Les députés ont longuement – et calmement – débattu, mercredi soir, sur le projet de loi du gouvernement relatif à la prolongation de l’état d’urgence. L’occasion de "moderniser" le texte de 1955 sur des sujets comme l’assignation à résidence, les perquisitions et également le contrôle sur les médias.
En préambule, Bernard Cazeneuve tient à tordre le cou aux critiques de certains députés qui redoutent que l’état d’urgence provoque des atteintes aux libertés publiques. Son leitmotiv : "L’état d’urgence n’est pas le contraire de l’état de droit, il est son bouclier". Pour appuyer son propos, le ministre de l’intérieur explique que le gouvernement a décidé de supprimer la possibilité de contrôler les médias lorsque l’état d’urgence est déclaré, comme le prévoyait pourtant la loi de 1955. "Le contrôle de la presse n’a plus de pertinence dans l’abondance du monde médiatique qui est le nôtre", tranche le ministre.
Paradoxalement, des députés socialistes se sont opposés à cette mesure, réclamant le rétablissement de la possibilité de contrôler la presse.
"Notre propos n’est pas celui de la censure…"
"La pulsion de l’information, du direct, involontairement, peut amener des médias, ou autres, à diffuser en direct sur les réseaux sociaux des informations qui peuvent mettre en danger nos concitoyens ou les forces de l’ordre", justifie la vice-présidente PS de l’Assemblée nationale, Sandrine Mazetier, qui cite le précédent de l’Hypercacher en janvier, ou d’autres, le week-end dernier lors des attentats de Paris.
"Notre propos n’est pas celui de la censure", assure un autre député PS, Pascal Popelin, qui vise "non pas la presse libre, mais des site, blogs ou expression de nature à inciter à la haine".
Leur collègue Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président de l’UDI, a abondé dans leur sens : "Si des vidéos du Bataclan étaient diffusées, on devrait s’interdire de les supprimer ?"
Alain Tourret, député radical de gauche, considère, lui, que "la presse doit rester libre" mais qu’il "faut pouvoir interdire des communications en ligne". Les députés écologistes sont sur la même longueur d’onde.
Finalement, en début de soirée, les amendements visant à rétablir la possibilité de contrôle des autorités de la presse et des publications ont été rejetés.
Par Jean-Baptiste Daoulas et Philippe Mathon.
En préambule, Bernard Cazeneuve tient à tordre le cou aux critiques de certains députés qui redoutent que l’état d’urgence provoque des atteintes aux libertés publiques. Son leitmotiv : "L’état d’urgence n’est pas le contraire de l’état de droit, il est son bouclier". Pour appuyer son propos, le ministre de l’intérieur explique que le gouvernement a décidé de supprimer la possibilité de contrôler les médias lorsque l’état d’urgence est déclaré, comme le prévoyait pourtant la loi de 1955. "Le contrôle de la presse n’a plus de pertinence dans l’abondance du monde médiatique qui est le nôtre", tranche le ministre.
Paradoxalement, des députés socialistes se sont opposés à cette mesure, réclamant le rétablissement de la possibilité de contrôler la presse.
"Notre propos n’est pas celui de la censure…"
"La pulsion de l’information, du direct, involontairement, peut amener des médias, ou autres, à diffuser en direct sur les réseaux sociaux des informations qui peuvent mettre en danger nos concitoyens ou les forces de l’ordre", justifie la vice-présidente PS de l’Assemblée nationale, Sandrine Mazetier, qui cite le précédent de l’Hypercacher en janvier, ou d’autres, le week-end dernier lors des attentats de Paris.
"Notre propos n’est pas celui de la censure", assure un autre député PS, Pascal Popelin, qui vise "non pas la presse libre, mais des site, blogs ou expression de nature à inciter à la haine".
Leur collègue Jean-Christophe Lagarde, député de Seine-Saint-Denis et président de l’UDI, a abondé dans leur sens : "Si des vidéos du Bataclan étaient diffusées, on devrait s’interdire de les supprimer ?"
Alain Tourret, député radical de gauche, considère, lui, que "la presse doit rester libre" mais qu’il "faut pouvoir interdire des communications en ligne". Les députés écologistes sont sur la même longueur d’onde.
Finalement, en début de soirée, les amendements visant à rétablir la possibilité de contrôle des autorités de la presse et des publications ont été rejetés.
Par Jean-Baptiste Daoulas et Philippe Mathon.
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