10:02Ma reine, ce n'est pas contre vous, mais on n'en peut plus.
10:04Regardez cette séquence.
10:15...
10:29Le roi et la reine qui sont restés sur place pour parler aux populations,
10:33qui ont tenu une conférence de presse.
10:35On va entendre le roi dans un instant.
10:37Le Premier ministre, qui était là au début de la séquence, a dû fuir.
10:41Il est remonté dans sa voiture et il est parti.
10:43Sauf qu'il a été poursuivi, regardez bien, par les habitants, très en colère,
10:47qui se sont attaqués à sa voiture.
10:49Des coups de pied, des coups de bâton.
10:51La vitre arrière de son véhicule va même être cassée.
10:55Le Premier ministre qui fuit face à la colère.
10:58Mais vous voyez la situation, tout ça dans un bain de boue.
11:00Vous avez là la voiture du Premier ministre.
11:03C'est absolument surréel comme image.
11:06Vous voyez la colère de ses habitants.
11:10Les gardes du corps qui ont essayé de faire partir cette voiture le plus vite possible.
11:14Elle a réussi à s'enfuir, mais je vous le disais,
11:16la vitre arrière a été brisée par des jets, par des coups, portés.
11:21Vous le voyez sur cette voiture.
11:23On est là bien, sur la voiture du Premier ministre espagnol.
11:27Image absolument surréaliste dans cette Espagne traumatisée.
11:33Rebecca Blanc-Lelouch, on va vous retrouver.
11:35Vous êtes en Espagne depuis plusieurs jours maintenant.
11:38Cette colère des habitants, vous l'avez entendu.
11:40Vous l'avez recueillie ces dernières heures, ces derniers jours.
11:45Oui, absolument. Elle s'est surtout développée depuis 48 heures.
11:49Mais elle est unanime.
11:51Encore un exemple qu'on peut vous raconter.
11:53Ce qu'on a vécu avec Morgane Dumont, il y a quelques minutes, à l'instant,
11:56quand nous sommes arrivés à la Torée dans le quartier de Sédavi.
11:59On s'est positionnés pour faire un duplex, pour vous montrer les conditions sanitaires.
12:04Et ce n'est pas un policier, ni un gendarme, ni un militaire qui est venu nous voir
12:08pour nous demander de sortir de la zone, mais un habitant.
12:11Et on lui a dit, mais pourquoi nous demandez-vous de sortir de la zone ?
12:14Il nous a tout simplement répondu, parce qu'on n'est pas aidés.
12:17On n'a pas de police, on n'a pas de militaire.
12:19Donc, nous devons faire notre propre police.
12:22C'est exactement ce bruit qui résonne.
12:25Autre chose, les habitants nous parlent de la mobilisation extraordinaire
12:29de milliers de bénévoles qui viennent prêter main forte
12:32avec des outils de déblayage, avec de l'eau potable, avec de la nourriture.
12:36Mais ils nous disent, comment expliquez-vous qu'il y ait autant de bénévoles
12:39et qu'il n'y ait si peu, voire pas du tout, de policiers et de militaires ?
12:43Voilà pourquoi, globalement, les habitants sont très en colère.
12:47Une autre habitante, une française, nous a également fait part de son étonnement
12:52vis-à-vis du contraste entre la mobilisation de la France
12:55et des journalistes qui informent de la situation, qui sont très concernés,
12:59et de la mobilisation de l'Espagne qui paraît dérisoire à côté du contraste
13:03avec le gouvernement français qui a proposé d'envoyer des aides,
13:06des pompiers volontaires, et l'Espagne qui les a refusées,
13:09disant qu'ils avaient les moyens suffisants.
13:11Et puis, rappelons qu'il y a quelques jours,
13:13le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé un plan d'aide
13:16pour les sinistrés à la hauteur de 250 millions d'euros
13:19et de 6000 euros par sinistré, par victime.
13:22Une aide qui paraît évidemment dérisoire pour la reconstruction d'une vie.
13:27– Rébecca, je voudrais que vous nous parliez de l'image derrière vous
13:30pour qu'on comprenne bien.
13:31Toutes les rues de ce village où vous êtes ressemblent à cela,
13:34c'est-à-dire que tout est dehors, qu'on marche au milieu de la boue,
13:37au milieu des détritus, au milieu des amas de gravats ?
13:42– Honnêtement Philippe, il faut le voir pour le croire.
13:45On essaye de vous le montrer avec Morgane Dumont depuis ces derniers jours,
13:49mais nous sommes à J6 et c'est encore un champ de ruines.
13:53C'est comme si nous étions au premier jour.
13:55Il y a des meubles, des outils d'intérieur, de ménage, des voitures à ne plus en finir
14:02qui sont complètement renversées, retournées.
14:04Ici à Cédavie, c'est d'ailleurs ici où se trouve le fameux cimetière de voitures
14:07dont on vous a beaucoup parlé sur l'antenne de BFM TV.
14:11Donc les gens essayent tant que possible, ne savent plus par où commencer,
14:14essayent de déblayer, essayent de récupérer de l'eau potable,
14:17essayent d'y voir clair, ne savent pas comment s'organiser
14:19et ne savent surtout pas comment se projeter dans la suite.
14:23Donc voilà, c'est un réel paysage apocalyptique
14:26dans lequel nous sommes avec Morgane Dumont depuis 5 jours.
14:30– Images absolument impressionnantes.
14:32Merci beaucoup à Rebecca Lelouch, Morgane Dumont.
14:34On suit évidemment tout ce qui se passe grâce à vous,
14:36grâce à tous les envoyés spéciaux de BFM TV.
14:38Le roi, après cette arrivée, vous l'avez vu, et cette visite plus que chahutée,
14:41a quand même tenu à tenir une conférence de presse.
14:44Il s'est exprimé avec la reine à ses côtés
14:46et il a essayé de faire face à cette colère, à cette situation.
14:50– Nous devons donner de l'espoir à ces personnes,
14:54répondre à leur urgence, mais aussi leur donner de l'espoir
14:57et leur garantir que l'État, dans toute sa plénitude, est présent.
15:04Ce n'est pas de la spéculation, je crois que les ressources augmentent
15:07et que l'efficacité augmente également.
15:09Nous devons comprendre la colère et la frustration de nombreuses personnes
15:13parce qu'elles ont vécu des moments très difficiles,
15:15parce qu'elles ont eu du mal à comprendre le fonctionnement de tous les mécanismes
15:18et à faire face à la situation d'urgence.
15:27– Et avec nous, Stéphanie.
15:29Stéphanie, bonjour, vous êtes française, vous vivez en Espagne depuis 25 ans,
15:32vous vivez à Chivas précisément.
15:34Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
15:36Est-ce que vous comprenez la colère qui s'est exprimée
15:39contre le roi et la reine hier ?
15:41– Ah oui, je voulais parler en nom de tous les Espagnols
15:44et en fait, la rage, c'est se sentir impuissant,
15:49voir qu'on ne reçoit aucune aide, rien.
15:53Donc le président Pedro Sánchez n'a toujours pas déclaré l'état d'alerte,
16:00donc les soldats ne peuvent pas sortir, les pompiers ne peuvent pas venir.
16:05Il a refusé l'aide de la France, de tout le monde
16:09et la rage de tous les habitants de Paiponta,
16:13c'est parce que les rois ont été avec Pedro Sánchez
16:17mais personne, personne leur a apporté quoi que ce soit.
16:21Ils ont été les mains vides, ils n'ont aidé personne,
16:25ils auraient pu charger l'hélicoptère, les voitures, les BD,
16:29des bottes pour les gens pour qu'ils puissent travailler,
16:32des pelles, quoi que ce soit, de l'eau, du manger, quoi que ce soit.
16:38Mais ils n'ont rien reçu, donc c'est pour ça, le peuple n'en peut plus.
16:42Ça me rappelle un peu tout ça, la révolution française.
16:46Le peuple se sent complètement délaissé, abandonné.
16:52– C'est quoi le sentiment du mépris, de l'abandon ?
16:57– De l'abandon, de l'abandon, surtout de l'abandon.
17:01Et c'est le peuple qui bouge tout, c'est le peuple qui aide tout le monde,
17:05c'est vraiment le peuple, seulement le peuple.
17:08Et c'est grâce à tous les volontaires qu'on a pu survivre,
17:12qu'on a pu nettoyer les rues, qu'on a pu sauver les gens grâce au peuple.
17:17Donc je ne sais pas si le Conseil européen peut mettre un peu de pression
17:23pour obliger l'Espagne à laisser rentrer les aides des autres pays.
17:27On en a besoin, on en a vraiment besoin, vraiment.
17:31– Est-ce que vous pouvez nous raconter ce que vous, vous avez vécu ?
17:34Comment vous avez vécu ces pluies diluviennes et quelle est votre situation aujourd'hui ?
17:38– Alors là c'est chez moi, je ne sais pas si vous voyez très bien,
17:41tout ça c'était comme une mer d'eau, d'ailleurs on voit encore la route.
17:47On a été jusqu'à hier après-midi sans eau, sans lumière, sans pouvoir se laver,
17:54sans pouvoir cuisiner, sans pouvoir manger, sans rien, vraiment sans rien.
17:59Et l'eau est arrivée au bout, enfin de l'eau, je vais dire de l'eau pour boire,
18:03et nous l'avons servie le deuxième jour, mais pas le gouvernement, le peuple.
18:10Le peuple est venu nous aider, et c'est vraiment triste.
18:15Mais heureusement, heureusement, c'est vrai que tous les Espagnols se sont appuyés,
18:19il y a des gens de partout qui sont venus, de Madrid, de partout, de partout,
18:25de Cuenca, les villages d'à côté, tout le monde, c'est formidable.
18:30Et je voulais surtout remercier les pompiers français volontaires
18:33qui sont venus nous aider, les remercier vraiment.
18:37Tout le monde parle d'eux ici en Espagne, tout le monde les remercie.