• il y a 2 heures
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et ancien ministre de l'Économie et des Finances, était l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche", sur BFMTV.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Alors que le NFP, allié au Modem, avait donc depuis mercredi, dans une forme de frénésie fiscale, largement réécrit le texte du gouvernement, en ajoutant 50 milliards d'euros de recettes fiscales, on va en parler,
00:12et bien le texte réécrit a été rejeté hier en commission par une alliance entre le socle commun, voulu par Barnier, n'est-ce pas, et le rassemblement national.
00:22Ça veut dire quoi, Pierre Moscovici ? Ça veut dire que le gouvernement est dépassé, que des alliances hétéroclites peuvent se jouer à tout moment ?
00:29Ça veut dire quelque chose d'assez précis, c'est-à-dire que quand on regarde amendement par amendement, mesure par mesure, il y a eu une majorité pour ajouter quelques 50 milliards d'euros aux 30, à mon avis, qui existent déjà.
00:41Et aux 20 milliards voulus par Michel Barnier. Vous, vous voulez 30, Michel Barnier, vous voulez 20.
00:46Non, non, non. Il y a 30. Le Haut conseil des finances publiques a été créé par la loi pour donner des avis exsantés, et nous avons, je crois, démontré qu'il n'y avait pas 20 milliards d'euros de prêlements obligatoires, mais 30.
00:58Michel Barnier continue de dire 20, je le précise quand même à nos téléspectateurs.
01:01Oui, enfin, le gouvernement, les documents qui nous ont été transmis disent bien 30. Pourquoi ? Parce qu'en sus des 20, il y en a une dizaine qui, en réalité, sont des prêlements obligatoires.
01:12Par exemple, si vous augmentez la TICFE, c'est-à-dire la taxe sur la consommation d'électricité, c'est un prêlèment obligatoire. Si vous allégez, plutôt diminuez les allégements de charges, c'est un prêlèment obligatoire.
01:22Et donc, ça fait 10 milliards de plus. De toute façon, peu importe. Mais disons, déjà, c'est un montant fiscal considérable.
01:29Mais ça veut dire que la crise budgétaire est ouverte, Pierre Moscovici ?
01:32Non. Si vous me laissez expliquer, ce sera plus facile pour moi de convaincre.
01:39Donc, déjà, 30 milliards, ou 20 si ça vous fait plaisir, ou ça fait plaisir aux premiers, mais en réalité, 30. Vous en avez jeté 50, c'est considérable.
01:47Et vous avez effectivement eu, mesure par mesure, des députés pour voter ces amendements. Et puis, à la fin, quand on arrive à la cohérence, on ne la trouve pas.
01:54Et donc, ça a été rejeté, et là, vous avez eu une majorité qui est peut-être celle sur laquelle compte le gouvernement, c'est-à-dire la droite, le centre et le consentement du RN.
02:05Vous voulez dire que c'est la vraie majorité, en fait ? Le commun plus le RN ?
02:09C'est sans doute ce sur quoi compte le gouvernement, puisque l'idée du gouvernement, telle qu'il était, était bien de ne pas susciter de motion de censure du RN.
02:20Et donc, il y a, de la part du RN, un attentisme négatif, mais un attentisme. C'est peut-être ça qui se passera, on verra.
02:26En attendant, si vous voulez, des mesures qui ont été votées, qui aboutissent à ce que Michel Barnier appelle un concours lépide, et puis un texte d'ensemble qui n'a pas été voté.
02:33Vous appelez ça comment, vous ?
02:35J'appelle ça une surenchère, peu importe si vous voulez. Il y a déjà quelque chose de base, c'est qu'il fallait faire un effort considérable pour assainir nos finances publiques.
02:45Nous sommes trop endettés, nos déficits sont trop élevés, nous avons 3 250 milliards d'euros de dettes, nous remboursons chaque année 53 milliards, 70 milliards l'an prochain.
02:56Nous avons un déficit qui a explosé en 2023 et 2024, on ne pouvait pas rester là.
03:00Mais est-ce que pour autant, 70 milliards d'euros en plus, parce que c'est ça que demandait la Commission ?
03:05Si vous ne me laissez pas parler du tout, on va avoir du mal, parce que ce sont des matières qui sont un chantinet technique, on ne peut pas se contenter d'impression ou d'impressionnisme.
03:14Le gouvernement fait 60 milliards d'euros, d'après lui 40 pour nous, en tout cas c'est important, il fait un effort, et cet effort, je le redis, est nécessaire.
03:25Nos concitoyens savent qu'on ne peut pas vivre avec ce niveau d'endettement.
03:28Que la France, que ce soit pour elle-même, pour pouvoir investir, que ce soit à l'égard de l'Europe, que ce soit à l'égard des marchés.
03:34Les marchés, c'est peut-être un gros mot, simplement ce sont nos créanciers, c'est les gens à qui nous devons de l'argent.
03:39Et bien tout cela exige que nous assainissions notre situation.

Recommandations