Le 22 octobre, la nouvelle ministre de l’Education nationale Anne Genetet était auditionnée par la commission de la culture du Sénat. Cette première audition a été l’occasion pour la ministre de présenter sa feuille de route : groupes de besoin, pacte enseignant, niveau des élèves, lutte contre le harcèlement, ... Elle a présenté les mesures qu’elle va porter lors de son mandat. Les sénateurs l’ont interrogée sur le budget de l’éducation nationale pour 2025, qui voit une diminution de 4000 postes d’enseignants. Ils l’ont aussi interpellée sur la protection des professeurs face aux menaces et aux atteintes à la laïcité, sur l’enseignement en zone rurale et en zone prioritaires, ainsi que sur l’accompagnement des élèves en situation de handicap. Retrouvez leurs échanges. Année de Production :
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00:00:00Générique
00:00:10Un 100 % consacré aujourd'hui à l'éducation nationale.
00:00:13À quoi faut-il s'attendre pour la rentrée 2025 ?
00:00:17C'était en substance la question posée par les sénateurs
00:00:20à la nouvelle ministre, Anne Geneté.
00:00:22Elle se présentait pour la toute première fois hier
00:00:25devant la Chambre haute.
00:00:26Elle a détaillé sa feuille de route, regardez.
00:00:29Ma priorité, elle est en réalité assez simple,
00:00:34mais complexe probablement à mettre en oeuvre.
00:00:36Elle se résume en un mot, élever.
00:00:39Élever parce que je voudrais qu'on puisse élever
00:00:41le niveau scolaire de nos élèves
00:00:43en poursuivant et en amplifiant l'agenda des réformes
00:00:46qui ont été entamées par mes prédécesseurs.
00:00:49Il s'agit aussi d'élever le niveau social de notre jeunesse
00:00:53en tentant de réparer au mieux possible l'ascenseur scolaire.
00:00:57Je crois qu'il y a des possibilités pour le faire.
00:00:59Et finalement, ça veut dire tout simplement
00:01:01tenir la promesse républicaine que doit incarner notre école.
00:01:04Et puis élever enfin notre exigence
00:01:07en matière de respect des valeurs de la République,
00:01:11en matière de respect de la laïcité,
00:01:14qui doit être absolue, j'y reviendrai,
00:01:16et en matière de respect dû à nos professeurs
00:01:19et évidemment en matière de respect dû à nos...
00:01:22entre les élèves.
00:01:24En 2020 et en 2023,
00:01:28je voudrais rappeler la mémoire de deux professeurs,
00:01:31Samuel Paty et Dominique Bernard,
00:01:33que nous avons encore évoqués la semaine dernière
00:01:36et les dix jours qui ont passé,
00:01:37qui ont été lâchement assassinés par des terroristes islamistes.
00:01:42Cet hommage que nous leur avons rendu était important,
00:01:44un hommage solennel qui a eu lieu la semaine dernière
00:01:46et les jours qui ont précédé.
00:01:48Je veux vraiment souligner que leur mémoire nous oblige.
00:01:52Ils ont vraiment été assassinés
00:01:54parce que, simplement, ils étaient professeurs.
00:01:57Et pourtant, la profession de professeur ne devrait pas,
00:01:59ne devrait pas être un métier dangereux.
00:02:01Et pourtant, aujourd'hui, elle l'est.
00:02:03Ils voulaient simplement nous rappeler,
00:02:06ceux-ci nous rappellent, pardon,
00:02:07qu'être professeur, c'est transmettre,
00:02:10protéger et agir.
00:02:13Personnellement, je ne céderai absolument rien
00:02:16sur le respect de nos règles, de nos valeurs
00:02:19et sur, évidemment, l'enseignement et la défense
00:02:21de la laïcité.
00:02:23Je ne laisserai rien passer à chaque fois
00:02:26que l'autorité d'un professeur sera contestée
00:02:28ou que son enseignement sera contesté.
00:02:31À chaque fois que l'autorité qu'il incarne,
00:02:34l'autorité de son savoir, pourrait être mise en question.
00:02:37Et je voudrais dire que sur ces sujets-là,
00:02:38je serai toujours en soutien de tous nos enseignants,
00:02:42sans exception.
00:02:44Et je voudrais même dire qu'au-delà de mon soutien
00:02:47et du soutien de notre institution,
00:02:48je crois qu'il faut que nous ayons conscience
00:02:50que, quand des faits de ce type se produisent,
00:02:53aucun soutien ne doit manquer.
00:02:55J'insiste, aucun soutien à nos professeurs ne doit manquer.
00:02:59Quand je dis aucun soutien, c'est un soutien à la part
00:03:02à la fois de l'Institution éducation nationale,
00:03:05donc également de leurs collègues, des personnels qui les entourent,
00:03:08mais également à l'extérieur de l'institution,
00:03:11de tous les citoyens français,
00:03:13qui, que je sache, tous sont passés par nos écoles,
00:03:17et nous leur devons ce soutien absolument indéfectible
00:03:21si leur autorité était contestée,
00:03:23s'ils étaient victimes d'une agression, d'une menace quelconque,
00:03:26et si leur enseignement même était contesté.
00:03:30Quelques jours après ma nomination,
00:03:32je me suis rendue à Tourcoing pour soutenir, justement,
00:03:34la communauté éducative après l'agression,
00:03:36qui était absolument inadmissible, intolérable,
00:03:38d'une professeure qui, elle aussi, n'accomplissait que son devoir.
00:03:42Les professeurs, donc, me trouveront toujours à leur côté
00:03:45pour les défendre et pour faire respecter les règles de notre école,
00:03:48l'école qui doit rester un bastion républicain,
00:03:52mais elle doit aussi être un lieu d'épanouissement,
00:03:54elle n'a pas vocation à être fermée.
00:03:56Cette lutte contre, également, le harcèlement à l'école,
00:03:59comme le développement d'une culture du bien-être
00:04:01pour tous nos élèves, pour tous nos professeurs
00:04:03et pour l'ensemble, d'ailleurs, de la communauté éducative,
00:04:06cette lutte comptera parmi mes priorités.
00:04:10Il est évident, et je pense important de le rappeler,
00:04:12on n'apprend pas bien, on ne peut pas apprendre correctement
00:04:15si l'on est malheureux à l'école, si on y va à la boule au ventre.
00:04:19Et quand je dis cela, c'est vrai à la fois pour nos élèves,
00:04:22mais également pour nos professeurs.
00:04:24La recherche, comme la pratique nous l'enseigne,
00:04:26le bien-être est l'une des conditions
00:04:28de la transmission des savoirs.
00:04:31Mesdames et messieurs les sénatrices,
00:04:32mesdames et messieurs les sénateurs,
00:04:34face au constat d'une baisse des performances scolaires,
00:04:37qui est indéniable,
00:04:39j'envisage de poursuivre l'effort déjà engagé
00:04:41par mes prédécesseurs,
00:04:43pour répondre à votre question, M. le Président,
00:04:45pour renforcer la maîtrise des savoirs fondamentaux
00:04:47à chaque étape du parcours scolaire.
00:04:50Élever le niveau de tous nos élèves,
00:04:52je le disais tout à l'heure, suppose avant tout
00:04:53d'élever notre exigence à leur égard.
00:04:56Cela passe d'ailleurs aussi par l'élévation du niveau
00:04:58de la formation que nous offrons à nos enseignants.
00:05:02Aujourd'hui, se mettent en place les groupes de besoins
00:05:04sur l'ensemble du territoire
00:05:06pour les cours de mathématiques et de français
00:05:08en 6e et en 5e.
00:05:09Nous sommes vraiment au tout début du processus.
00:05:11Cela me permet de répondre indirectement à votre question.
00:05:14Certains enseignants ont choisi de mettre ces groupes en place
00:05:16pour la rentrée des congés Toussaint.
00:05:18D'autres les ont déjà mis en place selon des modalités
00:05:21qui diffèrent selon les établissements.
00:05:23Et je pense que cette autonomie de mise en oeuvre
00:05:26de ce dispositif est importante.
00:05:28Chaque chef d'établissement, chaque groupe d'enseignants
00:05:31connaissant mieux que quiconque,
00:05:33et ses élèves, et l'établissement,
00:05:35et l'environnement pour pouvoir adapter
00:05:38ce principe de groupe de besoins à l'environnement.
00:05:40J'ai vu certains enseignants qui ont choisi de faire des groupes
00:05:43en fonction de la vitesse d'apprentissage des élèves,
00:05:46d'autres qui ont choisi de conserver une forme d'hétérogénéité
00:05:49tout en profitant de la plus petite taille d'un groupe
00:05:52pour avoir un travail plus approfondi
00:05:54avec ceux qui en avaient peut-être le plus besoin.
00:05:56Vous voyez que les modalités peuvent être différentes,
00:05:58mais tous conduisent le même objectif,
00:06:01faire progresser tous nos élèves dans ces disciplines fondamentales
00:06:04que sont les maths et le français.
00:06:07Comme pour toutes les réformes, le résultat, l'impact
00:06:11qu'auront ces groupes de besoins
00:06:14ne pourra pas produire de résultats dans l'immédiat.
00:06:17Je suis allée voir la ligne de départ,
00:06:18et il s'agira pour moi après d'observer la conduite
00:06:22de ce travail en cours d'année,
00:06:23et puis la ligne d'arrivée en fin d'année.
00:06:26Et c'est donc un résultat qui va s'observer dans la durée.
00:06:29C'est la même chose pour un autre dispositif
00:06:32appelé les devoirs faits, qui a été lancé à l'été 2017.
00:06:35C'est un dispositif qui permet aujourd'hui
00:06:37à un collégien, à peu près un collégien sur deux,
00:06:39la moitié d'entre eux, d'avoir accès
00:06:42à un véritable service public d'aide aux devoirs à l'école,
00:06:46pas à la maison, justement,
00:06:47à raison d'une à deux heures par semaine,
00:06:50environ 1h30 à peu près en moyenne.
00:06:52C'est la même chose également pour le dispositif
00:06:54de remplacement des absences de longue comme de courte durée,
00:06:57ou encore pour les vacances apprenantes
00:06:59qui offrent plus d'écoles, plus de cultures,
00:07:01plus de sports aux élèves qui en ont le plus besoin.
00:07:04Tous ces dispositifs ont besoin d'être évalués
00:07:06également dans la durée.
00:07:08Lors de ma récente visite, c'était la semaine dernière,
00:07:10dans l'académie de Limoges,
00:07:12j'ai pu constater les effets bénéfiques de tous ces progrès
00:07:15dans les trois départements que j'ai pu visiter,
00:07:16en Corrèze, en Creuse et en Haute-Vienne.
00:07:20Et je suis vraiment convaincue,
00:07:22je pense que vous pourrez en convenir avec moi,
00:07:23que quand on élève notre niveau d'exigence,
00:07:26nos élèves apprennent mieux.
00:07:28Quand on élève notre niveau d'exigence,
00:07:31nos élèves sont plus heureux,
00:07:33ils trouvent du sens dans leurs apprentissages.
00:07:35Et le sens de ce que l'on fait
00:07:37est un des fondamentaux de l'apprentissage efficace.
00:07:40Et nos professeurs, en tout cas les professeurs que j'ai rencontrés,
00:07:43ou qui ont pu témoigner auprès de moi dans d'autres contextes,
00:07:46qui se saisissent de ces dispositifs,
00:07:49en sont, pour le moment,
00:07:51dans ce que j'ai rencontré, tout à fait satisfaits.
00:07:52Mais encore une fois, gardons le temps long
00:07:55pour observer l'effet à long terme.
00:07:57C'est pourquoi j'ai décidé de maintenir ces groupes de besoins
00:08:00pour les classes de 6e et de 5e pour la rentrée 2025,
00:08:05puisqu'on est obligés de s'y préparer dès maintenant.
00:08:07Et là aussi, dans ma méthode,
00:08:08c'est une méthode que j'ai choisie de donner le plus de visibilité,
00:08:11le plus de lisibilité à nos enseignants
00:08:14pour préparer cette rentrée 2025.
00:08:16Ils sortent à peine de la rentrée 2024,
00:08:18mais plus ils auront du temps,
00:08:19plus cette rentrée pourrait être anticipée,
00:08:21plus efficace sera la mise en place
00:08:24une fois arrivée en début septembre 2025.
00:08:27J'annoncerai prochainement...
00:08:29J'ai longuement consulté et concerté les syndicats,
00:08:31encore hier soir.
00:08:33J'ai rencontré également des professeurs,
00:08:34et j'enverrai d'autres encore cette semaine,
00:08:36les principaux de collège.
00:08:38Prochainement, je verrai ce que je devrai annoncer
00:08:41pour comment adapter ce dispositif
00:08:44pour les classes de 4e et de 3e.
00:08:46L'objectif étant d'avoir un parcours qui soit cohérent,
00:08:49qui permette de s'appuyer aussi sur les résultats
00:08:53de ce qui est en place actuellement en 6e et en 5e.
00:08:58Il s'agit en tout cas de mettre en place un dispositif
00:09:01qui, encore une fois, accompagne nos élèves vers la réussite.
00:09:04Un dispositif que je pourrais nommer,
00:09:05mais le nom ne le prenait pas pour une politique.
00:09:08Le nom pourrait s'appeler Ambition lycée, lycée au pluriel.
00:09:13Mais l'idée, c'est de réunir sous un même chapeau
00:09:16un ensemble de dispositifs qui permettraient
00:09:18de conduire nos élèves à la réussite.
00:09:20Les groupes de besoins faisant partie des hypothèses de travail.
00:09:23Ce n'est pas à l'exclusion de ce dispositif.
00:09:27Il s'agit de voir ce qu'on peut proposer,
00:09:29ce qu'on pourrait proposer pour être mis en place à la rentrée 2025,
00:09:34avec, encore une fois, une ambition d'élever le niveau
00:09:36de notre jeunesse et donc de toute l'accord
00:09:39qui va de la 6e à la 3e.
00:09:41Cette marque, si je puis dire, Ambition lycée,
00:09:44elle mêlerait à la fois une meilleure préparation au brevet.
00:09:47Et là, j'ai vu des dispositifs mis en place
00:09:49dans un collège à Creil, qui sont extrêmement encourageants,
00:09:52qui ont permis déjà de faire progresser
00:09:54le taux de réussite au brevet, avec des élèves
00:09:56qui étaient enthousiastes à l'idée de performer
00:09:59et de même se comparer entre eux.
00:10:01Et c'était, je tiens à le préciser,
00:10:02dans un collège d'éducation prioritaire.
00:10:05L'élévation également, cette Ambition lycée
00:10:08pourrait porter également l'élévation du niveau
00:10:09tout au long du collège.
00:10:11Évidemment, avant tout, dans les matières fondamentales.
00:10:13Et ça pourrait déboucher après sur une réforme
00:10:16qui est attendue, je le sais, du brevet,
00:10:18qui pourrait intervenir à partir de la session 2026
00:10:21pour rétablir, moi, j'y tiens, la valeur du diplôme.
00:10:24Je tiens à ce que ce soit un diplôme qui ait de la valeur
00:10:27et notamment en garantissant la vérité des notes.
00:10:30Certains établissements ont commencé à supprimer
00:10:32le correctif académique qui était en place.
00:10:34Il conviendra de le généraliser.
00:10:37Nous achevons donc en cette rentrée également
00:10:39le dédoublement des classes en zone d'éducation prioritaire.
00:10:43Là aussi, je tiens à le souligner,
00:10:45les résultats sont plutôt bons.
00:10:47Ils commencent à frémir dans le bon sens.
00:10:49Pour la 1re génération qui en a bénéficié
00:10:52et qui rentre au collège maintenant depuis 2022,
00:10:55le niveau de ses élèves s'est d'ores et déjà amélioré.
00:11:00Si on regarde les évaluations de 6e,
00:11:03ceux qui sont issus, nos élèves qui ont bénéficié
00:11:06de ces dédoublements de classes
00:11:08dans leur zone d'éducation prioritaire
00:11:09ont élevé leur niveau d'évaluation de 10 points
00:11:12en se rapprochant du niveau obtenu dans ces évaluations
00:11:15des élèves qui ne sont pas issus de ces collèges.
00:11:17Donc on a réduit l'écart entre ces deux populations,
00:11:20ce qui est l'un des buts recherchés.
00:11:22On observe donc là un nivellement par le haut
00:11:25et il faut donc continuer.
00:11:27Ces réformes dans le 1er comme dans le 2d degré,
00:11:30pour moi, sont clairement la clé de voûte
00:11:31de notre projet éducatif et je les poursuivrai.
00:11:35Je suis bien lucide,
00:11:37il y a tout de même une urgence pour nos écoles.
00:11:40Il y a urgence à remettre notre ascenseur scolaire en marche,
00:11:44j'en ai parlé tout à l'heure,
00:11:46car je suis bien consciente que la France reste, hélas,
00:11:50l'un des pays où le niveau social des élèves
00:11:52détermine le plus fortement le niveau scolaire.
00:11:56Et ça, clairement, ça ne peut pas durer.
00:11:58On ne peut pas l'accepter, on ne peut pas se résigner
00:12:00à cette situation.
00:12:01De la même façon, nous devons refuser
00:12:04que les inégalités territoriales
00:12:07deviennent des inégalités de destin.
00:12:11Un élève, notamment revenu ou élevé
00:12:14ou qui est né dans un milieu rural,
00:12:16il doit avoir les mêmes opportunités
00:12:19qu'un élève élevé ailleurs,
00:12:22dans une zone plus dense, urbaine ou périurbaine.
00:12:26Un élève, l'école, pardon, doit les faire grandir,
00:12:31tous, et les accompagner à découvrir le monde,
00:12:34quelle que soit leur localisation territoriale ou géographique.
00:12:39Car j'en ai vraiment l'intime conviction,
00:12:42élever le niveau de l'école,
00:12:43c'est évidemment la condition même de l'élévation sociale,
00:12:45de l'élévation intellectuelle, de l'élévation morale
00:12:48de toute notre société.
00:12:50Je ne cèderai donc absolument rien,
00:12:52vous pouvez compter sur moi, pour les moyens à déployer
00:12:55pour élever le niveau scolaire de nos élèves,
00:12:58tout en ayant la conscience que c'est un travail sur le temps long.
00:13:01Ce que je poserai là,
00:13:02ce n'est peut-être pas moi qui en porterai les fruits.
00:13:04Quand on porte les outils pour élever le niveau en milieu,
00:13:07en premier degré, en élémentaire,
00:13:10le résultat se verra beaucoup plus tard.
00:13:12Et je veux que ce temps long
00:13:14soit vraiment un marqueur de mon travail.
00:13:18Je ne céderai donc rien sur cette élévation du niveau scolaire,
00:13:22mais je ne céderai rien non plus sur le soutien à nos professeurs,
00:13:26et je l'ai dit tout à l'heure,
00:13:27sur la défense des principes républicains.
00:13:30Parce que là aussi, je crois qu'il faut être lucide,
00:13:32et je pense l'être,
00:13:34dans certains établissements, élever le niveau,
00:13:37eh bien, ça passe aussi par le rétablissement de l'ordre
00:13:40et du respect de l'autorité de nos professeurs.
00:13:43Il s'agit de rétablir un climat scolaire qui soit apaisé,
00:13:46qui soit serein et qui soit donc propice aux apprentissages.
00:13:49Et ça n'est pas forcément le cas partout.
00:13:52Je le disais tout à l'heure en préambule,
00:13:54nous devons lutter contre toutes les violences,
00:13:57contre toutes les atteintes à l'autorité des professeurs
00:13:59et contre toutes les atteintes aux valeurs de la République.
00:14:02Mes prédécesseurs ont en ce sens engagé d'ailleurs
00:14:04un plan de sécurisation de 400 écoles, collèges et lycées,
00:14:08et je le poursuivrai avec beaucoup d'applications,
00:14:12avec une centaine d'établissements encore à sécuriser
00:14:14d'ici la fin de l'année civile,
00:14:15et tout ceci se fait d'ailleurs en coopération
00:14:17avec les collectivités compétentes en matière de bâtis scolaires.
00:14:22Je lutterai aussi, monsieur le Président,
00:14:23vous l'avez souligné, contre toutes les formes de solitude
00:14:26et de harcèlement comme le cyberharcèlement.
00:14:29C'est pour cela que j'agirai,
00:14:30pour que le soutien psychologique de tous,
00:14:33élève comme personnel,
00:14:34il n'y a pas d'élève sans professeur,
00:14:35il n'y a pas de professeur sans élève,
00:14:38et j'agirai aussi pour renforcer la médecine scolaire
00:14:40dans un contexte que je sais extrêmement difficile
00:14:42et tous les dispositifs de santé que j'élargis d'ailleurs
00:14:45au bien-être à l'école.
00:14:47C'est pour moi une priorité absolue de notre école
00:14:49et je m'exprime ici à la fois comme ministre,
00:14:52mais aussi comme médecin,
00:14:54pour cultiver le bien-être des élèves, des professeurs
00:14:58et de tous les agents qui sont dans notre institution.
00:15:01Ma feuille de route entend donc aussi parachever l'ambition,
00:15:04je le souviens, pour une école inclusive.
00:15:06Alors là, nous arrivons aux 20 ans de la loi de 2005.
00:15:10Je sais très bien, je mesure tout à fait le défi
00:15:13que constitue l'augmentation significative d'enfants
00:15:16en situation de handicap qui sont accueillis dans nos écoles.
00:15:19Nous avons monté de nombreuses marches l'escalier
00:15:21et c'est une bonne chose,
00:15:23mais il reste beaucoup, beaucoup à faire.
00:15:26Je ne dévierai pas de cette ambition portée par la loi de 2005
00:15:29malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer,
00:15:32que déjà nos professeurs sur le terrain peuvent rencontrer.
00:15:34Il faut vraiment que l'accès à l'école soit possible
00:15:37pour chaque élève, quelle que soit sa situation personnelle.
00:15:42Et ce bien-être, ce bien-être de tous nos élèves,
00:15:45y compris de ceux en situation de handicap,
00:15:48je continuerai à le soutenir par des moyens d'accompagnement
00:15:50qui seront plus nombreux,
00:15:52tant pendant le temps scolaire que pendant la pause méridienne.
00:15:55Je fais allusion notamment, voilà,
00:15:57au proposissant de loi de monsieur le sénateur Vial,
00:15:59sur la prise en compte de la pause méridienne de nos AESH.
00:16:03Et je sais combien vous avez joué un rôle important pour cela,
00:16:05monsieur le sénateur,
00:16:07parce que cette particularité de la gestion des AESH,
00:16:09là aussi, nous avons beaucoup avancé, beaucoup progressé,
00:16:11mais je mesure encore, il y a encore du chemin.
00:16:13On a parcouru beaucoup de chemins,
00:16:15mais la route n'est pas terminée, clairement.
00:16:18Et ça m'oblige à reconnaître devant vous
00:16:19que l'application territoriale de cette loi,
00:16:22de votre loi, monsieur le sénateur,
00:16:23reste encore très imparfaite, je le sais parfaitement.
00:16:25J'en ai tout à fait conscience.
00:16:27Et c'est un de mes chantiers prioritaires,
00:16:28soyez-en certains.
00:16:30J'attends des services de mon ministère et des rectorats
00:16:33qu'ils mettent votre loi en oeuvre dans les meilleures conditions
00:16:37et en lien avec nos établissements
00:16:39et les collectivités concernées.
00:16:42Mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs,
00:16:44ce projet d'élever notre société par son école
00:16:48ne pourra se concrétiser que par un dialogue constant
00:16:50entre l'Etat et les collectivités locales.
00:16:54Et je sais bien qu'ici, nous en connaissons tous,
00:16:56nous en mesurons tous le rôle crucial.
00:16:58A l'issue de mes rencontres avec les principales associations
00:17:01d'élus locaux, je relancerai,
00:17:03j'ai commencé à rencontrer certains,
00:17:04notamment l'Association des maires de France,
00:17:06je relancerai les travaux du comité des élus locaux
00:17:09pour mettre autour d'une même table les maires,
00:17:12les présidents d'intercommunalités,
00:17:14les présidents de départements et de régions.
00:17:16Ce lien étroit, je veux l'entretenir avec les élus,
00:17:19et ce lien étroit nous permettra, j'en suis absolument certaine,
00:17:22d'avancer beaucoup plus rapidement
00:17:24dans le domaine, évidemment, du bâti scolaire,
00:17:26de la rénovation, de la sécurisation
00:17:28de nos établissements et au bénéfice, évidemment,
00:17:31de l'innovation pédagogique et également
00:17:32de l'orientation de nos élèves.
00:17:34Je mesure bien évidemment le rôle déterminant
00:17:37des collectivités, collectivités qui comptent,
00:17:40et qui comptent, et je le rappelle,
00:17:44en termes d'euros, 40 milliards d'euros par an
00:17:46dans l'effort d'investissement global
00:17:48que notre pays dédie à l'éducation de nos enfants.
00:17:51De même, rien de tout cela ne saurait être accompli
00:17:53de notre part, à côté des collectivités territoriales,
00:17:57sans un dialogue social constant.
00:18:00Je recevais hier encore l'ensemble des organisations syndicales
00:18:03au ministère pour préparer,
00:18:04nous étions sur le thème de la rentrée 2025,
00:18:06sur le contenu pédagogique de la rentrée 2025.
00:18:09Évidemment, j'aurai l'occasion de revoir
00:18:11l'ensemble des organisations syndicales
00:18:12pour tous les autres sujets qui sont aussi évidemment très nombreux.
00:18:15Mais nous étions hier sur la rentrée 2025.
00:18:18Et je veux vraiment le souligner ici,
00:18:20parce que ça fait partie de ma méthode,
00:18:22c'est de préparer dès le mois d'octobre
00:18:25les conditions de la rentrée de septembre prochain.
00:18:27Je ne voulais pas attendre le mois de décembre,
00:18:30comme cela se fait habituellement.
00:18:32D'autres sujets seront mis sur la table et discutés en décembre,
00:18:35puisqu'il faut attendre les conclusions
00:18:37des votes de la loi de finances pour savoir où nous allons.
00:18:39Il y a tout un ensemble d'éléments
00:18:40pour lesquels nous pouvions d'ores et déjà avancer
00:18:43et nous rencontrer pour m'aider à faire des arbitrages
00:18:47que je rendrai dans les semaines à venir.
00:18:50J'ai aussi mis sur la table des premières propositions
00:18:52pour relancer l'agenda social de l'éducation nationale.
00:18:56Depuis 2022, d'immenses progrès ont été réalisés
00:18:59pour mieux rémunérer, mieux reconnaître
00:19:02l'engagement des professeurs pour notre pays.
00:19:04On peut toujours trouver que ce n'est pas assez,
00:19:06mais l'effort a été conséquent.
00:19:09Plus aucun professeur débutant, qui débute comme titulaire,
00:19:14ne démarre sa carrière au-dessous de 2 120 euros net par mois
00:19:18pour un temps plein.
00:19:20C'est vraiment un progrès.
00:19:21Nous étions plutôt aux alentours de 1 700 auparavant.
00:19:24Et quand il s'agit d'éducation prioritaire,
00:19:27c'est plutôt 2 500 euros net par mois.
00:19:31Si je prends le cas des infirmières scolaires
00:19:33et des assistants sociaux, eux aussi ont été augmentés.
00:19:36On est sur un montant d'environ 200 euros net par mois
00:19:39au printemps dernier.
00:19:40Et pour les AESH, c'était 100 euros net par mois l'an passé.
00:19:45Mais nous devons également engager des chantiers
00:19:47pour revaloriser, j'en ai bien conscience,
00:19:49les personnels de direction et les médecins scolaires.
00:19:53Je veux aussi agir, parce que là,
00:19:54j'ai parlé des débuts de carrière.
00:19:56Nous avons aussi un sujet sur les milieux de carrière.
00:19:59Et il nous faut aussi accélérer sur ces milieux de carrière.
00:20:01Ce sera mis à l'agenda social.
00:20:03Il nous s'agit aussi de briser tous les plafonds de verre
00:20:06auxquels se heurtent encore trop de personnels qui sont engagés,
00:20:09engagés pour notre institution et donc pour leur pays.
00:20:13Je le sais, je vous l'ai dit et je veux le répéter,
00:20:15je mesure, je sais qu'il nous reste encore
00:20:17beaucoup de chemin à parcourir,
00:20:19mais je voulais tout de même souligner
00:20:21la distance parcourue ces dernières années.
00:20:24Avec les organisations syndicales,
00:20:26avec les collectivités territoriales et avec vous,
00:20:29mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs,
00:20:30nous continuerons donc d'échanger,
00:20:32d'échanger sur les salaires, sur la carte scolaire,
00:20:35sur l'élévation du niveau,
00:20:36sur la défense des valeurs de la République,
00:20:38sur la mise en oeuvre de toutes ces réformes.
00:20:40Je crois que nous aurons largement de quoi nous occuper
00:20:42pendant au moins cette audition et largement au-delà.
00:20:45Pour la préparation de la rentrée 2025,
00:20:48j'aurai l'occasion de présenter mes arbitrages
00:20:50dès le mois de novembre à la rentrée des congés de Toussaint
00:20:53et toujours pour offrir visibilité, sérénité, lisibilité
00:20:56à l'ensemble de la communauté éducative.
00:20:59Enfin, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs,
00:21:02nous sommes, cela n'aura échappé à personne,
00:21:06en plein rendez-vous budgétaire.
00:21:08Les débats sur les moyens sont bien évidemment légitimes
00:21:11et je me réjouis de les avoir très prochainement avec vous.
00:21:13Je crois que nous nous revoyons début novembre
00:21:15pour cela.
00:21:16Dans un contexte qui, vous le savez, est difficile,
00:21:19l'école restera malgré tout en 2025,
00:21:23et c'est une bonne chose, c'est une bonne nouvelle,
00:21:24le 1er budget de la nation,
00:21:25avec un budget auquel, je veux rappeler,
00:21:28nous avons ajouté 14 milliards d'euros depuis 2017.
00:21:31Il nous appartiendra d'être dignes de l'espérance
00:21:34que chaque famille française place en nous,
00:21:37et elle place en nous, pour contribuer
00:21:38à la réussite de nos enfants.
00:21:41Voici en quelques mots, mesdames les sénatrices
00:21:42et messieurs les sénateurs, la méthode,
00:21:45la vision, les chantiers que je porte pour notre école,
00:21:48élever le niveau, offrir les mêmes chances à tous,
00:21:50mieux reconnaître le rôle fondamental des professeurs,
00:21:53oeuvrer pour le bien-être de tous à l'école,
00:21:55garantir le respect des valeurs de la République,
00:21:57je n'en dévierai pas.
00:21:59Et je me tiens à votre disposition.
00:22:01Je vous remercie de m'avoir écoutée.
00:22:03Merci, madame la ministre.
00:22:05Je vais vous passer la parole désormais.
00:22:09Vous êtes nombreux à vous être inscrits,
00:22:10donc nous allons mettre en place, évidemment,
00:22:12le prompteur à lequel vous êtes habitués désormais.
00:22:16Vous avez compris que cette audition
00:22:17n'est pas une audition budgétaire,
00:22:19mais sur les grandes orientations
00:22:22de la ministre dans son domaine.
00:22:24Donc je vous demanderai de respecter
00:22:27la philosophie de cette audition,
00:22:29à ne pas rentrer dans le détail du PLF.
00:22:31On va commencer les premières questions
00:22:33par celles de notre rapporteur Jacques Gros-Périn.
00:22:36Merci, président. Je voudrais m'associer également
00:22:38au président Alafon pour vous féliciter
00:22:39pour votre nomination, en sachant que la durée de vie
00:22:42d'un ministre depuis 1958, c'est moins de deux ans,
00:22:46un an et dix mois, et depuis le 2e quinquennat
00:22:49d'Emmanuel Macron, c'est sept mois.
00:22:51Donc j'espère, et vous l'avez dit,
00:22:53qu'il faut inscrire les réformes dans la durée.
00:22:55C'est véritablement la difficulté.
00:22:58Je pense que vous serez, pas en capacité,
00:23:00mais je pense que vous serez très attentifs
00:23:01au fait que quelques orientations précédentes
00:23:05peuvent être prolongées, en tout cas conservées.
00:23:09Alors, je suis très heureux de vous entendre
00:23:12sur la fermeté, sur la laïcité.
00:23:13Il est vrai qu'en 2015, en son temps,
00:23:16j'avais fait un rapport, vous l'avez souligné tout à l'heure,
00:23:18sur faire revenir la République à l'école,
00:23:21et je crois que nous étions en anticipation
00:23:23sur ce qui se passe, et je pense qu'il n'y a pas
00:23:25de laïcité bienveillante, il n'y a qu'une laïcité.
00:23:28Je suis ravi de vous entendre par rapport à cela.
00:23:30Alors, il est vrai, le président nous dit
00:23:31que ce n'est pas une audition budgétaire,
00:23:34mais ça permet quand même, en donnant quelques chiffres,
00:23:37de cerner votre approche, et puis de vous permettre
00:23:40de vous exprimer dans cette première réunion.
00:23:42Nous n'avions pas eu l'occasion de vous recevoir,
00:23:45et il est important que chacun puisse vous entendre.
00:23:48Alors, ma première question, c'est néanmoins
00:23:50sur la suppression des postes d'enseignement
00:23:52qui est prévue par le budget 2025,
00:23:54et plus généralement sur l'évolution
00:23:56démographique scolaire.
00:23:58Et les prévisions pour les années à venir sont pessimistes.
00:24:00Alors, 6 millions d'élèves dans le 1er degré
00:24:02à la rentrée 2024.
00:24:04Selon les estimations de notre service,
00:24:05ce sera 6 millions à la rentrée 2028,
00:24:08mais c'est surtout entre 2014 et 2015,
00:24:11moins 75 000 élèves.
00:24:12Le raccourci avait été fait entre 3 155 classes supprimées
00:24:16et 3 155 postes supprimés également.
00:24:20Donc, je pense que cette baisse démographique,
00:24:25bon, bien sûr, elle atteint désormais le collège.
00:24:287 700 élèves en cette rentrée,
00:24:2926 900 à la rentrée 2025.
00:24:31Les chiffres sont têtus.
00:24:33Je pense qu'il y a des choses, des perspectives
00:24:35que vous allez nous exprimer.
00:24:37Mais néanmoins, un récent rapport des inspections générales
00:24:40avait proposé 3 scénarios de fermeture des classes.
00:24:43Et c'est pour cela que je voudrais vous entendre.
00:24:46La 1re, c'est une répartition des moyens
00:24:48au sein des écoles et des établissements.
00:24:50La 2e, c'est un relèvement des seuils de dédoublement des classes
00:24:53en éducation prioritaire.
00:24:55Et la 3e, c'est une recomposition du maillage territorial
00:24:58avec comme principe un établissement distant
00:25:00d'au moins de 20 minutes en voiture.
00:25:02Est-ce que ce scénario est privilégié par votre ministère
00:25:05et par vous-même, et de manière plus générale,
00:25:08est-ce que vous réfléchissez à une prévisibilité pluriannuelle
00:25:11demandée à la fois par les territoires, y compris urbains,
00:25:14et les enseignants dont les classes sont supprimées ?
00:25:16Vous savez tout l'attachement que le Sénat porte également
00:25:19aux territoires ruraux.
00:25:21Et ma 2e question, pour ne pas être trop long
00:25:22et permettre à chacun de pouvoir s'exprimer,
00:25:24c'est la réunion... Vous avez parlé de...
00:25:27Vous avez eu une réunion avec les syndicats le 16 octobre.
00:25:30Vous nous avez dit qu'à l'instant,
00:25:31vous avez eu une réunion même hier avec les syndicats.
00:25:33Vous avez indiqué votre volonté de relancer l'agenda social.
00:25:38Et il semblerait que ce point,
00:25:39vous l'avez esquissé en quelques mots,
00:25:41mais je souhaiterais que vous approfondissiez
00:25:45vos propos et vos priorités,
00:25:47que vous puissiez nous faire part de vos priorités,
00:25:49en tout cas les chantiers que vous souhaitez relancer,
00:25:52ainsi que leur calendrier, si les possibilités
00:25:55ou les perspectives sont présentes et futures.
00:25:57Je vous remercie.
00:25:59Mme la ministre, je vous propose de répondre
00:26:00à ces 2 premières questions du rapporteur,
00:26:02et après, on regroupera les questions.
00:26:06Très bien. Merci beaucoup, M. le Président.
00:26:08Pardonnez-moi juste avant de répondre
00:26:10à M. le sénateur Gros-Périn,
00:26:11de répondre à une question que vous m'avez posée tout à l'heure,
00:26:13à laquelle je n'ai pas répondu à la fin de mon propos introductif.
00:26:16Vous m'avez posé des questions sur la solitude des enseignants
00:26:21et la remise en cause de leur légitimité
00:26:22et les actes de violence qui étaient commis.
00:26:24Donc je vous ai dit déjà l'attitude que je souhaitais porter,
00:26:27qui est vraiment de les défendre de manière indéfectible.
00:26:29Mais juste en point de vue des menaces qui ont eu lieu,
00:26:35je veux souligner que, là, récemment,
00:26:38sur, par exemple, l'hommage qui a été rendu
00:26:41à Samuel Paty et Dominique Bernard,
00:26:43on a vu clairement une baisse des comportements inadaptés
00:26:46au moment de ce moment de recueillement
00:26:49par rapport à l'année dernière,
00:26:50et on voit bien un effet
00:26:54des différentes mesures qui ont été mises en place.
00:26:56Néanmoins, on voit bien, parce que j'ai tous les jours
00:26:59les retours sur mon bureau de ce qu'on appelle
00:27:01les faits établissements, les situations
00:27:02où nos enseignants sont mis en difficulté,
00:27:04et il manque un élément sur lequel je travaille
00:27:09avec mon collègue ministre
00:27:11à la transformation de la fonction publique,
00:27:13Yoncas Varian.
00:27:14Aujourd'hui, on sait qu'un enseignant qui est menacé,
00:27:16la consigne est claire, c'est qu'il doit obtenir
00:27:18la protection fonctionnelle tout de suite.
00:27:20Et c'est systématique.
00:27:22Mais je sais qu'il y a parfois un petit peu de délai.
00:27:25Récemment, j'ai eu un cas qui a été porté à ma connaissance.
00:27:28Le chemin choisi pour demander cette protection fonctionnelle
00:27:31ne respectait pas la procédure.
00:27:32Ça a pris un peu plus de temps.
00:27:33Dès qu'on a retrouvé le bon chemin,
00:27:35la protection fonctionnelle a été octroyée tout de suite.
00:27:37Donc, il faut être certain,
00:27:38et ça fait partie de mes instructions,
00:27:40qu'elle puisse être accordée systématiquement.
00:27:41Mais il reste aussi un point important,
00:27:44c'est de pouvoir permettre à nos établissements scolaires,
00:27:47un peu comme une personne morale,
00:27:49de pouvoir aussi déposer une plainte,
00:27:51comme le font les enseignants.
00:27:52Et là, pour le moment, ça dépasse le cadre
00:27:54de l'institution scolaire,
00:27:55parce que ça concerne aussi, par exemple, les hôpitaux.
00:27:57Et là, nous sommes en train de réfléchir
00:27:59à voir comment il faut une modification législative,
00:28:01en revanche, pour le faire.
00:28:03Et c'est bien ce à quoi nous sommes en train de travailler
00:28:04pour pouvoir avancer sur ce sujet-là.
00:28:06Par ailleurs, pour l'hommage qui sera rendu l'année prochaine,
00:28:10en 2025, je suis quelqu'un qui aime anticiper.
00:28:13Et je prépare déjà les dispositifs
00:28:16qui seront mis en place l'année prochaine
00:28:18sous forme d'un moment de recueillement
00:28:19que les enseignants pourront se saisir
00:28:24avec une forme d'autonomie,
00:28:25mais avec un ensemble de documents ressources
00:28:27qui seront renouvelés par rapport à ce qui est disponible
00:28:29aujourd'hui sur Edusco.
00:28:30Là aussi, c'est pour répondre à des remarques
00:28:31et des remontées qui m'avaient été faites.
00:28:33Voilà pour la réponse à votre question.
00:28:36Sur les questions du sénateur Gros-Périn,
00:28:39dire déjà sur la suppression de 4 000 postes
00:28:44et vous dire que j'ai entendu votre réaction
00:28:47sur le rapport de l'inspection générale.
00:28:50D'abord, voyons ce que le débat budgétaire va nous dire
00:28:53et comment nous sortons de ce débat budgétaire.
00:28:55Où sera le curseur ?
00:28:57Première chose.
00:28:59Tout de suite, un élément, une hypothèse
00:29:01que je veux volontairement mettre de côté,
00:29:03qui est de relever le seuil de dédoublement des classes.
00:29:07Je le mets vraiment de côté
00:29:08parce qu'on sait déjà que ce seuil est,
00:29:11hélas, un peu dépassé.
00:29:12On est parfois sur 13-14 au lieu de 12, d'une part.
00:29:16Mais d'autre part, je viens de vous dire
00:29:17qu'on commence à en voir les résultats bénéfiques.
00:29:19Ce n'est vraiment pas le moment de mettre par terre ce dispositif.
00:29:22Donc, cette hypothèse, je la mets de côté.
00:29:24Maintenant, l'autre, les deux autres hypothèses,
00:29:27répartition des moyens et recomposition du maillage territorial,
00:29:30dans les deux cas.
00:29:32Dans les deux cas, ce sont des dispositifs
00:29:36pour lesquels je n'ai pas l'intention
00:29:37de donner un schéma unique depuis Paris
00:29:40et de dire à chacun ce qu'il doit faire.
00:29:42On doit vraiment, pour moi notamment,
00:29:44puisque vous avez évoqué le sujet de la ruralité,
00:29:47aller voir dans chaque académie,
00:29:50avec le recteur, les directeurs académiques,
00:29:53qu'ils puissent aller sur le terrain avec les élus locaux.
00:29:56S'il s'agissait de la ruralité,
00:29:58utiliser à chaque fois que cela est possible.
00:30:01Je souhaite que ce soit systématiquement mis en oeuvre
00:30:03les observatoires des dynamiques rurales
00:30:05pour mettre tout le monde autour de la table et voir,
00:30:07car on peut, vous avez évoqué cette hypothèse-là,
00:30:10travailler sur le temps de trajet d'un élève
00:30:13à son établissement scolaire
00:30:15et voir comment l'école peut venir à lui
00:30:16si le temps de trajet devient trop important.
00:30:18Et là, je pense que c'est vraiment une discussion collective
00:30:22avec les élus locaux notamment
00:30:23qui peut permettre de trouver la meilleure solution.
00:30:25J'ai visité la semaine dernière une inauguration,
00:30:28j'étais à une inauguration d'école maternelle
00:30:30qui était le fruit du regroupement de deux écoles.
00:30:33Au début, ça a un peu remué dans les brancards.
00:30:36Et puis finalement, au bout du compte,
00:30:39les différents acteurs, que ce soit les enseignants,
00:30:41les parents d'élèves et les élus.
00:30:43Le maire de la commune en question, à Cousex,
00:30:45était très satisfait de ce projet.
00:30:47Vous voyez que là, on a trouvé une réponse
00:30:50à des écoles qui étaient en train de se dépeupler.
00:30:53La réponse peut être différente dans un autre territoire.
00:30:55Et cette décision, cette adaptation,
00:30:58cette adéquation du choix de la solution retenue
00:31:01par rapport au territoire me semble extrêmement importante.
00:31:04Néanmoins, j'aimerais bien aussi lancer une réflexion
00:31:06de beaucoup plus long terme.
00:31:07À un moment, la réalité veut que la démographie baisse.
00:31:11On est sur 80 000 élèves de moins à cette rentrée 2024.
00:31:14Pratiquement 100 000 de moins à la rentrée suivante.
00:31:17Et ça va se poursuivre.
00:31:18Ça permet quand même d'avoir...
00:31:21On connaît la progression de la démographie.
00:31:23C'est facile de voir sur plusieurs années.
00:31:25Donc les élus locaux peuvent aussi voir,
00:31:27en fonction de qui habite sur son territoire,
00:31:29qui vient s'y installer, comment les choses évoluent.
00:31:31Il va falloir poser la réflexion de dire
00:31:33à quoi doit ressembler l'école de demain.
00:31:35Quand on aura...
00:31:36Moi, je suis aussi élue municipale
00:31:38dans un petit village de 200 personnes,
00:31:40dans lequel il n'y a plus d'école, déjà, depuis un moment.
00:31:42Les élèves doivent aller à 8 km de là
00:31:45en faisant d'ailleurs un trajet de 13 km pour le rejoindre.
00:31:48Donc j'en comprends bien les difficultés.
00:31:51À quoi devra ressembler l'école de la moitié du XXIe siècle
00:31:55dans ces territoires qui se dépeuplent ?
00:31:57De façon inégale, d'ailleurs.
00:31:59Il y a des endroits qui remontent un peu en population
00:32:01et d'autres moins.
00:32:02La réflexion doit être posée dès maintenant,
00:32:03sans attendre qu'on bute dans un mur de difficultés.
00:32:06Mais dans l'immédiat,
00:32:09la main doit être aux collectivités locales et territoriales
00:32:12pour pouvoir trouver la meilleure solution,
00:32:14la solution la plus adaptée.
00:32:18Sur l'agenda social, il sera réouvert.
00:32:21Alors, il y a beaucoup de priorités
00:32:26qui peuvent être envisagées.
00:32:29C'est aussi à la main des discussions avec les syndicats.
00:32:34Ca n'était pas l'objet de la réunion d'hier.
00:32:36Ils ont été reçus, dans le cadre de leur alerte sociale,
00:32:39par le ministère il y a quelques jours.
00:32:41Et notamment, il y a une réflexion que nous proposons d'ouvrir
00:32:45sur les milieux de carrière.
00:32:47J'ai évoqué tout à l'heure les milieux de carrière.
00:32:49La progression de la rémunération en milieu de carrière, évidemment.
00:32:52Il y a aussi...
00:32:53Les conditions de travail sont beaucoup évoquées
00:32:56et ça rejoint un ensemble de dispositifs
00:32:58qui sont mis en place,
00:32:59avec une situation dans laquelle nous espérons
00:33:01que, notamment, l'attractivité du métier d'enseignant
00:33:04permettra aussi de recruter des candidats motivés,
00:33:08passionnés, même, j'espère,
00:33:09dans des proportions qui porteront leurs fruits
00:33:11dans les années qui viennent. Ca, c'est un des éléments.
00:33:14Mais le débat reste largement ouvert
00:33:16et nous nous reverrons régulièrement
00:33:19avec les organisations syndicales.
00:33:23Nous allons prendre une série de questions,
00:33:25en commençant par Max Brisson.
00:33:27Merci, M. le Président.
00:33:29Si vous permettez, Président,
00:33:30je vais parler aussi au nom d'Agnès Evrenne,
00:33:32qui a dû s'absenter, ce qui va me permettre, peut-être,
00:33:34de déborder sur mon temps de parole.
00:33:36Je voudrais...
00:33:38...
00:33:41En préalable, je voudrais dire, Mme la Ministre,
00:33:45l'attachement sur les bancs de mon groupe
00:33:50au choc des savoirs et au groupe de besoins
00:33:54que certains d'entre nous continuons
00:33:55d'appeler groupe de niveau.
00:33:59Et donc, je voudrais vous dire que nous souhaitons,
00:34:02sur le sujet de la continuité dans l'action,
00:34:06une inscription dans le temps long
00:34:08et, bien sûr, beaucoup de liberté
00:34:09dans la mise en application des établissements.
00:34:12Donc, pour nous, je vous le dis en préalable,
00:34:14les groupes de besoins ne sont pas une hypothèse de travail.
00:34:20Ce matin, le président Larcher a dit au Premier ministre
00:34:23que nous avions en bibliothèque au Sénat
00:34:25bien des projets qui peuvent nous permettre
00:34:30de relever, comme le dit le chef du gouvernement,
00:34:32la ligne d'horizon.
00:34:35Et dans le champ de l'éducation, il y a plusieurs chantiers.
00:34:37Je voudrais en évoquer 3, 4.
00:34:40D'abord, la formation des professeurs.
00:34:43Le président Laffort, et vous l'avez aussi rappelé,
00:34:45a cité le rapport que j'ai livré avec Annick Billot.
00:34:50Dissociation de la formation des professeurs
00:34:52du 1er et du 2d degré.
00:34:54Concours d'admission au niveau licence.
00:34:56Organisation d'un référentiel de formation post-concours
00:35:01sur 5 ans, donc incluant la formation continuée.
00:35:04Régionalisation des concours du 2d degré
00:35:06à l'instar de ceux du 1er degré
00:35:09pour assurer une unité de lieu dans la formation post-concours.
00:35:14Et établissement d'une gouvernance et des inspects
00:35:17qui donnent la main au ministère de l'Education nationale.
00:35:21Comment comptez-vous vous positionner
00:35:24sur ces propositions qui sont sur l'étagère
00:35:27de la biothèque du Sénat ?
00:35:30L'attractivité du métier.
00:35:32Vous avez parlé de rémunération, elle est importante.
00:35:34Un sujet nous préoccupe.
00:35:36C'est l'accompagnement des jeunes professeurs.
00:35:40Affectation, mutation, formation,
00:35:43nous pensons que les choses doivent être largement reprises.
00:35:47Comment en finir, madame la ministre,
00:35:49avec le bizutage institutionnel des jeunes professeurs ?
00:35:54Comment faire en sorte qu'ils ne soient pas
00:35:56dans l'establissement les plus difficiles,
00:35:58où nous aurions besoin, au contraire,
00:35:59des professeurs les plus chevronnés ?
00:36:03Concernant le partenariat avec les collectivités locales,
00:36:05vous en avez parlé.
00:36:07Nous avons beaucoup, dans cette assemblée,
00:36:08parlé de la pluriannualité de la carte scolaire.
00:36:13Est-ce que, par rapport à ces propositions
00:36:15qui permettraient de renouer un vrai partenariat
00:36:17avec les collectivités,
00:36:18car la carte scolaire, aujourd'hui,
00:36:21abîme les relations avec les collectivités,
00:36:24car c'est un bras de fer annuel
00:36:26dont les collectivités n'arrivent pas à sortir,
00:36:29et cela mine la confiance
00:36:30entre les collectivités et le ministère ?
00:36:33Est-ce que vous avez envie de vous emparer
00:36:36de cette question complexe ?
00:36:38Mais je pense qu'il est nécessaire de la pluriannualité
00:36:42de la carte scolaire dans son élaboration.
00:36:45Enfin, 2 derniers points sur la liberté d'enseignement.
00:36:48Sur la liberté d'enseignement, aujourd'hui,
00:36:50des attaques qu'on imaginait d'une autre époque et d'un autre temps
00:36:53sont en train de fleurir.
00:36:55Comme nous pouvions le craindre,
00:36:56le quatrième motif d'autorisation de l'IEF,
00:37:00à savoir la situation propre à l'enfant,
00:37:03laisse la part belle à l'interprétation
00:37:05d'une administration de plus en plus attirante.
00:37:0735 % des demandes effectuées au titre de ce motif
00:37:10ont été refusées en 2023.
00:37:13Le quatrième motif ne conduit pas, finalement.
00:37:16Le ministère a passé à un régime d'interdiction de l'IEF.
00:37:20Quel engagement prenez-vous pour garantir la pérennité
00:37:23du recours à l'IEF et, d'une manière plus générale,
00:37:25de la liberté d'enseignement et du libre choix des parents ?
00:37:30J'ai un élu de département qui a 2 langues régionales enseignées.
00:37:37C'est même le seul qui en a 2.
00:37:39Et donc, je voudrais vous poser une question annexe
00:37:41sur l'avenir de l'Office public de la langue basque.
00:37:45Nous attendons, depuis le mois de juin,
00:37:49il s'est passé des choses, je le sais,
00:37:50nous attendons une réunion interministérielle
00:37:54qui refixerait le positionnement de l'Office public
00:37:56de la langue basque et son financement.
00:38:00Est-ce que cette réunion interministérielle,
00:38:01maintenant que l'épisode de la dissolution est passé,
00:38:04pourra se tenir ?
00:38:05Et puis, généralement, après la promulgation,
00:38:09la loi MOLA qui a été promulguée, voilà, 3 ans,
00:38:11quel bilan faites-vous de sa mise en oeuvre ?
00:38:13Dernier point, madame la ministre,
00:38:16et cette fois au nom de ma collègue Agnès Evreine,
00:38:20celle-ci est l'auteur d'une PPL visant à rendre obligatoire
00:38:23le dépôt des téléphones portables
00:38:25à l'entrée des collèges et des lycées.
00:38:27Nicole Belloubet avait annoncé l'expérimentation
00:38:30de l'interdiction des téléphones portables
00:38:32mise en place dès la rentrée 2024.
00:38:34L'objectif était une généralisation dès janvier 2025.
00:38:38Pendant le 4 octobre,
00:38:39vos propos semblent ne pas aller dans ce sens.
00:38:42Pouvez-vous rassurer ma collègue Agnès Evreine ?
00:38:46Depuis janvier 2024,
00:38:484 mises de l'éducation se sont succédées,
00:38:50chacun apportant sa propre vision de notre système éducatif
00:38:54et ses propres priorités.
00:38:56Ce changement constant a créé une instabilité,
00:38:58une incertitude qui se répercute sur nos écoles,
00:39:01nos enseignants et surtout sur nos élèves.
00:39:04Parmi les départements qui souffrent le plus de cet abandon
00:39:06se trouve malheureusement la Seine-Saint-Denis,
00:39:08qui semble être l'agrécateur des difficultés existantes
00:39:11partout ailleurs dans l'Hexagone.
00:39:13Manque de moyens, remplacement insuffisant,
00:39:15bâtiment insalubre.
00:39:17De nombreux rapports récents ont démontré de manière chiffrée
00:39:19les difficultés particulières
00:39:21que rencontrent nos écoles dans ce territoire.
00:39:24Dans ce département plus jeune et le plus pauvre de France,
00:39:27l'école ne se contente pas de reproduire
00:39:28des inégalités de naissance,
00:39:30mais les aggrave et elle les creuse.
00:39:33Les inégalités dans l'éducation sont incontestables.
00:39:36L'Etat investit 2 000 euros de moins par élève en Seine-Saint-Denis
00:39:38par rapport au reste de la France.
00:39:40Depuis fin février, parents d'élèves, syndicats,
00:39:43municipalités du 93 réclament un plan d'urgence
00:39:46sur le sujet face au manque de personnel
00:39:49et la dégradation des bâtiments.
00:39:51Cette année, et je tiens à le souligner,
00:39:53une amélioration a été constatée
00:39:55concernant les absences de professeurs non remplacés,
00:39:57mais le problème du manque de personnel éducatif persiste.
00:40:01De nombreux élèves n'ont pas eu d'affectation à la rentrée.
00:40:04Certains ont été dirigés vers des voies de professionnalisation,
00:40:07non par choix, mais par manque d'affectation.
00:40:10A la rentrée de septembre 2024,
00:40:12entre 800 et 1 500 élèves se sont retrouvés sans affectation.
00:40:16Les infrastructures dégradées, les dégâts des eaux,
00:40:19les plafonds qui s'effondrent sont autant plus de symboles
00:40:21de cette négligence.
00:40:23Le 17 octobre dernier, le plafond d'une salle de classe
00:40:25s'est effondré dans un collège de Seine-Saint-Denis.
00:40:28Aucun élève n'a été blessé grâce à l'intervention du professeur
00:40:31qui a évacué sa classe quelques minutes avant l'événement,
00:40:33évitant un drame.
00:40:35Nos écoles ne sont pas seulement des bâtiments,
00:40:37elles sont le reflet de notre engagement
00:40:38envers l'éducation et envers nos enfants.
00:40:41Nos élèves peuvent perdre jusqu'à 15 mois de scolarité
00:40:43entre la maternelle et le lycée par manque de personnel.
00:40:46A ce jour, des centaines de postes d'ASH restent vacants,
00:40:49ce qui entraîne une prise en charge insuffisante des élèves
00:40:52qui ont pourtant besoin de plus.
00:40:54Et il a été constaté que de nombreux ASH ne bénéficient pas
00:40:58d'une formation adéquate pour exercer leurs fonctions.
00:41:01Cette absence de soutien et d'accompagnement approprié
00:41:03crée des situations difficiles pour les enseignants
00:41:06qui se retrouvent souvent seuls et désemparés
00:41:08face à des classes dont le bon fonctionnement est ainsi perturbé.
00:41:12Depuis la rentrée 2023, le pacte enseignant a été déployé,
00:41:15permettant notamment de prévoir les remplacements de courte durée.
00:41:19Néanmoins, depuis septembre,
00:41:20de nombreux directeurs d'établissements font remonter
00:41:23une baisse des dotations associées au pacte enseignant.
00:41:26Madame la ministre, face à toutes ces problématiques,
00:41:28nous devons réagir.
00:41:29Dans les instances académiques,
00:41:31les représentants des parents d'élèves et des personnes éducatives
00:41:33ont réclamé un bilan du déploiement du pacte enseignant.
00:41:36Il n'existe à ce jour absolument aucune étude sur l'aspect qualitatif.
00:41:41Quels sont les effets observés ?
00:41:42Quelles sont les demandes des établissements ?
00:41:44Quelle piste d'amélioration ou de développement ?
00:41:46Face à la suppression de 4 000 postes de professeurs,
00:41:49dont un minima de 3 555 dans le public et 180 dans le privé,
00:41:54comment comptez-vous pallier au manque de professeurs
00:41:57dans nos établissements ?
00:41:58Et enfin, à l'approche et débat et vote du PLF pour 2025,
00:42:02quelles sont les mesures concrètes que vous comptez proposer
00:42:04afin d'améliorer les conditions d'apprentissage
00:42:06des élèves en Seine-Saint-Denis ?
00:42:08Je vous remercie et vous souhaite bon vent
00:42:10dans vos nouvelles fonctions.
00:42:12Laure Darkos.
00:42:14Merci, M. le Président. Madame la Ministre,
00:42:16je prends la balle au bond de mon collègue en face de moi
00:42:20concernant la labellisation.
00:42:21On avait été plusieurs à avoir co-signé un courrier
00:42:25à votre prédécesseur, Roe,
00:42:29d'arrêter cette labellisation.
00:42:32C'est un énorme danger au cas où, un jour,
00:42:37des extrêmes viendraient au pouvoir.
00:42:39Les éditeurs scolaires sont assez intelligents
00:42:44pour bien appliquer les programmes du bulletin officiel,
00:42:49mais c'est aussi notre qualité et notre diversité culturelle
00:42:54en France que d'avoir la possibilité d'envoyer
00:42:564 ou 5 spécimens de 4 ou 5 maisons d'édition différentes
00:43:00pour les mettre en concurrence, elles l'acceptent,
00:43:02mais dans le cadre des programmes.
00:43:05Je vous assure que vous pouvez avoir l'inverse,
00:43:07c'est-à-dire que des professeurs puissent exprès choisir
00:43:09des manuels non labellisés
00:43:12pour être, entre guillemets, en réaction à cette imposition
00:43:16ou d'autres qui le feraient de manière détournée.
00:43:20C'est vraiment une énorme...
00:43:22J'appuie là-dessus, ce n'était pas ma question au départ,
00:43:25mais on a fait un courrier à deux de vos prédécesseurs.
00:43:28C'est vraiment très grave qu'en France,
00:43:30on soit à labelliser des manuels.
00:43:33Et on sait d'ailleurs que ça venait de la DGESCO à l'époque.
00:43:36La personne est partie.
00:43:37Moi, ma question était sur autre chose,
00:43:39sur le harcèlement scolaire et le numéro 3018.
00:43:43Vous n'en avez pas trop parlé,
00:43:44mais elle a été mise en place en septembre de l'année dernière.
00:43:49Les balbutiements de ce numéro ont été un peu compliqués.
00:43:52J'ai eu des tests de personnes où on leur dit,
00:43:55écoutez, on vous donne des adresses mail
00:43:57des personnes référentes dans les rectorats.
00:43:58C'est, à mon avis, pas forcément la chose qu'il faut faire
00:44:01quand on a quelqu'un en face qui est en plein désarroi.
00:44:04Vous savez qu'on a aussi travaillé sur des textes demandant,
00:44:08exigeant même, dans la mesure du possible,
00:44:09que ce soit le harceleur qui puisse quitter
00:44:11les établissements scolaires.
00:44:13J'espère que, bien évidemment, vous suivrez cette politique.
00:44:16Elle est importante pour tous ces enfants
00:44:18qui sont malheureusement de plus en plus nombreux.
00:44:19Ça va, bien sûr, avec peut-être les réseaux sociaux,
00:44:22mais je pense qu'il est important de pouvoir continuer ce combat.
00:44:25Il y a des choses, des initiatives qui sont mises en place
00:44:26que je trouve très belles dans les cours de récréation
00:44:28avec les fameux bancs où les personnes
00:44:30qui se sentent, en effet, agressées
00:44:32puissent venir et profiter de pouvoir discuter,
00:44:36dialoguer avec des responsables désignés,
00:44:38mais il faut encore aller plus loin.
00:44:40Et 3e chose, sur l'éducation artistique et culturelle,
00:44:44vous en avez peu parlé, au moment où, dans le budget,
00:44:47on est en train de remettre en cause peut-être le pass culture,
00:44:50ou en tout cas son fonctionnement,
00:44:52une partie est dédiée aux classes de collège.
00:44:55Et je voudrais savoir si, bien évidemment,
00:44:57on pourra, même au-delà du pass culture,
00:44:59continuer cet apprentissage d'éducation artistique et culturelle
00:45:03dont nos enfants ont tous besoin,
00:45:05surtout ceux qui n'ont pas accès à la culture dans leur famille.
00:45:07Merci.
00:45:09Merci, madame la ministre.
00:45:10Je vais vous laisser répondre à cette série de questions.
00:45:12Il y en aura d'autres.
00:45:15Un thème qui se recouvre.
00:45:26Peut-être un 1er mot,
00:45:28puisque vous êtes plusieurs à avoir évoqué ces groupes de besoins.
00:45:32Donc, on voit bien
00:45:36qu'aujourd'hui,
00:45:39je vous l'ai dit, les groupes de besoins
00:45:41sont en train de se mettre en place,
00:45:43en classe de 6e, en classe de 5e.
00:45:45Pour ces groupes de besoins,
00:45:47nous avons déployé 2 300 postes à 7 rentrées,
00:45:51et on a fait 800 créations nettes d'emplois.
00:45:54Ces postes, ce dispositif sera maintenu
00:45:58pour la rentrée 2025.
00:45:59Il n'est pas remis en question.
00:46:01Donc, on disposera des mêmes moyens
00:46:03pour les groupes de besoins l'année prochaine.
00:46:07Et je veux bien aussi souligner
00:46:09qu'ils sont mis en place localement par des équipes
00:46:13en fonction des besoins de ces groupes de besoins.
00:46:15Donc, on a des groupes de besoins qui sont en train de se mettre en place.
00:46:18localement par des équipes en fonction des besoins, justement.
00:46:22Que ce ne soit en aucun cas un dispositif
00:46:26qui s'oppose à la loi de 1975 que vous avez citée.
00:46:31On est au contraire sur...
00:46:33À partir du moment, les enseignants me l'ont dit,
00:46:35on a une très grande hétérogénéité.
00:46:38L'hétérogénéité est un facteur de progression.
00:46:40Il n'y a aucun doute.
00:46:41Mais tous le disent, à partir du moment
00:46:42où vous tirez un peu trop sur l'élastique,
00:46:44il y a un moment où ça ne passe plus.
00:46:46Et donc, ces groupes de besoins,
00:46:47et je l'ai vraiment vu dans les quelques-uns
00:46:49qui avaient mis le dispositif depuis les semaines de rentrée,
00:46:53l'écart d'hétérogénéité se réduit
00:46:55et on retrouve une dynamique de classe plus conforme
00:46:58à ce que, pour le moment, la loi de 1975 portait.
00:47:01Et l'extension au 4e, 3e, je l'ai dit,
00:47:04c'est avoir à discuter, à débattre,
00:47:06en fonction à la fois des moyens
00:47:08dont nous disposerons pour ce ministère,
00:47:11que je pourrais obtenir, et puis voir de toute façon
00:47:13comment on peut mettre en place un dispositif
00:47:15qui permette de faire progresser nos élèves.
00:47:17Donc, voilà pour les groupes de besoins.
00:47:21Pour répondre au sénateur Brisson,
00:47:23qui m'a posé beaucoup, beaucoup de questions,
00:47:25je ne sais pas si je vais pouvoir répondre à toutes,
00:47:26mais peut-être un mot sur la réforme
00:47:28de la formation initiale des professeurs.
00:47:31Je trouve que cette réforme est excellente.
00:47:35J'ai déjà pris la tâche avec mon collègue
00:47:37de l'enseignement supérieur, monsieur Edzel,
00:47:39pour notamment lui demander, je sais que lui,
00:47:41nous allons continuer à nous revoir
00:47:42pour voir comment faire avancer cette réforme,
00:47:44simplement, vous comprenez bien
00:47:46que pour mettre en place un nouveau concours,
00:47:48il faut un certain délai pour le mettre,
00:47:49donc pour le moment, le concours ne pourra pas être mis en oeuvre
00:47:52pour 2025, mais seulement pour 2026.
00:47:54Ça, c'est une question de...
00:47:56On ne peut pas ouvrir un concours à moins d'un an du concours.
00:48:00Cette réforme, je lui ai demandé, monsieur Edzel,
00:48:02qu'on envisage, qu'on étudie également
00:48:03la possibilité d'avoir des voies de passerelle,
00:48:06d'entrée et de sortie dans ce cursus initial des 3 ans
00:48:09pour s'adapter à nos jeunes qui rentrent en études supérieures
00:48:13et qui peuvent changer d'avis sur un parcours,
00:48:15soit pour devenir enseignant,
00:48:16soit pour partir vers une formation plus disciplinaire.
00:48:21Je voudrais vraiment insister sur le fait que cette réforme
00:48:23a pour objectif de répondre à une demande,
00:48:26puisque vous avez aussi demandé comment répondre
00:48:28à ces nouveaux, ces jeunes professeurs,
00:48:31ces néo-titulaires qui doivent rentrer dans la carrière.
00:48:34Tous disent, ils sont plus des 3 quarts, 4 sur 5 à dire,
00:48:40nous ne sommes pas formés à la gestion de classe.
00:48:42Et cette réforme vise justement à leur donner une formation
00:48:45de qualité, de haut niveau.
00:48:47Alors là où peut-être je diffère un peu par rapport à vous,
00:48:50monsieur le sénateur, c'est que moi, je pense que...
00:48:53J'entends votre demande que l'Education nationale
00:48:56chapote cette formation initiale.
00:48:58Moi, je crois que rester dans un environnement universitaire
00:49:02qui permet d'aller au plus haut niveau,
00:49:03y compris dans des filières de recherche
00:49:04sur les sciences de l'éducation, me paraît nécessaire.
00:49:07Ca ne veut pas dire qu'il ne faut pas revoir
00:49:09certains éléments de gouvernance, j'en ai bien conscience.
00:49:11A voir et à approfondir.
00:49:13Donc en tout cas, ces 3 années communes,
00:49:16puis 2 années professionnalisantes,
00:49:18me semblent excellentes pour la rentrée en 2026.
00:49:22Sur la carte scolaire, oui, on a les éléments démographiques
00:49:25qui nous permettent d'envisager un schéma pluriannuel.
00:49:29Et là, pour le moment, nous sommes vraiment sur un travail,
00:49:32il faudra voir comment on peut avancer,
00:49:33mais là, nous sommes dans la préparation
00:49:35de la rentrée 2025, on reste sur ce que j'ai dit tout à l'heure,
00:49:38un travail vraiment local, sur lequel j'insisterai
00:49:41auprès de nos recteurs, de nos directeurs académiques,
00:49:43avec un travail de grande proximité,
00:49:46un dialogue de grande proximité et de confiance, je le crois,
00:49:49ce qu'il le faut avec les élus locaux.
00:49:52Sur la liberté d'enseigner et l'IEF,
00:49:56effectivement, on est passé d'un régime déclaratoire
00:49:59à un régime d'autorisation.
00:50:01Ce n'est pas du tout un régime d'interdiction,
00:50:02je vous le dis tout de suite, absolument pas.
00:50:04Mais il est vrai que ce qu'on appelle
00:50:06le projet particulier de l'élève, j'ai bien entendu
00:50:08qu'il y avait des difficultés et des différences,
00:50:10en tout cas, d'appréciation selon les régions.
00:50:13Mais comme on voit la baisse du nombre d'élèves
00:50:15en enseignement IEF, on peut quand même se dire
00:50:17qu'il y avait des raisons de passer à un régime
00:50:19d'autorisation qui le justifiait, tout en gardant cette liberté
00:50:23d'accéder à l'instruction, puisque c'est l'instruction
00:50:25qui est obligatoire et pas l'éducation,
00:50:27pas la présence à l'école.
00:50:29Donc il faut garder ce dispositif.
00:50:31On a un certain nombre d'enfants pour lesquels
00:50:32c'est absolument indispensable, les enfants malades,
00:50:34les enfants artistes, les enfants sportifs.
00:50:35Il faut pouvoir le conserver.
00:50:37Et s'il devait y avoir...
00:50:38Moi, je travaillerais précisément sur la réduction
00:50:40de ces écarts territoriaux pour l'attribution
00:50:42de cette autorisation sur le 4e critère.
00:50:46Sur la ruralité, je l'ai dit, alors on a...
00:50:49Un vrai sujet, on a aujourd'hui 1 million d'élèves
00:50:52dans les 15 000 écoles publiques de zones rurales.
00:50:55Ca représente 18 % de nos élèves en tout.
00:50:59On a effectivement un nombre d'élèves par classe
00:51:00plus faible dans les zones rurales.
00:51:03Ca va dépendre aussi de la taille des communes.
00:51:05Mais on a aussi une baisse démographique
00:51:06marquée dans ces zones-là.
00:51:08Donc il va falloir une politique à la fois
00:51:10du côté éducation nationale et de nos territoires,
00:51:12parce que la population et la démographie
00:51:14dépendent aussi de l'aménagement du territoire.
00:51:18Effectivement, l'objectif, c'est de pouvoir donner
00:51:20de la visibilité aux élus pour qu'ils sachent un peu
00:51:22où aller et comment...
00:51:24Que mettre en avant aussi dans leur territoire.
00:51:26Et moi, je ne veux absolument pas aller vers une décision
00:51:29qui puisse s'être empreinte de brutalité.
00:51:31C'est vraiment l'opposé de ce que je fais.
00:51:33Donc je vais absolument pouvoir anticiper.
00:51:35En effet, on peut se dire qu'une pluriannualité
00:51:37de la carte scolaire peut y répondre
00:51:38et je suis prête à y travailler.
00:51:42Pour...
00:51:45Alors, je n'ai pas de réponse à vous apporter
00:51:46pour l'Office public de langue basque.
00:51:48Ca, je...
00:51:49Vous reposez la question.
00:51:50...volontiers et je vais me renseigner
00:51:52pour savoir quand la réunion interministérielle aura lieu.
00:51:55Sur les téléphones mobiles, je vais clarifier mon propos.
00:51:57Pardonnez-moi de ne pas avoir été claire.
00:51:58On a une loi qui est très claire et que je défends absolument
00:52:01qui est l'interdiction de l'usage de ces téléphones mobiles
00:52:03dans les écoles primaires et dans les collèges.
00:52:06Ca, je ne reviendrai hors d'occasion de revenir dessus.
00:52:08C'est une bonne loi.
00:52:09Maintenant, la mise en oeuvre de cet usage du téléphone portable
00:52:12est très difficile, évidemment.
00:52:14Et là, c'est là qu'il y a des expérimentations
00:52:16qui ont été mises en oeuvre, que je soutiens,
00:52:18avec, je suis convaincue là aussi,
00:52:20que ça va dépendre des établissements.
00:52:21Il y a des établissements où on sait que le chef d'établissement
00:52:23peut dire aux élèves, vous le laissez dans le cartable,
00:52:26il n'y a même pas besoin de fouiller le cartable,
00:52:27ça se passe très bien.
00:52:28Mais il y en a d'autres dans lesquelles,
00:52:29il va falloir passer à des mesures beaucoup plus coercitives.
00:52:33Des casiers, des enveloppes,
00:52:35tout dispositif qui peut aider, mais en tout cas,
00:52:38sensibiliser au fait qu'on ne peut pas utiliser un portable
00:52:41pendant le temps scolaire,
00:52:43donc de l'entrée au moment où on entre dans l'école
00:52:44jusqu'à sa sortie, c'est absolument indispensable
00:52:46et je le défendrai.
00:52:47Donc, je n'ai aucun état d'âme par rapport à ça.
00:52:49Plus largement, d'ailleurs, je crois qu'il y a un rapport
00:52:51qui a été remis au président de la République
00:52:53sur l'utilisation des écrans et je crois que les conclusions,
00:52:55moi, je partage totalement les conclusions de ce rapport
00:52:58sur la précaution, plus que la précaution qu'il faut avoir
00:53:02avec l'usage des écrans pour nos enfants
00:53:04et retarder le plus possible le contact avec les écrans.
00:53:07Je ne me cacherai pas qu'à l'arrivée,
00:53:09à l'approche, d'ailleurs, des fêtes de fin d'année,
00:53:12moi, ça me rend dingue qu'on ait des jouets
00:53:13qui imitent les téléphones mobiles.
00:53:14Mais bon, ça, c'est dit.
00:53:21Madame la sénatrice Monnier,
00:53:24vous avez des questions en commun sur l'inclusion.
00:53:26J'ai bien entendu votre...
00:53:28Madame la sénatrice Monnier, pardon, je vous cherchais.
00:53:32On a la précarité des AESH, je l'entends,
00:53:35mais enfin, on a quand même beaucoup progressé.
00:53:38Je l'ai dit, la route est longue.
00:53:39Je n'ai pas dit que tout était parfait.
00:53:43Et pour répondre à des questions qui m'ont été posées
00:53:45sur la mise en oeuvre de la loi du sénateur Vial,
00:53:48oui, nous sommes en train de regarder très précisément,
00:53:50nous assurer que cette pause méridienne
00:53:52est bien prise en compte pour nos AESH
00:53:55dans un cadre de contrat de rectorat
00:53:57avec des personnes qualifiées comme AESH.
00:53:59Ca, c'est très important.
00:54:01Et pour pouvoir leur offrir une amplitude horaire
00:54:03plus importante que les 24 heures
00:54:05auxquelles elles sont astreintes pour le moment.
00:54:10Les 24 000 élèves qui relèvent de structures spécialisées,
00:54:14madame la sénatrice Monnier, c'est en effet
00:54:17une grande difficulté, j'en suis bien consciente.
00:54:21Je le disais tout à l'heure, cette loi de 2005
00:54:23qui va arriver à ses 20 ans l'année prochaine,
00:54:26si beaucoup n'a pas été fait, beaucoup reste à faire.
00:54:30Je sais que ces 24 000 élèves
00:54:31posent d'énormes difficultés à nos enseignants.
00:54:34Et je crois qu'il faut pouvoir avancer le plus possible
00:54:37vers une association des enseignants
00:54:40à la prescription de la scolarité en milieu,
00:54:43je l'ai dit, ordinaire pour un certain nombre d'élèves,
00:54:45y compris ceux-là.
00:54:46Je pense qu'on peut développer à côté avec des liens
00:54:48que je crois qu'il faut renforcer le plus possible
00:54:50entre nos écoles et les établissements spécialisés
00:54:52de manière à ce que tous nos élèves,
00:54:54quelle que soit leur situation,
00:54:55puissent se croiser et interagir entre eux.
00:55:00Je voudrais ajouter à ça
00:55:01qu'aujourd'hui, on est sur plus de 300 000 élèves notifiés
00:55:06pour avoir besoin d'un accompagnement humain.
00:55:09On est à une progression constante.
00:55:10On était encore à plus 8 % sur un an.
00:55:14En tout, on a plus de 500 000 élèves en situation de handicap
00:55:17qui sont accueillis ou non, d'ailleurs, dans nos écoles.
00:55:21On a un peu moins d'élèves qui sont en attente de l'AESH.
00:55:24J'entends qu'il y a des AESH qui manquent.
00:55:26Quelqu'un d'entre vous a parlé de l'AESH en arrière maladie
00:55:29depuis 2024.
00:55:31C'est une vraie difficulté.
00:55:33Mais croyez bien qu'on déploie tous les efforts nécessaires,
00:55:34qu'on va encore injecter dans le budget qui vient
00:55:372 000 créations de postes et d'AESH,
00:55:39donc on ne cesse de progresser.
00:55:40Ca devient aujourd'hui le 2e métier de notre ministère.
00:55:45Vous m'avez interrogé également sur le fonds innovation.
00:55:49Alors, le fonds innovation,
00:55:52qui est vraiment sur des projets
00:55:55qui doivent théoriquement relever de l'innovation pédagogique.
00:55:58J'ai bien conscience qu'il y a des projets qui sont un peu
00:56:00à la marge d'innovation, on va dire, créative.
00:56:03Et nous avons un oeil très rapproché là-dessus.
00:56:06Nous sommes en train d'en faire l'évaluation et le suivi.
00:56:07Ce sont des dispositifs récents.
00:56:09Et nous avons actuellement des personnes qui sont missionnées
00:56:12pour aller regarder de plus près, nous assurer que ce sont
00:56:14de véritables innovations pédagogiques qui seraient,
00:56:16d'ailleurs, de nature inspirante pour d'autres lieux
00:56:20que là où ils sont déployés à travers ce fonds.
00:56:22Sur le programme, plusieurs d'entre vous me l'ont posé,
00:56:26le programme d'éducation à la sexualité
00:56:27qui fait partie du code de l'éducation.
00:56:29J'ai pris la peine et j'ai pris le temps qu'il fallait
00:56:32pour relire avec beaucoup d'attention le programme
00:56:35qui m'a été... qui était écrit.
00:56:37Je l'ai revu, relu entièrement.
00:56:40Ce programme, ces programmes pour aller de l'âge de 4 ans
00:56:42jusqu'à la fin de la scolarité,
00:56:44je l'ai relié avec beaucoup d'attention.
00:56:46Il est très complet.
00:56:47En effet, je me suis moi-même posé la question
00:56:50avant même que vous me la posiez, de savoir comment on pouvait
00:56:52dispenser le contenu total de ce programme
00:56:54sur 3 heures par an.
00:56:56Ca n'est pas évident.
00:56:57Je sais qu'il y aura des ressources pour les enseignants
00:57:00pour pouvoir accompagner la diffusion de ce programme.
00:57:02J'ai soulevé, je vous le présente comme je l'ai soulevé,
00:57:07le fait qu'il...
00:57:09On pourrait peut-être envisager de voir comment les élèves aussi
00:57:12peuvent se saisir de ce programme,
00:57:14sachant que c'est un programme qui, parfois, peut susciter
00:57:16de la part des élèves une certaine réserve
00:57:18et que les questions peuvent venir après l'heure
00:57:22consacrée à cela.
00:57:23S'agissant...
00:57:24En tout cas, c'est un programme que je défendrais,
00:57:26que je crois important.
00:57:28Un élément, par exemple, m'a frappée dans ce programme,
00:57:30qui est l'éducation, l'accompagnement de nos élèves
00:57:33à la compréhension des émotions, de la lecture des émotions
00:57:38chez leurs camarades de classe ou chez les adultes
00:57:41et à la gestion de leurs propres émotions.
00:57:43Par exemple, à 4 ans, on apprend à reconnaître la peur,
00:57:45la tristesse, la colère et la joie.
00:57:47Et je pense que c'est très important.
00:57:48Des enseignants au collège m'ont déjà dit
00:57:51qu'ils remarquaient que leurs élèves avaient du mal
00:57:53sur une simple phrase à lire, sur le visage de l'enseignant,
00:57:57l'émotion qui accompagnait cette phrase.
00:58:00Une phrase aussi simple que
00:58:01« sortez vos affaires en début de cours ».
00:58:05Parfois, ils avaient du mal à comprendre
00:58:06que c'était une phrase banale, sans affect particulier,
00:58:10et certains élèves attribuaient à tort
00:58:12à une forme de violence ou de menace,
00:58:15ce qui n'était pas le cas.
00:58:15Donc, cette lecture des émotions,
00:58:17qui est dans le programme complet,
00:58:19depuis les toutes petites classes jusqu'aux plus grandes,
00:58:21sur la lecture des émotions, est, par exemple,
00:58:23un élément qui me semble indispensable.
00:58:25J'espère bien que nos enseignants seront d'ailleurs,
00:58:27j'y verrai, formés à l'utilisation de ce programme.
00:58:30Et si je demande à ce qu'il soit publié,
00:58:32il passera en cesse le mois de décembre,
00:58:35je demande à ce qu'il soit publié le plus tôt possible
00:58:37pour que, là aussi, les enseignants aient le temps
00:58:38de s'en saisir pour être prêts à l'utiliser
00:58:42le plus tôt possible.
00:58:43Certains, s'ils sont prêts à le faire cette année,
00:58:45ils peuvent tout à fait, mais en tout cas,
00:58:46en tout état de cause ou plus tard, à la rentrée 2025.
00:58:51Sur le... J'agirai de la loi VIAL.
00:58:54Le pacte, sur le pacte enseignant.
00:58:58Alors...
00:59:01En effet, à peu près un tiers des enseignants s'en sont saisis.
00:59:04C'était la première année.
00:59:05Là aussi, il faut voir la manière dont c'est utilisé.
00:59:09C'est...
00:59:10Je voudrais d'ailleurs remercier les enseignants
00:59:12qui s'en sont saisis
00:59:15et qui, côté du...
00:59:17Si je prends l'angle de la rémunération,
00:59:20c'est à peu près
00:59:242 500 euros bruts supplémentaires sur l'année
00:59:27qui ont été...
00:59:29que ces enseignants ont pu avoir grâce au pacte.
00:59:31C'est... On a pu utiliser le pacte,
00:59:34notamment pour les remplacements de courte durée.
00:59:36Ce sont plus de 2 millions d'heures
00:59:37qui ont été utilisées via le pacte
00:59:40pour les remplacements de courte durée.
00:59:42C'est 1,8 million d'heures pour les devoirs faits.
00:59:45C'est 1,2 million d'heures
00:59:46pour les stages de réussite pour les élèves.
00:59:49Donc, en tout, on a, en 2022-2023,
00:59:53consacré 705 millions d'euros à ce dispositif pacte.
00:59:57Pour l'année 2024-2025,
00:59:59là, l'année en cours,
01:00:00ce sera 803 millions d'euros qui seront déployés
01:00:04et ce dispositif se poursuivra.
01:00:06Ca me paraît intéressant, important.
01:00:09Pour moi, je considère que c'est un dispositif
01:00:11qui est tout à fait prometteur.
01:00:12Un tiers, c'est déjà beaucoup.
01:00:14Il y a des professeurs qui ne souhaitent pas
01:00:15ou qui ne peuvent pas y adhérer,
01:00:16et il faut le respecter.
01:00:18C'est sur le mot du volontariat,
01:00:20et ceux qui ont adhéré étaient plutôt satisfaits
01:00:22dans les retours que j'en ai.
01:00:24Cette hausse de 98 millions d'euros
01:00:26pour le budget de cette année,
01:00:27ça va nous permettre, d'ailleurs, je voudrais souligner,
01:00:29de doubler le nombre d'heures
01:00:31de remplacement de courte durée à fournir.
01:00:34Donc, je pense que c'est important dans le second degré.
01:00:36Et c'est essentiel pour, évidemment,
01:00:38la continuité des enseignements.
01:00:41Mais, évidemment, vous avez soulevé un point important,
01:00:44qui est qu'il faut s'assurer que le service est bien fait.
01:00:47Et c'est une instruction que j'ai donnée,
01:00:48pour s'assurer, j'ai eu les mêmes retours que vous,
01:00:51qu'en effet, parfois, il y avait des rémunérations
01:00:53sans que le service soit fait,
01:00:54et ça n'est évidemment pas acceptable.
01:00:56Il faut que le service soit fait,
01:00:58pour aller beaucoup plus loin
01:00:59et conditionner la re-signature d'un pacte
01:01:01au fait que les heures précédemment dues aient été faites.
01:01:05Le 1975, j'ai répondu, au Nouveau-Brunswick, j'ai répondu.
01:01:09Alors, j'ai peut-être un point sur...
01:01:13Le rappellement et la labellisation.
01:01:15Oui, alors, la labellisation des ouvrages...
01:01:21La labellisation d'Emmanuel, pardon.
01:01:24Je n'ai pas encore arbitré.
01:01:25J'entends votre remarque.
01:01:27Moi, je trouve que disposer d'un ensemble d'ouvrages
01:01:29dont on sait... Je sais bien qu'il y a le bulletin officiel,
01:01:31mais qui va aller le chercher ?
01:01:33La notion de label,
01:01:34dans d'autres secteurs de notre vie quotidienne, ça existe,
01:01:37et c'est quand même un repère extrêmement utile
01:01:40pour pouvoir aller tout de suite à l'ouvrage
01:01:42ou au produit dont on sait qu'il est labellisé.
01:01:45C'est un repère.
01:01:46Je trouve qu'avoir un repère, c'est intéressant,
01:01:48tout en gardant la liberté, évidemment,
01:01:50du choix d'Emmanuel aux enseignants.
01:01:52Le bulletin officiel, jamais le public n'y a accès.
01:01:55Enfin, c'est pas ça, le problème.
01:01:57C'est le fait que tous les manuels scolaires
01:02:01appliquent les programmes.
01:02:03C'est simplement qu'après, c'est dans le traitement...
01:02:07Pas toujours. Il y a des nuances, et je vais donner un exemple...
01:02:09Pas dans les principaux, excusez-moi.
01:02:11Les principaux.
01:02:12On a des manuels de mathématiques, par exemple.
01:02:14Certes, le programme est respecté.
01:02:16Néanmoins, il y a d'autres aspects du programme
01:02:19de l'enseignement qui, moi, me tiennent à coeur.
01:02:22Quand des exercices sont complètement genrés
01:02:25et que c'est systématiquement les filles
01:02:28qui sont associées à un certain type d'exercice
01:02:30ou dénoncées d'exercice et les garçons à d'autres,
01:02:33je pense que ça ne respecte pas l'ambition
01:02:34que porte l'école républicaine.
01:02:35Et donc, là, avoir un manuel labellisé,
01:02:37ça peut être une réponse, par exemple.
01:02:42Sur le harcèlement.
01:02:45Alors ça, le harcèlement, c'est une lutte de longue haleine.
01:02:48Le harcèlement, il ne faut pas lâcher.
01:02:50C'est un changement de comportement,
01:02:52c'est une transformation des comportements
01:02:54très profond dans notre société
01:02:56et qu'il faut accompagner sur le très long terme.
01:02:58Et donc, les dispositifs mis en place
01:03:01qui commencent à porter leurs fruits
01:03:02avec les référents harcèlement,
01:03:06me semblent extrêmement importants et à pérenniser.
01:03:08Et le 7 novembre, là, l'année dernière,
01:03:11il y avait eu un questionnaire qui avait été lancé
01:03:13de dépistage des faits de harcèlement
01:03:15qui avait été extrêmement efficace.
01:03:17Et ce dispositif, je le reconduis le 7 novembre prochain.
01:03:20Ce sera assorti d'ailleurs d'un événement
01:03:22pour mettre encore une fois la lumière
01:03:24sur à la fois les faits de harcèlement
01:03:25qu'il faut absolument dénoncer
01:03:26pour essayer d'encourager à libérer la parole,
01:03:29d'une part, que nos jeunes puissent oser parler,
01:03:31mais aussi que les parents et les adultes responsables
01:03:36soient attentifs à ces paroles portées par les jeunes
01:03:39et ne considèrent pas d'un revers de main,
01:03:41c'est une chamaillerie entre enfants,
01:03:43on n'a pas besoin de s'en occuper.
01:03:45Ça, non, et tu dois te débrouiller
01:03:46avec tes camarades de classe.
01:03:48Il faut vraiment le prendre extrêmement au sérieux.
01:03:50Je veux rappeler que le harcèlement,
01:03:52c'est deux choses.
01:03:54C'est d'abord un délit, il faut le dire.
01:03:57Le harcèlement est un délit.
01:03:59Et la deuxième chose,
01:04:00le harcèlement est une infinie souffrance.
01:04:04Pour ces deux raisons, la lutte contre le harcèlement
01:04:06ne devra jamais, jamais reculer.
01:04:09Et nous sommes sur un travail
01:04:11de probablement plusieurs générations
01:04:13pour, j'espère, en venir à bout,
01:04:16mais ça n'est clairement pas moi,
01:04:17à l'aune de la durée de vie d'un ministre
01:04:19de l'Education nationale,
01:04:20qui verra la fin de la lutte contre le harcèlement.
01:04:24Peut-être un mot...
01:04:25Une question artistique et culturelle.
01:04:27Alors, j'ai un travail qui est en cours
01:04:29avec ma collègue Rachida Dati
01:04:30pour pouvoir pérenniser le dispositif.
01:04:32Je ne vous cacherai pas que le budget du Passe culture
01:04:35n'est pas forcément à la hauteur des ambitions qu'on portait.
01:04:37Donc il y aura une réflexion à mener
01:04:38que nous avons entreprise avec ma collègue Rachida Dati.
01:04:42Peut-être dire un dernier mot, c'est peut-être pas lui,
01:04:44mais vous m'aviez posé des questions
01:04:45sur la Seine-Saint-Denis.
01:04:47Donc nous sommes sur un territoire,
01:04:49et je ne passerai pas à côté de la Seine-Saint-Denis,
01:04:50donc un département extrêmement jeune,
01:04:52extrêmement peuplé, extrêmement dynamique aussi.
01:04:55Je pense qu'il y a, pour une partie,
01:04:56bien bénéficier aussi des Jeux olympiques,
01:04:58c'est une bonne chose.
01:04:59Je pense que la transformation
01:05:01de l'événement Jeux olympiques me paraît intéressante.
01:05:04Donc il y a des chiffres que je ne vais pas vous rappeler,
01:05:06que vous connaissez, le nombre d'élèves, plus de 300 000,
01:05:09avec une démographie qui est assez stable
01:05:10dans ce département.
01:05:13Évidemment, on le sait, la plus forte concentration
01:05:15de réseaux d'éducation prioritaire,
01:05:17la plus forte homogénéité sociale.
01:05:20C'est peut-être l'endroit où la mixité sociale
01:05:22est la moins prégnante de tous les départements de France.
01:05:26Je voudrais quand même ajouter que depuis 2017,
01:05:28on a mis 1 500 ETP d'enseignants supplémentaires.
01:05:33Notamment, c'est un département qui a grandement bénéficié
01:05:36des dédoublements de classes en grande section CP-CE1.
01:05:40On a mis des sections internationales.
01:05:42Moi, je crois beaucoup à ces dispositifs
01:05:44d'éducation particulier.
01:05:46Ça peut être aussi les cultures et les langues anciennes,
01:05:48les dispositifs de langue étrangère,
01:05:51les sections internationales.
01:05:52Je pense que ça doit bénéficier.
01:05:53Moi, je suis tout à fait en défense de ces dispositifs-là
01:05:55dans ces établissements-là.
01:05:57On a aussi revitalisé des internats.
01:05:59Tout ça, c'est quand même 200 millions d'euros par an
01:06:02qu'on a mis sur le département de Seine-Saint-Denis.
01:06:04On a la prime de fidélisation de nos enseignants,
01:06:07qui est régulièrement distribuée.
01:06:10On a 26 000 agents qui en ont bénéficié.
01:06:12Et il faudra la poursuivre.
01:06:13C'est en même temps, je pense, pour moi,
01:06:16je le considère enseigné dans un département de ce type-là.
01:06:19C'est une expertise supplémentaire qu'on donne à nos enseignants
01:06:23qu'il faut aussi peut-être valoriser.
01:06:24C'est un chantier que j'aimerais lancer
01:06:25sur la valorisation des acquis d'expérience.
01:06:28Et ça peut être utile sur une carrière d'enseignant.
01:06:31Et donc, je veux vraiment souligner que l'Etat
01:06:33est vraiment présent aux côtés du département de Seine-Saint-Denis.
01:06:36On ne le lâche pas.
01:06:38Les élèves de Seine-Saint-Denis bénéficient d'un taux d'encadrement
01:06:40qui ferait pallir d'envie bien des établissements ailleurs en France.
01:06:44C'est perfectime, mais quand même,
01:06:46peut-être pas à la hauteur des comparaisons internationales,
01:06:48mais...
01:06:50Ah, j'ai pas dit que tout allait bien.
01:06:51J'ai dit qu'on avait fait beaucoup de chemin
01:06:53et qu'il reste du chemin à parcourir
01:06:54et qu'il ne faut pas lâcher l'effort.
01:06:56Ce que je veux vous dire, c'est que vous saurez,
01:06:59vous pouvez être certains, que vous continuerez à avoir l'Etat
01:07:01à vos côtés pour ce département.
01:07:02Je crois que c'est ça, le message le plus important.
01:07:05Nous avons été à votre côté, à vos côtés,
01:07:07et nous continuerons à l'être les années qui viennent,
01:07:09y compris à commencer par la rentrée 2025.
01:07:12Soyez certains de cela.
01:07:13Vous avez, dans votre propos introductif,
01:07:16madame la ministre, cité, j'allais dire en passant,
01:07:20et rapidement, l'alerte sociale.
01:07:22Je voudrais quand même revenir sur cet événement.
01:07:24Ce n'est pas complètement anecdotique
01:07:27que l'ensemble des organisations syndicales
01:07:31de ce ministère déposent une alerte sociale ensemble
01:07:35sur la question budgétaire et sur la proposition faite au PLF
01:07:39de supprimer 4 000 postes d'enseignants,
01:07:42principalement dans le 1er degré.
01:07:44Ce n'est pas un élément anecdotique
01:07:46ou sur lequel on peut passer, me semble-t-il,
01:07:48un peu trop rapidement.
01:07:50On pourrait avoir une discussion
01:07:52sur la suppression de ces 4 000 postes.
01:07:54On pourrait vous dire, et je pourrais vous dire,
01:07:56avec l'ensemble des élus de mon groupe,
01:07:58que nous nous y opposerons,
01:08:00vous nous répondrez baisse démographique,
01:08:02on vous répondra que si c'était toujours aligné
01:08:04sur la baisse ou la hausse démographique,
01:08:06on aurait augmenté les moyens
01:08:07quand il y avait une hausse de la démographie,
01:08:10et puis qu'en fait, on va arriver à 10 000 postes supprimés
01:08:14depuis 2017.
01:08:16Bref, on pourrait avoir cet échange.
01:08:18Peut-être le fait que cette simple annonce
01:08:21ait déclenché une alerte sociale
01:08:22est la traduction, l'illustration du fait
01:08:26que les enseignants et l'école ne vont pas bien
01:08:29et que cette goutte d'eau qui fait déborder le vase,
01:08:31elle a vraiment fait déborder le vase
01:08:33et que nous nous plaiderons,
01:08:36et Marie-Pierre Monnier a commencé à le faire tout à l'heure,
01:08:38sur le fait que la baisse démographique,
01:08:40ça devrait être une chance,
01:08:41et ça devrait être une chance notamment
01:08:43pour radicalement baisser les effectifs par classe
01:08:47et avancer de ce point de vue-là.
01:08:50Mais ma question, elle est la suivante.
01:08:53Je vous ai entendu, je vous avais lu,
01:08:56et je vous ai entendu le redire ce soir,
01:08:57que sur le budget, vous souhaitiez
01:08:59que le débat parlementaire aille au bout
01:09:02et que nous verrions à la fin du débat parlementaire.
01:09:05Je viens de voir qu'un député horizon,
01:09:08donc membre de la coalition gouvernementale,
01:09:11avait déposé un amendement pour revenir
01:09:13sur cette suppression de 4 000 postes.
01:09:16Il y a donc, comme c'est un député
01:09:18de la majorité gouvernementale,
01:09:19de fortes chances que cet amendement soit adopté.
01:09:23On commence à lire dans la presse
01:09:24que le budget pourrait voir sa fin de vie avec un 49-3.
01:09:29Est-ce que vous pouvez prendre l'engagement
01:09:30sur le fait que les débats parlementaires,
01:09:32si cet amendement était adopté,
01:09:33pourraient primer après le 49-3
01:09:36et qu'on reviendrait sur cette suppression de 4 000 postes
01:09:39qui, manifestement, fait une partie d'unanimité contre elle ?
01:09:44Je voudrais revenir sur la protection fonctionnelle
01:09:48parce que vous avez évoqué ce dossier,
01:09:51mais je n'ai pas bien compris quelle était votre réponse.
01:09:55La protection fonctionnelle de droits,
01:09:58bien évidemment, c'était la recommandation numéro 26
01:10:02du rapport rendu par les présidents Lafond et Buffet.
01:10:08Ça a été dit, je le répète,
01:10:11il y a eu une très forte augmentation,
01:10:1329 % des demandes de protection fonctionnelle,
01:10:18mais par ailleurs, le taux de doctoire, lui, a baissé.
01:10:22En 2022, il était de 76 %
01:10:24et il est passé, en 2023, à 72 %.
01:10:28Et vous avez dit, très justement,
01:10:31que nous devons aux professeurs une protection absolue.
01:10:35Il faut qu'ils sachent que quand ils défendent
01:10:37les principes de la République,
01:10:40la République est derrière eux.
01:10:42Et je crois qu'aujourd'hui, la façon très forte
01:10:46de leur dire qu'ils ne seront jamais abandonnés
01:10:48dans leur métier, c'est de mettre dans la loi
01:10:51la protection fonctionnelle.
01:10:53Moi, j'ai entendu votre collègue,
01:10:56le secrétaire d'Etat portier, dire qu'il y était favorable.
01:11:00Donc, moi, j'ai compris que vous vouliez passer
01:11:02plutôt par la circulaire.
01:11:05Je crois, madame la ministre, qu'il faut un geste.
01:11:08Et donc, dans quel cadre vous pourriez envisager
01:11:12que la protection fonctionnelle,
01:11:14qui fait l'objet d'une proposition de loi
01:11:16que j'ai déposée cette semaine,
01:11:19puisse être prise dans un véhicule législatif
01:11:24pour que ça soit un signe envoyé à nos enseignants,
01:11:29un signe très fort ?
01:11:31Ensuite, je vous ai entendu parler de laïcité.
01:11:34Je suis évidemment extraordinairement favorable,
01:11:37mais vous n'avez pas fait de distinction
01:11:40entre l'école privée et l'école publique sur la laïcité.
01:11:43Donc, dois-je comprendre qu'elle doit s'appliquer
01:11:45dans les mêmes formes pour le privé et pour le public ?
01:11:48Sur l'alerte sociale, je suis très claire.
01:11:52Moi, je la prends très au sérieux.
01:11:53J'ai bien conscience que lancer une alerte sociale,
01:11:55ce n'est pas quelque chose qui est fait
01:11:58sans réflexion derrière.
01:12:00Il y a un véritable enjeu derrière,
01:12:02j'en suis bien consciente, et c'est pour ça que j'ai répondu
01:12:04à la demande, ils ont été reçus dans les 72 heures
01:12:06comme ils le souhaitaient.
01:12:07Et il y a eu un dialogue qui s'est enclenché au ministère.
01:12:10Et je pense que c'est très important.
01:12:11Pour les postes, vous savez, vous-même tracez
01:12:15le dialogue que l'on pouvait avoir,
01:12:16donc je ne vais pas le reprendre et je vous rejoins,
01:12:18vous avez raison sur cela, mais cet agenda social
01:12:21et tous les enjeux qu'il emporte,
01:12:23au-delà de la suppression de postes annoncée,
01:12:26je veux pouvoir relancer ce dialogue social.
01:12:29C'est extrêmement important.
01:12:30Moi, qui suis une femme de dialogue,
01:12:32je n'ai aucun doute là-dessus et je le ferai,
01:12:33je les reverrai sur ces points-là précisément.
01:12:36Il faut effectivement, par exemple, qu'on puisse envisager,
01:12:38mais c'est l'un des points, il peut y en avoir beaucoup d'autres,
01:12:39c'est avoir avec les organisations syndicales
01:12:41ce qu'elles veulent pouvoir mettre dedans,
01:12:44plus de promotions notamment, au second grain,
01:12:46il s'agit d'accélérer les carrières pour nos enseignants.
01:12:50Donc, ça, il faut pouvoir le faire.
01:12:51Maintenant, vous m'avez demandé ce que contiendrait
01:12:53quelque part un texte d'un éventuel 49.3
01:12:56s'il devait avoir lieu.
01:12:57Vous comprenez que ça n'est pas de mon ressort
01:12:59et que la décision appartient à M. Barnier,
01:13:00que, sauf erreur de ma part, je ne m'appelle pas
01:13:02et je n'en ressemble pas encore à M. Barnier.
01:13:06Madame la sénatrice Ventelon, alors...
01:13:10Vous avez posé plusieurs questions sur les remplacements,
01:13:14notamment, et les affectations.
01:13:17Oui, d'abord, dire que sur les postes à la rentrée,
01:13:22on est dans les décimaux qui posent problème.
01:13:25Les postes pourvus, c'était 99,9 en 1er degré à la rentrée,
01:13:2999,5 en seconde ré, mais c'est dans ce 0,9,
01:13:32dans ce 0,1 qui manque et ce 0,5 qui manque,
01:13:36respectivement, qu'on parle en centaines de profs.
01:13:39Voilà, c'est la réalité, là.
01:13:41Ce n'est pas un 0,1 insignifiant, loin de là.
01:13:45Et pour vous répondre tout de suite directement,
01:13:46M. le sénateur, en effet,
01:13:49j'entends ce que vous a répondu votre directeur académique,
01:13:52on a une vraie difficulté.
01:13:54Si je prends les réussites au concours,
01:13:57je faisais le calcul aujourd'hui sur certaines académies,
01:14:01on a, par exemple, sur les professeurs des écoles,
01:14:05on avait, rien que j'avais pris trois ou quatre académies,
01:14:08uniquement quatre,
01:14:10par rapport aux postes au concours offerts,
01:14:12entre le nombre de postes au concours offerts
01:14:13et le nombre d'admis, donc il y avait les résultats suffisants,
01:14:17on avait un écart de 1 400 postes.
01:14:19Donc 1 400 postes, c'est-à-dire qu'immédiatement,
01:14:20une fois le concours passé,
01:14:21on déploie tous les moyens nécessaires
01:14:23pour pouvoir aller chercher des recrutements
01:14:25et trouver, faire en sorte qu'on ait un enseignant devant chaque élève.
01:14:29Et ce travail acharné qui est mené,
01:14:30qui a permis de pourvoir à beaucoup, beaucoup,
01:14:32et de plus avoir, d'arriver à ce 1,1, ce 1,5,
01:14:35qui n'est pas satisfaisant, et les efforts continuent.
01:14:38Donc on a toujours actuellement des recrutements au cours
01:14:40avec des formations derrière,
01:14:42parce que le recrutement ne suffit pas,
01:14:43il faut s'assurer de la formation derrière
01:14:45pour, au bout du compte, avoir un enseignant de qualité.
01:14:47Je préfère prendre quelques semaines de plus
01:14:50pour avoir un enseignant formé,
01:14:52plutôt que d'aller dans la précipitation
01:14:54et avoir quelqu'un qui ne répond pas du tout
01:14:55aux critères d'exigence,
01:14:56j'ai parlé d'exigence tout à l'heure, que nous devons avoir.
01:14:59Donc soyez bien assurés que, vraiment,
01:15:01actuellement, nous remontons celles et terres.
01:15:03Nous avons des difficultés, nous le savons,
01:15:05d'attractivité du métier, et j'en reviens tout à l'heure
01:15:07à ce que j'évoquais sur la réforme de la formation initiale,
01:15:10qui vaut à la fois pour le disciplinaire
01:15:11et pour les professeurs des écoles.
01:15:13Il faut pouvoir avoir un métier plus attractif,
01:15:15ça emporte la formation initiale, les territoires.
01:15:18Ce que vous avez décrit, l'un d'entre vous,
01:15:20sur la mobilité derrière des enseignants,
01:15:22et s'assurer qu'on ne les nomme pas
01:15:23dans les zones les plus difficiles en début de carrière,
01:15:25ou à tout le moins qu'ils y soient envoyés
01:15:26avec des formations suffisantes,
01:15:28là aussi, je pense que la formation initiale
01:15:29peut y contribuer.
01:15:30La valorisation des acquis de l'expérience également.
01:15:34Il y a tout un ensemble de dispositifs.
01:15:35Je vous assure qu'on travaille sur tous les fronts,
01:15:38que ça n'est pas une baguette magique
01:15:40qui permet de déployer tout immédiatement,
01:15:43mais c'est vraiment à la volonté du ministère
01:15:45de pouvoir, au bout du compte, avoir les bons enseignants
01:15:47sur tous les postes, avec le bon volume horaire
01:15:49et avec le bon niveau de formation.
01:15:50Et c'est bien ce à quoi on travaille.
01:15:52Et nous avons progressé sur cette voie.
01:15:54Je veux vraiment le dire.
01:15:56Le taux d'efficacité, par exemple,
01:15:57des remplacements de courte durée,
01:15:59c'est pas ce que vous avez évoqué,
01:16:00mais d'autres l'ont évoqué.
01:16:02On a quasiment triplé sur un an.
01:16:04Je veux le souligner.
01:16:05C'est pas encore suffisamment satisfaisant,
01:16:07mais on progresse et il y a des progrès qui sont faits.
01:16:09Je crois qu'il faut absolument pouvoir le souligner.
01:16:12Sur la gestion, monsieur le sénateur Durox,
01:16:17des suites de l'assassinat de Samuel Paty
01:16:22et d'ailleurs après Dominique Bernard.
01:16:24Je ne veux pas revenir.
01:16:25Je crois que tout a été dit.
01:16:26C'est ce qui va s'ouvrir.
01:16:27On laissera le procès se dérouler.
01:16:29Je n'ai pas à émettre d'avis là-dessus.
01:16:32En revanche, ce que je peux vous dire,
01:16:33monsieur le sénateur Durox, je vais être très clair là-dessus.
01:16:35Je vous l'ai dit tout à l'heure.
01:16:37Les atteintes à la laïcité sont absolument inacceptables.
01:16:39Les dispositifs que nous avons mis en place
01:16:41commencent à porter leurs fruits.
01:16:43Les incidents, notamment, par exemple,
01:16:44d'atteintes à la laïcité, je vais être précise,
01:16:46puisque vous faites avisant des chiffres précis.
01:16:48Ce que j'ai dit, c'est que sur le mois de septembre,
01:16:51les atteintes à la laïcité sous forme
01:16:53de port de signes religieux ostensibles
01:16:56ont considérablement diminué entre septembre 2023
01:16:59et septembre 2024.
01:17:01Néanmoins, dans ces données qui m'ont été communiquées,
01:17:04j'observe une progression sensible
01:17:08des atteintes de type contestation d'enseignement
01:17:11et des atteintes également de type provocation verbale.
01:17:13Je veux... Je l'ai dit tout à l'heure, je veux le répéter.
01:17:16C'est totalement inacceptable.
01:17:18Et j'encourage tous les enseignants à remonter tous les cas.
01:17:22Je peux vous dire que j'ai les cas tous les soirs
01:17:25sur mon ordinateur, le mail qui fait la synthèse
01:17:27de tous les cas qui ont pu se produire dans la journée.
01:17:29Et ça rejoint votre question, monsieur le sénateur Lévy,
01:17:32sur la lutte contre l'antisémitisme et le racisme.
01:17:34Parce que ceci, ces faits-là sont liés.
01:17:37Ce sont le racisme et l'antisémitisme.
01:17:39Ce ne sont pas des opinions, ce sont des délits, je veux le rappeler.
01:17:42Les harcèlements dont peuvent faire l'objet nos professeurs
01:17:46et les contestations d'enseignement...
01:17:48Le harcèlement, en tout cas, est un délit.
01:17:49Les contestations d'enseignement sont inacceptables.
01:17:52Je serai en soutien total.
01:17:53Et puisque vous me posiez la question,
01:17:55tous les dispositifs qui sont mis en place,
01:17:57les référents laïcité avec des référents des écoles académiques,
01:18:00des équipes académiques Valeurs de la République
01:18:04qui peuvent intervenir extrêmement rapidement
01:18:06et former nos professeurs, nos professeurs en sont satisfaits.
01:18:08Néanmoins, ce qu'ils m'ont dit quand je les ai rencontrés,
01:18:12plusieurs m'ont dit, et c'est ce que je suis en train de mettre en place,
01:18:14ce que j'ai demandé, sur ce sur quoi on doit travailler,
01:18:17le contenu de la formation aux enjeux de laïcité,
01:18:20le côté académique de la formation.
01:18:22Plusieurs enseignants m'ont demandé de le renforcer,
01:18:24de le rendre plus solide.
01:18:25Il se trouve pas suffisamment solide sur leur base,
01:18:28sur le contenu de cet enseignement.
01:18:30Ensuite, une fois qu'on a le contenu, il y a la pédagogie,
01:18:33comment je le délivre à mes élèves.
01:18:35Et là, j'ai également des demandes pour renforcer la pédagogie
01:18:38de ces enjeux de défense des valeurs de la République
01:18:41et de la laïcité.
01:18:42Ça, je parle là de nos enseignants.
01:18:44Mais tout ce contenu doit également s'adresser
01:18:47à tous les autres personnels qui peuvent être en contact
01:18:49avec nos élèves.
01:18:50Et je pense, nous en avons beaucoup parlé ici,
01:18:52les AESH, par exemple.
01:18:53Nous avons également les assistants d'éducation.
01:18:56Et ces deux types de personnels, ces deux profils de personnels,
01:18:58y compris les personnels que nous saurions amener à recruter
01:19:01dans les semaines à venir pour combler les postes vacants,
01:19:04je demande, j'ai demandé explicitement
01:19:06que la formation à ces enjeux-là soit faite
01:19:08dans le mois qui suit leur embauche.
01:19:10Dans le mois qui suit et qu'on n'attend pas la rentrée suivante.
01:19:13Donc c'est vous dire tout le sérieux que j'accorde
01:19:15à ces enjeux-là.
01:19:16Il n'est pas question de laisser passer cela.
01:19:18Et j'encourage évidemment les enseignants à se manifester.
01:19:21Et je dois dire, monsieur le sénateur Duroc,
01:19:23ce que j'observe, que le soutien à nos enseignants
01:19:26de la part de la communauté éducative au sens large
01:19:30est beaucoup plus large qu'il n'a été.
01:19:31Il est beaucoup plus systématique que les sanctions
01:19:33contre les élèves également sont systématiques,
01:19:36avec éventuellement, lorsqu'on a, par exemple,
01:19:38des propos de type apologie du terrorisme.
01:19:40Certains ont eu lieu pendant le moment de recueillement
01:19:43pour les deux professeurs assassinés
01:19:45ou des propos à caractère antisémite ou raciste
01:19:47font l'objet systématiquement d'un signalement au procureur.
01:19:50Et c'est systématique. Je veux insister là-dessus.
01:19:53Et je veux le dire et le répéter,
01:19:55je demande que cela soit systématique.
01:19:58Donc on ne peut pas laisser passer un seul fait de ce type-là.
01:20:02Et je crois que cette dynamique que je continue à porter,
01:20:05que certaines d'autres porteront après moi,
01:20:08elle doit être sur le très, très, très long terme.
01:20:10On ne doit rien laisser passer sur ces enjeux-là.
01:20:18Monsieur le sénateur Ouzoulias, du coup, ça rejoint,
01:20:21ça fait le prolongement,
01:20:23avec la question que vous m'avez posée.
01:20:25J'entends ce que vous dites, on peut se poser la question
01:20:27de mettre la protection fonctionnelle dans la loi.
01:20:28En tout cas, moi, j'ai été très, très claire,
01:20:30et je vais le redire et je vais le faire revérifier
01:20:32par mes différents recteurs.
01:20:34J'exige que la protection fonctionnelle,
01:20:37en cas de menace, soit systématiquement accordée
01:20:40sans aucun délai.
01:20:42Donc j'ai demandé à mes recteurs
01:20:45de vérifier que cela était bien le cas
01:20:46et que les réponses étaient bonnes.
01:20:48Mais avec un point important,
01:20:50il faut que nos enseignants ou personnels
01:20:54qui peuvent avoir besoin de cette protection fonctionnelle
01:20:56soient bien avertis de la procéduration à suivre,
01:20:58parce que j'ai souligné tout à l'heure
01:21:00que parfois, certains ne le sont pas,
01:21:01d'où l'importance aussi de l'accompagnement de la hiérarchie.
01:21:05Et j'insiste beaucoup là-dessus.
01:21:06La hiérarchie doit être accompagnée avec diligence.
01:21:09Je pense que c'est fait dans la plupart des cas,
01:21:10mais je veux vraiment le répéter
01:21:12et les remercier tous pour le travail qu'ils font,
01:21:14parce que je veux quand même souligner
01:21:15que nos enseignants font actuellement
01:21:18un travail remarquable.
01:21:19Je pense notamment aux professeurs de l'histoire géographique,
01:21:21mais pas que.
01:21:22J'ai appris également que les professeurs de maths
01:21:23pouvaient être également mis en difficulté
01:21:25dans leurs enseignements.
01:21:27Je veux vraiment les remercier tous
01:21:29et les encourager à continuer.
01:21:31On ne peut pas accepter que leur enseignement soit contesté.
01:21:34Il doit être délivré absolument partout.
01:21:36Vous m'avez posé une petite question
01:21:38que je n'ai pas oubliée sur l'enseignement privé,
01:21:41mais je veux rappeler, puisque ça a été également évoqué
01:21:43sur l'enseignement privé,
01:21:44je tiens à ce que le libre choix de l'enseignement
01:21:47soit laissé aux parents.
01:21:48J'y tiens absolument.
01:21:49Je ne rentrerai en aucun cas dans une quelconque forme
01:21:51de guerre scolaire, et que dans ce cadre-là,
01:21:54nous savons parfaitement qu'il y a donc des écoles privées
01:21:57qui ont un caractère confessionnel,
01:21:58c'est-à-dire le 4,90 % des écoles avec les cadres.
01:22:01Nous avons maintenant un contrat
01:22:03avec l'enseignement catholique en France,
01:22:05et que c'est à eux de voir comment ils appliquent ceci,
01:22:09sans oublier pour autant que l'enseignement
01:22:12de la laïcité à la française doit être délivré.
01:22:14Et ça, j'y tiens, parce qu'elle est suffisamment
01:22:17particulière et singulière,
01:22:19notamment pour ceux qui seraient amenés à se déplacer,
01:22:22je pense notamment quand on part à l'étranger,
01:22:23pour pouvoir être complètement et totalement formés
01:22:26à ces enjeux de laïcité.
01:22:28– Poursuite des groupes de niveau pour la rentrée 2025 possible.
01:22:31Réforme du brevet pour 2026, voici pour les annonces
01:22:35de la nouvelle ministre de l'Éducation nationale
01:22:37devant les sénateurs.
01:22:39Anne Gentay devrait revenir très bientôt,
01:22:40ici en audition à la Chambre haute.
01:22:42Elle devrait être entendue début novembre
01:22:45sur les questions de budget de l'Éducation nationale
01:22:48pour l'année prochaine.
01:22:49Voilà, c'est la fin de cette émission.
01:22:50Merci de l'avoir suivie.
01:22:51Restez avec nous, l'information politique
01:22:53continue sur notre antenne.
01:22:55– Sous-titrage ST' 501