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Chico, guitariste, est l'auteur de « Sous les étoiles gitanes » (paru chez Robert Laffont), dans lequel il raconte sa vie et ses aventures. Par ailleurs, le nouvel album de Chico & Les Gypsies, “Chants sacrés de Noël” sort le 8 novembre 2024

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Transcription
00:00Et Charline Vanhoenacker, ce matin vous recevez, bon, on va l'annoncer en musique.
00:05Allez !
00:20Bonjour Tchico !
00:22Bonjour !
00:22Je suis contente de vous voir, on va enfin savoir ce que ça veut dire Joby Joba !
00:26Je vis et je vais, donc c'est très positif, on avance !
00:29Je vis et je vais !
00:31« Cada dia te quiero más » c'est « Chaque jour je t'aime plus », quelle belle déclaration !
00:34Oh là là ! Oui, c'est une chanson d'amour.
00:35Alors, on la chante parfois en yaourt, tout le monde la connaît, mais parfois en yaourt,
00:39donc elle raconte quoi ?
00:40C'est une belle chanson d'amour, c'est une déclaration à sa chérie,
00:45et on lui dit « Chaque jour est un beau jour » et « Chaque jour je t'aime plus ».
00:49Oh là là ! Comme vous dites ça, je fonds !
00:52Tchico, avec Tchico et les Gypsies, il y a un album qui nous attend le 8 novembre,
00:57des chants sacrés de Noël, vous serez en tournée dans les églises, on va en parler bien sûr.
01:02Et un livre aussi, dont il est question, car vous êtes l'un des gitans les plus connus au monde,
01:07et pourtant vous n'êtes pas du tout gitan, vous êtes arabe !
01:09Vous vous rendez compte, je suis une mosaïque de culture, je suis de père marocain, de mère algérienne,
01:13je suis né en Arles, marié à une gitane.
01:15Tous mes copains me disaient « Mon pauvre, tu es mal barré, tu démarres mal la vie ».
01:19Mais ça m'a apporté bonheur !
01:20Et ça fait de la vista !
01:22Exactement !
01:23Vous racontez votre vie mais romanesque, Tchico, dans un livre intitulé « Tchico sous les étoiles gitanes »
01:29qui est paru chez Robert Laffont.
01:32Vous expliquez que vos parents font partie de ces immigrés qui ne voulaient surtout pas attirer l'attention.
01:38J'ai l'impression qu'avec vous, c'est réussi !
01:39Oui, alors moi j'étais vraiment le petit canard, le mauvais petit canard,
01:44mais en même temps, quelle vie ! On était entouré d'amour,
01:47on était entouré de plein de belles choses, d'émotions fantastiques.
01:52Et quand votre père achète une paire de charanthèses à tous les enfants,
01:56c'est pas pour que vous ayez chaud au pied, c'est pas par volonté d'assimilation non plus, pourquoi ?
02:03C'est pour ne pas déranger les voisins.
02:04Mais en même temps, c'était notre première paire de pantoufles, vous imaginez comment on était contents !
02:08Oui, c'est ça ! Mon père était si respectueux que lorsqu'il a appris que le voisin du dessous était souffrant,
02:13il nous a acheté à tous des charanthèses pour qu'on fasse moins de bruit.
02:17Non mais incroyable ! C'est vrai qu'ils étaient comme ça mes parents,
02:20ils étaient dans le respect total de l'autre, vraiment, c'était une grande humilité,
02:27c'était que de l'amour, chez nous et à l'extérieur.
02:30Alors, un jour, vous poussez la porte d'une caravane, et c'est les voisins.
02:35Qu'est-ce que vous êtes allé chercher en poussant la porte de cette caravane
02:38et en vous faisant un peu adopter par une famille gitane, le frayesse ?
02:43En fait, j'ai rien été chercher, j'ai vécu ma vie et un jour, j'ai eu la chance de rencontrer Nicolas Riez,
02:48qui était un petit gitane d'Arles, de la famille Riez.
02:52Le papa était le chanteur de Magnitas de Plata, je ne l'ai su qu'après.
02:55Et un jour, il m'invite à déjeuner chez lui, et là, je rentre dans un univers et je n'en suis plus sorti.
02:59C'était magnifique ! Pour rien, il ne sortait les guitares, il n'y avait que de la joie, de l'amour,
03:03ce n'étaient que des belles vibrations.
03:06Mais alors, vous venez d'un milieu où on est discret, où on dit qu'il faut rester discret, etc.
03:10On ne fait pas de bruit, on met des charanthèses.
03:12Et puis, vous allez chercher, les gitanes font un peu de bruit quand même,
03:15ça chante, ça danse, c'est ça aussi qui vous a attiré ?
03:18Oui, mais ce n'était pas du bruit, c'était que des belles choses.
03:21Vous imaginez être entouré de musique du matin au soir,
03:25alors que c'était une famille modeste, ils étaient 11 enfants.
03:29Vous imaginez, tous les frères chantaient.
03:31Enfin, pour moi, je suis rentré dans un univers, mais quelque chose qui m'a marqué
03:36et dont je ne suis jamais sorti.
03:38Du coup, j'ai même épousé Marthe, avec qui j'ai eu 4 enfants.
03:42Aujourd'hui, nous avons 11 petits-enfants et 2 arrière-petites-filles.
03:45Et il y a beaucoup de musiciens, de chanteurs.
03:47Vous avez remplacé les gitanes !
03:49C'est ça, mais c'est magnifique.
03:52Aujourd'hui, on est encore entouré de musique et je suis très fier de ça.
03:55Et à quel moment, vous, vous vous êtes senti intégré à cette famille ?
04:01Est-ce que c'est complètement intégré, je dirais ?
04:03Je ne me suis jamais senti intégré.
04:05Je faisais partie de cet univers.
04:08L'intégration, vous savez, il n'y a que quelques temps qu'on en parle.
04:11Avant, on était là, on était des enfants.
04:13On grandissait dans un univers amical, fraternel.
04:17Ce n'était que des belles choses comme ça.
04:20L'intégration, il y a quelques années que j'en entends parler.
04:23Sinon, nous, on vivait notre vie.
04:25Il n'y avait pas de barrière entre les uns et les autres.
04:28Et puis Arles, c'est une ville un peu cosmopolite.
04:30Il y avait plein de communautés, mais sans barrière.
04:34On pourrait dire que vous n'êtes pas négitant, on le devient en fait.
04:40C'est quand il y a une guitare dans les mains, ça aide ?
04:44Oui, évidemment que ça aide.
04:46Mais en même temps, c'est un cadeau du bon Dieu, je peux vous dire.
04:48Parce que, quelque part, démarrer comme ça sa vie dans la musique,
04:52et puis aujourd'hui la continuer, c'est vraiment un cadeau.
04:56Alors enfants, vos potes rêvent d'aller tout en haut de l'échelle.
05:00Et vous, vous préférez aller voir ce qu'il se passe en bas.
05:02Vous dites que c'est là où la société a mis les gitans.
05:04Vous dites donc que c'est un truc de gauche, ça ?
05:07Je ne sais pas, mais franchement, chez nous, si vous voulez, pour réussir,
05:11tout le monde faisait des études pour monter.
05:14C'était un peu l'ascenseur social, je dirais.
05:16Mais moi, j'ai plongé dans cet univers des gitans.
05:20Mais ce n'était pas Bamboléo.
05:22Moi, je vous parle d'il y a plus de 50 ans.
05:24Et quand j'étais chez eux, mes parents, déjà, ils disaient qu'on a perdu un enfant.
05:28Ah oui, d'accord.
05:30Résultat, voilà, Gypsy King, c'est un jour le groupe français
05:33qui devient le groupe le plus connu dans le monde.
05:35Il est gitan, c'est formidable.
05:37Vous avez joué devant la crème des artistes de la planète.
05:40Là, on venait d'écouter Les Stones, vous m'avez dit que Mick Jagger est venu vous parler.
05:43Eric Clapton dit que vous êtes un guitariste extraordinaire.
05:46Il y a eu Elton John, Jean Paz, on va en parler.
05:49Mais vous avez joué même devant Charlie Chaplin.
05:52Quel souvenir !
05:53Magnifique.
05:54Vous savez, c'était en Suisse, dans les époques où on jouait dans les restaurants.
05:57Et je joue dans un restaurant à Lausanne, La Grape d'Or, ça s'appelait.
06:00Et le patron qui adore ça me dit
06:03« Si vous revenez ce soir, il y a Charlie Chaplin qui vient dîner. »
06:06Et moi je sors, je dis à mon copain « Tu te rends compte ? Il y a Charlie Chaplin qui vient dîner. »
06:09Et lui, il me regarde, il me dit « Mais Charlie Chaplin, c'est Charlot de la télé ? »
06:12Je lui dis « Oui ». Il me dit « Mais qu'est-ce que tu veux qu'il te donne ? C'est un clochard ! »
06:15Non mais le soir, on revient, on joue pour Charlie Chaplin.
06:18Et lui qui a fait rire le monde entier, se met à pleurer quand il nous écoute.
06:21Et pour moi, c'était vraiment des signes énormes.
06:25Vous avez démarré à Saint-Tropez dans les années 70
06:28où Brigitte Bardot a largement contribué à vous lancer.
06:33Franchement, il y a eu un avant et après Brigitte Bardot.
06:36Je lui rends un hommage à chaque fois parce qu'elle a été extraordinaire.
06:39J'ai eu la chance de jouer pour un de ses anniversaires en 78.
06:42Ensuite, c'est elle qui est venue dans mes anniversaires.
06:44On s'est liés d'amitié jusqu'à aujourd'hui.
06:46Elle m'a écrit encore il n'y a pas très longtemps.
06:49C'était la première à y croire.
06:52Elle appelait à l'époque Eddie Barclay, Guy Lux et plein d'autres.
06:55Mais écoutez-les, ils sont fantastiques et tout.
06:58Je crois toujours qu'il y a un timing pour tout.
07:01Ce timing, il était là pour elle.
07:02Elle en a bien profité.
07:03Surtout, elle venait danser avec nous dans les soirées privées.
07:05Elle mettait une jupe et une perruque.
07:07On arrivait en jouant, elle se mettait à danser.
07:10Et là, les gens disaient que c'était incroyable.
07:12La danseuse de l'ensemble à Brigitte Bardot.
07:14Bardot qui vient de fêter ses 90 ans
07:16et qui ne se cache pas de son soutien au Rassemblement National.
07:19C'est un peu paradoxal.
07:20Ecoutez, moi, c'est mon amie.
07:22Après, elle fait ce qu'elle veut, elle dit ce qu'elle veut.
07:24Elle a été fantastique.
07:26Je ne fais pas mise à mitié en fonction de ce que les uns et les autres disent.
07:29Vous séparez la femme de l'artiste.
07:31En tout cas, grâce à vous, elle peut dire
07:33« Je ne suis pas raciste, mais j'ai un très bon ami arabe et gitan ».
07:35Ecoutez, franchement, elle le peut.
07:38C'est la Jet Set de Saint-Tropez qui a lancé les Gypsy Kings.
07:43Vous avez compris ce qu'ils venaient chercher chez vous, ces gens ?
07:45Vous les avez cités, un Barclay, etc.
07:47En fait, ce qu'ils venaient chercher, c'était ce qu'on donne aujourd'hui.
07:51C'est du soleil, c'est de la bonne humeur.
07:53C'est des bonnes vibrations.
07:54C'est que de l'émotion.
07:56C'est des gens comme nous, en fait.
07:57C'est des gens comme vous.
07:58Mais à l'époque, ce n'était pas évident.
08:00Parce qu'on faisait partie d'un décor.
08:02Et tout le monde pensait que ce décor-là, on n'en sortirait jamais.
08:05Alors que moi, j'aspirais que faire de la scène.
08:08Depuis que Macias nous avait pris de la plage à l'Olympia,
08:10pendant trois semaines, en 77.
08:12La première partie d'Hendrico Macias.
08:13Magnifique.
08:14Pendant trois semaines, les gens se levaient et en redemandaient.
08:16Donc je me suis dit, c'est là que j'ai eu le déclic.
08:18Bon, ce n'est pas pour autant qu'on n'est pas retourné à la plage.
08:21Mais ce qu'il y a, c'est que pour moi, c'était la ligne.
08:24Et puis, voilà, avec des hauts et des bas.
08:27Mais à cette époque-là, c'était déjà une réussite pour moi.
08:30Même si on était déjà à la plage.
08:32C'était simplement de voir le regard des gens, avec les yeux brillés, avec des sourires.
08:36Ce qu'ils nous font aujourd'hui, en fait.
08:38Ça n'a pas changé.
08:39Et au contraire, ça s'est multiplié.
08:41C'est ça qui est extraordinaire.
08:42Vous allez passer de la plage aux églises, on va en parler dans un instant.
08:45Mexico, il y a un soir de fête à Saint-Tropez, où le ciel vous tombe sur la tête.
08:50On va évoquer une page douloureuse de votre vie.
08:53Ce sont aussi des pages de votre livre.
08:55Nous sommes en 1973 et votre frère Ahmed a 30 ans.
09:00C'est lui qui vous a offert votre première guitare, d'ailleurs.
09:02C'est un peu votre modèle.
09:04Il vit en Norvège.
09:05Il est marié à une Norvégienne.
09:07Il va être papa.
09:08Et il est assassiné par le Mossad.
09:10Comment est-ce possible ?
09:12Écoutez, vous voyez, aujourd'hui, on se pose encore la question,
09:15parce que c'est une tragédie qu'on n'a pas compris déjà à l'époque
09:18et qu'on ne comprendra jamais.
09:19Comment on peut faire une erreur comme ça, se tromper sur une personne ?
09:22Enfin, le Mossad, qui est quand même...
09:25L'Agence de renseignement israélien.
09:27Voilà, mais ce jour-là, c'était un peu les pieds nickelés.
09:29Parce que, non seulement...
09:31Quand on regarde, ce qui s'est vraiment passé,
09:33c'est qu'il y a une femme qui faisait partie du commando
09:37qui l'a suivi dans une piscine.
09:38À un moment donné, il a été se baigner.
09:40Elle l'a entendu parler français.
09:42En fait, quand elle l'a vu de très près, il ne correspondait pas au personnage.
09:45Mais malgré tout, ils ont continué.
09:47Et c'est vraiment...
09:48C'est une tragédie énorme dont mes parents ne se sont jamais remis.
09:51Et pour nous, vous imaginez, c'est une plaie quand même douloureuse.
09:55C'est l'époque où Israël déclenche l'opération Colère de Dieu,
09:57suite à une prise d'otages sanglantes au géo de Munich 72.
10:00Enfin, c'est-à-dire que, vous le dites, c'est une bavure
10:02qui prend une dimension internationale, géopolitique incroyable.
10:06Elle a une des journaux.
10:07Vos parents, ils ne savent même pas qui c'est Arafat,
10:09donc c'est difficile de leur expliquer.
10:11Et le Mossad n'a jamais reconnu cette erreur ?
10:14Non, jamais, jamais.
10:16Hélas, j'aurais aimé pour mes parents, au moins quand ils étaient vivants,
10:19qu'il y ait au moins des excuses.
10:20Vous imaginez, dans la rue, on vous bouscule, on dit pardon.
10:22Et là, on assassine quelqu'un.
10:24Et ça passe comme ça.
10:26C'est compliqué.
10:27Mais quand même, il y a une personne qui est venue s'excuser.
10:29J'étais joué en Israël et en Palestine,
10:31parce que j'ai été nommé ambassadeur pour la paix à l'UNESCO pendant 25 ans,
10:34suite à tout ça.
10:36Et il y a une personne, il y a un jeune homme
10:38qui me fait appeler à la fin du concert.
10:40C'était un concert pour la paix, en plus.
10:42Et il se présente.
10:44C'est le fils d'une des femmes qui faisait partie du commando.
10:47Et il me dit, je vais, à titre personnel, vous demander pardon.
10:50Eh bien, ce pardon-là, pour moi, c'était un grand pardon.
10:53Et donc là, aujourd'hui, au moment où on se parle, là, vous vous avez pardonné.
10:57Oui, il y a longtemps que j'ai pardonné.
10:59Oui, parce que, vous savez, c'est tellement difficile et compliqué
11:04qu'il faut pardonner pour se construire, se reconstruire,
11:08pour qu'autour de vous, il émane quand même de l'amour malgré tout.
11:13Je veux dire, on ne peut pas vivre dans la souffrance et dans la haine.
11:17C'est compliqué.
11:19Et 21 ans plus tard, vous serrez la main de Yasser Arafat et Chimone Perez à Oslo,
11:25en plus, en Norvège, où ça s'est produit.
11:27L'UNESCO vous a nommé envoyé spécial pour la paix dans le monde.
11:32Dites donc, ça a moins bien marché que vos albums, la paix dans le monde, j'ai l'impression.
11:36C'est très compliqué, mais bon, il faut croire dans la paix.
11:39Moi, pendant 25 ans, j'ai pris mon bâton de pèlerin en forme de guitare
11:43et puis j'ai été promouvoir la paix, la tolérance.
11:45C'est quelque chose de terrible encore aujourd'hui.
11:48Mais il faut croire dans la paix.
11:50Quand on est moitié algérien, moitié marocain, de toute façon,
11:53on a la diplomatie qui coule dans les veines, non ?
11:55Franchement, déjà là, on a un passeport sympathique entre les deux
11:58et on se dit que si on peut être un trait d'union qui rassemble,
12:02c'est déjà un beau cadeau.
12:04Ça arrive de vous mettre en colère, Chico, ou jamais ?
12:07Pas souvent, non.
12:09Qu'est-ce que vous avez fait mettre en colère récemment ?
12:13Qu'est-ce que je dirais ?
12:14Franchement, je ne m'en rappelle pas et je ne veux même pas m'en rappeler
12:16tellement que je veux garder des beaux souvenirs.
12:18C'est beau.
12:19Alors, on va passer de la colère au rire, si vous permettez,
12:21parce qu'il y a un aspect qui m'a, évidemment, vu ma déformation professionnelle,
12:24attiré dans votre livre.
12:25Vous dites que le plus marrant dans la culture gitane, c'est les surnoms.
12:28La première à vous ouvrir la porte de la caravane,
12:31cette chère Clémentine, qu'on appelle pneu parce qu'elle est ronde.
12:35C'est vrai, chacun avait des surnoms comme ça, mais incroyables.
12:42Il y a aussi un type qui s'appelle Casserole.
12:44Alors là, je vous laisse l'expliquer.
12:45C'est tellement qu'il était noir et buriné.
12:47On aurait dit qu'il arrivait de l'Inde.
12:49C'était un personnage magnifique.
12:51Vous dites dans le livre qu'il était noir comme le cul d'une casserole.
12:55C'est comme ça qu'on dit.
12:56C'est même pas moi qui le dis, c'était comme ça.
12:58C'est devenu légendaire.
12:59Ça, c'est les blagues de gitans.
13:01Ils aiment rire pour tout et pour rien.
13:03C'est peut-être pour ça qu'ils arrivent à traverser des périodes compliquées.
13:07Vous sortez un album de chants sacrés de Noël avec Chico and the Gypsies.
13:13Un album qui sort le 8 novembre.
13:15Après les années de fête, place à la spiritualité ?
13:19Je l'ai toujours eue.
13:20Moi, j'ai toujours visité des églises.
13:21J'ai toujours éclairé une bienhessière.
13:23J'ai toujours eu cette foi.
13:25Et puis les églises, il y a quelque chose de sacré, de grand, d'énorme.
13:31On l'a déjà fait l'année dernière.
13:32On a fait quelques dates pour essayer et ça a été magnifique.
13:35Je me rappelle encore d'une curée qui nous a dit
13:37« Mes enfants, vous rentrez quand vous voulez dans mon église.
13:40Mes portes sont ouvertes. »
13:41C'est fantastique.
13:42Et pourtant, vous êtes marié dans la tradition musulmane, non ?
13:45Oui.
13:46Vous voyez comme quoi je suis un exemple d'ouverture d'esprit et de tolérance.
13:50Je crois que c'est dans cet univers qu'il faut vivre.
13:53Je crois qu'on a des solutions avec vous.
13:56On a quelques solutions peut-être.
13:58C'est vrai que les gitans sont des catholiques dévoués, dites-vous.
14:00Rien que le pèlerinage au Sainte-Marie-de-la-Mer le prouve.
14:03Vous vous êtes d'une certaine manière converti, en fait, ou pas ?
14:06Non, non.
14:07Moi, je reste musulman, mais musulman, tolérant.
14:10C'est pour ça que je parle d'exemple.
14:12Aujourd'hui, on a besoin d'exemples comme ça.
14:14Exemples d'ouverture d'esprit, de ce qu'on est, de ce qu'on fait.
14:18Et puis en même temps de dire qu'on peut venir d'un milieu compliqué, modeste, de quartier et tout.
14:24Mais si on croit en soi, si on croit dans la vie et si on se dit que la vie est belle,
14:28on a tout pour avancer.
14:29Mais quand on voit votre destin, il y a de quoi croire en Dieu, en fait ?
14:33Je crois, j'ai la foi.
14:35Et de rentrer dans les églises, même si c'est une religion dont je ne suis pas issu,
14:41mais je suis heureux et fier de dire...
14:44Et puis avec de la musique, vous vous rendez compte ?
14:47Cette musique qui est fédératrice.
14:49En fait, toute la journée, qu'est-ce qu'on fait ?
14:51On chante de l'amour.
14:53Dans les églises, on y va des fois pour des mariages, on y va pour des enterrements.
14:57Et là, on vient pour écouter de la musique.
14:59Et puis entre deux, ça danse un peu.
15:01Ça fait un peu gospel, vous savez.
15:03La musique est des gypsies.
15:04C'est pour moi le blues européen.
15:06Oui, le blues européen.
15:08Et puis j'imagine que vous rentrez dans les églises, vous ne faites pas Bamboléo,
15:11sinon Jésus décroche de la croix, non ?
15:13Justement, on le fait à la fin et on essaie de voir qu'il n'y a rien qui bouge.
15:17En fait, on adapte les chants sacrés aussi à quelques chansons à nous.
15:20Parce que les gens qui viennent nous voir, ils ont envie aussi de vivre avec nous.
15:27Nos chansons qui les ont marquées et qui nous ont marquées.
15:29Jusqu'à ce que j'ai écouté votre album, il y a notamment un Ave Maria,
15:32il y a un Alléluia.
15:33Il y a la prière.
15:34Mario, mon fils, chante la prière.
15:36Je trouve ça tellement magnifique.
15:37C'est des choses que je vais découvrir, moi.
15:41Votre fils Mario est entré en studio avec une guitare aussi.
15:45On vient d'évoquer la vie de votre père.
15:47Sacré héritage, dites donc.
15:49Est-ce que c'est lui qui vous a appris la guitare, Mario ?
15:51Oui, en partie.
15:52Après, il y a les tontons, il y a le grand-père.
15:56On l'a tous appris, tous dans la famille.
15:58A quel âge, la première guitare ?
15:59Je devais avoir 11 ans.
16:03Vous de Maïsie, vous n'avez pas encore tout à fait lu le livre.
16:05Je vous le conseille.
16:06Chico, sur les étoiles gitanes.
16:07Robert Laffont, évidemment, il vous a raconté toute votre enfance.
16:11Mais le lire, c'est autre chose peut-être à un moment.
16:14En tout cas, Chant sacré de Noël, ça intrigue.
16:16Moi, j'ai envie de vous entendre un petit peu là-dedans.
16:18Et en même temps, on serait déçu si on n'avait pas les standards
16:21qui mettent un petit peu le feu au studio.
16:23Alors, je dirais carte blanche à la musique.
16:26Merci beaucoup.
16:27Dans l'album, c'est des chansons de Noël et des chants sacrés.
16:30C'est vraiment un mix extraordinaire.
16:32Pendant que vous vous installez, je signale aussi la tournée dans les églises et les cathédrales.
16:36Il y aura Annecy, Marseille, Cholet ou l'île sur la Sorgue.
16:39Et en mai, le palais des congrès avec un concert symphonique.
16:43En attendant, Chico et Mario.
16:45Merci.
16:53C'est un jour de joie et de bonheur.
16:57Noël, Noël, aujourd'hui c'est Noël.
17:01C'est un jour de joie et de bonheur.
17:07Bamboleo, bambolea
17:11Pourquoi m'as-tu donné la paix, fais-moi vivre comme ça
17:15Bamboleo, bambolea
17:20Pourquoi m'as-tu donné la paix, fais-moi vivre comme ça
17:25Je vais voler
17:29Je vais chanter
17:34De bleu, de peinture, de bleu
17:38Heureuse, vue de l'au-dessus
17:42Et en volant, en volant, heureux, je me trouve plus haut, plus haut que le soleil
17:46Et pendant que le monde s'éloigne de mon passage
17:50Une musique douce est jouée seulement pour moi
17:55Je vais voler
17:59Je vais chanter
18:04De bleu, de peinture, de bleu
18:08Heureuse, vue de l'au-dessus
18:12De bleu, de peinture, de bleu
18:16Félicité de la joie
18:46Chico, M2Gipsys, merci et belle journée à vous !

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