Le philosophe, académicien et auteur, Alain Finkielkraut, était l'invité de l’émission Le Grand RDV, ce dimanche 20 octobre, sur CNEWS. Il s'est exprimé sur l'immigration : «La continuité historique est un bien précieux des peuples. Elle est aujourd'hui, en péril. D'où la volonté des pays européens de contrôler leurs frontières».
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00:00ces défenseurs de l'universel
00:04oublient les classiques républicains,
00:07et notamment Rousseau,
00:09qui dit comment les hommes l'aimeraient
00:14si leur patrie n'est rien de plus pour eux
00:17que pour les étrangers,
00:19et qu'elle ne leur accorde
00:21que ce qu'elle ne peut refuser à personne.
00:24Et puis, il faut ajouter que la division en nation
00:29est essentielle à la démocratie,
00:32parce qu'il y a des discussions
00:34sur les modalités du vivre ensemble
00:37qu'à partir de références implicites,
00:41d'une mémoire commune
00:43et d'un même passé.
00:45Autrement dit, et j'en viens à vous répondre,
00:50la continuité historique
00:52est un bien très précieux des peuples.
00:56Et cette continuité, aujourd'hui, est en péril.
01:00En effet, d'où, justement,
01:02la volonté des pays européens
01:07de contrôler leurs frontières.
01:11Je vous citerai Edgar Kinney, une phrase géniale.
01:14Le véritable exil n'est pas d'être arraché à son pays,
01:19c'est d'y vivre et de ne rien reconnaître
01:22de ce qui le faisait aimer.
01:24Criminaliser ce malaise
01:28est une faute politique
01:30et risque de nous coûter très cher.