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L'éclairage économique de Maxime Legay sur un sujet d'actualité.

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Transcription
00:00Bon, il y a, dans les années 60, on était numéro 1, ensuite on est passé deuxième et là, en 20 ans, on est passé sixième en termes d'exportation de produits agroalimentaires, Maxime.
00:10Oui, c'est un déclassement qui traduit un recul économique lié à la faiblesse grandissante des acteurs français sur les marchés étrangers,
00:19puisqu'effectivement, Romain Lafrance, qui a été le deuxième plus grand exportateur agroalimentaire en 2004, se retrouve rétrogradé à la sixième place.
00:26Justement, on va regarder ce classement des exportateurs agroalimentaires mondial en 2024.
00:31Les États-Unis qui occupent la première place, suivi par le Brésil, les Pays-Bas, l'Allemagne, la Chine et donc la France qui complète ce classement à la sixième place.
00:41Alors, avec leur vin, leur céréales et leur fromage, l'agriculture et l'industrie alimentaire française restent un fleuron du commerce extérieur du pays.
00:49Mais cette puissance s'érode et effectivement, si on exclut les vins et les spiritueux qui sont les produits les plus exportés par la France,
00:56l'hexagone ne pèse plus que 4,4% des exportations mondiales de produits agricoles transformés.
01:03En 2000, c'était 8%. La part du marché mondial a donc été divisée par deux en près de 20 ans.
01:10Et quand 8 entreprises agroalimentaires allemandes sur 10 exportent, elles ne sont que 2 sur 10 en France à le faire.
01:16Quelles sont les raisons de ce déclin, Maxime ?
01:18Eh bien, les raisons, elles sont multiples. Mais principalement, il s'agit d'un recul de la compétitivité de nos entreprises
01:25qui souffrent de nombreux freins fiscaux, de nombreuses taxes, de la guerre des prix, d'un coût du travail qui est trop élevé.
01:32Il y a également le degré des exigences politiques environnementales et des transpositions des lois européennes
01:37qui sont venues compliquer la tâche de nos entreprises en créant des lourdeurs administratives.
01:43Et puis enfin, on peut noter aussi un coût de production qui est plus élevé en France.
01:48La taille des exploitations est en moyenne plus petite que celle des concurrents comme le Brésil et les États-Unis
01:54qui, eux, peuvent donc réaliser des économies d'échelle.
01:56Est-ce qu'il y a des secteurs plus touchés que d'autres ?
01:58Oui, en réalité, il y a de nombreuses disparités selon les secteurs.
02:02Les fabricants de boissons et d'huile, par exemple, affichent des meilleures marges.
02:06A l'inverse, les spécialités des pâtes ou des produits de boulangerie, dont les marges de manœuvre financières sont plus serrées, souffrent elles davantage.
02:15Mais même nos trois locomotives à l'export, que sont le vin, les spiritueux, les produits laitiers et les produits céréaliers,
02:21sont prises dans une conjonction de facteurs négatifs, des conditions météorologiques mauvaises pour le blé,
02:28des tensions avec la Chine pour les spiritueux ainsi que les produits laitiers et la déconsommation au niveau mondial du vin.
02:34Tout cela, mis bout à bout, fait naître une inquiétude pour les exportations françaises.
02:39La balance commerciale reste positive, mais elle a tout de même chuté de 10 milliards d'euros.
02:43Selon les prévisions les plus pessimistes, la balance commerciale agroalimentaire de la France pourrait donc tomber pour la première fois dans le rouge cette année.

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