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Bruno Retailleau, ministre de l'Interieur était l'invité de Neïla Latrous sur RMC et BFMTV. Il a réagit à la fusillade à Poitiers, aux propos chocs de Nicolas Daragon ou encore au match France-Israël.

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Transcription
00:008h30 sur RMC et BFMTV, j'ai le plaisir d'accueillir ce matin Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur.
00:06Bonjour Bruno Retailleau.
00:07Bonjour à vous.
00:08Vous vous rendez dans quelques heures à Rennes, un déplacement sur le thème de la lutte contre le narcotrafic,
00:15alors que l'on vient d'apprendre il y a quelques instants qu'une fusillade a éclaté cette nuit à Poitiers, au Couronnerie,
00:22c'est l'un des quartiers de la ville.
00:25Est-ce que vous pouvez nous donner plus d'informations ?
00:27Le préfet évoque cinq blessés et vraisemblablement il y aurait plusieurs centaines de personnes impliquées ?
00:33Bien sûr, cet événement a commencé à 22h45 hier soir, j'en ai été informé cette nuit.
00:39Il y a pour le moment cinq blessés, dont plusieurs blessés sont des blessés graves et même très graves.
00:46Ça a commencé par une fusillade sur un restaurant et ça s'est achevé par une risque entre bandes rivales
00:53qui a engagé plusieurs centaines de personnes.
00:56On me parle, le préfet fait un compte-rendu et en citant entre quatre et six cents personnes, on est arrivé...
01:02Quatre et six cents personnes impliquées dans une risque ?
01:05Voilà, dans une risque.
01:07Avec des armes ?
01:09Avec toutes sortes d'armes, bien sûr.
01:11Il ne faut pas découvrir le problème, on ne le découvre pas.
01:13Moi je pense qu'on est à un point de bascule.
01:15Je me souviens, il y a près de deux ans, lorsque j'étais au Sénat, j'avais utilisé mon droit de tirage sur une commission d'enquête.
01:21Mais pardon, est-ce qu'on sait précisément si c'est lié là aussi au trafic de drogue ?
01:26Je le dis, je vous le dis ce matin, je vous le confirme, bien sûr, c'est lié au trafic de drogue.
01:31Donc Poitiers cette nuit, samedi dernier, qu'est-ce qui s'est passé samedi dernier ?
01:35Un enfant de cinq ans à Rennes, deux balles dans la tête, il est toujours entre la vie et la mort.
01:41Son père est un trafiquant de drogue.
01:43Là encore, il s'agit de règlement de compte et je me rends à Rennes dans quelques heures.
01:48Donc aujourd'hui, les narco-racailles n'ont plus de limites.
01:51Ça veut dire quoi, narco-racailles ? C'est un terme que vous avez utilisé samedi dernier.
01:55Je peux vous dire que les Français me comprennent, je parle directement aux Français.
01:58Les narco-racailles, ce sont des individus, des trafiquants,
02:02qui utilisent les moyens les plus féroces, les plus violents pour régler des comptes,
02:07pour satisfaire leur envie, leur appât du gain.
02:10Simplement, ce que je veux dire, c'est que ça ne se passe pas, cet enfant,
02:15ses risques hier soir, ses cinq blessés, ses fusillades,
02:18ça ne se passe pas en Amérique du Sud, ça se passe à Rennes, ça se passe à Poitiers.
02:23Dans cette France de l'Ouest, que je connais bien parce que j'en viens,
02:25qui était réputée jadis pour sa tranquillité, on est, oui, à un point de bascule.
02:31Et je pense que le choix que nous avons aujourd'hui,
02:34c'est un choix entre une mobilisation générale ou alors la mexicanisation du pays.
02:38Juste Bruno Retailleau, puisque vous évoquiez le drame de Rennes,
02:41ce petit garçon de 5 ans, effectivement, touché de deux balles,
02:45dont l'une à la tête et qui est toujours hospitalisée,
02:47vous nous dites qu'il n'est toujours pas sorti d'affaires.
02:49Écoutez, je ne suis pas médecin.
02:51Il ne faut pas être médecin pour comprendre que quand on reçoit dans la tête une balle,
02:55c'est très grave, c'est très grave.
02:57Est-ce que les auteurs des tirs ont été retrouvés ?
02:58Comment avance l'enquête de ce point de vue-là ?
03:00L'enquête avance, l'enquête avance, on a mis des moyens.
03:02Bien entendu, je vais vous en reparler puisque cet après-midi,
03:05j'annoncerai un certain nombre de dispositifs.
03:07Et vous êtes attendus de pied ferme, d'ailleurs,
03:09par les policiers et les habitants de ce quartier de Beaurepas,
03:13les policiers qui disent « on veut plus de moyens »,
03:15c'est ce que signe l'UNSA Police dans un communiqué.
03:17Est-ce que tout à l'heure, vous allez leur dire « je vous donne plus de moyens » ?
03:20On a déjà donné plus de moyens.
03:22Notre réaction, elle va se dérouler en plusieurs temps.
03:26Le premier temps, c'est la réaction immédiate.
03:28J'ai dépêché la CRS 81, qui va être relayée par la CRS 40
03:34pour établir le calme, pour tranquilliser les habitants
03:37et pour établir l'ordre républicain.
03:39Et cette dernière CRS 40, elle restera le temps qu'il faudra.
03:46On va renforcer aussi la brigade spéciale de terrain,
03:50qui est une brigade qui connaît bien le quartier,
03:53et des renforts vont arriver très rapidement.
03:56On va aussi mettre à la disposition de la justice
03:58des moyens d'investigation avec l'appui
04:00de notre unité nationale d'investigation,
04:03avec des enquêteurs qui connaissent très bien ces trafics.
04:06Et on va aussi s'attaquer à l'écosystème
04:09par une sorte de taxe-force qui va comprendre
04:11non seulement des policiers, non seulement des enquêteurs,
04:13mais aussi des gens de l'URSSAF, des inspecteurs du travail,
04:16du fisc, pour que l'on brise l'écosystème à 360 degrés.
04:21C'est ça qu'on va faire dans un premier temps.
04:23Je voudrais vous faire écouter ce que nous dit Christine.
04:26Elle habite ce quartier de Moropa et elle n'en peut plus.
04:30Elle n'en peut plus parce que depuis le début de l'année,
04:32il y a eu six règlements de comptes.
04:34La semaine dernière, les habitants ont été frappés
04:37par cet enfant qui a été touché par balle.
04:39Christine, que vous allez peut-être rencontrer
04:41tout à l'heure lors de votre déplacement.
04:42Elle a une suggestion à vous faire écouter.
04:44Déjà, tu viens de passer sans escorte, rien du tout,
04:47passer quelques mois chez nous dans le quartier.
04:49Ils ont tous des belles paroles.
04:50Maintenant, sur le terrain, il faut venir.
04:52Il faut être là, il faut vivre sur le terrain.
04:54Tous ces chouffes qu'ils sont en train de prévenir
04:56quand il y a la police, pour moi, c'est entrave à la justice
04:59et ils devraient être pénalisés aussi.
05:01Il y a des lois qui existent, qu'on les applique.
05:04Qu'on applique les lois, dit Christine.
05:06Elle a raison, il y a des lois qui existent
05:07et il va en falloir de nouvelles.
05:09Moi, structurellement, je pense qu'il y a
05:11une réaction immédiate, rapide.
05:13Elle vous dit qu'il faut taper les chouffes.
05:15Les chouffes, pour préciser pour nos auditeurs,
05:17c'est ceux qui font le guet pour annoncer
05:19que des policiers vont intervenir.
05:20Mais on peut le faire.
05:22On a par exemple, bien sûr, un dispositif
05:26qui s'appelle l'amende forfaitaire délictuelle.
05:29On peut l'utiliser pour les consommateurs de drogue.
05:32On peut aussi l'utiliser pour ceux qui occupent
05:34les halls d'immeubles.
05:35Cette amende n'est pas seulement une amende,
05:37c'est un délit et donc elle est inscrite
05:39à votre casier judiciaire.
05:40Ce que je veux dire, c'est que structurellement,
05:42ce n'est pas avec quelques renforts
05:44qu'on va pouvoir régler le problème.
05:45Un problème qu'on a mis des dizaines
05:47et des dizaines d'années à voir venir
05:48et qui s'est enquisté.
05:50Il faut maintenant deux réponses de long terme.
05:52Moi, j'ai comparé justement le combat
05:54contre le narcotrafic au combat contre le terrorisme.
05:56Il va falloir forger une nouvelle législation.
05:59Il va falloir forger...
06:00Il y a des tribunaux spéciaux pour le terrorisme.
06:02Il y a un parquet antiterroriste.
06:03Il y a un parquet national antiterroriste.
06:06C'est une piste que nous étudions
06:08et cela relève de mon collègue de garde des Sceaux.
06:10Moi, j'y suis favorable depuis longtemps.
06:12Je l'ai dit et je le répète.
06:13Ça changerait quoi concrètement pour comprendre
06:15comment ça s'organiserait ?
06:17C'est des enquêtes mieux structurées
06:19avec des spécialistes ?
06:20C'est simplement que vous comprendrez
06:22que le narcotrafic ne connaît pas de frontières.
06:24Ni de frontières dans la France,
06:27ni frontières régionales, administratives,
06:29ni même les frontières entre les pays.
06:31Et je pense que centraliser l'information,
06:33centraliser une lutte,
06:35c'est un combat national.
06:37L'incarner aussi, ça me paraît important.
06:39D'abord, le combat contre le terrorisme
06:41porte ses fruits.
06:42Mais ce que je veux dire par là aussi,
06:44c'est qu'il faudra un changement de culture.
06:45Le changement de culture,
06:46c'est dire aux consommateurs,
06:47écoutez, s'il y a cette offre
06:49de narcotrafiquants, de narco-racailles,
06:51c'est parce qu'il y a une demande.
06:53Il faut sortir de la culture de la panalisation.
06:56Moi, je veux une culture de la responsabilisation.
06:58Il faut, et je demande à mes policiers,
07:00à mes gendarmes,
07:01de taper, y compris sur les consommateurs,
07:03des amendes forfaitaires, délictuelles,
07:05qui seront inscrites.
07:07Vous m'entendez ?
07:08Aux casiers judiciaires.
07:09Et je vais faire, nous allons faire
07:11des campagnes de communication.
07:13Il faut rappeler que derrière le joint,
07:15le rail de côte,
07:17il y a ces narcotrafiquants,
07:18ces narco-racailles,
07:19qui exploitent des réseaux de proxénétisme,
07:21qui tuent des enfants,
07:22qui tuent des adolescents
07:23de façon abominable.
07:25Je voudrais rappeler ce jeune de 15 ans à Marseille,
07:27lardé de 50 coups de couteau,
07:29et il a fini brûlé vif.
07:31Quand on fume du joint,
07:33quand on prend de la coque,
07:35on se rend complice de ça.
07:37Le goût du joint, il a le goût des larmes,
07:38il a le goût du sang.
07:39Bruno Retailleau, je reste un instant tout de même
07:40sur les moyens de police.
07:42Vous avez évoqué les renforts supplémentaires
07:44qui vont être envoyés,
07:46la sensibilisation des policiers et des gendarmes
07:48au fait de faire respecter,
07:50de faire appliquer davantage
07:51cette amende forfaitaire
07:53pour les consommateurs délictuels.
07:55Est-ce que les polices municipales
07:57ont un rôle à jouer ?
07:58Je sais que précisément à Rennes,
07:59les policiers municipaux, par exemple,
08:01ont demandé à être armés.
08:02La mairie leur dit non.
08:03Est-ce que vous êtes favorable, vous,
08:05à l'armement des policiers municipaux ?
08:06Moi, je suis favorable.
08:07Je suis favorable à l'armement
08:08des policiers municipaux
08:09dans la mesure où eux aussi
08:11sont en première ligne
08:12d'une violence qui devient
08:13une hyper-violence.
08:14Vous allez me dire à la maire de Rennes tout à l'heure ?
08:16Je reconnais,
08:17elle ne sera pas là,
08:18ce sera son premier adjoint,
08:19mais je reconnais la faculté,
08:20la liberté.
08:21Je suis attaché,
08:22comme ancien élu local,
08:24je suis attaché à cette liberté.
08:25Ce que je dis aujourd'hui,
08:26quand je parle de grande cause nationale,
08:28je l'ai dit au président de la République,
08:30je l'ai dit au Premier ministre,
08:31moi, je veux bien porter cette cause,
08:32mais c'est à vous, tout là-haut de l'État,
08:34qu'il faut aussi la porter.
08:35Mais ce sera, si j'ose dire,
08:37un combat qui va nécessiter
08:39une mobilisation générale.
08:40Donc, il faut qu'on travaille
08:42avec les collectivités territoriales.
08:45Les policiers municipaux,
08:46je suis favorable.
08:47Mon ministre délégué, Nicolas Daragon,
08:49est en train d'étudier un texte
08:50qui permettrait de donner
08:51encore plus de missions,
08:53de responsabilités,
08:54de moyens aux polices municipales.
08:56Et je le dis aussi aux maires de France
08:58et notamment de grandes villes.
08:59Il faut densifier le réseau
09:01des caméras de vidéoprotection,
09:03parce que c'est ce qui nous permet,
09:05au moment de l'enquête...
09:06Éric Piolle, maire de Grenoble,
09:07sur RMC tout à l'heure, disait
09:08« Oui, nous on l'a fait, ça ne sert à rien ».
09:10Mais non, il n'a rien comme caméra.
09:12Il a une toute petite police municipale
09:14qui n'est pas armée.
09:15Monsieur Piolle, depuis longtemps,
09:17s'est inscrit dans une lignée idéologique
09:19anti-sécuritaire.
09:20Il y a aussi qu'il faut légaliser,
09:22par ailleurs, la consommation,
09:23la répression des consommateurs
09:25jusqu'ici.
09:26Ça ne marche pas.
09:27Mais il n'y a pas...
09:28C'est l'inverse.
09:29En France, quelle est notre culture
09:31de la consommation de cannabis ?
09:32C'est la culture d'un moment récréatif.
09:34Moi, je dis que derrière ce moment récréatif,
09:37il y a des meurtres,
09:38il y a des proxénétismes,
09:40il y a des gens qui considèrent
09:42les jeunes, les adolescents
09:43comme de la chair à canon.
09:44C'est cette responsabilisation-là
09:46que je veux.
09:47Il faut changer de culture
09:48et nous le ferons parce qu'on ne l'a quasiment
09:50jamais fait en France.
09:51On fait des campagnes, par exemple,
09:52contre l'alcool au volant.
09:54Mais est-ce que vous avez souvent vu
09:56des campagnes, justement,
09:57contre ce que peut produire
09:59la banalisation de la consommation ?
10:01C'est censé être interdit.
10:02Il y a moins de campagnes,
10:03c'est censé être interdit.
10:04Oui, c'est censé être interdit,
10:07bien sûr.
10:08Ça ne suffit pas d'interdire.
10:09Il faut trouver les moyens
10:10de faire respecter l'interdiction.
10:12Juste, Bruno Retailleau,
10:13comme vous évoquiez, Nicolas Daragon,
10:14votre ministre délégué à la Sécurité,
10:16il semblait dire hier
10:18qu'au fond,
10:19et c'est ce que j'entends également
10:20depuis une dizaine de minutes
10:21que notre entretien a commencé,
10:23que jusqu'ici, on n'a pas fait assez.
10:24Comme si les opérations PlaceNet,
10:26et c'est ce que dit Nicolas Daragon,
10:27précisément sur les opérations
10:29lancées par votre prédécesseur,
10:31il dit qu'en fait,
10:32elles n'ont pas servi à grand-chose.
10:33Elles permettent une réinstallation
10:35et une mise en concurrence
10:36des réseaux de narcotrafiquants.
10:37Ça n'a pas apporté les solutions.
10:39Est-ce que ça veut dire que Gérald Darmanin
10:40a mal fait son travail ?
10:41Pas du tout.
10:42Moi, j'ai une autre analyse.
10:44Je pense que Gérald Darmanin
10:45a eu raison de faire ces opérations
10:47et celles, puisque ça fait à peu près
10:49un an qu'elles ont été lancées,
10:51j'ai demandé un retour d'expérience.
10:52Ce qui me revient,
10:53c'est que celles qui ont le mieux fonctionné
10:55sont celles qui ont fonctionné,
10:57notamment en lien avec la justice,
10:59pour judiciariser les dossiers
11:01et pour aller frapper les têtes de réseau.
11:03C'est quand on déstructure l'écosystème,
11:05quand on détruit la filière,
11:07qu'on a des gains qui sont des gains
11:09au-delà de la tranquillité
11:10qu'une intervention ponctuelle...
11:12Mais vous allez poursuivre ou pas ces opérations ?
11:14On va les poursuivre,
11:15mais je veux leur donner plus de pérennité
11:17et je veux les ancrer,
11:18comme je le disais tout à l'heure.
11:19Je pense qu'il faut détruire un écosystème,
11:22pour donner une image très rapide.
11:24Je pense que dans ces milieux-là,
11:26dans ces quartiers gangrénés par le narcotrafic,
11:28ces narco-racailles sont comme un poisson dans l'eau.
11:31Eh bien, on va vider l'eau.
11:33On va vider l'eau,
11:34y compris en s'attaquant au portefeuille.
11:36Et dans le nouveau texte
11:37qu'il faudra que nous portions avec le Garde des Sceaux,
11:39il faudra, là encore,
11:41faire des enquêtes de patrimoine,
11:42faire aussi des saisies administratives,
11:44des confiscations de biens, d'avoir...
11:47Souvenez-vous, Al Capone est tombé
11:50par une enquête fiscale.
11:52– Vous nous annoncez une nouvelle loi
11:53contre le narcotrafic ?
11:54– Bien sûr, il faudra.
11:55– Qui serait présentée l'année prochaine ?
11:57– Très rapidement.
11:58J'ai vu le Premier ministre, c'était hier,
12:00il m'a dit, Didier Migaud était là,
12:02je sais qu'il était attaché précisément à un texte,
12:05un nouveau texte.
12:06Il a d'ailleurs reçu les deux parlementaires,
12:08les deux sénateurs,
12:09l'un socialiste, l'autre LR,
12:10qui était rapporteur,
12:11Etienne Blanc,
12:12il y a quelques jours,
12:13pour que ces deux sénateurs présentent
12:15le texte qui a été déposé au Sénat,
12:17qui est un texte transversal, transpartisan.
12:19Donc certes, on n'a pas de majorité à l'Assemblée,
12:21mais franchement, je pense vraiment que
12:23sur le narcotrafic,
12:24comme on l'a fait sur le terrorisme
12:26il y a un peu plus de dix ans,
12:28on peut en faire là une grande cause nationale.
12:30Parce qu'encore une fois,
12:31c'est ou bien la mobilisation générale,
12:33immédiate,
12:34ou bien la mexicanisation pour le pays.
12:36– Je voudrais vous montrer des images Bruno Retailleau,
12:38puisqu'on évoque la majorité parlementaire,
12:41précisément d'un débat qui s'est tenu hier
12:43à l'Assemblée nationale
12:44sur l'expulsion automatique de certains étrangers
12:46condamnés par la justice,
12:47notamment ceux qui commettent des crimes
12:49et des délits pour trafic de drogue.
12:51Je voulais vous faire écouter une prise de parole.
12:54– L'étranger qui assassine, dehors.
12:57L'étranger qui viole, dehors.
12:59L'étranger qui a un lien quelconque
13:01avec une entreprise terroriste, dehors.
13:03L'étranger islamiste, dehors.
13:05L'étranger voleur, harceleur, agresseur, droit...
13:12L'étranger voleur, harceleur, agresseur,
13:16trois fois dehors, nous devons reprendre le contrôle.
13:21– Alors précision pour ceux qui nous écoutent
13:23et qui nous regardent et qui n'ont peut-être pas reconnu
13:25la personne qui parle, c'est le fameux Nicolas Daragon
13:27dont vous nous parlez depuis quelques minutes.
13:29– Il est mon ministre délégué.
13:31– Est-ce qu'il parle comme le Rassemblement national,
13:33on a vu les bandes Marine Le Pen l'applaudir à Touron.
13:35– Non, il parle comme nous parlons, comme je parle,
13:38il parle comme les français parlent.
13:40Lorsqu'on accueille des nouveaux venus...
13:42– Ça ne vous embête pas de le voir applaudi par Marine Le Pen
13:44et tous les autres députés du Rassemblement national ?
13:46– Ce qui m'importe c'est ce qu'il dit.
13:48Et ce qu'il dit est parfaitement juste.
13:50Quand un étranger est accueilli en France,
13:53il doit respecter nos lois.
13:55Quand il franchit la ligne rouge, quand il devient criminel,
13:59quand il vole, quand il essaie de propager
14:01précisément une idéologie comme l'islamisme conquérant,
14:05alors on doit l'expulser.
14:07C'est d'ailleurs ce que prévoit la loi immigration,
14:10et je l'avais durci lorsque j'étais sénateur,
14:13loi qui a été promulguée en janvier dernier.
14:16Les préfets ont des outils, je viens de leur rappeler,
14:19par une circulaire, pour expulser des individus
14:22qu'on ne pouvait pas expulser avant.
14:24Vous vous rendez compte qu'avant, quelqu'un,
14:26parce qu'il était par exemple, je cite,
14:28un exemple de ses protections injustes.
14:30La loi disait que si un individu est arrivé avant 13 ans,
14:33il peut avoir commis des délits, y compris des crimes,
14:36il n'est pas expulsable.
14:38Et ça a été modifié par la loi.
14:40Mais sur les mots que tient Nicolas Daragon, Bruno Retailleau,
14:43on a reçu une cascade de SMS hier de ce bloc central
14:47qui vous soutient, qui soutient le gouvernement où vous êtes.
14:50Très mal à l'aise les députés à dire,
14:52mais à trop suivre la sémantique du RN, on finit RN.
14:54Quand dans le même temps, le Rassemblement National
14:56de son côté se targuait d'une victoire idéologique,
14:59est-ce que ça vous agace par exemple,
15:01quand le Rassemblement National dit Bruno Retailleau,
15:03Nicolas Daragon, et bien ils parlent comme nous ?
15:05Écoutez, moi ça fait des dizaines.
15:07Toutes celles et ceux qui me connaissent
15:09savent que je n'ai jamais changé de ligne.
15:12Moi je n'imite pas le Rassemblement National,
15:14je parle selon mes convictions.
15:16Et ce que je dis, en m'exprimant aux Français,
15:19les Français l'appuient, y compris d'ailleurs une majorité,
15:22ce qui est nouveau, des électeurs de la gauche.
15:25Ce que j'ai proposé, la fermeté des mesures,
15:27par exemple, renouveler et réimplanter en France,
15:31dans notre droit, le délit de séjour irrégulier,
15:34c'est soutenu par plus de 7 Français sur 10.
15:38Ce que je vous propose, ce que nous proposons,
15:40avec le gouvernement de Michel Barnier,
15:42est soutenu par une énorme majorité des Français.
15:45Et c'est précisément parce que les hommes et les femmes politiques
15:48ont courbé les Chines, parce qu'on leur reprochait
15:51ce que vous venez de nous reprocher,
15:53le politiquement correct, le médiatiquement correct.
15:55C'est le Rassemblement National qui dit que vous parez comme lui.
15:57Mais peu importe, moi je n'ai pas peur.
15:59Il y a des convictions, il y a le bon sens,
16:01et le bon sens c'est de se dire qu'entre un étranger
16:03que l'on accueille généreusement, très souvent,
16:06franchi les lignes rouges, il n'a plus rien à faire sur le sol français.
16:09En revanche, l'étranger qui lui va s'intégrer,
16:12qui va travailler, qui va essayer de faire des efforts
16:14justement pour cette intégration,
16:16alors on lui doit une protection.
16:18Alors il est, à ce moment-là, considéré comme quelqu'un
16:21qui vient comme un Français, qui doit résider en France
16:23avec les mêmes droits.
16:24Bruno Retailleau, j'imagine que vous regardez de près
16:26ce qui se passe aussi sur les réseaux sociaux en ce moment
16:28autour du match prévu le 14 novembre
16:31entre la France et Israël au Stade de France.
16:33Est-ce que vous craignez des débordements
16:36au moment où la France insoumise appelle tout simplement
16:39à annuler ce match et à lancer une pétition ?
16:41Bien sûr, la France insoumise est coutumière
16:44de ce genre de tensions.
16:46Elle souhaite tellement importer les conflits du Proche-Orient
16:49dans nos quartiers et en France.
16:51Pour l'instant, elle n'y est pas parvenue.
16:53D'ailleurs, les manifestations, je l'observe,
16:55nos services nous l'ont indiqué,
16:57qui sont souvent à l'initiative de l'extrême-gauche,
16:59n'ont pas été suivies par ces quartiers-là.
17:03Ce que je veux dire, c'est que ce match aura lieu.
17:07J'ai fait un point avec le préfet de police, Laurent Nunez,
17:11qui sait parfaitement de quoi il parle.
17:13Je lui ai posé la question de savoir s'il pouvait avoir lieu
17:15ce qui serait le mieux dans le Stade de France
17:17où c'est prévu.
17:18Eh bien, nous allons adapter, bien sûr,
17:20le dispositif de sécurité.
17:22Ça veut dire qu'il y aura moins de monde, par exemple ?
17:24Il aura lieu.
17:25Adapter le dispositif de sécurité.
17:26J'imagine que ça veut dire beaucoup de policiers
17:29mais est-ce que ça veut dire réduire la jauge de spectateurs ?
17:31C'est un point que nous sommes en train d'étudier.
17:33Ce que je voulais, moi, c'est qu'on ne déplace pas,
17:37par exemple, au Parc des Princes,
17:39pour une question de jauge,
17:40mais aussi pour une question de principe.
17:42Nous sommes en France et on doit être capable
17:45de faire respecter l'ordre public.
17:47J'espère que ce sera un bon moment.
17:48Un bon moment pour le sport
17:50et un bon moment pour cette relation particulière
17:53qui unit Israël à la France,
17:55au-delà de ce que l'on peut connaître
17:57comme conflit violent.
17:58C'est important que les valeurs du sport,
18:00qui sont des valeurs universelles,
18:02qui rassemblent les êtres humains,
18:04quelle que soit leur religion,
18:05quelle que soit la couleur de leur peau,
18:06quelle que soit leur nationalité,
18:08c'est ça le message du sport.
18:09Est-ce qu'on pourrait, peut-être, le 14 novembre,
18:12laisser les conflits de côté
18:13et écouter ce beau message que nous offrent les sportifs ?
18:16En ce jour de la Toussaint,
18:17une question peut-être plus légère, Bruno Retailleau.
18:20Au ministre des Cultes,
18:21est-ce qu'il faut rendre l'entrée de Notre-Dame payante,
18:24comme le suggère Rachida Dati,
18:26pour financer la rénovation du patrimoine religieux,
18:30en dehors de Paris ?
18:31Moi, je trouve que c'est une idée,
18:32je me suis déjà exprimé.
18:34En tout cas, je pense qu'il faut l'étudier,
18:36parce que je vis en milieu rural,
18:38et je vois comment les maires,
18:40dans des petites communes,
18:41ont du mal à garder des églises,
18:43qui sont des bâtiments importants,
18:45mais qui structurent vraiment le paysage,
18:47le paysage visuel,
18:48le paysage architectural,
18:49le paysage urbain.
18:50Souvenez-vous de l'affiche de François Mitterrand,
18:52en 1981,
18:53où on voyait François Mitterrand
18:55avec un village et le clocher.
18:57Ce clocher,
18:58peu importe qu'on soit chrétien,
19:00qu'on n'y soit pas,
19:01c'est quelque chose de structurant,
19:02dans nos paysages intérieurs,
19:04dans nos paysages aussi extérieurs,
19:06architecturaux.
19:07Et il y a un vrai problème.
19:08Je pense que c'est une piste.
19:10Je ne suis pas ministre de la Culture,
19:11mais je souhaite qu'on aille...
19:13Vous êtes ministre des Cultes, donc.
19:14Je suis ministre des Cultes, bien sûr.
19:16Mais justement,
19:17parce que je suis ministre des Cultes,
19:18je tiens aussi que...
19:20Parce que c'est la laïcité.
19:21Je veux dire,
19:22aujourd'hui, en ce jour de tout sec,
19:24la laïcité,
19:25elle n'est pas anti-religieuse.
19:26Simplement,
19:27dans l'espace public,
19:28l'État est neutre.
19:29Et on ne subventionne pas des cultes.
19:31En revanche,
19:32il faut assumer et assurer
19:34à chacun de pouvoir vivre
19:35selon sa croyance.
19:36Vendredi, avant de vous laisser
19:37regagner votre ministère,
19:38deux petites questions.
19:39La première,
19:40au lendemain des réquisitions
19:41dans le procès
19:42contre ce chauffard ivre
19:43qui a tué le fils du chef,
19:45Yannick Allénaud.
19:46Le procureur a requis
19:47une peine de 8 ans d'emprisonnement.
19:49Et avant même ce procès,
19:50il y avait,
19:51dans l'Assemblée,
19:53au Sénat,
19:54cette discussion autour
19:55d'un homicide routier
19:56projet stoppé net
19:57par la dissolution.
19:58Est-ce que vous pouvez nous dire
19:59si cela fait toujours partie
20:00de votre feuille de route
20:01comme ministre ?
20:02Bien sûr, ça fait partie
20:03de la feuille de route.
20:04Je veux le dire très solennellement.
20:05J'ai rencontré des familles
20:06de victimes.
20:07J'ai moi-même des amis
20:08qui ont connu cette épreuve.
20:09Et je pense qu'aujourd'hui,
20:10quand ils voient quelqu'un
20:11condamné pour homicide volontaire,
20:12ils ne le comprennent pas.
20:13Et je pense que là encore,
20:14une petite loi
20:15avait été votée
20:16par l'Assemblée nationale.
20:17Au Sénat,
20:18nous y avions travaillé.
20:19Là encore,
20:20très franchement,
20:21ce sont des sujets consensuels
20:22sur lesquels
20:23on doit pouvoir avancer.
20:24J'en suis convaincu.
20:25Donc, c'est une bonne nouvelle
20:26pour les associations
20:27qui l'ont réclamé.
20:28Il y aura,
20:29Brûlent Ottaïo soutiendra
20:30ce texte
20:31jusqu'à ce qu'il soit adopté.
20:32Ma deuxième question,
20:33réponse courte là aussi
20:34s'il vous plaît,
20:35sur l'Espagne
20:36avec ce bilan
20:37effroyable d'heure en heure.
20:38On découvre ce matin
20:39qu'il y a plus de
20:40150 décès.
20:41Est-ce que vous savez
20:42s'il y a un risque
20:43qu'il y ait des Français
20:44parmi les victimes ?
20:45Et est-ce que
20:46vous pouvez nous en dire
20:47plus également
20:48sur l'assistance
20:49portée ou non à l'Espagne ?
20:50Hier,
20:51200 pompiers étaient prêts
20:52à prendre la route
20:53vers la région de Valence.
20:54C'est ce que j'ai annoncé.
20:55J'ai eu mon collègue,
20:56le ministre de l'Intérieur
20:57espagnol,
20:58quelques heures après
20:59tous ces dégâts,
21:00cette dévastation.
21:01Et je lui ai dit d'abord
21:02notre compassion,
21:03notre solidarité absolument totale
21:04de ma part,
21:05de la part du président
21:06de la République,
21:07de la part de Michel Barnier.
21:08Et je lui ai proposé
21:09justement des renforts.
21:10Je lui ai dit que
21:11j'avais une colonne
21:12de 200 sapeurs-pompiers
21:13dans la région de Valence
21:16qui était vraiment
21:17sur le pied de guerre.
21:18Il n'y a toujours pas de demande
21:19de l'Espagne à ce stade ?
21:20Non, et avec tout le matériel.
21:21Il m'a dit, écoute,
21:22il faut qu'on s'organise.
21:23Mille merci.
21:24Si on a besoin,
21:25je te rappelle.
21:26Et ils seront au contraire
21:27les bienvenus.
21:28Je ne peux pas vous dire
21:29au moment où je vous parle
21:30le nombre de victimes,
21:31s'il y en a,
21:32et le nombre
21:33de victimes françaises,
21:34si vraiment il y en avait,
21:35dans cette terrible épreuve
21:36que traversent
21:37nos Espagnols,
21:38nos amis,
21:39nos voisins.
21:40Merci Bruno Retailleau,
21:41ministre de l'Intérieur
21:42de Valence.
21:43Merci à vous.
21:44Merci à vous Bruno Retailleau,
21:45ministre de l'Intérieur
21:46d'être venu à ce micro ce matin.
21:47Je rappelle que l'information
21:48que vous nous donniez
21:49au début de cet entretien,
21:50cette RICS XXL,
21:51si j'ose dire,
21:52à Poitiers,
21:53dans le quartier
21:54des Couronneries,
21:55400 à 500 personnes,
21:56à 600, pardon,
21:57personnes impliquées,
21:58nous aviez juste dit.
21:59Sur fond de narcotrafic.
22:00Sur fond de narcotrafic.
22:01Plus aucun territoire,
22:02ni urbain,
22:03ni rural,
22:04n'est désormais
22:05à l'abri
22:06de ce qui est
22:07en train de se passer.
22:08Les narco-racailles
22:09sont partout.
22:10Il va falloir les combattre
22:11avec une détermination
22:12implacable.
22:13Et on va continuer
22:14d'en parler
22:15toute la journée
22:16sur RMC et sur BFM TV.
22:17Merci à vous Bruno Retailleau,
22:18bonne journée à vous,
22:19bonne journée à tous.

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