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Le directeur de l’Observatoire de l’Immigration et de la démographie, Nicolas Pouvreau-Monti, était invité dans L'Heure des Pros WE, ce samedi 19 octobre, sur CNEWS. Il s'est exprimé sur la décision d'un tribunal italien d'invalider la rétention dans des centres albanais des 12 premiers demandeurs d'asile que Rome y a transférés cette semaine : « Ce que montre cette affaire, c'est l'état sidérant de décalage entre les aspirations politiques des États membres et des sociétés européennes sur l'immigration et l'état actuel du droit européen ».  

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Transcription
00:00Ça me semble très juste, Eliott. De ce point de vue-là, en Italie comme en France, il y a clairement un rapport de force entre le pouvoir politique et le pouvoir judiciaire au sens large sur ces sujets.
00:09On sait que par exemple, Matteo Salvini, quand il avait été ministre de l'Intérieur, avait été mis en cause par la justice. Il est d'ailleurs en procès actuellement avec six ans de prison qui lui ont été requis contre lui pour avoir empêché le débarquement d'un bateau.
00:20Il est poursuivi pour séquestration. Plus largement, ce que montre cette affaire particulière, c'est l'État presque sidérant de décalage entre les aspirations politiques des États membres et des sociétés européennes sur l'immigration et l'État actuel du droit européen,
00:34parce que la procédure d'externalisation des demandes d'asile que Giorgia Melloni avait initiée en Albanie, ce n'est pas seulement un caprice de Giorgia Melloni.
00:42Au printemps dernier, 15 gouvernements d'État membres sur 27 ont adressé une lettre à la Commission pour demander précisément la possibilité d'externaliser le traitement des demandes d'asile.
00:52Et cette possibilité, elle n'est pas demandée dans le vide. C'est-à-dire qu'en dix ans, le nombre annuel de demandes d'asile reçues dans l'Union européenne a été multiplié par trois.
01:01Sur une décennie, l'UE a reçu 8 millions de demandeurs d'asile. Partout en Europe, il y a une énorme problématique sur le rapatriement des déboutés,
01:08d'où le fait que l'externalisation du traitement de certaines demandes permet d'éviter que des demandeurs ne rentrent sur le territoire européen pour ensuite ne jamais en repartir, même si leur demande n'est pas acceptée.
01:19En France, à peine 2 % des EQTF émises pour des déboutés du droit d'asile sont effectivement exécutés. C'est le plus bas parmi tous les motifs.
01:26Donc cette décision du juge italien renvoie à des considérations qui sont quand même assez structurantes.

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