Météo-France a élargi ce jeudi 17 octobre son niveau d'alerte. Six départements, l'Ardèche, la Loire, la Haute-Loire, le Rhône, la Lozère et les Alpes-Maritimes sont placés en vigilance rouge pour un risque de crues et de pluie-inondation. Des appels à évacuer sont enregistrés notamment à Annonay en Ardèche, face à la montée des eaux. Le trafic SNCF est perturbé.
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00:00Trois épisodes météorologiques différents, un épisode sévenol dans les Alpes-Maritimes, dans l'Ardèche,
00:09un épisode méditerranéen dans les Alpes-Maritimes et une dépression qui est en train de remonter des Pyrénées-Atlantiques vers le nord
00:19et qui pourrait atteindre l'île de France dans la soirée.
00:23Je vous annonce qu'à 16h, Météo France va mettre 10 départements supplémentaires, 9 départements et Paris-Petite-Couronne
00:33en vigilance orange du fait de cette dépression.
00:37Tous les services sont évidemment mobilisés pour faire face à cette situation et venir au secours de chacun.
00:45Je veux rappeler ici les messages de prudence et de respect des consignes des services de secours.
00:53Ces consignes, elles vous sont données pour protéger votre sécurité et pour protéger la sécurité de ces services de secours.
01:01Il faut absolument les respecter.
01:04En particulier s'agissant des cours d'eau, on observe des cinétiques qui peuvent changer très vite
01:10et des cours d'eau qui avaient l'air d'être tranquilles qui, brusquement, changent et se gonflent d'eau avec des risques pour vous.
01:20J'invite aussi, et c'est un message de la préfecture de l'Ardèche, à attendre que les services de secours vous invitent à le faire
01:29pour aller chercher vos enfants dans les écoles.
01:31Vos enfants, lorsqu'ils ont été évacués, sont en sécurité.
01:34Tout se passe très bien pour eux et le fait d'aller les chercher, alors même que les opérations de secours se déroulent en ce moment,
01:40est de nature à vous mettre en difficulté et à rendre plus difficiles les opérations de secours.
01:48Donc, soyez rassurés, ils sont entre deux bonnes mains.
01:51Je veux également dire que nous sommes aux côtés de l'ensemble des élus locaux et des services et des habitants qui font face à ces différents épisodes.
02:02Vous voyez, trois épisodes climatiques, météorologiques différents, qui ont un impact sur les territoires.
02:09Nous allons suivre la situation heure par heure.
02:12Mon collègue Nicolas Daragon est à Lyon.
02:15Nous allons également nous assurer que nous avons les prises de décisions rapides pour les déclarations et les reconnaissances catastrophes naturelles, évidemment,
02:29et faire en sorte de gérer d'abord l'urgence, la redescente de l'eau, et ça ne va pas être immédiat dans certains endroits,
02:39et puis le traitement et la réparation pour les habitants et les sinistrés.
02:45Est-ce qu'on peut considérer que la situation avait été suffisamment anticipée à l'avance ?
02:51Nous faisons face à une situation qui est inédite par son ampleur.
02:56600 millimètres d'eau sur l'Ardèche, c'est du jamais vu de mémoire d'homme.
03:04Je rappelle qu'Annonay avait fait l'objet d'un plan de prévention des risques renforcé suite à l'inondation de 2014.
03:14Tous les calculs, toutes les installations qui visaient à prévenir une inondation ont été dépassées par l'impact des précipitations.
03:24600 millimètres, c'est plus de 60 centimètres d'eau qui sont tombés en 48 heures.
03:30C'est absolument massif. Je crois qu'il faut aujourd'hui regarder la situation en face.
03:36Nous sommes collectivement confrontés à des épisodes liés au dérèglement climatique.
03:42Ce sont des épisodes que nous allons vivre de plus en plus régulièrement.
03:45Il faut s'y préparer. Il faut effectivement prévoir les travaux qui permettent de mieux nous protéger.
03:51Mais nous ne pourrons pas empêcher tous ces épisodes d'inondation et donc il faut que nous développions collectivement une culture du risque,
03:59apprendre à se mettre à l'abri, avoir les bons réflexes, écouter les services de secours dans leurs recommandations.
04:06Et puis, bien sûr, cela pose la question de notre système assurantiel et d'accompagnement.
04:12Les dégâts qui sont faits doivent être réparés. Nous savons que des communes comme à Annonay n'ont pas des moyens extensifs.
04:19Les dégâts vont être considérables. Il va falloir réfléchir à la manière de systématiser nos accompagnements.
04:26Et ça, c'est un sujet d'assurance, c'est un sujet de solidarité nationale.
04:31C'est un des sujets que pose d'ailleurs le Fonds Barnier de manière plus profonde.
04:36Ce fonds qui avait été mis en place en 1995 et qui aujourd'hui doit être renforcé, cela apparaît très clairement.
04:43Quelles sont les inquiétudes actuelles et pour les heures qui arrivent ?
04:46Les inquiétudes, c'est deux choses. D'abord, les précipitations continuent à nourrir les cours d'eau.
04:53Et donc, on peut avoir des situations, je pense en particulier au Rhône et à la situation du Gier, de débordement avec des conséquences importantes.
05:02Vous avez tous vu ces images très impressionnantes à Annonay mais également à Givor.
05:08Donc ça, c'est le premier point d'inquiétude.
05:13Deuxième point d'inquiétude, il est lié au basculement à 16 heures de 9 départements plus Paris et sa petite couronne en vigilance orange.
05:25Et d'une partie donc de départements qui sont vers le centre.
05:30Et là, effectivement, il faudra également s'assurer que les cours d'eau absorbent correctement les précipitations qui vont tomber parce qu'on a des risques d'inondations.
05:40Mes recommandations, restez chez vous, éloignez-vous des cours d'eau, n'empruntez pas des rues qui commencent à être submergées.
05:47Ça peut monter très vite. Là aussi, vous avez vu les images des naufragés de la route sur l'A47.
05:53François Duruvre m'a confirmé que l'évacuation des automobilistes, des véhicules légers avait été terminée, qu'on était en train de finaliser l'évacuation des chauffeurs de poids lourd.
06:07Mais on le voit, ce sont des situations qui peuvent changer en quelques minutes.
06:11Le gilet a pris 5 mètres en 7 heures. C'est impressionnant.
06:16Et je salue le très bon réflexe du maire d'Anneau-Nez qui, par précaution, a évacué les écoles ce matin en voyant la dynamique des cours d'eau et qui, effectivement, a pris la bonne décision.
06:29Vous parlez de dérèglement climatique. Est-ce qu'il faut revoir les systèmes d'alerte parce que la vigilance rouge n'avait pas été déclenchée ce matin ?
06:40La vigilance rouge a été déclenchée ce matin à 10 heures. Donc les systèmes d'alerte fonctionnent.
06:45Le problème, c'est l'accumulation des précipitations. C'est-à-dire que lorsque vous êtes en vigilance rouge, cela n'empêche pas la pluie de tomber et cela n'empêche pas les inondations et les crues de se faire.
06:57Et c'est là où nous devons aussi, collectivement, apprendre de ces situations et faire en sorte d'avoir des systèmes de plan de gestion des risques qui nous donnent tous les bons réflexes,
07:12savoir où va aller l'eau, comment on peut la rediriger dans des endroits où il n'y a pas d'habitation, où il n'y a pas d'installation critique et assurer le suivi des infrastructures.
07:22Je veux vraiment saluer ici le travail des services de secours qui sont sur le terrain parce que, pour le moment, nous ne déplorons pas de victimes ni de blessés.
07:32Vous avez vu les images. Nous ne déplorons pas de victimes et de blessés. Cela veut dire que les services de secours ont fait un travail très professionnel.
07:42Cela veut dire qu'effectivement, notre système tient et qu'il est au plus haut niveau du professionnalisme. Mais néanmoins, il faut être vigilant. D'où ces messages de précaution que je me permets de répéter.
07:54Vous parliez des règlements climatiques et d'adaptation. Est-ce qu'on n'est pas un peu en retard sur ce qu'il faudrait faire vu ce que la France est en train de subir depuis plusieurs semaines maintenant avec ces pluies exceptionnelles ?
08:04Je crois surtout qu'il faut maintenant sonner la mobilisation générale. Je lis qu'il y a encore des groupes politiques qui veulent revenir en arrière sur des politiques écologiques,
08:18sur les critiques qui sont données à tous ceux qui, aujourd'hui, mettent en œuvre les mesures qui nous permettent de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
08:27Nous savons tous que si nous ne tenons pas cette trajectoire d'augmentation de 1,5 à 2 degrés de la température de la planète, nous risquons d'avoir des épisodes qui seront autrement plus violents.
08:39Cela doit être une impérieuse nécessité. Cette lutte pour baisser nos émissions de gaz à effet de serre et la planification écologique qu'avait portée en son temps la première ministre Borne a fonctionné.
08:51Il faut poursuivre dans cette direction. En même temps, il va falloir travailler à l'adaptation au changement climatique. Mon prédécesseur Christophe Béchut a un plan national d'adaptation au changement climatique.
09:02Avec le Premier ministre, nous le soumettrons dans les prochains jours à la concertation. On voit bien son urgence. Il est prêt. Il a été concerté. Nous allons le soumettre à la concertation.