LFP : "L'ingérence politique est un problème quand ça n'arrange pas la Ligue" dézingue Riolo
La LFP a envoyé un courrier au président du Sénat pour s'offusquer de "l'ingérence de la mission d'information sénatoriale" dans le "fonctionnement normal" de la ligue. L'instance juge cette ingérence "insupportable". Dans L'After ce dimanche soir, Daniel Riolo a rappelé d'autres ingérences politiques, moins gênantes, dont le prêt garanti par l'Etat (PGE) lors du Covid qui a sauvé ces clubs privés de la faillite.
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00:00— Ah, vous le savez, l'auteur suit de près les affaires du football français. On sait que, sous l'impulsion du sénateur Savin, sénateur de l'Isère,
00:08une mission d'information sénatoriale suit la Ligue depuis quelques mois. Alors au départ, cette mission devait, il est vrai, se concentrer sur
00:18l'arrivée des fonds d'investissement dans le football. Bon. Ils ont un peu élargi leur spectre.
00:22— Ah bah ils ont élargi. Quand ils ont vu comment était gérée la LFP, qui est quand même une sous-délégation de services publics,
00:27et que... Seul détail, parce que j'aime bien ce détail-là, mais il y en a tellement mille autres, que le Président se croit
00:34200 000 de notes de frais par an, je pense que le sénateur a quand même le droit de mettre le nez un peu dedans, quand même.
00:39— Mais ça plaît pas à la Ligue, donc à Vincent Labrune. La Ligue a envoyé un long courrier courroussé au président du Sénat,
00:45Gérard Larcher, pour – je cite – « l'alerter sur les prises de position et la communication de cette mission », qui – je cite encore –
00:52« semble aujourd'hui répondre à un agenda politico-médiatique inconnu de l'instance », dit la Ligue.
00:58— C'est quoi, l'agenda politique ? — Et la Ligue considère cela comme « insupportable, une ingérence dans le fonctionnement normal de l'instance ». Voilà.
01:08— Alors déjà, premier point, j'aimerais savoir c'est quoi, l'agenda politico-médiatique. Ça veut dire quoi ?
01:13— Ça veut dire qu'ils estiment... — Que la Commission répond à un agenda politico-médiatique. Ça veut dire quoi ?
01:16— Ça veut dire qu'ils estiment, par exemple, que les sénateurs, qui sont largement interrogés dans tous les médias à ce propos,
01:22se font un peu leur pub sur le dos du foot français, quoi. Voilà. C'est ce qu'ils veulent dire, je pense.
01:25— Leur pub ? Leur pub de quoi, en fait ? De quelle pub ils ont besoin, ça va, à la fond ?
01:30— En tout cas, voilà... Je t'explique, à mon avis, la façon dont la Ligue voit les choses.
01:34— Oui, mais en fait, c'est juste parce qu'il a emmerdé, parce qu'il sait que bientôt, il aura le PNF au-derrière,
01:39et que ça commence un petit peu à le chauffer. Il a gagné l'élection, mais il sait que ça peut mal tourner.
01:44— Alors je continue. La Ligue dit – je cite – « Cet épisode n'est qu'une nouvelle illustration de ce que la mission d'information
01:50paraît à ce jour moins attachée à informer sur un sujet d'intérêt général qu'à porter publiquement un jugement
01:55sur toutes les décisions prises au sein de l'instance ».
01:59— Le jugement au sein de l'instance, si c'est de dire que le président nous a roulés dans la farine en faisant croire
02:04qu'il baissait le salaire alors qu'il l'avait doublé, oui, le Sénat a trouvé ça complètement farfelu et complètement dément.
02:11Et il a bien raison. Et je pense que c'est exactement ce qu'ont pensé tous les observateurs de ce dossier
02:18et tous les gens qui suivent cette affaire depuis le début.
02:21Donc ensuite, je vois bien l'espèce de fond qui arrange bien, parce que Laugrette avait resservi un petit peu la même soupe à l'époque,
02:29parce qu'il y avait également eu un intérêt du Sénat. D'ailleurs, les rapports du Sénat, ils conservent à peu près tout dans la société.
02:34Ils ne se sont pas réveillés là pour aller s'occuper de la LFP.
02:40C'est en gros le souci de l'ingérence du politique.
02:45Alors là, alors là, ça, c'est un vrai problème.
02:50Mais c'est un problème quand ça ne les arrange pas ou quand ça les arrange.
02:54Là, c'est un problème parce que pour aller quémander de l'argent à l'État pour le PGE qu'ils ne vont jamais rendre.
03:01Je rappelle qu'entre temps, certains présidents ont vendu le club et donc ont pris l'oseille pour eux.
03:05Un jour, on dévoilera, j'espère, tout ce qui s'est passé avec ces histoires du PGE.
03:10Là, à l'ingérence de l'État, quand l'État vient au secours de tous les clubs de Ligue 1 qui étaient en train de faire faillite,
03:16alors quoi ? C'est des entreprises privées que je sache, non ? On les a sauvées avec de l'argent de l'État.
03:22C'est donc nous, contribuables, qui avons sauvé. Là, ça ne l'emmerdait pas du tout.
03:27Là, ça ne l'emmerdait pas, comme ça ne l'emmerde pas du tout d'aller manger à l'Élysée avec Altagny et toute la famille
03:33et à être mis dans un coin au bout de la table comme Jacouille la fripouille, là, en bout de table, à qui on donne des miettes.
03:40Ne t'inquiète pas, on va négocier pour toi les droits télé.
03:43Quand Hollande intervient à l'époque, en 2012, quand là, il demande à Altagny, plutôt au président Macron,
03:50d'intervenir auprès d'Altagny pour essayer éventuellement d'augmenter les droits télé.
03:53Là, l'ingérence du politique, ça ne nous pose pas de problème, là.
03:56Là, il n'y a pas de problème. Là, on veut bien, vous pouvez intervenir, il n'y aura pas de souci.
03:59Mais quand une commission au Sénat, avec deux sénateurs que personne ne connaissait et que pas grand monde connaît aujourd'hui,
04:09sont en train de mettre le nez dans des affaires qui sont absolument scandaleuses,
04:13avec un président de la LFP qui fait n'importe quoi depuis qu'il est aux manettes
04:18et qui, en plus, a été réélu par une tripotée de présidents incompétents, là, il y a ingérence du politique.
04:23Moi, ce rapport du Sénat, je suis très pressé de le lire.
04:26Je sais à peu près tout ce qu'il va y avoir dedans puisqu'on en a parlé, nous, pendant des semaines et des semaines.
04:30J'ai envie de le lire.
04:31J'ai envie que l'un des deux sénateurs vienne dans l'after nous faire partager ce qu'il y a dans ce rapport,
04:38parce qu'eux, au moins, ne vont pas se cacher comme le président de la LFP qui ne veut parler dans aucun média,
04:43sauf s'il est interviewé par un journaliste qui vient avec la boîte à cirage, ou alors Rivère qui va sur l'équipe.
04:48Mais vous avez vu l'interview de Rivère à l'équipe du soir ?
04:52Mais c'est délirant ce qu'il a raconté quand même.
04:54C'est quand même fou.
04:56Moi, je veux qu'il vienne ici, Jean-Pierre Rivère.
05:00Il a soutenu...
05:01Venez les courageux, venez !
05:03Il a, sur les droits de télé, il a quand même expliqué qu'il fallait changer la façon de faire
05:07et qu'il était prêt à ouvrir son vestiaire et à mettre des micros sur l'entraîneur et tout.
05:10Ah, mais c'est super, ça va faire ça.
05:12Alors ça, ça va motiver les mecs à mettre 30 balles par mois.
05:16Non, mais franchement, ces gars-là sont complètement à la rue.
05:20Ils sont complètement à la rue.
05:21Ces présidents-là, ce n'est pas étonnant que le football français, financièrement, soit dans cet état
05:26quand on entend Rivère.
05:27C'est un délire.
05:29On va mettre les micros.
05:30Et puis, il a encore parlé de la chaîne.
05:32Oui.
05:34OK, très bien.
05:35La chaîne, bon, il a quand même expliqué qu'on leur a mis une bonne grosse pression.
05:39Comme j'ai félicité Tech Store l'autre jour, j'ajoute à cette liste de félicitations Roussier,
05:45qui, dans sa sortie sur Bihin, a parfaitement raison.
05:49Il n'y a aucune raison que Bihin…
05:50Franchement, Bihin, ils n'ont pas payé.
05:53Mais tous les présidents devraient dire, à 17h le samedi,
05:56mais vous ne rentrez pas, vous n'avez pas payé, vous ne rentrez pas.
05:59Moi, je ne rentre pas dans un magasin à me servir et je ressors sans payer.
06:03Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
06:04Mais les présidents devraient faire tout ce que dit Roussier.
06:07Tu comprends aussi qu'en creux, la double position de Nasser Andra El Haïfi énerve de plus en plus de monde.
06:12Ah bon ? Elle pose un problème, là, d'où les multiples casquettes ?
06:16À être courageux face à lui.
06:18Ce qui devrait poser un problème aux présidents, ce n'est pas seulement la double casquette de Nasser,
06:23c'est que c'est lui le véritable patron de la LFP,
06:26que c'est lui qui fait ce qu'il veut, que c'est lui qui a décidé du partage de CVC,
06:29que c'est lui qui a décidé de tout ça.
06:32Et tu n'as pas un président pour réagir.
06:35Tu n'en as pas un.
06:35Donc maintenant que Textor s'est mis debout et que Roussier enchaîne,
06:38j'espère qu'il va y en avoir d'autres.
06:40– Juste un point sur ces présidents, parce que tu dis Textor, Roussier, c'est vrai.
06:44Après, ce qui est assez terrible dans l'interview de River pour l'avoir écouté
06:47chez nos confrères de l'équipe TV,
06:50c'est que je vais prendre un autre sujet, hors Ligue,
06:52parce que sur la Ligue, les droits, ce n'était pas très convaincant.
06:57– Est-ce que Thierry de Moëtti était sur le plateau ?
07:00– Je crois, oui.
07:01– C'est normal, pour défendre la Ligue, ils avaient envoyé la motion.
07:05– Et ce qui m'a paru intéressant sur un sujet dont on a énormément parlé,
07:09c'est aussi la façon dont fonctionnent ces présidents qui sont des gens intelligents,
07:12parce que River, à la base, est quelqu'un de très intelligent.
07:14– Parfois, j'ai quand même des doutes quand je les entends.
07:16– Mais je pense vraiment que c'est quelqu'un d'intelligent,
07:18c'est pour ça qu'après, tu vas voir, ça interroge beaucoup sur ce que le foot fait faire aussi.
07:23Il est revenu sur l'affaire Nice-Marseille et de la bouteille et d'Alvaro et Payet.
07:28– Le jour où il avait…
07:30– Oui, il n'était pas bien comporté.
07:32– Il avait perdu les pédales ce jour-là.
07:33– Donc il l'a dit aussi, mais comment il l'a raconté ?
07:35Il a expliqué ce qui s'est passé ce soir-là,
07:37en disant « je suis allé dans le vestiaire »
07:39et là, dans le vestiaire, on m'a fait comprendre qu'il fallait défendre les trois points.
07:44Il fallait monter au créneau médiatiquement pour aller garder les trois points.
07:49Donc quand tu es le boss, puisqu'on parlait de boss avec Deschamps tout à l'heure,
07:52si tu es le boss de ton club, si tu es un mec intelligent,
07:55River, je te dis, quelqu'un d'intelligent, tu es le boss.
07:58Quand quelqu'un, le « on », c'est qui ?
08:00Les joueurs, le capitaine, l'entraîneur, des gens comme ça,
08:03te disent « il faut… » et disons « non, président, et je l'ai déjà vu ailleurs ça,
08:08il faut y aller, il faut descendre ».
08:09J'ai vu des choses comme ça dans les tribunes, où on disait « président,
08:12il faut aller mettre la pression à l'arbitre, parce que les autres le font ».
08:14« Il faut aller au charbon, il faut le faire ».
08:16Eh bien, quand tu es comme ça, tout le monde le fait.
08:19Et donc en fait, ces attitudes-là, venant de gens responsables, intelligents,
08:25qui ont parfois géré des grosses boîtes et des grandes boîtes,
08:28ou du moins des boîtes qui ont marché,
08:30qui en termes de management, globalement, s'en sortaient pas mal,
08:32ils sont capables de faire comme des petits garçons d'énormes bêtises,
08:36puisqu'il a concédé que c'en était une dans cette affaire Miss Marseille,
08:41de devoir répondre à des oucases qui viennent de qui, de quoi ?
08:44En gros, de tes propres salariés, qui sont allés lui dire « en gros, président,
08:48là, il faut aller nous gagner les 3 points, parce que sinon ça va pas le faire ».
08:51Et là, à ce prix, t'es prêt à aller raconter n'importe quoi,
08:55de même que sur l'affaire Labrune, en off,
08:58ils ont commencé à le débiner depuis 3-4 mois,
09:00mais ils sont pas allés au bout et ils ont voté pour lui.
09:03Donc si tu veux, l'attitude, effectivement,
09:05même la défense à maintenant médiatique, elle me paraît quand même un petit peu limite.
09:09– Voilà, et puis je finirais sur cette histoire de commission sénatoriale,
09:12en vous disant que le sénateur Savin a réagi en disant
09:14« nous n'allons pas répondre à ce type de pression, d'intimidation,
09:17comme semble le faire la Ligue, notre travail n'est pas perturbé,
09:20c'est comme ça que fonctionne une démocratie ».
09:22Voilà ce qu'a dit le sénateur Savin.
09:25– M. Blavant, Labrune n'était pas au courant de comment ça fonctionnait, alors ?