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La journaliste Charlotte d'Ornellas fait part d'un sentiment ressenti par de nombreux Français. «D’année en année, on sent la peur monter» en France, selon elle.

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Transcription
00:00Pour illustrer le courage, vous vous souvenez de cette voiture de police qui avait brûlé en bas d'une caméra, c'était à Viry-Châtillon, et quelques années après, l'enquête a été faite, et au moment du procès, un des policiers m'avait dit
00:22Vous vous rendez compte que c'était au pied de la cité, il y avait des milliers de gens, et il n'y avait pas eu un témoignage, tellement les gens avaient peur, évidemment, c'était pas de la complicité de tout le quartier, évidemment que certaines personnes avaient vu, mais c'était impossible de parler
00:34Donc là, en effet, elles prennent un risque réel, elles vivent au milieu de ce quartier, elles en subissent les conséquences, elles décrivent, en effet, sans détour
00:41Moi, honnêtement, hier, quand j'ai vu le témoignage de cette femme, ça m'a brisé le cœur, mais brisé le cœur, vraiment, je pèse mes mots
00:46Elle explique qu'elle ne peut plus vivre correctement, mais alors, là, on arrive, c'est pas simplement, on a peur pour nos enfants, une peur un peu abstraite qu'on a vu monter
00:54La peur n'était pas abstraite, mais d'année en année, on a vu des gens dire leur inquiétude de ce qui se passait un peu plus loin, de est-ce qu'un jour, il va nous arriver ça
01:03Elle nous explique qu'elle ne va plus faire ses courses, je ne sais pas si on réalise bien le basculement du quotidien de ces Français qui vivent tout simplement dans ces quartiers
01:13Elle s'adresse directement au ministre de l'Intérieur et devant des caméras, et vous le disiez, avec beaucoup de courage, mais honnêtement, et avec Alexandre, on a la chance de travailler à l'écrit
01:22dans la presse écrite, comme beaucoup de journalistes en France, on l'a entendu des dizaines de milliers de fois, parce que c'est plus facile de parler, évidemment, quand vous n'avez pas votre photo
01:31quand il n'y a pas la caméra qui est allumée, et ouvrir une caméra, on le sait très bien, ça affaiblit beaucoup certains témoignages
01:39Donc ces témoignages, on les a déjà, on les connaît par cœur, on les relaie parfois, certains ne le font pas, et certains accusent ceux qui les relaient depuis des années
01:46Ce qu'on voit là, à travers ce témoignage, c'est surtout en effet un quotidien dramatique, et ce qu'on voit de manière plus générale avec le trafic de drogue, c'est que ça appelle une réponse ciblée
01:56sur le trafic lui-même, qui engendre et qui a beaucoup de conséquences sécuritaires, mais il y a évidemment, comment dire, une focalisation politique, et de toute la chaîne pénale, évidemment, on l'a dit tout à l'heure
02:08sur laquelle il faut évidemment s'attarder, les magistrats marseillais, vous l'avez évoqué dans votre édito au début, avaient évoqué des pistes qui avaient été balayées
02:18Ce n'est même pas qu'ils avaient été balayés, c'est qu'ils s'étaient fait engueuler en plus, alors qu'ils parlaient sous serment devant le Sénat, eux aussi avec beaucoup de courage d'ailleurs
02:25Donc en effet, Bruno Retailleau a expliqué qu'il était déterminé, on sait qu'il y a des points de désaccord avec le ministre de la Justice, ils vont faire un déplacement ensemble à la Marseille
02:36On verra ce qui en sortira

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