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Mercredi 30 octobre 2024, SMART JOB reçoit Éric Gras (directeur de l'expertise emploi, Indeed)

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Transcription
00:00Générique
00:12Fenêtre sur l'emploi pour parler des seniors. Alors, on n'a jamais autant parlé des seniors, du taux d'emploi.
00:17Les entreprises ouvrent grand leur bras. Et quand on regarde l'étude, Eric Gras, je suis ravi de vous accueillir.
00:22Vous êtes spécialiste du marché de l'emploi chez Indeed.
00:25Quand on regarde l'étude et votre communiqué, sur le papier, tout le monde en veut. Dans les faits, ce n'est pas si simple.
00:33Ça ne marche pas si bien que ça. Dans les mots, on veut des seniors. Dans les faits, on ne les prend pas forcément.
00:39Comment vous l'expliquez ? Tous les Français disent qu'il faut des seniors dans la boîte. Mais ça ne marche pas.
00:45C'est compliqué parce qu'il y a encore beaucoup d'a priori. Je rappelle que les deux publics les plus discriminés sur le marché de l'emploi en France
00:52sont les jeunes de moins de 25 ans et les seniors. Et pour des raisons totalement opposées et diverses.
00:59Et notamment sur les seniors, c'est l'image qu'un senior, ça va tomber malade, que c'est trop cher, que ce n'est pas maniable.
01:06Vous parliez d'il y a avant que c'est réfractaire aux nouvelles technologies. Alors qu'un senior de notre génération, Arnaud, a connu l'arrivée d'Internet,
01:18l'arrivée des téléphones portables, des révolutions technologiques, on en a connu un certain nombre. Donc il y a beaucoup d'a priori sur lesquels il faut lutter.
01:27Deux chiffres. 80% c'est la proportion de salariés, ça c'est votre étude, qui aimeraient avoir plus de collègues seniors dans l'entreprise.
01:32Ça c'est le monde merveilleux. Et 68% de la proportion de salariés français qui pensent que les recruteurs discriminent les candidats de plus de 45.
01:39On a des recruteurs qui nous regardent, des RH, ils sont très nombreux. Quand on leur dit vous discriminez, ils disent non pas du tout, on fait tout bien.
01:46Et pourtant les chiffres montrent qu'ils ont du mal à entrer dans l'entreprise. Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est le niveau de salaire, c'est des a priori, c'est des billets. Qu'est-ce qu'il se passe ?
01:55Alors il y a beaucoup de billets. Déjà on recrute souvent des gens qui nous ressemblent ou on a des habitudes. Donc dans certains secteurs d'activité, on a l'habitude de recruter des jeunes par exemple.
02:03Le secteur du conseil, sur certains métiers, on recrute systématiquement des jeunes qui sortent de l'école. Sur un certain niveau d'ingénieurs, on fait exactement la même chose.
02:13Donc ça ne veut pas dire qu'il faut recruter des seniors à la place des jeunes, ça veut dire qu'il faut se baser sur les compétences. Parfois même arrêter de recruter sur le diplôme parce que l'offre d'emploi, par définition, est parfois discriminatoire.
02:25Quand vous demandez pour certains types de métiers un niveau Bac++4 ou Bac++5, ceux qui ont 50 ans aujourd'hui ne pouvaient pas avoir de Bac++4 ou Bac++5 à l'époque.
02:35Ils sont faits à l'intérieur de leur entreprise.
02:37Exactement. Donc il y a des discriminations involontaires souvent.
02:41Ils ne rentrent pas dans les cases.
02:42L'inclusion, le fait qu'on ne se projette pas dans une entreprise où il n'y a pas non plus de seniors, donc on se dit que ça va être compliqué sur ce poste-là de recruter quelqu'un qui a 50 ans ou plus.
02:50Donc oui, il y a beaucoup de biais inconscients, même si la volonté est là.
02:54L'INDH propose un senior, une solution. Elle n'a pas réellement encore abouti. On verra avec la nouvelle ministre du Travail.
03:00En revanche, il y a deux types de seniors. Il y a le senior qui veut bouger d'une entreprise à une autre.
03:04Mais il y a surtout le senior qui a perdu son emploi et qui va avoir plus de mal que les autres à retrouver un job. C'est bien ça la question ?
03:11Oui. Alors ce qu'on dit dans l'étude, c'est que justement la séniorité dans l'emploi avec une forme de discrimination s'établit dès l'âge de 45-50 ans.
03:18Effrayant.
03:19Et c'est ce qu'on voit, c'est que beaucoup de seniors de cet âge-là ont envie de changer, ont encore envie d'apprendre, de changer de secteur d'activité, de métier,
03:27ou juste garder le même métier mais changer d'entreprise. Et ils savent très bien que la prise de risque est énorme,
03:32parce que dans les taux de retour sur leur réponse à candidature, ça s'effondre très fortement à partir de cet âge-là.
03:38Et puis il y a le maintien à l'emploi des seniors qui est une autre question, où en effet les entreprises françaises ne sont pas spécialement mauvais élèves sur le sujet,
03:46parce qu'on a quand même un pourcentage de seniors qui sont maintenus dans l'emploi qui reste élevé.
03:51La difficulté majeure, c'est retrouver un emploi ou changer d'emploi après 45-50 ans.
03:56Un dernier mot, le taux d'emploi des seniors, on le compare toujours à l'Allemagne, il a progressé tout de même, il faut le préciser.
04:02On n'a pas reculé, on a progressé, mais on reste encore assez loin du taux d'emploi allemand.
04:06Oui, c'est la culture, c'est ce qu'on disait, la culture d'avoir des seniors dans les entreprises et notamment dans certains secteurs d'activité.
04:12Il y a des secteurs d'activité où il y a énormément de seniors, ils sont largement représentés, et d'autres où il y a une très très forte sous-représentation.
04:19À condition de ne pas tomber dans le travers américain.
04:23De discrimination positive.
04:24De discrimination positive, le quota où le senior fait trois jobs en même temps après 70 ans.
04:27Enfin, il y a aussi cette question qui peut être posée.
04:30On parle bien d'emploi CDI accompagné jusqu'au départ à la retraite.
04:35Merci Eric Grasse de nous avoir éclairé sur cette étude qui est passionnante, étude indite sur les seniors, le rapport à l'emploi, mais parfois un peu la communication autour du sujet.
04:44Merci de nous avoir rendu visite, merci à vous, merci de votre fidélité.
04:47Évidemment, merci pour vos messages et tous les relais sur les réseaux sociaux.
04:50Je vous dis à très très bientôt pour une nouvelle aventure.
04:52Merci à l'équipe Xavier à la réalisation, Héloïse Ausson et Nicolas Juchac.
04:56Et je ne veux pas oublier, nous sommes très en retard.
04:58Bye bye.

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