Daniel Riolo estime que Vincent Labrune doit "quitter son poste" de président de la LFP. Le journaliste développe son point de vue ce lundi dans l'After Foot. Il pointe les nombreux échecs de l'ancien président de l'OM.
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00:00 Alors pour toi, Daniel, Vincent Labrune doit partir.
00:02 Tu as fait un peu le résumé de ce qui s'est passé la semaine dernière.
00:06 L'élément majeur, à moins que je ne l'ai pas entendu,
00:10 mais je crois que tu l'as dit un peu dans le milieu,
00:12 l'élément le plus marquant, c'était la capitulation.
00:16 La capitulation, c'est "ok, ça ne vaut que 500".
00:21 Après avoir, pendant des années, dit que ça vaudrait beaucoup plus,
00:26 que ça vaudrait le milliard, d'avoir séduit CVC en présentant un business plan
00:33 qui démarrait à un milliard, qui terminait à un milliard 4 ou 5,
00:37 voire un milliard 6, sur une durée de 5 ans,
00:40 la capitulation, elle est là.
00:43 C'est "je me suis trompé, ça ne vaut que 500".
00:46 Si on n'est pas en situation d'échec au moment où on dit ça,
00:50 là, il faut m'expliquer, on n'est pas à une petite réduction,
00:53 on est à 500.
00:55 À cela s'ajoute ce qu'on va défalquer,
01:01 20 dans un premier temps, puis 13.
01:05 Ça, c'est pour CVC.
01:07 Ça fait quand même une série de mensonges qui commencent à devenir
01:13 assez gênantes quand même.
01:15 Quand il est arrivé à la tête de la LFP,
01:18 la brune a fait un petit peu ce qu'il fait tout le temps,
01:20 c'est ce qu'il avait fait à l'époque de l'OM aussi,
01:22 c'est acheter des journalistes,
01:24 c'est leur donner rendez-vous.
01:27 Il avait fait ça, moi j'avais également été convié à ses cafés,
01:31 à ses petits-déjs et tout.
01:34 - Ça dépend du café, quoi ! - Il le fait, non, non !
01:36 Il fait, c'est sa méthode, il a ses journalistes qui écrivent les articles.
01:40 Bon, là, en ce moment, c'est un petit peu plus compliqué.
01:41 - Les politiques, c'est pareil. - Exactement.
01:43 - Mais dans le foot, il y en a d'autres. - Exactement.
01:45 Mais oui, sauf que tu n'es pas obligé de manger,
01:47 tu n'es pas obligé d'avaler toutes les couleuves et de manger toutes les salades,
01:50 surtout quand elles n'ont plus de goût, comme la sienne.
01:53 Donc il a fait ça.
01:54 On a donc lu les papiers d'Itti Rambic,
01:57 c'est un formidable joueur de poker,
01:59 c'est un séducteur, quand il séduit, il t'envoûte.
02:03 - Et... - Florian Zeller, convoqué pour...
02:07 - ... chanter les louanges de... - Absolument.
02:10 - D'ailleurs, demain, l'édito... - Tu as fait un papier là-dessus, aujourd'hui ?
02:12 - Oui, je l'ai lu. - Oui, il est publié demain sur le site de RMC Sport,
02:15 sur un édito là-dessus, sur les archives élogieuses à l'égard de...
02:20 Voilà, donc acteur, auteur, artiste,
02:24 gens de la télé, au soutien.
02:27 Quand il séduit, et ça a marché d'ailleurs,
02:32 avec une tonne de présidents de Ligue 1 qui mangent dans sa main,
02:35 lui, il mange dans la main de Nasser, mais au début, il a quand même fallu qu'il le séduise, Nasser,
02:38 - parce que Nasser... - Au début, il était contre Nasser.
02:40 - Au début, limite... - Il fait sa campagne contre Nasser.
02:42 Exactement, limite, il serait prêt à se faire...
02:44 Aujourd'hui, il se fait brûler pour Nasser, tellement...
02:47 Aujourd'hui, c'est devenu son laquet.
02:50 Donc ensuite, il nous a vendu les GAFA.
02:53 Les GAFA, c'était formidable.
02:55 Les GAFA, ça va venir, Apple viendra,
02:58 Netflix viendra, on prend Amazon.
03:00 - Amazon est venu, cela dit. - 250 millions, mon gars.
03:02 Il a vendu ça pour une bouchée de pain, parce qu'il a profité
03:05 du vieux contrat qui restait entre BIN et Canal,
03:09 donc Canal a gardé un bout de Ligue 1.
03:11 - Il a... Ça avait commencé... - En s'embrouillant avec Canal,
03:13 parce que le contrat avec Prime, c'est la cause de l'embrouillage.
03:15 Ça avait commencé avant qu'il arrive l'embrouille
03:18 entre le foot français et Canal,
03:21 et lui, il a mis le dernier coup de couteau.
03:23 Il a dit "c'est terminé, Canal, machin".
03:25 Avec une condescendance, une morgue,
03:28 une façon de dire "on n'a plus besoin de vous, cassez-vous, machin".
03:32 Alors qu'on avait déjà reproché au prédécesseur
03:35 d'être allé vers Média Pro et d'avoir tourné la page Canal,
03:38 lui, il est allé encore plus loin.
03:40 Il nous a monté CVC en verrouillant absolument tout,
03:43 parce qu'il a tout verrouillé en se mettant boss de la société commerciale,
03:47 qui, quelque part, aura peut-être plus de pouvoir
03:50 que la présidence de la LFP.
03:52 Société commerciale dont, au départ, les clubs ne voulaient pas.
03:54 - Donc il s'est mis, il les a convaincus. - Quand tu regardes les archives, c'est ça.
03:56 Et il les a convaincus à l'unanimité,
03:58 en prenant Célaquet, Caillaux et toute la clique,
04:01 Ferry, son ami homme d'affaires, un tout, parce que...
04:04 Et tu le dis dans ton article qui sort demain, le plus fou.
04:07 Et moi, c'est ce qui me dépasse depuis des années, ce truc-là,
04:10 tellement je l'ai observé.
04:12 C'est tous ces présidents,
04:14 je crois que j'ai dit cette phrase 200 fois ici,
04:17 mais j'en peux plus de le dire, tellement ça me marque, je dois le redire,
04:20 qui sont tous des mecs qui ont réussi dans les affaires.
04:22 Ce sont tous des types...
04:25 études, brillantes, gros business, machin,
04:29 dans le foot, c'est des toccards.
04:31 - Ferry est parmi la clique autour de la Bruxelles.
04:34 - Ferry, c'est une lumière.
04:35 - Ferry, c'est un fonds d'investissement énorme.
04:37 - C'est énorme, mais...
04:38 - C'est un truc qui pèse des milliards.
04:39 - Et Ougourian, on parle de quoi ?
04:40 - Mais Ougourian est arrivé après.
04:41 - Il n'est pas parti des proches de la boîte de départ.
04:43 Au départ, il y a Kayasso, Nicolas, Kayo et Ferry.
04:48 - Mais Kayo, sa boîte, elle marche bien.
04:49 - Oui, mais bon, ça reste la boîte de...
04:51 - Non, je ne suis pas d'accord avec toi.
04:53 - Ce n'est pas un fonds d'investissement comme Ferry.
04:55 - Je m'en fous.
04:56 - Après, je ne dénigre pas.
04:57 - Non, je m'en fous.
04:58 Moi, l'entreprise...
05:00 - Je me rends à la gueule.
05:01 - Non, mais laisse-moi finir.
05:03 Nicolas, c'est un groupe extraordinaire,
05:06 de père en fils et tout, ce qui a construit le groupe.
05:08 - Oui, c'est bien géré.
05:09 - Que Laurent Nicolin se fasse à ce point endormir par la brune,
05:14 moi, je n'en finirai jamais d'être sidéré par ça.
05:17 Sidéré par ça.
05:18 Kayo, sa boîte, elle marche très bien aussi.
05:20 Ils sont tous des hommes qui ont réussi.
05:22 Ils sont tous...
05:23 Tous, ils se sont fait enfumer.
05:24 Et tous, sur tous les dossiers de droite et des business de la Ligue,
05:28 mais même Olaz, qui était pourtant le meilleur de tous,
05:31 ils se sont tous...
05:32 - Il ne voulait pas de la brune au départ.
05:33 - Ils se sont tous plantés.
05:35 Et ils en sont tous à dire aujourd'hui, on lui fait confiance.
05:37 Mais encore la semaine dernière, j'ai parlé avec le président...
05:40 - Mais apparemment, c'est en train de tourner, cette histoire-là.
05:42 - Oui, mais tu mesures où on en est, là ?
05:45 Tu mesures où on en est arrivé pour que ça tourne un peu ?
05:47 - Ils se sont fait séduire, comme tu le disais tout à l'heure.
05:49 - Mais on parle de pointures !
05:51 Je ne te parle pas du boulanger du coin !
05:53 - Dis pas l'inverse.
05:54 - T'as pas à te faire séduire comme ça, oh !
05:56 Mais là, c'est...
05:58 Tu vois, c'est même pas une voiture volée, quoi, qui est maquillée, là.
06:02 Enfin, tu le sais, ce qu'est Laurel et Annette depuis le début.
06:05 Tu le sais, c'est un conseiller com' de France 2.
06:08 Enfin, merde, quoi !
06:09 Tu peux pas te faire embobiner de cette façon-là !
06:11 - C'est... Attends, je laisse terminer, parce qu'après, je...
06:14 - Alors...
06:15 - On sait jamais trop si c'est à vie tranchée ou...
06:18 - Donc, il a tout verrouillé...
06:20 Donc, il a tout verrouillé...
06:21 En se mettant à la tête de la société commerciale.
06:24 Du milliard, on est passé à 500 millions, ce qui est catastrophique.
06:27 À côté de ça, on a eu les nouveaux locaux de la LFP.
06:29 On en a très peu parlé, des nouveaux locaux de la LFP.
06:31 40 000 le mètre carré.
06:33 Explosion du marché.
06:35 C'est pas que le foot français est richissime, hein !
06:37 - 130 millions sur la com', c'est...
06:38 - 40 000 le mètre carré pour des locaux flambant neuf.
06:41 Parce que c'était trop petit, là où il était.
06:43 Son bureau était trop petit.
06:44 La chambre à la Néo-Péninsula, les frais...
06:46 En veux-tu, en voilà !
06:48 Et là, maintenant, comme tu l'as dit,
06:50 on est en train de se rendre compte qu'il y a peut-être un problème.
06:53 Moi, j'en suis à me dire aujourd'hui, évidemment,
06:55 c'est le cœur de mon avis qu'il faut qu'il s'en aille,
06:57 parce qu'avec autant d'échecs, tu ne peux pas rester.
07:00 Parce qu'en plus, il faisait tout reposer,
07:03 il faisait tout reposer sur la réussite de cet appel d'offre,
07:05 qui devait être la chose structurante pour lui
07:08 pour s'installer à la tête de la Ligue pour 20 ans.
07:10 - Ce qui est le principe de la LFP, c'est surtout de faire ça.
07:12 - Parce que lui, il voulait y rester pour 20 ans,
07:14 c'était le nouveau Jean Sadoul.
07:15 C'est "j'y reste jusqu'à ce que je sois vieux,
07:18 parce que ça va grossir, on va atteindre des milliards,
07:22 on va faire ceci, on va faire cela".
07:24 Et au final, il n'y a rien.
07:25 Et moi, je vous dis qu'aujourd'hui, s'il part,
07:27 le foot français peut être sauvé.
07:29 Parce que s'il part,
07:30 Canal revient à sa soirée à la table des négociations.
07:33 Ça, c'est très important à comprendre.
07:36 Si les présidents que je viens de critiquer
07:39 veulent enfin se réveiller,
07:41 ils doivent lui dire "va-t'en".
07:42 Si tu t'en vas, il y a énormément de gens à la Ligue
07:45 qui sont partis.
07:46 Son spécialiste droit télé,
07:48 qui avait bossé pendant des années, Fico, est parti.
07:51 - Mais il vient de partir, oui.
07:52 - Plein de gens s'en vont.
07:54 Et ne disent pas forcément du bien de Vincent Labrune.
07:56 - Il ne peut pas être mouillé.
07:57 - Loin de là.
07:58 S'il part,
07:59 Canal se remet à table.
08:01 Et ce n'est peut-être pas 700 millions,
08:03 mais ce sera peut-être un petit peu mieux que 500.
08:05 Donc, va-t'en,
08:07 si tu veux vraiment sauver le football français
08:09 et ne pas simplement penser à la taille de ta piscine
08:11 à Saint-Rémy-de-Provence.
08:13 Le foot français peut encore être sauvé.
08:15 Si jamais, ça ne devait pas être le cas,
08:18 c'est la deuxième partie, je sais c'est long,
08:19 mais c'est important.
08:21 500 millions, il ne faudra en aucun cas...
08:26 Il faudra tourner la page de ça
08:28 et tourner la page du catastrophisme.
08:29 Il y a des pays qui ont beaucoup moins de droits de télé que 500 millions,
08:32 même que 400 millions.
08:34 Il faudra juste réapprendre à travailler
08:36 et enfin, peut-être travailler de façon intelligente.
08:38 Dans le recrutement, dans la formation,
08:40 et que tout le monde dégonfle un peu le melon,
08:42 qu'on arrête de croire qu'on a une ligue extraordinaire,
08:45 qu'on explose les masses salariales à chaque fois,
08:47 et qu'on regarde peut-être comment travaillent tous les gens
08:50 qui ont des meilleurs résultats que nous,
08:52 avec beaucoup moins d'argent, évidemment.
08:54 Portugal...
08:56 Ils baissent surtout, ces dernières années.
08:58 La Conférence League a été gagnée par qui ?
09:00 Après, c'est leur premier, mais bon...
09:02 Par les Grecs, oui.
09:03 C'est leur premier.
09:04 Et nous, on ne peut pas le faire ?
09:05 Non, je te dis pas.
09:06 C'était qui la finale ? L'Olympiakos, Fiorentina ?
09:07 Oui.
09:08 C'est les équipes qui ont plus de blé que nous ?
09:09 Ni l'une, ni l'autre.
09:11 Après, on peut parler du fonctionnement de l'Olympiakos,
09:13 c'est un autre débat, je ne pense pas que ce soit les Grands Blessés.
09:15 Pareil pour la Talenta ?
09:17 Oui, on est d'accord.
09:19 L'Olympiakos, c'est le plus grand débat de la talente.
09:21 On est d'accord.
09:23 [SILENCE]