• il y a 2 mois
La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, était l'invitée de "Tout le monde veut savoir" ce lundi. Elle évoque les hommages à Dominique Bernard et Samuel Paty, le budget de l'État, et la nouvelle loi immigration.

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00:00Bonsoir Valérie Pécresse.
00:01Bonsoir Benjamin Duhamel.
00:02Merci beaucoup d'être avec nous ce soir.
00:04On va parler bien sûr dans un instant du budget,
00:06de votre coup de gueule du week-end
00:08sur les dépenses de l'Élysée,
00:10de l'Assemblée nationale et du Sénat.
00:12On évoquera aussi l'opportunité,
00:13où nous on en parlait il y a un instant,
00:14d'une nouvelle loi immigration.
00:16Mais d'abord, les collégiens et les lycéens
00:18ont aujourd'hui rendu hommage à Dominique Bernard
00:21et Samuel Paty, deux professeurs assassinés
00:23par des terroristes islamistes.
00:25Vous étiez tout à l'heure à Confluence-Saint-Honorin,
00:27au Collège du Bois d'Aulne.
00:28Il va être renommé Collège Samuel Paty,
00:31quatre ans après sa mort,
00:32un an après celle de Dominique Bernard.
00:35Est-ce qu'on protège mieux les professeurs,
00:38la laïcité ou est-ce que c'est encore le pas de vague
00:40qui prévaut ?
00:41Écoutez, c'est un moment d'abord très émouvant
00:45aujourd'hui à Confluence-Saint-Honorin
00:46avec le Premier ministre,
00:48mais aussi hier à Arras.
00:51Et je crois qu'on a besoin aujourd'hui
00:55effectivement de protéger nos professeurs.
00:57C'est la réalité que nous vivons tous.
01:00La laïcité est de plus en plus questionnée
01:03et je trouve aussi que la violence
01:05s'invite dans les établissements.
01:06Et donc, moi je l'ai dit,
01:09dans ma région, vous savez la région est en charge
01:11des lycées, et j'ai dit que tout enseignant
01:15ou tout agent de la région qui serait menacé,
01:17que ce soit par un parent, que ce soit par un élève,
01:20aurait mon soutien et la protection fonctionnelle
01:23de la région s'il est agent de la région.
01:25Le paradoxe, Valérie Pécresse,
01:27c'est que la ministre de l'Éducation nationale,
01:28Anne Geneté, a communiqué hier des chiffres
01:31sur les atteintes à la laïcité qui sont en nette baisse.
01:33C'est ce qu'elle dit, entre septembre 2023
01:36et septembre 2024, on est passé de 838 faits recensés
01:39à 110 faits recensés en septembre dernier.
01:42Vous avez semblé expliquer que vous ne trouviez pas
01:44ces chiffres très crédibles.
01:46Qu'est-ce qui vous permet de douter
01:48du fait que les atteintes à la laïcité sont en baisse ?
01:51Je précise ma pensée.
01:52Je pense que ces chiffres sont complètement en trompe-l'œil.
01:54Parce qu'en fait, l'année dernière,
01:56il y a eu cette décision courageuse
01:58d'interdire la baïa du Premier ministre
02:00Gabriel Attal, qui était d'interdire la baïa.
02:03À l'époque, il était ministre de l'Éducation nationale.
02:05D'interdire la baïa.
02:06Et je pense que cette décision a suscité
02:08beaucoup de tensions dans les établissements
02:10quand il a fallu expliquer aux élèves
02:13que maintenant, il y aurait une police du vêtement
02:15dans l'établissement.
02:15Donc je pense qu'effectivement, il y a eu un pic
02:18de faits déclarés, sans doute à la rentrée dernière,
02:20qui n'existe plus aujourd'hui, puisque
02:22les choses se sont apaisées sur ce point.
02:24Donc là, c'est une bonne chose.
02:26Pourquoi je dis que ces chiffres sont en trompe-l'œil ?
02:28C'est parce que moi, je vois
02:30toutes les autres atteintes à la laïcité,
02:32c'est-à-dire, en fait, les tensions autour de la laïcité
02:35qui restent extraordinairement vives.
02:39Par exemple, il y a un an,
02:41on a eu une professeure à Paris
02:44qui a été menacée de mort
02:46par le frère d'une élève
02:48dans une sortie scolaire
02:49parce qu'elle lui avait demandé d'enlever son voile.
02:51Mais ça ne s'est pas remonté ?
02:53Vous pensez qu'il y a une forme d'auto-censure,
02:55de dissimulation ?
02:56Parce que le ministère de l'Éducation nationale
02:58n'a pas intérêt à ne pas donner les chiffres.
03:00Eh bien, écoutez, il ne les donne pas.
03:02Il ne les donne pas.
03:03Moi, j'ai demandé que les régions soient destinataires
03:06de toutes les atteintes à la laïcité recensées
03:09dans les lycées d'Île-de-France.
03:10Pourquoi je l'ai demandé ?
03:11Pas par voyeurisme,
03:12ou pas pour les dévoiler au grand public.
03:14J'ai demandé ces chiffres pour pouvoir agir.
03:16Si je vois un lycée où je m'aperçois qu'il y a des tensions,
03:19je peux faire des activités périscolaires,
03:21je peux faire venir des intervenants,
03:23je peux organiser des actions
03:24en lien avec la communauté éducative.
03:26J'ai demandé à avoir les chiffres,
03:27lycée par lycée.
03:28Je n'ai jamais eu ces chiffres.
03:30Or, les derniers chiffres qu'on avait eus…
03:32Qui ne veut pas vous donner ces chiffres ?
03:34L'État.
03:35L'État ne nous donne pas les chiffres,
03:37lycée par lycée.
03:38La dernière fois que j'avais eu des chiffres un peu précis,
03:41c'était des chiffres qui montraient
03:43que c'était plutôt dans les lycées de Centreville
03:46qu'on dénonçait les faits,
03:48et beaucoup moins dans les lycées des quartiers populaires.
03:51Je me suis posé la question.
03:52Je me suis dit,
03:53n'y a-t-il pas une autocensure des enseignants ?
03:55Quand on est soi-même confronté
03:57aux problèmes les plus compliqués de laïcité,
04:00est-ce que finalement, on ne se met pas en retrait ?
04:03C'est ce que certains enseignants me disent.
04:06Ils me disent, nous, dans les sorties scolaires,
04:08on a renoncé à demander aux élèves
04:10de retirer leur voile,
04:11parce qu'on se dit qu'on ne veut pas être menacé
04:13comme cette prof de Paris.
04:14Vous dites que la loi de 2005 n'est pas…
04:17Je dis que dans certaines situations,
04:21les professeurs s'autocensurent
04:23parce qu'ils ne veulent pas aller au clash.
04:25Au lycée Maurice Ravel,
04:26on a eu un proviseur
04:27qui a demandé à une jeune fille d'enlever son voile
04:29et il a été agressé.
04:31Mais au-delà de l'agression,
04:34il a été diffamé ensuite.
04:36On l'a traité d'islamophobe,
04:37il a été menacé.
04:38Vous voyez bien que les enseignants ont peur.
04:41La région a financé un très joli film
04:43avec François Civil,
04:44qui s'appelle Pas de vague.
04:46Ce film montre la spirale
04:49d'un enseignant qui se retrouve dénoncé à tort
04:52et qui se heurte à une institution
04:55où c'est compliqué.
04:57C'est compliqué d'être défendu
04:58parce qu'il y a toujours un doute
05:00quand on est dénoncé.
05:01C'est parole contre parole.
05:02Ce film est extrêmement poignant
05:05qui montre qu'il faut vraiment
05:06qu'on soutienne nos enseignants aujourd'hui.
05:08La région sur la laïcité
05:09va faire quelque chose en 2025
05:11de très spécial
05:12parce que c'est l'anniversaire, malheureusement,
05:14le triste anniversaire des 10 ans
05:16et de l'attentat de Charlie Hebdo
05:17et du Bataclan.
05:18Et ça a endeuillé la région.
05:20Nous allons faire une opération
05:21avec une association en lien avec Charlie Hebdo
05:24qui s'appelle Créer, Dessiner, Liberté
05:27et on va donner un kit
05:30de 12 caricatures,
05:31des caricatures qui ont fait l'histoire de France,
05:33des caricatures qui sont très dignes,
05:35qui sont des caricatures humoristiques
05:37de l'histoire de France
05:38et on va les donner aux enseignants
05:40pour enseigner la caricature
05:41parce que nous sommes la région de Samuel Paty
05:43et qu'on ne va pas baisser les bras
05:45sur l'enseignement de l'humour
05:46et sur les valeurs de la République.
05:47Et puis, par ailleurs,
05:48on fera un concours,
05:49un concours pour tous les lycéens
05:51qui s'appellera La laïcité et moi,
05:53un concours de dessin humoristique,
05:55La laïcité et moi.
05:56– Juste, vous avez dit des caricatures qui sont dignes,
05:59c'est-à-dire quel type de caricature vous allez…
06:01– On a choisi des caricatures,
06:02on traite ce sujet avec la délicatesse qui est nécessaire.
06:06– Et il y a des caricatures religieuses ?
06:08– Il y aura des caricatures sur les religions,
06:10il y aura des caricatures sur l'oppression du peuple,
06:15il y aura des caricatures sur l'affaire Dreyfus,
06:17il y aura des caricatures qui ont marqué l'histoire de France
06:19et des caricatures contemporaines.
06:21Et on les a choisis avec les rectorats
06:24pour montrer que l'humour,
06:26c'est finalement l'esprit français
06:29et c'est la liberté d'expression
06:30et c'est la République.
06:31Et l'humour, voilà,
06:33personne ne peut aller contre l'humour.
06:36– Valérie Pécrèche, je voudrais qu'on parle du budget.
06:38Je recevais hier soir, il était à votre place,
06:40votre homologue des Hauts-de-France, Xavier Bertrand,
06:43qui disait qu'il fallait davantage de baisse de dépense
06:45et des impôts seulement en dernier recours dans le budget 2025.
06:49Question simple que je lui posais d'ailleurs de la même manière,
06:50est-ce que si vous étiez parlementaire, vous voteriez ce budget ?
06:53– Alors c'est très simple, je l'ai dit il y a quelques années,
06:56vous avez suivi ma campagne présidentielle,
06:58la caisse était cramée.
07:00Elle était déjà cramée en 2022,
07:01le drame c'est que quand on est drogué à l'argent facile,
07:04finalement on continue la folie dépensière, on ne s'arrête jamais.
07:07– Et parfois votre famille politique n'a pas toujours été la plus…
07:10comment dire…
07:11Vous avez même proposé des propositions d'économie.
07:13– Écoutez Monsieur Duhamel, moi j'étais candidate à la présidentielle
07:16et j'avais proposé des dizaines de milliards d'économies,
07:18je n'ai pas trouvé mon public,
07:19parce que tout le monde m'a dit que ce n'était pas vrai,
07:21on s'est moqué et on m'a dit que ce n'était pas grave.
07:23– Vous avez raison trop.
07:24– On m'a dit que ce n'était pas grave.
07:25Écoutez la vérité, elle est toute nue aujourd'hui,
07:27on a mis la poussière sous le tapis,
07:28aujourd'hui il y a une montagne de poussière
07:30et il faut un pompier qui s'appelle Michel Barnier
07:33pour venir éteindre l'incendie,
07:35c'est ça ce qui est en train de se passer aujourd'hui.
07:37Alors face à un incendie, face au risque d'une crise financière
07:42où les taux d'intérêt risqueraient d'augmenter massivement,
07:45vous savez si les taux d'intérêt augmentent,
07:46ils ont déjà commencé, on est à des taux d'intérêt
07:49qui sont au-dessus de ceux de l'Espagne, de l'Italie et presque de la Grèce.
07:52Si les taux d'intérêt augmentent, que va-t-il se passer ?
07:55Les Français ne pourront plus emprunter,
07:57les entreprises ne pourront plus investir.
07:59Donc il faut absolument éviter cette crise.
08:01Il se trouve que j'étais ministre du budget,
08:03vous vous en souvenez peut-être en 2011 avec François Baroin,
08:05au moment après la crise des subprimes,
08:07quand on a eu la crise des dettes souveraines, c'était la même chose,
08:09on a été attaqué.
08:10Et donc vous voteriez ce budget si vous étiez en position de vote ?
08:12Alors je le dis très clairement, ce budget doit être voté.
08:16Il doit être voté parce qu'on n'a pas le choix.
08:18Maintenant il peut être infléchi au Parlement,
08:21il doit être infléchi au Parlement,
08:23parce que je partage l'avis de Xavier Bertrand,
08:25il y a dans ce budget trop d'impôts et pas assez de baisse de dépenses,
08:29et notamment pas assez de baisse de dépenses de l'État.
08:32Parce qu'on nous dit moins 5% sur les collectivités locales,
08:36ça va être extrêmement dur, extrêmement douloureux.
08:38Mais on va le faire, on n'a pas le choix.
08:40Le problème c'est que l'État ne peut pas s'abstenir ou s'abstraire
08:44de faire la même chose chez lui.
08:46Quand j'ai vu que l'Élysée s'augmentait,
08:48que le Parlement s'augmentait,
08:50que des lignes budgétaires de l'État étaient augmentées,
08:54ça n'est pas possible.
08:55On va en parler dans un tout petit instant,
08:57mais simplement je reste sur la question des impôts.
08:59Qu'est-ce qui vous choque,
09:01quand on voit que les décisions sont prises
09:03d'augmenter l'impôt des plus fortunés,
09:06250 000 euros, 500 000 euros pour un couple par an,
09:09des entreprises qui font plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires,
09:12ça c'est vraiment choquant d'augmenter,
09:14de demander davantage à ceux qui peuvent contribuer ?
09:16Non, ce n'est pas les deux hausses d'impôts qui me choquent.
09:18Celle qui me choque, c'est celle qui sont dissimulées
09:20partout dans le budget, c'est-à-dire ces petites hausses de taxes
09:22qu'on ne voit pas bien,
09:24des taxes sur l'énergie, des taxes ci, des taxes là.
09:26Et vous l'avez bien vu, en réalité,
09:28on nous a dit deux tiers de baisse de dépense, un tiers d'impôt,
09:31je pense que c'est raisonnable.
09:33En revanche, si c'est deux tiers d'impôt
09:37et un tiers de baisse de dépense, ça n'est pas suffisant.
09:39Et je le dis avec beaucoup de fermeté,
09:43je pense que les parlementaires ont un rôle à jouer.
09:45C'est à eux d'identifier les structures qui ne servent à rien
09:48et à proposer des vraies lâcher-prises de l'État.
09:52L'État doit arrêter de vouloir tout faire.
09:54L'État doit se concentrer sur ses trois missions.
09:58Protéger, éduquer, soigner.
10:00Et ces missions-là, il faut peut-être même
10:02augmenter leur budget.
10:04Parce que l'hôpital, parce que l'éducation
10:06et parce que la protection des Français en ont besoin.
10:08Mais en revanche, tout le reste...
10:10Je faisais référence tout à l'heure
10:12aux prises de position de votre famille politique.
10:14Effectivement, vous aviez un discours pendant la campagne présidentielle...
10:16Ecoutez, ma famille politique, c'est ma famille politique,
10:18moi, c'est moi, et moi j'ai un discours
10:20qui est quand même assez courageux sur ce sujet.
10:22Depuis deux ans, Valérie Pécresse, la droite,
10:24propose des chèques énergie à non plus vouloir
10:26des ristournes sur l'essence
10:28pour tous les automobilistes, quels qu'ils soient.
10:30Comprenez que quand derrière,
10:32les mêmes républicains arrivent en disant
10:34qu'il faut être très ferme, il faut davantage baisser la dépense,
10:36qu'on puisse se demander s'il n'y a pas un petit sujet de crédibilité.
10:38Monsieur Duhamel, moi je demande à être jugé
10:40uniquement sur mes actes. Je ne suis pas parlementaire,
10:42je suis présidente de région.
10:44Qu'est-ce que j'ai fait à la région Île-de-France depuis 10 ans ?
10:46J'ai baissé de 20% mes dépenses de fonctionnement.
10:48J'ai fermé 15 structures.
10:50J'ai fait 15 plans sociaux.
10:52Je vous mets au défi.
10:54Vous êtes francilien ?
10:56Je suis francilien.
10:58Alors qu'est-ce que j'ai supprimé ?
11:00Vous avez supprimé un certain nombre d'agences qui ne servaient à rien.
11:02Non, je ne vous dis pas qu'elles ne servaient à rien,
11:04je vous demande ce que j'ai supprimé.
11:06Si vous ne savez pas ce que j'ai supprimé,
11:08ça veut donc dire que leur utilité était marginale.
11:10Je ne dis pas qu'elles ne servaient à rien.
11:12Tout sert toujours à quelque chose,
11:14mais leur utilité était marginale.
11:16J'ai récupéré 450 millions d'euros sur l'année
11:18où je l'ai mis dans l'investissement
11:20pour les lycées et les transports
11:22qui étaient en décrépitude totale
11:24parce que la gauche les avait abandonnés.
11:26C'est important de voir.
11:28Aujourd'hui, la région Île-de-France dépense
11:30220 euros par habitant et par an.
11:32La moyenne des régions de France, c'est 320.
11:34Et je vais être taxée comme les autres,
11:36c'est-à-dire comme les mauvais élèves.
11:38C'est un peu dur,
11:40mais je vais continuer.
11:42En tout cas, ne me faites pas le procès d'être dépensière.
11:44Moi, je suis gestionnaire.
11:46Je veux parler de votre famille politique
11:48et je crois savoir que vous êtes encore adhérente aux Républicains.
11:50Je suis adhérente aux Républicains,
11:52mais je les ai à un moment conduits
11:54et je voulais les conduire dans la bonne direction.
11:56Je voudrais qu'on parle de ce coup de gueule
11:58que vous avez poussé ce week-end
12:00sur l'augmentation des budgets de l'Elysée,
12:02de l'Assemblée nationale et du Sénat
12:04par rapport aux baisses demandées
12:06aux collectivités locales.
12:08Avec 41 ministres au gouvernement,
12:10elle est où la République exemplaire ?
12:12Simplement pour que ceux qui nous regardent
12:14puissent prendre ça en tête.
12:16L'Elysée, plus 3 millions d'euros de budget.
12:18Ce qu'on demande comme effort aux collectivités locales,
12:205 milliards d'euros.
12:22Est-ce que ce n'est pas un peu démago,
12:24Valérie Pécresse,
12:26de mettre en parallèle ces deux montants ?
12:28Alors même que plus 3 millions d'euros pour l'Elysée
12:30versus 5 milliards d'euros d'économie aux collectivités locales,
12:32on n'est quand même pas sur les mêmes ordres de grandeur.
12:34Monsieur Duhamel, avec 3 millions d'euros,
12:36vous formez combien d'infirmières ?
12:38C'est combien le coût d'une infirmière ?
12:40C'est 10 000 euros par an
12:42pour la formation d'une infirmière.
12:44Combien vous formez avec 3 millions d'euros d'infirmières ?
12:46Plusieurs centaines d'infirmières.
12:48Donc vous voyez, 3 millions d'euros.
12:50Moi, j'ai eu la même discussion avec la gauche.
12:52C'était merveilleux.
12:54Je pense qu'il y a une petite symbiose avec vous.
12:56Il y a une symbiose entre la gauche et moi ?
12:58Oui, parce que je vais vous dire,
13:00quand j'ai déménagé...
13:02Symbiose de pensée.
13:04Je vous explique.
13:06Quand j'ai déménagé la région du 7e arrondissement,
13:08l'arrondissement le plus cher de Paris,
13:10j'ai fait 25 millions d'euros d'économie de loyer.
13:12J'ai divisé mes loyers par deux.
13:14De l'autre côté du périphérique, c'est deux fois moins cher.
13:16J'ai fait ce mouvement.
13:18La gauche a dit,
13:2025 millions d'euros.
13:22Elle nous embête pour 25 millions d'euros.
13:24Quand on a 5 milliards de budget,
13:2625 millions d'euros, c'est l'épaisseur du trait.
13:2825 millions d'euros, ce n'est pas l'épaisseur du trait.
13:303 millions d'augmentation.
13:32Si on leur demande de faire moins 5,
13:34ça fera 8 millions de baisse.
13:36C'est combien d'infirmières formées ?
13:38800.
13:40800 infirmières formées de plus, c'est important.
13:42800 infirmières de plus.
13:44Vous avez vu qu'à votre place,
13:46le ministre de l'économie et des finances dit,
13:48c'est vrai, il faut que...
13:50Il n'y a pas de petite économie.
13:52Il n'y a que des petits ruisseaux qui font des grandes rivières.
13:54Si tout le monde fait des économies,
13:56les 8 millions s'additionneront à 8 autres millions.
13:58L'Assemblée nationale, le Sénat,
14:00tout le monde doit faire des économies.
14:02Il n'y a pas de raison.
14:04Les économies que je vais faire,
14:06ce sont des économies publiques.
14:08Pas sur le fonctionnement d'une institution.
14:10Une question très précise, Valérie Pécresse,
14:12puisque vous rappeliez ce slogan pendant
14:14votre campagne présidentielle,
14:16« cramer la caisse ».
14:18Ce n'était pas un slogan, c'était un constat.
14:20C'était aussi un slogan.
14:22Une réalité, une vérité.
14:24Quand Bruno Le Maire dit à nos confrères de France 2,
14:26la vérité apparaîtra plus tard.
14:28Comment est-ce que vous comprenez
14:30cette phrase sur le bilan qu'il laisse
14:32après 7 ans de...
14:34J'ai agi sur instruction, j'imagine.
14:36Parce que la vérité, elle est là.
14:38Elle est toute nue devant nous.
14:40Il y a eu de l'argent facile,
14:42des taux d'intérêt qui étaient négatifs,
14:44et il y a eu un État qui n'a pas su
14:46tenir sa bourse parce qu'il voulait
14:48finalement dépenser pour être populaire.
14:50Sur l'immigration, Valérie Pécresse,
14:52la porte-parole du gouvernement a annoncé
14:54une loi pour début 2025.
14:56Visiblement, ça ne suscite pas beaucoup d'enthousiasme,
14:58notamment au sein de ce qu'on appelle le socle commun.
15:00Gabriel Attal qui ne juge pas totalement prioritaire
15:02une nouvelle loi. Et vous, est-ce que
15:04vous soutenez l'idée d'une
15:0630e loi immigration
15:08depuis 40 ans ?
15:10Moi, je crois, c'était aussi ce que je portais
15:12en 2022, qu'il faut remettre de l'ordre en France,
15:14de l'ordre dans les cons, bien sûr,
15:16mais aussi de l'ordre à nos frontières.
15:18Pourquoi ? Parce qu'on est en
15:20immigration subie. Il y a besoin d'une nouvelle loi pour ça ?
15:22Le problème, c'est que la loi
15:24d'Armanin contenait plein de choses bien,
15:26mais je vous rappelle qu'elle a été annulée
15:28à près de la moitié de ses dispositions
15:30par le Conseil constitutionnel parce que c'était
15:32soi-disant des amendements cavaliers.
15:34Mais en fait, c'était des amendements qui étaient nés
15:36de la confrontation d'idées entre
15:38la droite et la majorité
15:40présidentielle. Donc, la vérité,
15:42c'est qu'il faut remettre ses dispositions dans une
15:44loi qui sera votée et qui sera adoptée.
15:46Donc, vous soutiendrez une nouvelle loi ?
15:48Mais on en a besoin.
15:50Et je reviens à cette idée de
15:52« il faut que tout le monde fasse des économies ».
15:54Comment vous allez expliquer aux Français, d'ailleurs,
15:56le RN en fait ses choux gras il y a 5 minutes,
15:58encore, comment est-ce que vous allez
16:00expliquer aux Français qu'on va
16:02désindexer les retraites ? Moi, je ne suis pas favorable.
16:04Pendant 6 mois ?
16:06Oui, mais pendant 6 mois, c'est-à-dire
16:08une baisse du pouvoir d'achat des retraités alors
16:10qu'on sait bien qu'on a des retraités qui
16:12vivent à l'europrès aujourd'hui.
16:14On a des retraités qui ne se chauffent pas parce qu'ils ont des petites
16:16retraites. Donc, je suis désolée de le dire,
16:18au moins ceux-là devraient être
16:20complètement protégés. Donc, si vous voulez,
16:22vous allez prendre des mesures qui sont très dures
16:24pour les Français. D'ailleurs, je pense
16:26que les parlementaires devraient substituer la réforme
16:28de l'assurance chômage à la désindexation
16:30des retraites. Je pense que ce serait quand même plus réaliste.
16:32Mais bon, je ne reviens pas sur ce sujet-là.
16:34Comment vous allez expliquer aux Français
16:36que vous leur demandez des efforts, que vous leur demandez de payer des impôts,
16:38des taxes, un peu partout,
16:40qu'on va leur faire moins de politique publique
16:42pour eux, et en même temps
16:44que toutes les dépenses liées à l'immigration
16:46clandestine augmentent ?
16:48Moi, je suis désolée de le dire,
16:50j'ai toujours, en travers de la gorge,
16:52une disposition de la loi Darmanin qui
16:54n'est pas passée au Conseil constitutionnel.
16:56Je veux, depuis dix ans, qu'on supprime
16:58les 50% de réduction
17:00pour les clandestins dans les transports.
17:02Mais ça coûte 40 millions
17:04d'euros. Dix ans, 40 millions d'euros
17:06fois 10. Pardon, c'est toujours ces petits
17:08ruisseaux qui font les grandes rivières.
17:1040 millions fois 10, 400 millions, 400 millions, c'est
17:12une ligne de tramway entière.
17:14Voilà. Donc, à un moment donné,
17:16je suis désolée, il n'y a pas un pays en Europe
17:18qui donne des réductions
17:20aux clandestins dans les transports. Aucun.
17:22Ça n'existe pas. Personne ne fait ça.
17:24Donc, on est trop généreux
17:26avec l'argent public
17:28et c'est une fausse générosité
17:30parce que ça incite au travail clandestin
17:32et ça fait un appel d'air
17:34parce que ce qu'on ne dit pas,
17:36c'est qu'évidemment, les migrants clandestins,
17:38ils regardent les pays dans lesquels
17:40on est les plus généreux et ceux dans lesquels
17:42on est moins généreux. Et quand on est trop généreux,
17:44eh bien, on attire chez soi
17:46des personnes qu'on n'a pas envie d'attirer.
17:48Vous diriez Valérie Pécresse, comme Bruno Retailleau,
17:50que l'immigration subie n'est pas une chance pour la France ?
17:52Je dirais que l'immigration subie n'est pas une chance pour la France.
17:54Ce n'est pas la même chose.
17:56Mais aujourd'hui, nous sommes dans cette situation
17:58d'immigration totalement subie où ce ne sont pas
18:00les gens qu'on veut accueillir qu'on accueille.
18:02On voit nos meilleurs chercheurs s'en aller.
18:04On voit nos talents partir
18:06et on voit arriver des personnes qu'on n'a pas choisi d'accueillir.
18:08Alors moi, je suis pour des quotas
18:10par métier et par pays.
18:12Et si on fait des quotas par métier et par pays,
18:14je vous assure que l'immigration redeviendra une chance.
18:16Une question politique pour terminer, Valérie Pécresse.
18:18Les ambitions s'aiguisent dans votre famille politique,
18:20même si parfois vous prenez un peu de recul
18:22avec cette famille politique.
18:24Le maire de Cannes, David Listan, visiblement intéressé
18:26par la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez,
18:28pourrait se positionner. Et vous ?
18:30Moi, je suis intéressée par mon pays et j'aimerais
18:32qu'on vote des réformes structurelles pour le pays
18:34parce que c'est ça qui m'anime.
18:36Et pas une ambition spécifique puisque
18:38aujourd'hui, ma seule ambition,
18:40c'est de faire bien mon travail à la région
18:42mais aussi de porter un certain nombre d'idées
18:44auxquelles je crois.
18:46Vous pourriez être de nouveau candidate à l'élection présidentielle ?
18:48Écoutez, aujourd'hui, je suis candidate
18:50uniquement à ce que
18:52le pays aille mieux et
18:54à porter la parole. Vous voyez, c'est la première fois que je reviens
18:56sur BFM depuis deux ans et je reviens
18:58pour porter un message qui est de dire
19:00il va falloir que ce budget soit adopté
19:02sinon c'est une crise financière majeure.
19:04Il va falloir se battre pour la laïcité,
19:06il va falloir se battre pour la laïcité,
19:08pour protéger nos enseignants, sinon l'éducation tombera.
19:10C'est ça, ces messages.
19:12Revenir sur BFM TV, c'est une bonne occasion
19:14pour, précisément, répondre à cette question assez simple.
19:16Est-ce que vous pourriez de nouveau...
19:18Au fond, vous avez eu une campagne présidentielle compliquée.
19:20Est-ce que ça vous a
19:22dégoûté, si j'ose dire,
19:24de toute ambition présidentielle ou est-ce que vous dites
19:26je pourrais prendre ma revanche
19:28à un moment donné ?
19:29Écoutez, ça m'a totalement libérée de toute ambition
19:31politicienne et ces sujets-là
19:33ne m'intéressent plus.
19:35Bon, on retentera la prochaine fois. On ne vous attendrait pas
19:37deux ans avant de revenir sur BFM TV.
19:39On verra.
19:40Bon, écoutez, on retentera. Merci beaucoup.
19:42Il faut savoir se faire désirer.
19:44C'est vrai. Merci beaucoup Valérie Pécresse d'avoir été l'invité.
19:46De tout le monde veut savoir.

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