• il y a 21 heures
L’Association de la presse présidentielle s’inquiète (encore) des propos du chef de l’État, qui a mis en cause les journalistes.

Comment la presse doit-elle fonctionner en démocratie ? À en croire Emmanuel Macron, celle-ci devrait s’en tenir aux communiqués transmis par l’exécutif lorsqu’il s’agit de traiter le Conseil des ministres. C’est en tout cas ce qu’il a exprimé dans une colère froide, jeudi 17 octobre, en revenant sur ses propos controversés sur la création d’Israël.

Le chef de l’État a ainsi énoncé « quelques règles » qui, selon lui, régissent l’exercice, à savoir que les propos tenus en Conseil des ministres sont « rapportés à la presse par la porte-parole du gouvernement et par un communiqué ». Et rien d’autre.

Une vision pour le moins étriquée du travail journalistique qui a fait réagir l’Association de la presse présidentielle (APP), réunissant les journalistes accrédités à l’Élysée et chargés du suivi de l’exécutif. « Le président met ici gravement en cause la déontologie de la presse qui enquête et recoupe ses sources avec rigueur », dénonce-t-elle dans un message publié sur X.

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Transcription
00:00Tout cela est une preuve, au fond, d'un délitement du débat public
00:05et d'un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés,
00:09des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui ne se sont pas attardés
00:13à la réalité et à la véracité de tels propos.
00:30Je voudrais me permettre, en commençant cette conférence de presse, de rappeler quelques
00:48règles.
00:49Il y a chaque semaine des conseils des ministres.
00:51Les conseils des ministres sont rapportés à la presse par la porte-parole du gouvernement
00:55et par un communiqué.
00:56Pour le reste, il appartient à chacun des participants à ce conseil de se montrer respectueux
01:03des règles et de ses fonctions, par éthique, par discipline personnelle, pour ne pas faire
01:09circuler des informations fausses, tronquées ou sorties de leur contexte.
01:13Et il appartient aussi aux journalistes et aux commentateurs de traiter les rumeurs et
01:18les propos rapportés avec les précautions qui s'imposent.
01:21Et si des paroles qui sont rapportées, tronquées et déformées sont reprises entre guillemets,
01:26il n'est plus la peine de faire des conférences de presse ni de répondre à vos questions.
01:29Vous en conviendrez avec moi.
01:30Ces règles étant rappelées, qui valent pour les ministres comme pour les journalistes
01:35et qui, simplement, sont le cadre respectueux, démocratique et transparent dans lequel s'inscrit
01:41l'ensemble de mon action, je dois vous dire combien j'ai été stupéfait de lire tant
01:47de commentaires, de commentaires, de commentaires, de réactions, y compris de responsables
01:52politiques étrangers ou français, devant des propos que j'aurais tenus sans se poser
01:58la question de savoir ce qu'ils disaient et ce que j'aurais exactement dit.
02:02Et je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir
02:07besoin de ventriloques.
02:08Tout cela est une preuve, au fond, d'un délitement du débat public et d'un manque de professionnalisme
02:16des ministres qui ont répété des propos déformés, des journalistes qui les ont repris
02:20et des commentateurs qui ne se sont pas attardés à la réalité et à la véracité de tels propos.
02:26Il faut donc remettre les choses en bon ordre et avec honnêteté parce qu'il s'agit là,
02:31sur un sujet extrêmement grave, de la parole de la France, ni plus ni moins.
02:46– Sous-titrage Société Radio-Canada

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