Avec Robert Gili, responsable de la CGT Police 66

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00:007h45 sur France Bleu Roussillon avec notre invité d'ici matin, Simon, on s'intéresse
00:09au centre de rétention de Perpignan.
00:10Oui, c'est là où les étrangers en situation irrégulière sont incarcérés à Perpignan,
00:14ce centre de rétention.
00:15Il est situé juste à côté de l'aéroport et on en parle ce matin parce que le ministre
00:19de l'Intérieur veut durcir plusieurs règles.
00:21Bonjour Robert Gilly.
00:22Oui, bonjour à tout le monde.
00:24Vous êtes policier responsable de la CGT Police dans notre département.
00:27Vous avez travaillé pendant de nombreuses années au centre de rétention de Perpignan.
00:31Vous continuez de vous y rendre régulièrement puisque vous êtes aujourd'hui à la police
00:35aux frontières.
00:36D'abord, Robert Gilly, pour bien comprendre, le centre de rétention de Perpignan a été
00:40agrandi l'an dernier.
00:41Aujourd'hui, combien de détenus pour combien de places ?
00:44Je pense qu'on est aux alentours de 60.
00:47Exactement, je pense que c'est 62 et il est complet.
00:51Il est complet, donc on est saturé.
00:53On est au maximum de ses capacités.
00:57D'accord, on n'est pas dans une situation comparable à celle de la maison d'arrêt
00:59de Perpignan où là, il y a une surpopulation.
01:01Non, là, dans les centres de rétention, quand on arrive au maximum, il n'y a pas
01:07de surpopulation dans les centres de rétention comme dans les prisons.
01:10Alors, d'où viennent majoritairement les étrangers qui sont détenus à Perpignan ?
01:14Qui sont-ils ces étrangers ?
01:15Alors, il y a pour une grosse majorité des sortants de prison qui sont en situation
01:21d'égouillère, leur peine se termine et donc ils sont mis en rétention au centre
01:26de Perpignan en vue d'un éloignement, mais bien souvent, les éloignements ne peuvent
01:31pas se faire parce qu'on n'arrive pas à obtenir de leur pays des laissés-passés.
01:37Alors, on va en parler, mais je voulais savoir aussi, est-ce qu'il y a des familles, des
01:40enfants qui sont dans le centre de rétention à Perpignan ?
01:43Non, celui-ci, celui de Perpignan, il n'y a pas de famille.
01:48Il ne manque que des gens de sexe masculin.
01:52Seulement des hommes, donc, dans ce centre de rétention administratif de Perpignan.
01:57Alors, aujourd'hui, un clandestin peut rester maximum trois mois, 90 jours dans un centre
02:02de rétention.
02:03Après, il doit être soit expulsé, soit relâché.
02:05Et vous commenciez à en parler, Robert Gilly, à Perpignan, le chiffre, 28% des clandestins
02:11sont effectivement expulsés vers leur pays d'origine.
02:1428%, c'est nettement moins que la moyenne nationale.
02:17Comment ça s'explique ?
02:18Alors, la problématique, en réalité, c'est la délibérance de laissés-passés des pays
02:26d'origine, des personnes qui sont en rétention.
02:32Si le pays ne les livre pas à laissés-passés, on ne peut pas l'expulser.
02:36Donc, c'est l'origine, en fait, parce que les étrangers, les clandestins qui sont retenus
02:40à Perpignan, sont originaires essentiellement du Maghreb, et c'est avec ces pays-là qu'on
02:45a du mal à obtenir ces fameux laissés-passés, ces documents officiels, c'est ça ?
02:51Oui, c'est un général, c'est le sud de la Méditerranée.
02:55Tous les pays, que ce soit la Tunisie, le Maroc, l'Algérie, ce sont des pays qui ne
03:00livrent en général pas beaucoup de laissés-passés.
03:04Donc, lorsqu'on arrive au terme des 90 jours, on n'a pas d'autre choix que de les libérer.
03:09Donc, ça veut dire que ces clandestins, ces sans-papiers, ils sont remis dans la nature
03:13en France, c'est ça ?
03:15Oui, on leur délivre le QTF avec l'obligation de quitter les territoires, mais bon, ils
03:22s'en vont s'ils veulent, ils ne s'en vont pas en général, ils restent au sein de l'espace
03:27Schengen.
03:28Robert Ragilly, le responsable de la CGT Police dans les Pyrénées-Orientales, qui est notre
03:33invité ce matin.
03:34Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, souhaite allonger justement la
03:38durée de détention, passer de ces 90 à 210 jours, ça voudrait dire jusqu'à sept
03:44mois de rétention possible pour les étrangers clandestins jugés dangereux.
03:48Est-ce que c'est une bonne idée, ça, Robert Ragilly ?
03:52Écoutez, si à 90 jours, on n'arrive pas à avoir toujours des laissés-passés, je
03:58ne vois pas comment à 210 jours, les pays d'origine, ils délivreront à 211 jours,
04:06des laissés-passés, et donc au bout de 210 jours, la personne en question sera déjà
04:11libérée.
04:11Voilà, donc je pense que la problématique, c'est encore une fois, je le dis avec ces
04:17pays d'origine, il faudrait que le ministère des Affaires étrangères, la diplomatie française
04:23influe sur ces Etats pour qu'ils délivrent des laissés-passés pour récupérer leurs
04:28ressortissants.
04:29En fait, la problématique, elle est là.
04:30Alors pourquoi on y arrive dans certains cas et pas dans tous ?
04:34Alors ça, je ne peux pas vous le dire, je ne suis pas au ministère de l'Intérieur,
04:38je ne sais pas comment il y a des situations qui sont plus favorables que d'autres, qui
04:43sont plus défavorables.
04:44Ça, je ne peux pas vous le dire.
04:45Parce qu'on entend depuis des années, les différents ministres de l'Intérieur nous
04:48disent qu'ils font justement pression sur les pays du Maghreb, visiblement, la situation
04:52n'évolue pas.
04:53Mais apparemment, ils ne le font pas assez.
04:56Voilà.
04:57Il manque de volonté politique de faire pression sur ces pays pour qu'ils les récupèrent.
05:03S'il y a une nouvelle loi immigration qui est en préparation, on l'a dit, qu'est-ce
05:06que vous en attendez, vous, plus globalement, Robert Gilly ?
05:09Déjà, on parle d'une loi immigration, mais on ne connaît même pas son contenu.
05:16Alors, sans savoir ce qu'il y a à l'intérieur de cette loi, c'est assez difficile à parler.
05:20Moi, je pense qu'il y aura, comme vous dites, une prolongation de la durée de rétention
05:26de 70 jours et probablement un délit de séjour régulier.
05:31Ça peut un peu nous aider, mais si, je le répète à Gant, les pays d'origine ne délivrent
05:39pas de laisser passer, c'est très compliqué d'éloigner, très compliqué.
05:45On a bien compris que c'était votre message ce matin.
05:47D'abord, faire pression sur ces pays et notamment ces pays du Maghreb.
05:51Merci beaucoup, Robert Gilly.
05:54Vous êtes, je le rappelle, le patron de la CGT Police dans les Pyrénées-Orientales.
05:58La liaison n'était pas très bonne.
06:00Veuillez nous en excuser, ce matin, évidemment, mais merci à vous, en tout cas, Robert Gilly,
06:04d'avoir été en direct avec nous.
06:05Bonne journée.
06:07On nous a parlé pendant qu'on interrogeait Robert Gilly pour nous signaler un ralentissement.
06:12On nous a appelé au 04-68-35-5000, un ralentissement sur la départementale 11 entre Saint-Nazaire
06:18et Canet.
06:18La cause, un choc entre deux véhicules.
06:21Les pompiers et forces de l'ordre étaient sur place il y a quelques minutes du rond-point
06:25de Canet à Saint-Nazaire.
06:26Ça ralentit, mais ce n'est pas bloqué, nous dit notre auditeur, comme lui.
06:30Vous avez le réflexe, en cas d'infotrafic, vous appelez.

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