Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, le style Michel Barnier plait davantage que son budget 2025, la fin des repas WeightWatchers et le retour d'Intervilles.
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00:00La revue de presse d'Europe, Olivier Delagarde, ce matin une revue de presse un peu old school, vieille école.
00:07Oui, parce que la nostalgie est à la mode, en tout cas le style rétro, et ça commence avec la politique et ce papier dans l'opinion
00:14qui constate que la méthode vintage de Barnier est en train de s'imposer.
00:18Pourtant il y a quelques semaines, les jouvenceaux macronistes ricanaient en cachette
00:23de cet homme venu d'un autre temps, prisonnier des glaces d'Alberville 92, incapable, pensait-il, de comprendre le monde qui l'entoure.
00:31Mais voilà que l'opinion publique est traversée par le mouvement exactement inverse, racontent Mathieu De Prièque et Christine Olivier.
00:38Les députés rentrent des marchés de leur circonscription, les cabas chargés de compliments adressés au premier ministre,
00:44un homme élégant, droit, qui s'est embarqué dans un truc compliqué, voilà ce qu'entend de lui une ancienne ministre.
00:50Alors certes, il n'y a pas d'état de grâce ni de miracle, son budget lui a fait perdre cinq points d'opinion favorables.
00:56Pour autant, si les Français n'approuvent guère ces décisions, ils apprécient l'homme et sa méthode, parce qu'il y a bien une méthode.
01:03Barnier confirme un membre du gouvernement, un côté rassurant, calme, sans phrase à l'emporte-pièce.
01:09« Il faut être pro et sympa », répète le premier ministre, mais ne vous y trompez pas, c'est aussi un faux gentil.
01:15D'ailleurs, Attal en a fait les frais, la séquence dans laquelle il reprochait à son prédécesseur de lui avoir laissé un énorme déficit en ailes et lustrations, explique un ministre.
01:25Il l'a fait sur un ton très british, sans aucun sourire, dont la forme s'est très puissante et s'amène à l'opinion publique de son côté.
01:33Alors la nostalgie, il en est également question au moment d'examiner le budget.
01:38Oui, tandis que le Figaro s'inquiète en une des menaces sur les aides à l'apprentissage,
01:42tandis que les échos s'interrogent sur cette nouvelle idée du gouvernement qui pourrait autoriser des casinos en ligne,
01:48un milliard de recettes fiscales attendues quand même,
01:50dans le même temps, Guillaume Perrault du Figaro, lui, se souvient de cette époque bénie pour le contribuable.
01:56Oh, c'est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître !
01:591986-1988, quand la droite osait baisser les impôts et les dépenses publiques, titre le journal.
02:07C'était après cinq ans de mitérandisme, l'alternance avait propulsé Chirac à Matignon et Balladur au ministère des Finances.
02:14Leur politique ? Diminution vigoureuse des prélèvements obligatoires, baisse des dépenses publiques, lutte contre les déficits, privatisation.
02:22Le gouvernement RPR-UDF a alors vraiment agi ?
02:26Or la droite a jugé à tort, après la défaite de Chirac à la présidentielle, que les Français avaient rejeté le libéralisme.
02:32Et depuis, dès qu'il s'agit de faire maigrir un peu l'état obèse, la droite en France a peur de son ombre.
02:39À propos de cures d'amaigrissement, cette info dans les échos qui nous annonce la fin de White Watchers,
02:44marque mythique des années 70, alors si ça ne vous dit rien, White Watchers proposait à ses clients des régimes, bien sûr,
02:51mais surtout des réunions de groupe à mi-chemin entre alcooliques anonymes et réunions topperware.
02:56Et ça marchait, mais c'est fini, c'est le cours de la bourse qui est devenu tout maigre.
03:01La fin d'une époque, titre sobrement le journal.
03:04Oui, mais White Watchers s'est fait un peu ringardiser par les coupes fins et autres médicaments miracles.
03:08Et d'ailleurs, le dernier en date, le Wegovy a droit aux honneurs du Parisien aujourd'hui en France.
03:13Ce médicament est désormais disponible en pharmacie, mais sur ordonnance uniquement, il ne l'est pas remboursé.
03:18Le traitement, efficace paraît-il, coûte 300 euros par mois.
03:23Évidemment, raconte le journal, les aigres fins n'ont pas attendu, les trafics font rage sur Internet.
03:28Allez, on termine par de la nostalgie télévisuelle.
03:31C'est une tendance du moment, à la télévision, là aussi, faire du neuf avec du vieux, du maillon faible à la Starac,
03:38en passant par le juste prix et même le big deal.
03:41Les émissions, autrefois cultes, font leur retour, annoncent les échos et c'est un phénomène mondial, explique un spécialiste au journal.
03:49Les effets de la nostalgie sont très recherchés par les chaînes.
03:52Depuis quelques années, ces formats tirent sur la corde des souvenirs et c'est un moteur extrêmement puissant.
03:58Tenez, je ne vous dis rien, écoutez.
04:07Oh là là, Interville !
04:09Vous aviez quel âge, Anissa ?
04:11J'étais toute petite, j'ai regardé toute mon enfance.
04:14J'étais pas né, moi.
04:17Interville, que ça prête à relancer France Télévisions.
04:20Sans Guy Lux, sans Léon Zitrone, sans Simone Garnier.
04:23Alors question, les mouvements animalistes, qui sont puissants à France Télé, tolèreront-ils des vachettes ?
04:29Que des vachettes encore quelques popotins de nos belles provinces ?
04:33Rien n'est moins sûr, comme l'écrivait Simone Signoret, la nostalgie n'est plus ce qu'elle était.
04:39Effectivement, c'est une bonne question que vous posez.
04:41Les concepts vieillissent-ils tous aussi bien d'un pays à l'autre ?
04:45Vous n'avez pas d'autres émissions internationales connues qui reviendraient, non ?
04:49Il y a La Route de la Fortune qui va revenir, là.
04:51La Route de la Fortune, pareil, c'est vrai.
04:53La Route de la Fortune va revenir très bientôt.
04:54C'est un concept américain qui a été adapté en France, qui a vraiment marché.
04:57On en a parlé dans Culture, Média.
04:59D'ailleurs, toute l'actualité des médias, c'est à partir de 9h30.
05:01Et on parle très souvent de ce retour, le juste prix qui cartonne en ce moment sur M6, par exemple.
05:06Oui, parce que ça fait des investissements pas très chers, finalement, pour un résultat quasi assuré.
05:10En plus, il n'y a plus que des vieux qui regardent la télé.