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Le bilan provisoire des inondations qui frappent l'Espagne est monté à 205 morts, ont annoncé les autorités ce samedi. Ce chiffre pourrait encore grimper car de nombreux disparus sont encore introuvables. Mais la solidarité s'organise avec des distributions alimentaires ou encore du nettoyage. 

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Transcription
00:00C'est l'Espagne qui n'en finit pas de penser ses peines et ses maux parce que la situation reste extrêmement chaotique.
00:07Ce qui est assez incroyable, c'est cet élan de solidarité qui s'organise depuis plusieurs jours.
00:12Tous ces bénévoles qui, tout ce week-end encore, vont venir, s'organisent pour aider les sinistrés.
00:17Rebecca Blanc-Lelouch, on vous retrouve, vous êtes à la tord dans la banlieue de Valence.
00:21Le bilan, on le rappelle, dépasse les 200 morts. Malheureusement, il n'est que très provisoire encore.
00:27L'urgence, c'est encore, pour les secouristes, de chercher des survivants.
00:31Il y a encore un mince espoir de retrouver des gens vivants sous les décons.
00:38Des gens vivants, l'espoir est mince. Il existe évidemment, mais l'espoir est mince.
00:43Il y a surtout très fortement de chance qu'on retrouve un bon nombre de corps, de personnes décédées.
00:50Ici, par exemple, nous nous trouvons sur la place principale de la commune du quartier de la Torée.
00:55C'est la place de la mairie. Et nous sommes au-dessus du parking public.
00:59Morgane Dumont va vous montrer. C'est un très grand parking sur deux niveaux,
01:03qui est complètement rempli d'eau encore, à J4, après ces dramatiques inondations.
01:09Et les pompiers, tant que possible, essayent d'évacuer l'eau pour, en premier lieu,
01:14voir s'il y a des corps de victimes décédées à l'intérieur.
01:19Ce que nous disait un pompier, c'est que c'est très fortement probable,
01:22que tous les employés de la mairie qui se trouve juste derrière moi,
01:25avaient leurs voitures garées à ce moment-là, et ont voulu aller les sauver, aller les chercher,
01:30et sont potentiellement restés bloqués.
01:32Les évacuations continuent. Il y a très fortement de chance qu'il y ait plus d'une quinzaine de personnes
01:38qui soient décédées dans ce parking.
01:40Et depuis ce matin, on a pu observer ces pompiers essayer d'y accéder,
01:44par exemple, l'entrée piétonne que vous pouvez voir, mais également par l'entrée des voitures.
01:49On rappelle que dans la torée, hier encore, il y a huit corps qui ont été retrouvés décédés
01:55sous les décombres de voitures.
01:57Rebecca, il y a évidemment cette urgence de retrouver des survivants avec cet espoir mince,
02:01vous nous le disiez, tout cela au milieu de dégâts considérables,
02:04parce que plus les jours passent, plus on nettoie et plus on se rend compte
02:07à quel point les dégâts sont importants.
02:12Absolument, nous sommes à J4 et on a l'impression qu'on est au premier jour.
02:16C'est un paysage apocalyptique, c'est un champ de ruines.
02:19Regardez ces voitures.
02:21Ici, la particularité à Cédavie, c'est vraiment ces centaines de voitures.
02:24C'est là où se trouve le fameux cimetière de voitures qui sont complètement retournées,
02:28renversées, puisqu'il y a des habitations.
02:30Chaque habitant a sa propre voiture, mais également beaucoup d'entrepôts,
02:33beaucoup de parking.
02:35Donc les voitures sont complètement renversées.
02:37Il reste possiblement des corps dans certaines d'entre elles,
02:40mais également dans les rues, des habitations,
02:42où les meubles sont entassés dans la rue,
02:45entre les débris qui ont été emportés par ces inondations,
02:49mais également le travail qui est fait depuis quatre jours
02:52d'évacuer les maisons qui ont été détruites
02:54pour que les habitants puissent récupérer ce qu'ils peuvent.
02:58Merci beaucoup, Rebecca Blandelouche, avec Morgane Dumont,
03:01envoyée spéciale de BFMTV.
03:03On suit avec vous tout au long du live, bien sûr,
03:05ces travaux d'ampleur et ces recherches qui se poursuivent.
03:07Juliette Duquesne, bonjour.
03:08Avec nous, vous êtes journaliste, autrice des carnets d'alertes,
03:10spécialisée dans les thématiques environnementales,
03:12autrice également de « Vivre mieux sans croissance »,
03:15c'est aux éditions des presses du Châtelet.
03:17Laurent Wibert, bonjour.
03:18Bonjour.
03:19Merci vraiment d'être avec nous.
03:20Vous êtes ancien pompier expert en communication,
03:21en gestion de crise, président de NITIDIS.
03:24Je voudrais votre regard sur ces images qu'on voit là.
03:26Pourquoi c'est si, Rebecca nous disait,
03:28on est au quatrième jour, c'est comme si on était au premier ?
03:31Il va falloir du temps pour évacuer, pour nettoyer tout ça.
03:34C'est ce qu'on appelle la post-crise.
03:35Il faut sortir de la sidération, être dans l'action.
03:37C'est ce qui a été fait par de nombreux aidants
03:41qui viennent presque en surplus des forces de l'État.
03:45On pourra en reparler aussi sur le plateau tout à l'heure.
03:48Donc, on est dans la gestion la plus délicate, la plus difficile,
03:51parce qu'en plus, le bilan est incertain.
03:53Il est à consolider.
03:54On le sait par expertise que lorsqu'on est sur des catastrophes de ce type,
03:58malheureusement, on met un coefficient multiplicateur
04:01quand on a un bilan initial,
04:02et la reconnaissance de certains parkings, de sous-sols, etc.,
04:06malheureusement, risque en effet de montrer que le bilan va augmenter.
04:10Donc, il faut passer cette phase-là et cette reconstruction
04:14si tant est qu'il n'y ait pas de nouvelles pluies aussi.
04:16C'est ce qui est dans les crises.
04:18On a l'addition de plusieurs facteurs.
04:20On n'est pas que dans le nettoyage.
04:21Il faut en effet consolider.
04:23Il y a l'hiver qui s'installe.
04:25Il y a des complications.
04:26Il faut consolider.
04:27Sur l'urgence, on est à quatre jours après le début de ce drame.
04:30Il y a encore un espoir mince, mais un espoir de retrouver des survivants ?
04:35Il y a un espoir.
04:36Il faut rester toujours.
04:37De toute façon, les forces de secours ont cet objectif,
04:40sauver au maximum.
04:41Après, il faut se rendre compte aussi de certaines évidences
04:45quand on est dans des sous-sols ou quand on a été emporté par les eaux.
04:48On n'est pas dans un système de catastrophes comme des séismes
04:51où on a des chantiers avec ce qu'on appelle des poches d'air
04:53qui peuvent consolider et permettre à certaines personnes
04:56d'être secourues plus tard.
04:58Là, le bilan, malheureusement, risque d'être très lourd.
05:00On va continuer évidemment à analyser tout cela ensemble.
05:02Je voudrais juste avant qu'on aille à l'étour.
05:04L'étour, c'est l'un des villages qui a été le plus sinistré
05:07des dizaines de maisons, des routes, des édifices.
05:09Tout a été totalement emporté dans ce village
05:12où vivent essentiellement des personnes âgées.
05:14Du coup, vous l'évoquiez à l'instant, c'est les bénévoles,
05:16c'est la solidarité qui s'organise.
05:18Reportage de nos envoyés spéciaux Alizé Boissin,
05:20Eliott Francombe avec Pierre-Olivier Dantan.
05:23Pelle à la main et bottes au pied,
05:25ces habitants tentent comme ils peuvent
05:27de redonner un visage à l'étour,
05:29village meurtri par les inondations en Espagne.
05:34Dans cette menuiserie familiale,
05:36il faut ranger, déblayer,
05:38trier des tonnes de débris pour se relever de ce traumatisme.
05:42Tout ce que vous voyez là, c'est du matériel
05:44qui appartenait à l'atelier de mon père.
05:46Ces portes-là, mais aussi tous ces outils
05:48qu'il utilise pour travailler.
05:50Voilà, tout est là.
05:54Ici, la population est composée à majorité de personnes âgées,
05:57mais la jeunesse a répondu présent,
05:59à l'image de cette collecte alimentaire
06:01mise en place en seulement quelques heures.
06:04Là, il y a des petits-déjeuners,
06:06des pâtisseries, des madeleines,
06:08des croissants, aussi du lait et du café.
06:12Nilael a fait 4 heures de route depuis Madrid
06:14pour apporter sa pierre à l'édifice.
06:18J'ai essayé de prendre tout ce que je pouvais,
06:20surtout des vêtements chauds, des vestes,
06:22et je pense que c'est vraiment important
06:24que tout le monde se mobilise.
06:26D'ailleurs, certains le font naturellement.
06:28Alfredo, 79 ans, se dit lui aussi touché
06:30par cette solidarité exceptionnelle.
06:32La génération la plus jeune
06:34est en train de participer
06:36avec tout ce qu'il y a ici.
06:38La jeune génération,
06:40les services de la guardia civile,
06:42l'armée, tout le monde s'entraide,
06:44tout le monde participe,
06:46prépare des provisions de nourriture,
06:48des sandwiches pour les gens qui sont ici.
06:52Malgré l'engagement des citoyens,
06:54il faudra des semaines, voire des mois,
06:56pour entrevoir le début d'une lente reconstruction.
06:58Ce qui est fou,
07:00c'est qu'on est quasiment en catastrophe humanitaire.
07:02C'est-à-dire qu'il y a des gens
07:04qui n'ont plus d'eau potable,
07:06qui ont du mal à trouver des vivres.
07:08C'est assez fou comme situation.
07:10Et au-delà de ça, il y a des personnes
07:12qui sont parfois sous dialyse,
07:14qui ont besoin de traitements médicaux,
07:16qui doivent aller chez des médecins,
07:18aller à l'hôpital.
07:20Tous les hôpitaux ont été évacués dans cette zone
07:22parce qu'ils sont fragilisés.
07:24Il faut penser à essayer de revenir
07:26à un temps normal d'action,
07:28mais ça va prendre des semaines, voire des mois.
07:32C'est très bien d'avoir cette solidarité.
07:34On ne peut que s'en féliciter.
07:36Mais quand le roi prend la parole en Espagne,
07:38je pense que ça peut être pris
07:40à hauteur de la nation
07:42et qu'on ait une masse
07:44de moyens militaires,
07:46protections civiles, qui se mettent en place.
07:48En France aussi, on est assez frileux.
07:50On a des niveaux de crise.
07:52On attend le dernier moment, quand c'est vraiment très haut,
07:54pour organiser ça.
07:56Je pense que ces images
07:58où on voit
08:00ces dons de nourriture,
08:02ça devrait être programmé, anticipé.
08:04Qu'on ait des entreprises aussi
08:06qui peuvent nettoyer des grues
08:08avec des marchés qui sont peut-être pris en amont.
08:10On attend toujours la crise
08:12et c'est en post-crise qu'on s'installe.
08:14C'est dommage, on perd du temps, on perd des vies.
08:16Juliette Duquesne,
08:18ces images sont terribles, elles nous ont tous choqués.
08:20C'est à la fois la conjonction de villes
08:22inadaptées au changement climatique
08:24et d'un dérèglement climatique qui s'amplifie.
08:26Il y a toujours plusieurs causes.
08:28Le changement climatique aggrave ces phénomènes extrêmes.
08:30Il faut savoir que c'est quand même
08:32plus difficile de prévoir
08:34la pluviométrie,
08:36je ne parle pas à court terme, je parle sur le siècle,
08:38sur le long terme, que les températures.
08:40J'ai retravaillé avec un chercheur récemment
08:42les différents modèles qui sont utilisés par le GIEC,
08:44les modèles mathématiques qui vont
08:46prévoir la pluviométrie
08:48sur le siècle prochain.
08:50Comme ce sont des modèles qui utilisent
08:52des modèles mathématiques, il va y avoir des grosses différences
08:54selon les modèles.
08:56Tout ce qui est autour de la mer Méditerranée,
08:58on sait quand même qu'il va y avoir globalement
09:00moins d'eau. Mais par contre,
09:02il va y avoir des phénomènes extrêmes
09:04comme on le voit aujourd'hui.
09:06En plus de cela, il y a bien sûr l'urbanisation galopante
09:08et la bétonisation, on a mis du béton
09:10partout. Depuis 1950,
09:12la population mondiale dans les villes
09:14a été multipliée par 5.
09:16Ajoutez à cela le fait que les sols
09:18agricoles sont abîmés,
09:2040% des sols sont abîmés,
09:22donc l'eau ne rentre plus dans les sols.
09:24Je donne souvent ce chiffre pour
09:26tout ce qui est sécheresse, mais ça marche aussi.
09:28Il va très bien illustrer aussi
09:30ces problèmes liés aux inondations.
09:32Les pratiques agroécologiques,
09:34c'est-à-dire quand on va avoir des sols vivants,
09:36quand on va cultiver la terre de façon très différente,
09:38dans les zones semi-arides,
09:40permettent de multiplier de 5 à 10 fois
09:42la capacité de rétention d'eau des sols.
09:44En plus du changement
09:46climatique qui aggrave
09:48ces phénomènes extrêmes, l'urbanisation,
09:50le fait que les sols agricoles
09:52sont abîmés, on a aussi le fait
09:54qu'on a énormément modifié
09:56le cycle de l'eau. Rien qu'en France,
09:58où il y a eu beaucoup d'inondations aussi,
10:0031% des masses d'eau sont
10:02artificialisées ou modifiées.
10:04Tous ces contextes font
10:06qu'on se retrouve avec des catastrophes
10:08qui vont être de plus en plus nombreuses.
10:10Quand je vous entends, on se dit que
10:12ce que vous décrivez, c'est aussi la situation de la France.
10:14C'est une question que je voudrais qu'on se pose aussi ce matin.
10:16Est-ce que ce qui s'est passé là peut arriver chez nous ?
10:18Tout à fait, et on voit déjà
10:20qu'on a eu énormément d'inondations.
10:22En fait, le risque climatique, lié
10:24en plus à tous ces autres facteurs,
10:26crée ces situations. Le problème, c'est
10:28qu'aujourd'hui, on parle beaucoup d'adaptation.
10:30Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'adapter.
10:32Oui, il faut s'adapter, mais il faut surtout
10:34revenir aux causes. Et les causes du changement
10:36climatique, c'est qu'on émet beaucoup trop
10:38de gaz à effet de serre. Et même si
10:40on a réduit un peu en France, globalement,
10:42sur la planète, on continue d'augmenter nos émissions
10:44de gaz à effet de serre. Et là, on vit déjà
10:46toutes ces conséquences du changement climatique.
10:48Donc, il faut qu'on réduise drastiquement
10:50nos émissions de gaz à effet de serre.
10:52Et si on veut réduire drastiquement
10:54nos émissions de gaz à effet de serre, on sait
10:56qu'il faut qu'on réduise notre consommation d'énergie.
10:58Et alors, je sais que ça peut paraître éloigné
11:00en plus avec toutes ces conséquences
11:02dramatiques, mais c'est lié. Il faut aussi
11:04du coup qu'on réduise nos consommations
11:06d'énergie, notre consommation tout court,
11:08et donc qu'on change le modèle économique
11:10et qu'on ne reste plus basé seulement
11:12sur le produit intérieur brut, sinon
11:14on risque de vivre, et on vit déjà
11:16ces situations. – Un modèle, évidemment, qui est réinterrogé
11:18par ce dérèglement climatique, juste si on reste
11:20très concret sur le fait que ça puisse arriver en France.
11:22Est-ce qu'on est mieux organisé,
11:24sans faire offense aux Espagnols,
11:26pour réagir chez nous ?
11:28– Alors, je ne dirais pas qu'on est mieux organisé.
11:30On a une
11:32hiérarchisation
11:34de l'organisation de l'État,
11:36avec un élément central qui est
11:38la commune, le maire, sur lequel
11:40on fait reposer beaucoup
11:42de responsabilités, et parfois sans
11:44les moyens qui sont adaptés. Prendre des
11:46exemples concrets, on a presque
11:48plus de 90% des communes qui sont
11:50équipées d'un plan communal de sauvegarde,
11:52c'est-à-dire que c'est un plan qui doit permettre
11:54de prendre les premières mesures
11:56lors d'événements comme celui-ci
11:58en Espagne.
12:00En revanche, ces plans sont faits parfois
12:02depuis une dizaine d'années, c'est un classeur
12:04qui est mis dans la mairie, et on ne joue
12:06pas les exercices
12:08à hauteur normale, c'est-à-dire
12:10qu'on ne met jamais en fragilité
12:12nos dispositifs. On a l'impression qu'on est
12:14prêt, mais on ne l'est pas. Ensuite, on a
12:16des plans, pareil, de prévention
12:18des risques d'inondation,
12:20qui sont faits, parfois aussi, depuis plus de 10 ans,
12:22qui ne sont pas réévalués. Donc, on a
12:24un déficit d'organisation, et surtout
12:26de mise en
12:28tension pour voir si ça fonctionne.
12:30Et puis, je rappelle que le citoyen
12:32est aussi le premier maillon de la chaîne
12:34des secours, comme on dit
12:36dans la loi de 2004 de sécurité civile,
12:38l'organisation de la sécurité civile.
12:40Donc, on voit bien qu'il ne faut pas tout attendre.
12:42On a la loi Barnier, on se dit
12:44c'est super, on attend qu'une chose,
12:46c'est d'être en catastrophe naturelle,
12:48classé en catastrophe naturelle, pour avoir
12:50une séparation de 50% des assurances.
12:52Ce n'est pas normal, on devrait être
12:54beaucoup plus proactif. Des populations,
12:56je prends Cuba, qui est dans un système
12:58particulier, mais qui s'organise
13:00beaucoup mieux en cas de catastrophe.
13:02Au Japon, on le sait, et d'autres états
13:04qui sont beaucoup, l'Irlande par exemple,
13:06la Hollande est beaucoup plus préparée
13:08que nous. On n'ose pas,
13:10on attend, on verra bien, on sait faire.
13:12Non. Il y a l'intercommunalité aussi qui a
13:14été développée. Se préparer,
13:16se tester, agir.
13:18S'adapter aussi, c'est évidemment quand même
13:20un des volets. Est-ce que sur le volet
13:22adaptation, par exemple, de nos villes, de notre
13:24urbanisme aujourd'hui, on sait que par exemple, il y a des terrains
13:26aujourd'hui où on dit qu'il ne faut plus construire. Est-ce que là-dessus,
13:28on avance ? Alors, moi,
13:30je ne suis pas trop inquiétée sur l'adaptation. Mais sur l'adaptation,
13:32bien sûr qu'il faut mettre plus de verre dans les villes,
13:34bien sûr qu'il faut arrêter de construire où il ne faut pas,
13:36mais je me permets d'insister, il faut vraiment
13:38qu'on revienne aux causes. Parce qu'aujourd'hui, il y a une vraie
13:40dérive. Mais en attendant, il faut s'adapter quand même.
13:42Oui, mais il faut aussi revenir aux causes. Le problème, c'est qu'on
13:44ne s'attaque pas du tout aux causes. On continue
13:46de consommer autant, d'émettre autant de gaz
13:48à effet de serre. Le découplage entre les émissions
13:50de gaz à effet de serre et le PIB, certains
13:52disent qu'il existe. Il est très relatif,
13:54rarement absolu et seulement limité
13:56à certaines zones géographiques et dans
13:58le temps. Si on ne veut pas
14:00revenir souvent ici,
14:02parler d'inondations, et on était
14:04beaucoup parlé de sécheresse en 2022,
14:06il faut qu'on réduise drastiquement
14:08nos émissions de gaz à effet de serre.
14:10Oui, sinon, on va répéter ça sans cesse.
14:12Et ça veut dire organiser un autre modèle économique.
14:14Et je sais que c'est un mot qui fait peur, mais ça veut dire
14:16organiser la décroissance plutôt
14:18que de subir la récession et de subir...
14:20C'est évidemment politique.
14:22C'est un sujet politique, mais très lié au fait
14:24à tous ces sujets.

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