Jeudi 20 juin 2024, SMART JOB reçoit Antoine Foucher (Président, Quintet Conseil) , Daniel Weizmann (président, MEDEF Île-de-France) et Éric Gras (directeur de l'expertise emploi, Indeed)
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00:00Générique
00:08Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH de Bismarck, de l'expertise, de l'analyse, du débat et des rubriques que vous connaissez bien maintenant, bien dans son job.
00:21Dis-moi d'où tu viens, je te dirais si je te recrute. Alors que les recruteurs semblent de plus en plus valoriser les soft skills pour trouver des candidats, le critère du diplôme et de l'école qui va avec reste malgré tout très présent dans les offres d'emploi.
00:34Pourquoi est-il si difficile de faire évoluer les usages et ce critère est-il vraiment crucial ? Eh bien, réponse dans une petite minute.
00:41Dans le cercle RH, il y avait-il urgence à réformer l'assurance chômage ? De nombreuses voix s'élèvent aujourd'hui pour questionner ce timing.
00:48Il s'agit en effet de la troisième consécutive en trois ans. A-t-on eu le temps d'évaluer les effets des précédentes ? Que dit cette nouvelle réforme et peut-elle, comme le dit aujourd'hui l'exécutif, nous rapprocher du plein emploi ?
00:59Et enfin, dans Fenêtre sur l'emploi, avec 852 000 nouveaux contrats signés, la barre symbolique du million de jeunes en apprentissage a été franchie en 2023.
01:09De quoi se réjouir pour le Médaphile de France qui organisait pour la quatorzième fois cette année la fête des métiers et de l'alternance. Nous recevrons son président en toute fin d'émission.
01:18Voilà pour le sommaire. Bienvenue à tous dans SmartJob. C'est parti !
01:22SmartJob, SmartJob, SmartJob, SmartJob, SmartJob, SmartJob, SmartJob, SmartJob…
01:34Aujourd'hui dans SmartJob, je le disais, un paradoxe. Les recruteurs reconnaissent accorder de plus en plus d'importance aux soft skills pour choisir leur nouvel recrut.
01:41Pourtant, les critères liés au niveau d'études, au diplôme ou à l'école de provenance ont la vie dure. Est-ce vraiment dans l'intérêt des entreprises de valoriser le diplôme dans leur offre d'emploi ?
01:51Nous en parlons aujourd'hui avec Éric Gras, directeur expertise emploi chez Indeed.
01:55Bonjour Éric.
01:55Bonjour.
01:56Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans SmartJob.
01:59Vous avez mené une étude auprès de ces recruteurs.
02:01Est-ce que dans cette étude, Éric, vous constatez une envie des recruteurs de s'affranchir de ces critères ?
02:06Ils ont envie.
02:07C'est exactement ça.
02:08En fait, l'envie, elle est là.
02:10Un peu forcée par le constat aussi qu'on a basculé dans un marché candidat
02:13et donc il y a plus d'offres d'emploi que de candidats.
02:16Donc il y a une prise de conscience très forte que
02:19recruter simplement sur le niveau de diplôme ne suffit pas
02:22et donc il faut élargir un peu le spectre.
02:24Lutter contre les biais, donc il y a une vraie conscience aussi de la part des recruteurs.
02:29Par contre...
02:29Ils n'y arrivent pas.
02:30En fait, ils n'y arrivent pas parce qu'ils ne sont pas tout seuls à recruter.
02:32Dans le process de recrutement, il y a notamment les managers
02:35qui sont aussi dans le process RH, qui vont valider, recevoir les candidats
02:40et eux ne sont pas tout à fait prêts à changer.
02:42Il y a beaucoup de biais de similitudes.
02:45Moi-même, j'ai été recruté en ayant tel diplôme.
02:49Je ne vais pas recruter quelqu'un qui va faire le même job que moi
02:51avec un diplôme inférieur.
02:52Je viens de telle école.
02:54Donc il y a une fonction aussi un peu réseau, habitude, etc.
02:57Et donc c'est plus compliqué à changer.
02:59Est-ce qu'aujourd'hui, encore en 2024, ça dit quelque chose de nous,
03:02notre diplôme, l'école, d'où on vient ?
03:05Ça dit quand même quelque chose, malgré tout ?
03:07On regarde souvent les tendances.
03:10L'avantage d'Indeed, c'est qu'on a des études au niveau mondial
03:12et qu'on est présent dans plus de 60 pays.
03:14Et souvent, on voit que les tendances viennent d'abord des Etats-Unis,
03:17arrivent dans le nord de l'Europe, puis arrivent chez nous.
03:19Et à chaque fois, c'est un peu le même cycle.
03:21Donc à chaque fois, on passe après.
03:23Et les Etats-Unis, qui sont confrontés aussi à une pénurie de compétences
03:26assez forte, comme le nord de l'Europe, comme la France,
03:29ont commencé justement à bannir le diplôme et ou l'école.
03:34Parce que déjà, c'est discriminatoire en France.
03:36On ne peut pas recruter sur la base d'un diplôme
03:38quand ce n'est pas nécessaire et que ça n'est pas justifié.
03:41Donc déjà, il faut bien dire les choses très clairement.
03:44Et eux se sont rendus compte qu'en effet,
03:46notamment comme les compétences évoluent beaucoup plus vite qu'avant,
03:49les métiers changent très vite,
03:51un diplôme devient aussi beaucoup plus vite obsolète qu'il y a 10 ou 15 ans,
03:54qu'il faut plus se baser sur des soft skills.
03:56Il y a notamment deux soft skills qui sont très, très recherchées,
04:00quel que soit le métier d'ailleurs,
04:01c'est la capacité d'adaptation et la capacité d'apprentissage.
04:05Donc, il vaut mieux recruter quelqu'un qui est agile
04:08et qui a des facilités à apprendre que quelqu'un qui a la tête bien faite,
04:11qui sort d'une école et son diplôme, en effet, ne dit pas tout.
04:14Vous prenez une promotion où il y a 50 diplômés,
04:16ils ont le même diplôme, on a 50 personnalités différentes.
04:19Et moi, la question que je me suis posée en préparant cette émission,
04:20c'est justement ces soft skills, ces compétences comportementales,
04:24dont la capacité d'adaptation.
04:25On ne les voit pas aujourd'hui sur le CV, comment on pourrait les faire apparaître ?
04:29Alors, les candidats commencent à le faire,
04:32parce qu'en effet, c'est un peu la double peine.
04:34C'est-à-dire que quand je n'ai pas le diplôme ou que je n'ai pas l'école,
04:37je n'ai pas accès à certains emplois.
04:39Beaucoup de candidats s'excluent d'eux-mêmes.
04:41Donc, il y a un premier travail à faire de la part des recruteurs
04:43qui, de plus en plus, mettent dans leurs offres
04:46et les aptitudes, donc les hard skills et les soft skills.
04:49Et les candidats commencent à mettre aussi sur leur CV,
04:52puisqu'ils se rendent compte au fur et à mesure des entretiens, etc.,
04:55et en lisant les offres d'emploi, que c'est quand même de plus en plus demandé.
04:57Donc, ça permet aussi de compenser.
05:00Et puis, il y a aussi une question d'âge.
05:03Par exemple, si j'ai 45 ou 50 ans,
05:06le niveau de diplôme que j'avais il y a 20 ou 30 ans n'est pas le même qu'aujourd'hui.
05:10Donc, naturellement, ces gens-là vont mettre un peu plus en avant
05:12les soft skills que les hard skills.
05:13Donc, vous, qu'est-ce que vous conseillez aujourd'hui aux candidats ?
05:17De mettre en avant ces compétences comportementales malgré tout ?
05:20Alors, selon l'expérience qu'on a,
05:22parce que c'est toujours compliqué quand on démarre dans la vie
05:24ou quand on a déjà 20 ou 30 ans d'expérience,
05:26mais c'est de se focaliser sur les réalisations.
05:29Donc, plutôt que de mettre en avant, en effet, les diplômes,
05:31qu'est-ce qu'on a fait ?
05:32Et ne pas hésiter à dire, justement, à quel point on a pu s'adapter,
05:35comment on a pu évoluer dans une entreprise
05:37ou si une entreprise, un secteur d'activité a considérablement changé,
05:40comment vous avez réagi ?
05:41Et donc, de mettre en avant aussi bien les soft skills
05:43que les hard skills dans son CV.
05:45Et votre avis, vous qui le voyez bien évoluer,
05:47ce marché du travail, pourquoi c'est important aujourd'hui
05:49pour les recruteurs, selon vous,
05:51de faire plus confiance à ce type de compétences aujourd'hui,
05:54plus que jamais, plus que déjà il y a 10 ans
05:56et plus que jamais aujourd'hui ?
05:57Alors, d'une, parce qu'ils n'auront pas le choix.
06:00Le marché du travail a considérablement évolué
06:03et va considérablement évoluer.
06:04En gros, depuis un demi-siècle,
06:05on a la même démographie en France.
06:07Depuis 2020, on arrive sur un plateau,
06:09donc on a un vieillissement de la population active
06:12qui va s'accélérer très très fort.
06:14Donc on aura de moins en moins de jeunes talents
06:16arrivant sur le marché de l'emploi.
06:17Et donc, il va falloir apprendre à recruter différemment,
06:19revoir un peu à la baisse ces compétences historiques,
06:23ces exigences historiques,
06:24et donc recruter beaucoup plus sur des candidats
06:26en capacité de faire des choses,
06:29plutôt que des candidats déjà formatés,
06:32prêts à être opérationnels tout de suite.
06:33La capacité d'apprendre aussi.
06:35Oui, absolument.
06:36Merci beaucoup, Éric Gras,
06:37d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Smart Job.
06:38Je vous rappelle, vous êtes le directeur expertise emploi
06:40chez Indeed. Merci beaucoup de nous avoir accompagnés.
06:43Tout de suite, c'est le Cercle RH.
06:57Assurance-chômage, fallait-il une nouvelle réforme ?
06:59Certains disent qu'il n'y avait pas urgence,
07:01d'autres la contestent sur le fond.
07:03Dans le contexte politique actuel d'ailleurs,
07:04sera-t-elle même appliquée ?
07:06Nous faisons le point aujourd'hui avec Antoine Fouché,
07:08président du cabinet de conseil, quintet de conseil.
07:10Bonjour Antoine.
07:11Bonjour.
07:12Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui.
07:13Première question légitime, je pense,
07:15avant de commencer cette discussion.
07:17Passera ou ne passera pas cette nouvelle réforme ?
07:19C'est vrai qu'avec le contexte actuel
07:21de ces élections législatives anticipées,
07:23on peut se poser la question.
07:24Exactement, et la réforme est un peu suspendue
07:28au résultat des élections législatives
07:30du 30 juin et 7 juillet prochains.
07:33Ce qu'on sait, ce qui est sûr,
07:35c'est que juridiquement parlant,
07:36le gouvernement actuel est dans l'obligation
07:39de prendre un décret parce que les règles actuelles
07:42s'appliquent jusqu'au 30 juin.
07:45Il a trois possibilités, le gouvernement.
07:47La première possibilité, il maintient sa réforme.
07:50On prend un décret qui met en application
07:52ce qui a été annoncé.
07:53C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre.
07:55C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre.
07:56Ce n'est pas exactement ce qu'avait annoncé
07:57le président de la République la veille.
07:58C'est pour ça que l'incertitude est légitime.
08:01La deuxième option, c'est de prendre un décret
08:05qui prolonge les règles actuelles en considérant
08:08que cette réforme est importante, politique
08:10et qu'elle n'a pas de légitimité à partir du moment
08:14où la légitimité du gouvernement est remise
08:16aux mains des Français avec la législative.
08:20Et puis, il y a une troisième possibilité
08:22qui est de faire un peu de politique avec cette réforme
08:25et de prendre un décret qui met en partie en place
08:30cette réforme-là et qui fait un signe,
08:32qui fait un geste, qui envoie un signe
08:34à des alliés potentiels post-7 juillet
08:38en l'amendant par exemple.
08:39C'est un argument de campagne ?
08:41C'est un argument de campagne
08:42puisque d'un côté, il y a le Premier ministre
08:45qui a dit que cette réforme s'appliquera
08:47et puis de l'autre, le Rassemblement national
08:51qui a annoncé que la réforme sera abolie
08:55ou qu'elle n'entrera jamais en vigueur.
08:57Et puis, la coalition de gauche
08:59qui a annoncé exactement la même chose.
09:00Donc oui, c'est un objet politique
09:02comme la réforme des retraites.
09:03Je rappelle aussi le contexte, Antoine Fouché,
09:04dans lequel la réforme avait été proposée par l'exécutif.
09:07Elle arrive après deux autres réformes
09:09de l'assurance chômage, c'est ce que je disais.
09:11Une en 2019, une en 2022.
09:13Ma question, et c'est un peu ce que je disais
09:15en préambule aussi de cette émission,
09:17est-ce qu'on a déjà tiré les enseignements
09:19de ces précédentes réformes ?
09:20C'est là aussi, quand je disais
09:21qu'elle était contestée sur le timing,
09:23c'est ça aussi la question.
09:26Oui, bien sûr.
09:27La réponse objective, c'est que non,
09:29on n'a pas eu le temps de tirer les enseignements.
09:31Ça, je pense que personne ne dira le contraire,
09:34sauf peut-être sur un point
09:36où il y a une évaluation de l'ADARES
09:38qui montre que le resserrement
09:41de la période d'éligibilité,
09:43c'est-à-dire le fait qu'il faut travailler
09:45davantage sur une période de temps resserrée
09:47pour ouvrir droit à l'assurance chômage,
09:49incite ceux qui maîtrisent leur prise d'emploi,
09:52qu'on dit ceux qui peuvent plus facilement
09:55que les autres retrouver un boulot.
09:56Ça incite à repartir au boulot
09:59ou à accumuler plus de CDD
10:02avant d'être à l'assurance chômage.
10:04Ça, pour le coup, on a une évaluation assez robuste
10:07qui va dans le sens du gouvernement.
10:10On peut rappeler, puisqu'on les voit s'afficher à l'écran,
10:13travailler huit mois sur les vingt derniers mois,
10:15c'est ça, pour ouvrir les droits.
10:16Est-ce qu'on peut revoir ensemble, Antoine Fouché,
10:17un peu ce que disent les grands axes de cette réforme ?
10:20Alors, il y a trois grands axes de la réforme.
10:22D'abord, le resserrement de la période d'activité,
10:24c'est-à-dire travailler huit mois
10:27sur les vingt derniers au lieu de six mois
10:29sur les vingt-quatre derniers.
10:30Donc, on voit effectivement qu'il faudra travailler davantage
10:33pour pouvoir être éligible à l'assurance chômage.
10:37Il y a un deuxième volet de la réforme
10:39qui est la conséquence de la première mesure,
10:45c'est que la durée maximum d'indemnisation va diminuer.
10:48Elle va diminuer à quinze mois,
10:50ce qui n'est quand même pas très long.
10:51Quinze mois, ça fait une grosse année,
10:53mais pas tellement plus.
10:55Après, les études montrent aussi que,
10:57quand vous ne retrouvez pas un job dans la première année,
11:01c'est beaucoup plus dur ensuite
11:03parce que vous êtes considéré statistiquement
11:05et un peu aussi dans la tête des recruteurs
11:08comme un chômeur de longue durée.
11:09Et donc, les réflexions sur le fait
11:12que vous avez peut-être perdu vos qualifications,
11:14que vous n'êtes pas si motivé que ça, etc.,
11:17elles commencent à venir dans la tête des recruteurs.
11:19Donc, le fait d'avoir une limite très proche de cette année-là,
11:24c'est aussi un signal envoyé aux demandeurs d'emploi,
11:28en tout cas pour ceux qui veulent retrouver un emploi,
11:30de dire « ne restez pas trop longtemps
11:32parce que ça va vraiment vous pénaliser ensuite ».
11:35Et puis, la troisième mesure, c'est un bonus pour les seniors
11:39qui permet de compenser la différentielle de salaire
11:42quand vous retrouvez un job qui est payé moins que le précédent.
11:46Et ça aussi, je pense que là, pour le coup,
11:48c'est la mesure la moins contestée
11:50parce qu'on a une spécificité en France quand même
11:54qui est que le salaire à partir de 50-55 ans ne baisse pas,
11:59alors que dans les autres pays, les pays d'Europe du Nord,
12:01notamment parce que le temps de travail commence à baisser
12:03à partir de cet âge-là,
12:04c'est ça qui leur permet d'aller à la retraite à 65 ou 67 ans,
12:09c'est qu'ils travaillent moins et donc qu'ils gagnent moins.
12:11Et en France, ça, ce n'est pas tellement accepté.
12:13Il y a une forme de déshonneur qui est vécue comme telle,
12:18je ne dis pas du tout que c'est le cas,
12:18mais qui est vécue comme telle d'être moins bien payé
12:21que son précédent job.
12:22C'est comme si on régressait économiquement,
12:24qu'on régressait socialement, qu'on régressait statutairement.
12:27Et donc, le fait d'avoir cette prime-là va peut-être aider
12:32des seigneurs qui se posaient la question en disant
12:34non, je ne vais quand même pas reprendre un job
12:36en étant moins payé.
12:37Bon, au moins sur un an, ça permet d'apporter une réponse.
12:42Et sans doute, on peut espérer, je pense, sans être polémique,
12:46que cette mesure-là, si elle entrait en vigueur,
12:48elle aurait un effet positif sur la reprise d'emploi
12:51des personnes les plus expérimentées du marché du travail.
12:56Et c'est la moins polémique et la moins contestée,
12:58c'est ce que vous disiez.
13:00D'abaisser cette durée d'indemnisation,
13:02vous le disiez, pour inciter peut-être ces chômeurs
13:04à rester un peu moins longtemps au chômage,
13:06à vite reprendre le chemin de l'emploi.
13:08C'est l'objectif, évidemment, fixé par le gouvernement
13:10de cette réforme.
13:11C'est dire, on va ramener les gens vers l'emploi
13:14et d'aller donc vers ce plein emploi.
13:16Ça va suffire, cette réforme de l'assurance chômage,
13:18pour aller vers le plein emploi ?
13:21C'est sûr que non.
13:21Là, pour le coup, c'est sûr que non aussi.
13:25C'est ambitieux comme objectif ?
13:27C'est ambitieux, c'est légitime,
13:28parce que je pense qu'aucun gouvernement,
13:30aucune société, aucun pays peut se dire
13:32que le plein emploi n'est pas un objectif,
13:35en se disant, il y a un nombre important de gens
13:38qui n'ont pas de boulot, c'est tant pis pour eux.
13:39Ça ne peut pas être un projet de société.
13:41Donc, le fait de se dire, c'est le droit au travail,
13:45de la déclaration de 46.
13:48Là-dessus, je pense que l'objectif en lui-même
13:51n'est pas contestable, n'est pas contesté d'ailleurs.
13:54Après, les moyens d'y parvenir,
13:55c'est là où le bas blesse et commence à blesser.
13:59Les approches plus libérales encouragent,
14:02évidemment, une réduction de droits à l'assurance chômage,
14:05considérant qu'il faut que la différence
14:08entre le travail et le chômage soit la plus importante,
14:10et donc que les gens perdent, pour être cru,
14:13que les gens perdent plus rapidement leurs droits
14:15pour qu'ils soient prêts à reprendre n'importe quel boulot.
14:18Je le formule de façon très directe,
14:20mais à la fin, c'est quand même ça, l'idée.
14:23Mais ça ne suffit pas, parce qu'il y a un certain nombre de personnes...
14:28Derrière ça, ma question, c'est, est-ce qu'on se pose les bonnes questions ?
14:31Est-ce qu'on se pose les bonnes questions
14:33sur ce retour au plein emploi ?
14:34On se pose les bonnes questions,
14:36mais je pense qu'on n'apporte pas suffisamment de réponses.
14:41L'assurance chômage peut être, on peut le contester,
14:43mais toutes les études montrent que c'est une des solutions,
14:47mais il en manque au moins deux autres, me semble-t-il.
14:50La première, c'est l'accompagnement à la reprise d'emploi,
14:52comme on dit, et surtout la formation.
14:55C'est-à-dire le fait que j'ai un job qui me plaît
14:57ou j'ai envie de me reconvertir,
14:59il faut que je puisse me former pour accueillir ces compétences-là.
15:02Et là, on voit qu'avec toutes les transitions qu'il y a,
15:04transition énergétique, transition numérique, etc.,
15:07des carrières de plus en plus longues,
15:09il y a beaucoup de gens qui voudraient changer de carrière,
15:12qui voudraient changer de boulot à tout âge.
15:14Et ça, il faut que ce soit possible.
15:16Et dans le paysage politique français,
15:19enfin, dans le paysage des dispositifs français,
15:21on n'a pas de dispositifs en France de reconversion simple,
15:25efficace et financée.
15:26Ça n'existe pas.
15:27Tous ceux qui existent aujourd'hui ne fonctionnent pas
15:29ou ne fonctionnent insuffisamment.
15:31Donc, c'est compliqué de dire aux gens en même temps
15:34vous allez avoir moins de droits à l'assurance chômage.
15:36Mais pour retrouver un job, débrouillez-vous.
15:39Qu'est-ce qu'il faut faire ?
15:40Il faut l'accompagner d'une autre...
15:41Il faut une mesure sur la reconversion professionnelle.
15:43Ça, c'est sûr.
15:45Et d'ailleurs, c'était dans le programme de 2022
15:47et ça manque dans la mise en place.
15:48C'est là, comme si on marchait que sur une jambe,
15:51la jambe droite et que la jambe gauche de la formation
15:53et de la reconversion, elle n'était pas là.
15:55Puis, il y a un autre sujet central, massif
15:57et que le gouvernement, à mon avis,
15:59paie cash politiquement aux Européennes
16:02et va payer cash aux législatives.
16:04C'est la question du pouvoir d'achat,
16:06c'est-à-dire la question du pouvoir d'achat du travail.
16:09Les statistiques de l'INSEE montrent
16:11que depuis une quinzaine d'années,
16:13le pouvoir d'achat du travail augmente en moyenne
16:16de 0,8 % par an.
16:18Ce qui veut dire, de façon non technocratique
16:20et non technique,
16:21que travailler ne permet plus de changer de niveau de vie.
16:24Et ça, ce n'est pas vrai simplement pour les premiers déciles.
16:27Cette réforme, est-ce qu'elle ne va pas accélérer justement
16:29la prise d'emploi précaire puisqu'on aura la pression
16:32finalement d'aller travailler ?
16:33Je pense que le calcul du gouvernement là-dessus,
16:35c'est de dire, bon,
16:36augmenter le pouvoir d'achat du travail,
16:38c'est compliqué.
16:39Donc, à défaut de savoir faire comment le travail va payer plus,
16:42on va faire que le chômage paie moins.
16:44Mais c'est insuffisant.
16:46Et puis, c'est quelque chose qui ne traite pas le cœur du problème,
16:50encore une fois, parce que le fait que le travail ne paie plus,
16:52ce n'est pas un propos extrémiste.
16:54Encore une fois, c'est les statistiques de l'INSEE.
16:56Chacun peut le constater en allant sur les séries longues de l'INSEE,
17:00sur l'évolution du pouvoir d'achat depuis 1949.
17:03C'est vraiment factuel.
17:04Et c'est cette question-là qui touche, encore une fois,
17:07tous les déciles.
17:08C'est-à-dire que parfois, on entend que ce sont surtout
17:12les premiers niveaux de rémunération qui sont touchés par ça.
17:15Non.
17:16Quand vous prenez, depuis 15 ans,
17:19du premier au dixième décile,
17:21c'est-à-dire des 10 % les mieux payés aux 10 % les moins payés,
17:25le pouvoir d'achat n'augmente plus.
17:27Il stagne.
17:28Et ça, quand vous êtes dans une société dans laquelle
17:30travailler ne change plus le niveau de vie,
17:32il y a un rapport au travail qui change
17:35et les entreprises peuvent faire ce qu'elles veulent
17:37si elles n'ont pas les leviers pour au moins assurer
17:40un pouvoir d'achat qui permet d'améliorer son niveau de vie.
17:43Le plein emploi reste un objectif très difficilement,
17:49voire impossible à atteindre parce que beaucoup de personnes
17:52se disent mais à quoi bon travailler puisque de toute façon,
17:55même si je travaille, je ne vivrai pas mieux
17:57ou peut-être un peu mieux qu'au chômage.
17:59Mais en travaillant, dans cinq ans,
18:01je ne vivrai pas mieux qu'aujourd'hui.
18:03Et c'est ce coeur-là, de cette question-là,
18:05je pense qui n'est pas traité
18:07et que le gouvernement paye cash politiquement.
18:10Je me permets de rebondir sur cette question
18:12du pouvoir d'achat lié au travail.
18:14Vous pensez quoi de cette proposition du Front populaire
18:17de passer le SMIC à 1 600 euros ?
18:19Est-ce que c'est le genre de proposition
18:21qui peut améliorer cette idée-là ?
18:25Non, pour une raison très simple, c'est que c'est infaisable.
18:28C'est-à-dire que si vous augmentez...
18:30Ce ne sont pas des mesures administratives
18:32qui, en obligeant les entreprises à payer davantage les salariés,
18:35vont permettre de résoudre le problème
18:38pour une raison très simple.
18:39Ce n'est pas comme ça qu'on donnera plus de pouvoir d'achat aux salariés ?
18:40Mais on va en donner même moins avec cette réforme-là
18:43parce que vous allez dans n'importe quel supermarché en France
18:47et vous demandez aux personnes qui sont au SMIC aujourd'hui,
18:50les employés de caisse par exemple,
18:52ils savent très bien que si l'employeur doit payer
18:56200 euros net de plus par mois pour payer les salariés,
19:01il y en a un sur deux qui va être au chômage.
19:03Parce que ce n'est pas rentable, ce n'est pas possible.
19:06C'est une mesure qui montre que sur ce sujet-là,
19:12ils n'ont pas compris le cœur du sujet,
19:16qui est la différence entre ce que les gens gagnent
19:20et ce que les gens ont sur leur compte en banque.
19:22C'est ça le cœur du sujet.
19:23On le sait peu, mais aujourd'hui en France,
19:27quand on gagne 100 euros en travaillant,
19:29on n'en garde que 54 pour soi.
19:31Le sujet, c'est le sujet du coin social au fiscal,
19:36comme on dit techniquement, c'est-à-dire de la différence
19:38entre ce que vous gagnez et ce que vous gardez pour vous,
19:40c'est-à-dire le sujet du poids des cotisations sociales
19:43et du poids de l'impôt.
19:44C'est ça qu'il faut attaquer, c'est ça qu'il faut réduire.
19:48C'est la proposition de Gabriel Attal sur la prime à 10 000 euros,
19:51la prime de pouvoir d'achat qui va jusqu'à 10 000 euros.
19:53Parce que pourquoi ?
19:54Qu'est-ce qu'elle a de spécifique cette prime ?
19:56C'est qu'elle est moins taxée et elle est moins socialisée.
19:59Donc quand on va vous donner 5 000 ou 10 000 euros,
20:03ce n'est pas l'entreprise qui est taxée, c'est les salariés.
20:05C'est là où le front de gauche se plante complètement
20:08sur l'analyse du sujet.
20:10C'est que les salariés, on appelle ça cotisation patronale,
20:13mais on pourrait les appeler cotisation salariale
20:16parce qu'à la fin, ce sont les salariés qui gagnent cet argent-là.
20:19Ça, ça dépend du bon vouloir de l'employeur.
20:21C'est différent entre salaire et prime.
20:23C'est la petite différence.
20:25Oui, mais pourquoi est-ce que cette proposition est faite ?
20:28Parce que sur les primes de pouvoir d'achat,
20:30vous avez moins d'impôts sur le revenu
20:32et moins de cotisations sociales.
20:34Donc avec cette prime-là,
20:36c'est une manière d'augmenter les salaires des salariés
20:40sans que ça coûte trop cher aux entreprises.
20:43Et donc c'est ça qui permet de
20:46effectivement augmenter le pouvoir d'achat de façon réaliste.
20:50Parce qu'encore une fois aujourd'hui,
20:51ça aussi c'est peu connu,
20:54mais quand vous augmentez le salaire de 100 euros
20:57de quelqu'un qui est au SMIC,
20:58le SMIC aujourd'hui, c'est 1399 euros net.
21:01Quand vous l'augmentez de 100 euros,
21:02en fait, à l'entreprise, ça va en coûter 240
21:05et au salarié, il va lui en rester 50.
21:08Et donc des deux côtés,
21:10l'employeur et le salarié sont de bonne foi.
21:11L'entreprise dit, ça me coûte très cher les 100 euros, 240,
21:15et le salarié dit, de bonne foi,
21:16mais ça ne change rien à ma vie, c'est que 50 de plus.
21:19C'est ce sujet-là qu'il faut attaquer.
21:22Et un SMIC à 1600 euros ne changera rien
21:25et aggravera, au contraire, les choses
21:28en mettant beaucoup, beaucoup de gens au chômage.
21:30Bon, passera pas, on finira là-dessus,
21:32passera pas cette réforme de l'assurance chômage ?
21:34C'était ce que vous disiez au début de l'émission.
21:36Non, je pense que de toute façon,
21:38la réforme ne passera pas parce qu'elle est liée
21:41aux résultats politiques des élections législatives.
21:46Et le plus probable, quand on regarde les sondages,
21:48c'est une majorité relative ou absolue
21:50pour le Rassemblement national.
21:51Donc, s'il a la majorité absolue,
21:54il a annoncé le fait que la réforme ne s'appliquerait pas.
21:57Et la majorité relative, ça veut dire qu'après,
22:00si on a un gouvernement, de toute façon,
22:02il y aura des tractations.
22:04Et comme il n'y a que la majorité actuelle,
22:08qui est déjà relative, qui défend cette réforme-là,
22:11on peut imaginer qu'elle passera à la trappe.
22:13Merci beaucoup, Antoine Fouché, d'être venu
22:15sur le plateau de Smart Job aujourd'hui.
22:16Je rappelle, vous êtes le président du cabinet de conseil,
22:18quintet de conseil. Merci beaucoup d'avoir été avec nous,
22:20d'avoir parlé de cette réforme de l'assurance-chômage.
22:23On termine, comme chaque jour, cette émission
22:25par fenêtre sur l'emploi.
22:39Le 22 mai dernier se tenait à Paris la 14e édition
22:42de la Fête des métiers, l'Alternance,
22:43un événement qui rassemble entreprises,
22:45écoles, organismes de formation, CFA, acteurs de l'orientation.
22:49L'occasion de revenir aujourd'hui sur l'intérêt de l'Alternance
22:52pour les étudiants et pour les professionnels,
22:54organisé par le MEDEF Ile-de-France.
22:55C'est donc en toute logique que nous recevons
22:58Daniel Weizmann, président du MEDEF Ile-de-France
23:00et porte-parole de cette Fête des métiers et de l'Alternance.
23:03Bonjour.
23:04Bienvenue dans Smart Job. Merci beaucoup de nous accompagner.
23:07En quoi consiste cet événement ?
23:09Ça fait maintenant de longues années,
23:11plus de 14 ans, que le MEDEF s'est engagé,
23:13pas simplement en Ile-de-France, mais au niveau national,
23:15sur la formation et les jeunes.
23:19En réalité, c'est tout à fait intéressant,
23:21puisque ce sont nos futurs salariés.
23:22Donc, on a tout intérêt à les chouchouter, à les soigner
23:26et puis surtout, à apporter notre pierre à l'édifice
23:28quant à leur orientation.
23:30Donc, en fait, l'objectif, il est très simple,
23:31c'est d'accompagner le mouvement qui a été couronné de succès
23:37l'an dernier, avec plus de 850 000 alternants en France.
23:41Vous, comment vous l'expliquez, cette dynamique ?
23:43Je pense que la dynamique, elle est liée à plusieurs choses.
23:45La première, c'est que d'abord, on a de grosses difficultés
23:48de recrutement dans les entreprises
23:49et que l'alternance est devenue un vrai canal de recrutement.
23:52Plus de 800 000 personnes, imaginez-vous, c'est beaucoup.
23:58Mais il n'y a pas que ça, il y a d'autres objectifs sous-tendus.
24:01Le premier, c'est aussi le fait de dire que la volatilité
24:05des salariés dans les entreprises est de plus en plus grande.
24:07Les jeunes rentrent, sortent et on souhaite, nous, les fidéliser.
24:11Donc, les fidéliser, c'est peut-être le faire en amont,
24:13c'est ce qu'on fait avec l'alternance,
24:14leur donner tous les codes et j'insiste là-dessus
24:18parce que les codes de l'entreprise,
24:20quand on n'a pas fait d'alternance,
24:21ils sont parfois très compliqués pour un jeune
24:23qui rentre dans le monde du travail.
24:25Donc, on l'a dit, la dynamique est positive.
24:26Qu'est-ce qui fait que, malgré tout,
24:28il est encore important de faire se rencontrer,
24:30puisque c'est l'idée derrière cette fête des métiers de l'alternance,
24:32de faire se rencontrer tous ces acteurs-là,
24:35ce monde de l'éducation, le monde des entreprises.
24:38Malgré tout, c'est encore important ?
24:40Oui, tout simplement parce que beaucoup de jeunes
24:44qui souhaitent faire de l'alternance n'ont pas les réseaux.
24:47Et très honnêtement, sans réseaux,
24:49beaucoup de jeunes peuvent passer à travers
24:51et vivent parfois dans l'angoisse même
24:54de la pression de leur école qui leur impose ce stage.
24:57Donc, nous, on souhaite,
24:59et on l'a fait aussi avec la région Île-de-France,
25:01Valérie Pécresse a mis en place l'agence Oriane
25:04qui aide les jeunes sur une plateforme
25:07qu'ils ont mis au point à trouver des stages.
25:10On le fait aussi avec Pôle emploi, France Travail maintenant.
25:13Et en réalité, il est toujours très important
25:18d'aller à la rencontre des jeunes,
25:19et pas simplement pour leur proposer des contrats,
25:21mais aussi pour leur donner une ouverture d'esprit
25:24sur les formations existantes.
25:25C'est la raison pour laquelle beaucoup d'écoles de CFA
25:27sont présentes à cette manifestation.
25:29Justement, une question que je me suis posée
25:30en préparant cette émission, c'est vrai qu'aujourd'hui,
25:32on voit que l'alternance, ça touche beaucoup de secteurs.
25:34C'est ça aussi qu'on veut mettre en lumière,
25:36c'est dire que l'alternance, l'apprentissage,
25:38c'est plus seulement sur des métiers manuels,
25:40c'est aussi beaucoup sur des métiers de la finance.
25:46Et en particulier en Ile-de-France.
25:47Et en particulier en Ile-de-France.
25:48Et oui, parce qu'en Ile-de-France,
25:49on a cette particularité d'avoir une activité des services
25:52qui est nettement supérieure à celle de la province,
25:54ce qui fait qu'on a un taux d'alternance
25:57dans les métiers de services,
25:59en dits métiers qualifiés aussi,
26:01en fonction des cursus scolaires,
26:04qui est beaucoup plus important qu'en province.
26:05Donc oui, ça touche tous les métiers.
26:07Et j'aurais même tendance à dire qu'en Ile-de-France,
26:09on aurait intérêt à orienter un peu plus
26:12vers les métiers manuels,
26:13et notamment sur les métiers en tension.
26:15Est-ce que vous attendez des retombées concrètes
26:17d'un événement comme celui-ci ?
26:19Très concrètement.
26:20On a reçu 6 500 jeunes en une journée,
26:2313 000 se sont connectés à notre plateforme
26:25dans la semaine qui a suivi,
26:27et nous avons distribué 6 000 contrats d'apprentissage.
26:30Donc voilà, c'est des chiffres très concrets.
26:33Ce qui fait de cet événement quelque chose de très attendu
26:36par les jeunes depuis maintenant 14 ans,
26:39parce que 6 000 contrats d'apprentissage,
26:41c'est quand même quelque chose d'assez conséquent.
26:43Et surtout, on essaye d'avoir un plateau
26:45le plus large possible d'entreprises,
26:47de centres de formation,
26:50les fédérations professionnelles.
26:51C'est vous qui allez les chercher ?
26:52Alors, au début, oui.
26:54Maintenant, il faut dire que beaucoup frappe à notre porte
26:56tous les ans pour être présent.
26:58Merci beaucoup, Daniel Weisman, d'avoir été avec nous aujourd'hui,
27:00nous avoir parlé de cette 14e édition.
27:02C'est ça, de la fête des métiers et de l'alternance.
27:05Je rappelle, vous êtes le président du MEDEF Ile-de-France.
27:07Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Smart Job.
27:10C'est déjà la fin de cette émission.
27:11Merci à vous de nous avoir suivis.
27:12Merci à Nicolas Juchat qui m'a aidé à préparer cette émission.
27:15On se retrouve très vite pour un nouveau numéro de Smart Job.
27:18À très vite, salut.