Relance de la Ligue 1, droits télé, salaire... l'intégrale du candidat à la LFP Linette dans l'After

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Invité exceptionnel de l'After Foot en compagnie de Gilbert Brisbois, Kevin Diaz et Daniel Riolo, le candidat à la présidence de la LFP et adversaire de Vincent Labrune, Cyril Linette a dévoilé ses plans de relance pour le football français, notamment pour son diffuseur DAZN, et pour la Ligue 1, surdominée par le PSG depuis plus de 10 ans. L'intégrale de son intervention.

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00:00— Cyril, comment s'est passé le week-end, ce week-end à rebondissement concernant le parrainage,
00:04qui finalement est bel et bien tombé, là, il y a maintenant quelques heures.
00:07On a suivi ça dans l'after, avec donc l'union des acteurs du foot qui s'est un peu déchirée.
00:13On peut encore, une nouvelle fois, dire merci à l'UNECATF, qui était bien le seul syndicat à lever la main
00:17en disant « c'est quoi ce délire, discutons-en avant de désigner quelqu'un d'office ».
00:21Cyril, ça y est, le parrainage est là. C'était quand même... C'est une histoire hallucinante, ce qui s'est passé ce week-end.
00:29— C'est encore plus simple. Quand le président de la Ligue de foot inscrit dans les statuts que les trois administrateurs indépendants,
00:34dans l'élection suivante, vont forcément être issus, il y aura le président sortant, le représentant de la FFF et le représentant des familles.
00:43C'est-à-dire qu'il inscrit dans les statuts l'impossibilité d'avoir face à lui un concurrent. L'histoire, elle est simple.
00:49Il était écrit dans les statuts, et de toute façon, ça avait été plus ou moins expliqué au ministère des Sports à l'époque,
00:54au mois de juillet, que de toute manière, il n'y avait pas d'élection, il n'y avait pas de contestation,
00:58il n'y avait pas de projet alternatif possible, et que c'était fait, il fallait continuer parce que le foot est en crise,
01:03et donc il faut proposer à celui qui est à cause de la crise de la réparer lui-même, ce qui est un petit peu paradoxal.
01:09Donc en gros, globalement, il n'y avait absolument pas d'élection qui était prévue.
01:13Donc effectivement, quand moi, je me suis aperçu, après m'être battu, après avoir discuté avec les présidents pendant quelques semaines,
01:19que j'avais à l'occasion, effectivement, des parrainages de FootUni, un score quasi identique à celui du président sortant,
01:26et que j'ai compris que, finalement, l'idée était pipée et que je ne pourrais pas être candidat, je me suis battu,
01:31donc j'ai effectivement décroché mon téléphone, appelé la ministre des Sports, que je ne connais pas particulièrement,
01:36mais je lui ai dit « Vous êtes responsable de la démocratie dans le sport, c'est un de ses mantras, c'est un sujet dont elle parle beaucoup,
01:42donc, entre guillemets, prouvez-le et trouvez une solution pour que je puisse être candidat. »
01:45Donc on a trouvé une solution imparfaite, mais ça me permet d'être candidat.
01:49Mais globalement, les choses étaient fléchées de toute façon pour qu'il n'y ait pas de discussion possible dans cette élection,
01:54et que ce soit une reconduction par acclamation.
01:56— Il y a déjà une avancée, parce qu'un changement des statuts est d'ores et déjà réclamé par tout le monde,
02:01quelle que soit l'issue de l'élection réclamée par le ministère, réclamée par les familles du foot...
02:05— Oui, parce que le point de vue des familles, malgré tout, se défend. C'est-à-dire que les familles se disent « S'il y a 4 candidats,
02:10de toute façon, comme c'est pas nous qui votons à l'Assemblée générale pour le Conseil d'administration, on sera jamais élus, donc on sera pas représentés ».
02:16Donc les familles demandent à ce qu'on revienne à un nombre d'administrateurs indépendants, permettant en gros d'avoir le représentant de la FFF,
02:22un représentant des familles, et au minimum deux candidats ou un candidat plus un adversaire pour la présidence de la Ligue.
02:30Donc la revendication « des familles du foot » est tout à fait légitime.
02:34— Cette gouvernance, on en parle depuis des années, on dit toujours qu'il faut la changer.
02:40Je ne sais pas, tu nous le diras dans un instant si ce sera un de tes dossiers prioritaires,
02:43mais on ne s'est jamais intéressé à une élection à la LFP autant que cette année.
02:47On dirait une campagne politique avec des coups qui partent dans tous les sens, on en parlera,
02:50parce qu'il y a eu quelques pots de bananes qui ont été glissés hier.
02:55Personnellement, je ne m'étais jamais autant intéressé à l'élection à la LFP.
02:58Et finalement, on cherche à expliquer de façon parfois un petit peu abstraite comment ça fonctionne.
03:05Moi, j'ai trouvé une explication assez simple, c'est que finalement, et ça vaut pour un peu toutes les fédérations,
03:11la personne qui est élue, si elle se démerde bien pour tisser un réseau,
03:16et qu'en gros, elle fait amie-amie et elle sait récompenser et distribuer un petit peu de pouvoir,
03:23c'est ce qu'a fait Noël Legrès pendant des années, mais dans d'autres fédérations,
03:26ça s'est vu avec Gaillaguet, à la fédération des sports de glace, ça s'est vu dans le rugby.
03:30Si on arrive à bien distribuer, qu'on donne les bonnes invitations quand il faut,
03:36nous, on disait en rigolant, pour faire simple, les sacs de ballon.
03:41L'élection qui vient après, elle est assez simple,
03:43c'est parce qu'une fois que les petits bouts de pouvoir sont distribués,
03:47on le garde le pouvoir parce que les gens n'ont pas intérêt à ce que ça change.
03:50Et là, un changement pourrait s'opérer, mais c'est pas gagné parce que c'est très très dur.
03:57Pose ta question, Daniel.
03:58Ma question, est-ce que le premier chantier sera pas justement, puisque tu as réclamé auprès de la ministre plus de démocratie,
04:05que cette gouvernance, elle soit simplifiée et que ça ressemble tous les quatre ans
04:09à une vraie élection avec des gens qui arrivent avec un programme ?
04:12Oui, effectivement, ça va nécessiter probablement de revenir sur le nombre d'administrateurs indépendants
04:16pour tenir compte à la fois de l'avis des familles du foot,
04:19de la nécessité pour la Fédération française de foot de présenter un candidat,
04:23même si effectivement, je n'ai pas non plus exactement compris,
04:26ils mettent un candidat, mais il faudra demander à Carl quelles sont ses intentions,
04:30et d'avoir au moins la possibilité que deux postes soient ouverts à quelqu'un qui veut vraiment être président
04:36pour qu'il puisse y avoir au moins un débat, une discussion.
04:40C'est tout à fait vrai, c'est vrai dans beaucoup de sports, c'est vrai dans beaucoup de fédé,
04:43pour le coup, ça a été un des combats de la ministre, c'est vrai que c'est quelque chose qui compte,
04:46et ça fait partie de la professionnalisation du sport français,
04:49qui vient quand même de milieux associatifs et tout ça est formidable,
04:52mais à un moment donné, il y a effectivement derrière des supporters, des fans du business, des marques, des choses à développer.
04:57Pourquoi juste les acteurs ont accepté de restreindre,
05:02et donc quasiment de verrouiller la prochaine élection ? Pourquoi est-ce qu'ils l'ont accepté ?
05:07Parce que je pense qu'ils n'ont pas fait attention, et parce que le président actuel l'a fait de manière assez habile,
05:11comme souvent, il a dit « ça ne fonctionne pas », et c'est un point qui existe.
05:15Il y a 25 administrateurs, je ne peux pas travailler avec 25 administrateurs, donc je vais réduire à 17,
05:20ce qui est tout à fait logique dans les entreprises, on peut se poser la question de la même manière.
05:24Mais ce qui est sûr, c'est que globalement dans les entreprises, on a plutôt tendance à augmenter le nombre d'administrateurs indépendants
05:30pour justement avoir dans les boîtes des gens qui ont des avis différents,
05:33qui peuvent apporter dans la conduite de l'entreprise, voire éventuellement être nommé PDG à la place du PDG s'il y a une défaillance.
05:39Donc c'est un peu logique de réduire le nombre d'administrateurs,
05:42ça l'est beaucoup moins de réduire le nombre d'administrateurs indépendants.
05:44Mais c'est le foot, il y a les présidents, la Ligue, c'est quand même avant tout l'émanation des présidents,
05:48il y a les familles, ce sont des sujets qui sont compliqués.
05:51Avant de parler du programme, j'ai deux questions très précises à poser.
05:55La première est la suivante.
05:58Cyril, tu as été obligé d'accepter de démissionner du conseil d'administration si d'aventure tu n'es pas élu président.
06:06Ce qui peut sembler totalement hallucinant parce que nous on y voit une sorte de manœuvre
06:09pour pouvoir replacer derrière Alain Guérini en l'occurrence, candidat numéro un de l'UNFP.
06:16Et ça tu étais obligé de l'accepter ?
06:18Et pourquoi avoir accepté ?
06:19Parce que sinon je pense que je n'avais pas de parrainage,
06:21puisque de toute façon les familles n'auraient pas démordu de la possibilité d'avoir soit directement un candidat,
06:25soit d'avoir le candidat battu.
06:27Alors d'abord, je pense que la question ne se posera pas parce que je pense que je vais gagner.
06:30Moi ce que j'aimerais savoir, c'est si cette condition s'applique aussi à Vincent Labrune.
06:33Est-ce que la garantie pour Alain Guérini, elle est vraie aussi du président sortant ?
06:38On saura ça mardi ou dans la semaine prochaine.
06:39Donc ça veut dire que là on t'a présenté, j'ai déjà écouté M. Linette,
06:42on est prêt à vous donner le parrainage, mais petit détail quand même.
06:46Vu que nous on a un gars un peu sous le coude qu'on aimerait bien quand même avoir.
06:50Non mais ce n'est pas mon choix parce que...
06:51Ça fait des petits arrangements de bas étage quoi.
06:54Évidemment, moi j'ai fait ce que j'ai pu.
06:55Ce n'est évidemment pas mon choix parce que pour beaucoup de présidents,
06:58il y a beaucoup ce sujet-là de dire il faut que tu rentres, il faut que tu sois au conseil.
07:01On aura besoin de toi, même si ce n'est pas pour cette fois-ci.
07:04Donc je comprends que ça engendre de la déception et parfois un peu de critique.
07:10Mais je pense que je m'en suis expliqué.
07:11Je n'ai pas eu le choix.
07:12C'est le seul chemin que j'ai pu trouver pour me permettre de concourir à cette élection,
07:17ce qui était l'objectif, avec l'objectif évidemment de gagner.
07:20Et autre question concrète, Daniel.
07:22Il y avait un petit papier dans le « Canard enchaîné » ce matin.
07:24Même le « Canard enchaîné », ça intéresse à l'élection du président de la Ligue.
07:26Effectivement, c'est sans doute une première.
07:29Où il y a un petit sous-entendu qu'il faut lever.
07:31Parce que le papier se termine en disant « Oui, mais de toute façon, Cyril Linette,
07:35si jamais il n'est pas élu, il pourra toujours être président de la société commerciale ».
07:39Alors question précise,
07:40est-ce qu'éventuellement il y a un arrangement un peu secret avec Vincent Labrune
07:44pour que tu puisses avoir ce poste-là si jamais tu n'es pas élu ?
07:47Ou est-ce que c'est totalement exclu ?
07:48Dans quel cas, il faut le dire.
07:50Non, mais c'est totalement exclu et c'est typique de...
07:52C'est quand même le football à la papa, tout ça.
07:54Je dis franchement, là, on est dans un monde...
07:57Il faut qu'on passe quand même à autre chose.
07:58Il faut passer au XXIe siècle.
07:59C'est vraiment les fake news de base.
08:01« Je te mets tel écho dans tel truc »
08:03pour essayer de décrédibiliser ta candidature.
08:05C'est vraiment le truc typique.
08:06Je crée des crises.
08:08C'est systématique.
08:08Il fait ça systématiquement.
08:10Je crée des crises.
08:10Vincent Labrune, dans l'occurrence.
08:11Systématique.
08:12Il a toujours fait ça.
08:13Je fais des crises et je crée des crises.
08:15Et puis, je mets les gens dans la crise et c'est eux, en fait, qui sont accusés.
08:18Et c'est moi, derrière, qui viens en sauveur.
08:20Donc, c'est absolument classique.
08:22C'est un fonctionnement classique.
08:23Il fait ça depuis longtemps.
08:23Je pense honnêtement que ça ne trompe personne.
08:26Bon, très bien.
08:27Maintenant, les questions d'actualité ont été mises sur la table.
08:31Cyril, tu vois sur l'écran, il y a un chat.
08:34Des gens participent, des auditeurs posant peut-être des questions.
08:38Quand je disais que c'est la première fois qu'on s'intéressait autant à une élection.
08:40Et je vois que les gens...
08:42Ça prend une tournure un peu politique.
08:44Demandent le programme.
08:45On n'a jamais demandé à un gars qui voulait être président de l'LFP.
08:49Ils disent, c'est quoi ton programme ?
08:51C'est quoi tes idées ?
08:52Est-ce que tu as listé les principaux problèmes qu'il va falloir prendre à bras le corps
08:56si jamais tu es élu ?
08:57Et comment les résoudre ?
08:58Parce que, pêle-mêle, on va te citer les droits télé sidazone s'écroulent.
09:01Qu'est-ce qui se passe ?
09:02Tu vois, voilà.
09:03Donc, je te laisse démarrer les dossiers prioritaires.
09:08Absolument.
09:08Je ne vais pas faire un programme parce qu'effectivement, je ne suis pas un homme politique.
09:11Et je pense que les programmes sont faits pour ne pas être appliqués.
09:13Je suis plutôt un manager qui a tendance à ouvrir le capot et à voir ce qu'il faut faire.
09:16Mais malgré tout, il y a quelques sujets.
09:18Il y a un sujet de crise immédiate pour les clubs, de trésorerie.
09:22Donc, il faut trouver des solutions.
09:23Faire des économies à la LFP.
09:25Trouver des solutions pour les clubs de financement, de prêts, même si ce n'est pas simple.
09:29Les aider, en tout cas, à passer une crise financière qui est quand même terrible.
09:32Après, je pense qu'en effet, il faut aider Dazone parce qu'aujourd'hui,
09:35c'est le partenaire à lui mettre un peu le pied à l'étrier.
09:37Peut-être le conseiller un peu plus dans sa politique commerciale,
09:40qui me semble effectivement complètement déphasée.
09:42Je pense qu'ils n'ont pas eu le temps.
09:43Il faut aussi comprendre Dazone, ils ont signé les droits 15 jours avant le début du championnat.
09:47Techniquement, c'est quand même une prouesse.
09:48Ils sont à l'antenne.
09:49D'ailleurs, les équipes de LFP Média, ils sont pour beaucoup.
09:52Ils ont travaillé ensemble.
09:53Voilà. Après, c'est vrai que ça démarre d'un point de vue commercial,
09:55je pense, très moyennement parce que ce n'est pas bon.
09:57Mais ça veut dire que tirer leur dire la formule, ça ne peut pas marcher.
10:00Vous n'arriverez jamais aux millions d'abonnés.
10:02Donc, on va essayer de...
10:03La télé payante, c'est un vrai métier.
10:05Non, mais ça, c'est leur métier.
10:07Oui, mais toi, tu as une expertise là-dessus.
10:09Oui, oui, eux aussi.
10:10Non, je pense qu'effectivement, il faut trouver un moyen de peut-être de co-construire une politique commerciale avec eux.
10:15Il faut absolument trouver une solution pour que, rapidement,
10:17ils aient des offres plus attractives pour les clients, pour les supporters, les fans,
10:21parce que ça va être difficile.
10:22Et puis, il faut que BIN signe son contrat,
10:24parce que le contrat entre BIN et le football français n'est pas signé.
10:26Le contrat à 100 millions d'euros, dont 22 millions d'euros de sponsoring.
10:30Donc, ça, c'est une vraie interrogation.
10:31Pourquoi ce contrat n'est-il pas signé ?
10:33Donc, il y a quand même des choses d'urgence à régler.
10:36Voilà, ça, c'est du management de crise.
10:38Et après, en effet, tu l'as dit, Daniel, qu'est-ce qu'on fait ?
10:41Moi, ce que je crois, c'est que ça n'a pas été très bien géré ces derniers mois,
10:44vous l'avez souvent dit.
10:45Donc, d'un point de vue conjoncturel, il y a des choses à régler.
10:48Mais le souci du foot français, il est structurel.
10:50On ne peut pas afficher un milliard de pertes par an hors transfert,
10:54300 millions d'euros de pertes par an après transfert,
10:57et considérer que le modèle va bien quand celui-ci repose sur le trading des joueurs et sur les droits aînés.
11:02Parce que les droits aînés, malheureusement, c'est un mouvement mondial,
11:05vont globalement tous baisser partout, à part les très grandes ligues.
11:09Pourquoi ? Parce que le monde a changé et qu'aujourd'hui,
11:11quand on est une ligue de sport, le truc auquel il faut penser, c'est
11:15« combien les jeunes seront-ils prêts à payer pour moi dans 10 ans ? »
11:18« Est-ce qu'ils seront prêts à payer pour moi ? Et combien ? »
11:20Aujourd'hui, si on discute avec un jeune, on sait très bien que les prix,
11:23c'est 5 euros, 10 euros, 15 euros pour à peu près tout ce qu'ils consomment.
11:26Et donc, ils ne sont pas prêts à payer des montants faramineux.
11:30Et d'ailleurs, le piratage, c'est la conséquence de l'aveuglement des ligues et pas la cause.
11:35Ce n'est pas le piratage qui va ruiner les ligues de sport,
11:37c'est parce qu'effectivement, on n'a pas su prendre.
11:41C'est un mouvement de bascule mondiale.
11:43Les bascules, par définition, ça va très vite.
11:45Dans quelques années, on ne pourra plus vendre des droits nulle part.
11:48Très, très cher, sauf dans des bundles,
11:50c'est-à-dire dans des offres groupées façon canales où il y a tout un tas de contenus.
11:53Mais si on est sur des contenus purement sportifs, il va falloir descendre les prix.
11:56Donc, il faut trouver un moyen pour le football français parce que,
11:58comme les ligues auront moins d'argent, le marché des transferts va baisser aussi
12:02puisque il y aura moins d'argent pour les clubs étrangers.
12:04Donc, le trading des joueurs pour le football français va baisser
12:08et les droits de diffusion vont baisser inexorablement.
12:10Donc, qu'est-ce qu'on fait ? On est déjà en déficit
12:12et de toute façon, les deux principales sources de revenus vont baisser.
12:15Qu'est-ce qu'on fait ? On revoit les charges du football français.
12:18Donc, on donne enfin un vrai rôle à la DNCG, c'est-à-dire un rôle réel de contrôle.
12:23On fait en sorte de mettre en place un dispositif qui fasse, par exemple...
12:26C'est des pistes, ce ne sont que des pistes puisque c'est à discuter avec les présidents de club.
12:29Mais c'est ce que je porterais d'arrêter d'avoir une masse salariale
12:33qui est supérieure aux revenus des clubs, hors transfert,
12:35parce que c'est souvent comme ça au Ligue 1.
12:36Mais ça, comment on leur ouvre les yeux ? Parce qu'après tout, ce sont des gestionnaires
12:38qui devraient eux-mêmes être capables de voir que faire exploser les masses salariales,
12:42ça les met dans le mur.
12:43Et juste, je rajoute, parce que je suis quand même dans un club amateur
12:48et peu importe, on passe aussi à la DNCG par exemple.
12:51Comment tu ouvres les yeux des présidents de Ligue 1,
12:54même de Ligue 2, même de Nationale,
12:57sans passer pour un donneur de leçons ?
12:59Ah, je pense que ce n'est pas...
13:00Non, mais parce que eux, ils vont te dire...
13:02Moi, j'ai déjà lu ça.
13:04Ah, ben on n'a pas de... Je l'ai lu avant-hier.
13:06On n'a pas de leçons à recevoir, que ce soit de vous,
13:09mais que ce soit aussi d'autres candidats.
13:12On connaît notre travail, en gros.
13:13Vous êtes déficitaire de 300 millions après transfert
13:16et de 1 milliard sans transfert, mais ils savent faire.
13:19Et c'est bien le problème.
13:20Comme tu dis, Daniel, et je finis là-dessus,
13:22tu dis souvent que le football, ça grise,
13:23même des grands entrepreneurs, même des grands chefs d'entreprise
13:26qui sont extraordinaires dans leur domaine,
13:28mais quand ils arrivent dans le foot,
13:30les spotlights et les paillettes, ça fait un peu vriller
13:33et on a du mal à savoir ce qu'on sait faire et ce qu'on ne sait pas faire.
13:35Parce qu'ils voient la compétition uniquement d'un point de vue sportif,
13:37ils ne la voient pas du tout d'un point de vue de l'industrie générale,
13:39du divertissement, où les gens finalement font des choix entre le foot, Spotify,
13:44ce que tu veux, les sites de cinéma et ainsi de suite.
13:47Moi, je pense que ce n'est pas du tout une question de donneurs de leçons,
13:49c'est simplement qu'ils n'auront pas le choix.
13:52Parce que si, de toute façon, et c'est ce qui va se passer,
13:54les droits ne monteront plus jusqu'au ciel, ce n'est plus possible.
13:57L'époque où tu mettais un 600 millions d'euros, un 800 millions d'euros
14:00pour avoir l'exclusivité de la Ligue 1,
14:02moi, quand j'étais à Canal, qu'on négociait les droits de la Ligue 1,
14:05on ne dormait pas pendant trois jours.
14:06Canal jouait sa tête à chaque fois sur les droits.
14:08Mais aujourd'hui, tout le monde se dit « c'est sympa d'avoir le français ».
14:10Et voulait la tête des autres, d'où le fait de surpayer sur les exclus.
14:14Et tout le monde, aujourd'hui, je pense,
14:17plein d'opérateurs seraient contents de diffuser le foot français,
14:19mais il y a un prix qui n'est pas du tout celui.
14:21On ne peut pas. Ce que je veux dire, c'est que les droits vont changer.
14:24Il y aura de plus en plus, je pense, d'offres un peu variables,
14:27avec des modèles variables, un petit prix fixe et puis des options.
14:30On ne peut pas faire peser sur le client, donc sur le fan de foot,
14:33une industrie avec des coûts fixes aussi faramineux.
14:35Donc, que ce soit d'honneur de leçon ou pas d'honneur de leçon,
14:37le foot, de toute façon, n'a pas le choix.
14:39En Espagne, ils ont réussi à le faire.
14:40Et pourtant, il y a le Real et le Barça qui n'étaient pas ravis.
14:42Ils ont mis en place, effectivement, un contrôle de la masse salariale.
14:45La DNCG locale, elle ne valide pas un vague plan sur l'année.
14:49Elle valide contrat par contrat.
14:50Vous voyez, Hulmo qui n'arrive pas à rentrer parce que la masse salariale du Barça
14:53ne permet pas de faire rentrer Hulmo.
14:56Ils vont trouver, mais ça marche quand même plutôt pas mal.
14:58La DNCG pourrait aussi, à mon avis, avoir un rôle sur l'identité des repreneurs.
15:03Alors ça, c'est très important.
15:05Est-ce que le président de la LFP, toi, si tu es élu, pourra regarder et dire...
15:12Un Gégé Lopez, vu son dossier,
15:17c'est mieux s'il ne reprend pas un clame en Ligue 1 ?
15:20Je ne suis pas dans le programme puisqu'effectivement, je ne sais pas quelles sont les possibilités.
15:23Mais en tout cas, le premier chantier que j'irai étudier, c'est la DNCG.
15:27J'irai les voir en leur disant, il faut que vous soyez plus indépendant,
15:29il faut que vous ayez plus de pouvoir.
15:30Donc ça, c'est sur la partie charge.
15:32Mais il n'y a pas que ça, ce n'est pas que du sang et des larmes.
15:35Il y a aussi la partie revenus.
15:36Donc, quand on sait que les revenus vont baisser, les revenus naturels,
15:39en tout cas historiques, du trading, de la vente de joueurs
15:42et des droits de diffusion classiques vont baisser, il faut en construire d'autres.
15:44Et pour ça, il faut de meilleurs produits.
15:47Il y a plein de choses à faire.
15:49Je pense, si on veut lister, il faut déjà, je trouve, d'un point de vue de la captation,
15:55redonner envie avec quelque chose d'un peu plus inventif.
15:58Il faudrait, un peu comme le font les ligues américaines,
16:01que quand on tombe sur des images de Ligue 1 ou de Ligue 2,
16:03il y ait une identité qui fasse qu'on reconnaisse tout de suite que c'est de la Ligue 1 ou de la Ligue 2,
16:06y compris si c'est sur Sport6 ou quand c'est début.
16:09Il faut travailler un petit peu sur cette identité.
16:11Il faut travailler sur la visibilité parce qu'aujourd'hui,
16:13le championnat est quand même globalement invisible et particulièrement cette fois-ci.
16:16Donc, si on construit effectivement, non pas une chaîne comme je l'entends,
16:19parce qu'on est quand même en 2024, mais une plateforme digitale,
16:22à partir du moment où les chaînes payent moins cher les exclusivités,
16:25la contrepartie qu'on peut avoir, c'est de dire OK, vous payez moins cher,
16:28donc on va pouvoir diffuser les matchs deux fois ou les vendre sur deux canaux différents.
16:32On vend une partie des matchs à un opérateur, puis comme le fait la NBA,
16:35on a notre propre chaîne et on a nos propres matchs,
16:38où de temps en temps, on a des matchs en co-diffusion et on crée des passes.
16:4115 euros la saison, 10 euros mon équipe, 5 euros le match du jour.
16:44Et ça, ça peut cohabiter.
16:45Donc, le revenu principal des droits exclusifs diminue,
16:48mais tu peux créer un autre revenu avec une plateforme de diffusion
16:51qu'on appelle Direct to Customer, c'est-à-dire une plateforme OTT pour les clients.
16:56Donc, tu peux gagner en termes d'identité, tu peux gagner en termes de storytelling.
17:00Voilà, il y a plein de choses, je pense, que tu peux faire.
17:02On est d'accord qu'aujourd'hui, que vous soyez élu ou pas,
17:06de toute façon, le storytelling, il part de zéro, voire de moins d'un ou moins de deux.
17:10Le public est fâché.
17:12On est dans un contexte où les publics font presque exprès de ne pas prendre d'azone.
17:16Là, c'est un geste militant, carrément.
17:18Absolument, tu as raison, c'est clair.
17:20C'est un mouvement de fond qu'il faut comprendre parce qu'effectivement,
17:23ça fait trop longtemps qu'il y a une forme un peu de bras d'honneur, c'est-à-dire à dire...
17:27En fait, la Ligue 1 se vend tour à tour au charme et à la clé de bras.
17:33C'est un peu comme ça, un peu de charme.
17:34Mais malheureusement, et les autres ligues ont fait la même chose, ça ne fonctionne plus.
17:38Mais l'Italie n'arrive pas à vendre ses droits à l'étranger.
17:42Le foot féminin anglais, qui s'est très bien développé, n'arrive pas à vendre ses droits.
17:45C'est un phénomène qui arrive partout.
17:47Donc, il faut trouver un moyen de le mettre au-dessus.
17:48Alors, est-ce que parmi les premières actions du président Linette,
17:54il y a le fait de renouer le dialogue avec Canal+, ton ancienne maison ?
17:58Recoller les pots cassés ?
18:00Oui, je pense, parce que je pense que Canal est incontournable,
18:04à la fois en tant qu'éditeur de chaîne et en tant que distributeur.
18:08Pour le coup, ils ont une position idéale puisque, eux, ils peuvent agréger des chaînes,
18:12ils peuvent diffuser des programmes sur leurs propres chaînes.
18:15Ils pourraient abriter une plateforme digitale, OTT, telle que je l'avais dit tout à l'heure.
18:19Avec Linette président, c'est un peu de Canal qui est à La Ligue, enfin genre, pas forcément.
18:24Je n'ai absolument aucune idée,
18:27mais aucune idée de la stratégie de Canal par rapport à La Ligue 1 dans les années qui viennent.
18:31Est-ce que ça les intéresse encore ?
18:33À notre époque, quand Daniel était à TPS et moi à Canal, on savait que c'était un moteur et très important.
18:38Est-ce que c'est encore aussi vrai ?
18:39Malheureusement, quand on apprend, quand on dit à un client, il faut vous passer de nous,
18:43il prend l'habitude, il s'habitue.
18:44Oui, mais on sait qu'il y a eu beaucoup, dans cette rupture, il y a eu beaucoup d'humains.
18:48Oui, c'est ce que j'allais dire.
18:49Ce qui est un peu fou, d'ailleurs, parce qu'on se dit qu'à ces sommes-là, dans le business,
18:54il ne devrait pas y avoir ce genre de rapport.
18:56Mais on sait, Maxime Sadé était venu sur ce plateau.
19:00On sait que Bolloré en veut à mort à Vincent Labrune et que tant que lui sera là,
19:04les pots cassés ne seront pas recollés.
19:07Donc, il y a eu de l'orgueil, il y a eu, je le répète, un aspect humain.
19:11Mais des présidents aussi.
19:13Des présidents qui ont mal parlé, qui ont envoyé bouler Canal.
19:16Et c'est en ça qu'il y a une sorte de rancœur.
19:20Recoller les pots cassés, c'est possible parce que finalement, depuis que Canal n'est plus dans le foot,
19:23c'est là que ça a été la grande descente.
19:25Je pense que ça a été l'erreur.
19:26Il fallait effectivement accompagner l'évolution avec des nouvelles chaînes,
19:29faire rentrer des concurrents, de nouveaux opérateurs,
19:31mais toujours garder quand même au moins un pied dans Canal.
19:33Alors, la question, est-ce que moi, je ramènerais Canal à bord
19:36et en tant que diffuseur de la Ligue 1, je ne sais pas.
19:39Est-ce que je peux ramener Canal à la table des discussions ?
19:41Oui, ça, j'en suis absolument persuadé.
19:42Je sais que moi, président de la Ligue, ça changerait.
19:44Je sais que la discussion redeviendrait possible avec Canal.
19:47Je ne présage en rien du résultat, mais la discussion redeviendrait possible.
19:50Donc, la fâcherie de Canal, elle n'est pas définitive à l'égard du foot français.
19:54Avec moi, on pourrait discuter sans garantie de résultat.
19:57Et pareil, il faut recoller avec CBC parce qu'eux aussi sont fâchés avec Vincent Labrune,
20:00alors que c'étaient les grands amis.
20:01En fait, aujourd'hui, tout le monde est fâché avec Vincent Labrune.
20:05CBC, Canal et il manque un troisième acteur qui est également, je ne sais plus.
20:10Oui, CBC, c'est le fonds d'investissement qui accompagne la Ligue.
20:13Daniel Riolo ?
20:15C'est un acteur important.
20:17Non, mais pareil, CBC, quand vous faites rentrer un fonds d'investissement,
20:20encore une fois, faire rentrer 1,5 milliard, c'est super,
20:24mais en fait, c'est ce que font toutes les entreprises, entre guillemets, en crise.
20:27Alors, c'est un très beau montant, mais quand elles ont besoin effectivement de se relancer,
20:30elles font appel à un fonds d'investissement qui rentre dans le capital.
20:33Mais dans le fonds d'investissement, il y a investissement.
20:35Le problème, c'est que le 1,5 milliard, il est parti d'abord de la dette,
20:39et ça, les clubs en avaient besoin parce qu'ils étaient exsangues après le Covid
20:42et le sujet Médiapro.
20:44Mais après, il est parti, comme souvent, dans des salaires de joueurs et autres.
20:47Et donc, l'argent de CBC était censé être fléché dans les clubs.
20:50Les clubs n'ont pas tous respecté ce qu'ils avaient dit.
20:51Non, mais ça n'a pas été fléché, je vous assure.
20:54Ça n'a pas été fléché.
20:55Les clubs ont dû remplir un tableau Excel avec trois lignes et puis vas-y, tu prends.
20:58Donc, ça n'a pas été fléché, malheureusement.
21:01Et CBC, très honnêtement, a peut-être manqué un peu de vigilance sur ce sujet
21:04parce que, clairement, les présidents, comme tu l'as dit, eux, c'est les joueurs,
21:08c'est normal pour eux, leur univers, ils sont dans cet univers compétitif.
21:11Ils veulent gagner, il y a des descentes, ils sont dans ce stress.
21:13Il faut comprendre.
21:14Et donc, l'Alpha et l'Oméga, c'est toujours leur entraîneur
21:17qui va leur demander un troisième arrière-gauche.
21:19Et il faut résister à ça.
21:20Mais malheureusement, l'argent, il faut le mettre dans les infrastructures,
21:22dans les accueils des supporters, dans tout ce que l'on fait.
21:26— On sait à peu près tout de ce qui se passe en coulisses à la Ligue, bien sûr.
21:29Mais une question très directe, parce que le salaire du président Vincent Labrune a fait débat.
21:35Lui-même s'est défendu.
21:36— Il n'a pas fait que débat, il a fait fois trois.
21:38— Oui. Il a dit « Monsieur le Président, c'est vous qui avez voté ce salaire », donc excusez-moi.
21:44Quel est le salaire acceptable pour un président de la LFP, Cyril Linette ?
21:49— Par rapport au salaire initial, il faut l'aligner à la perte de revenu du football français,
21:53qu'on est à 40 ou 50 %.
21:55Je pense qu'il faut exactement appliquer le même barème pour le président de la Ligue.
21:59C'est absolument normal.
22:00Après, moi, j'étais un petit peu surpris.
22:01Je l'avais déjà dit que ce soit un salaire fixe.
22:03En général, quand on a ce type de responsabilité,
22:06on peut très bien arriver à des montants comme ça.
22:07Ça paraît très élevé, mais il faut qu'il y ait au minimum la moitié,
22:10voire les deux tiers du salaire qui sont variables et qui sont conditionnés des résultats.
22:13En l'occurrence, cette année, il n'y aurait pas eu de versement du salaire variable.
22:16C'est comme ça qu'invite un patron.
22:18Mais pour moi, c'est plutôt aujourd'hui, effectivement,
22:19appliquer le tarif qui est applicable finalement, malheureusement, à tous les clubs.
22:23Il y a quand même, dans la présentation des choses,
22:26un truc hallucinant, c'est qu'on nous parle d'un milliard
22:29et on se retrouve avec 500 millions et tout le monde dit « Ah ouais, c'est génial ! ».
22:32Bon, ça veut dire quand même que c'est des objectifs initiaux qui n'ont pas été atteints.
22:35Comme Oli dit, le bilan n'a pas d'importance.
22:38En fait, tu n'arrives pas à comprendre ces raisonnements-là.
22:41Est-ce que toi, tu les comprends au moment où tu es candidat
22:44de voir un président qui a envie d'aller au CA
22:48et qui dit « Le bilan n'a pas d'importance ».
22:50Je pense que ce n'est pas un raisonnement de la part de Damien Comoli.
22:53Je pense que c'est plutôt un deal, normalement.
22:56C'est-à-dire qu'il a une place au CA qu'on va essayer de lui flécher,
22:59peut-être une place à la Ligue, j'imagine.
23:01Donc là, on est vraiment dans de la politique.
23:03Non, bien sûr que le résultat a de l'importance,
23:05même si encore une fois, comme je l'ai décrit, de toute façon, le marché est très difficile.
23:09Donc, refaire toutes les étapes de l'appel d'offres ne servirait pas forcément à grand chose.
23:13Mais je pense que tout le monde sait que le résultat n'est pas bon.
23:15Attention, messieurs, parce que vous avez beaucoup d'expérience dans le football,
23:17mais je ne sais pas si vous le faites, mais il ne faut pas sous-estimer l'égo,
23:22l'égo des présidents.
23:23Bien sûr, mais personne ne le sous-estime.
23:25Non, mais c'est ce que je disais tout à l'heure, quand je disais
23:28« Attention, mais de toute façon, vous allez être obligés parce que c'est votre métier.
23:31Mais attention à ne pas passer pour un donneur de leçons »,
23:34comme je l'avais lu il y a deux jours.
23:35Mais toi, tu dis pourquoi Damien Comoli, que je ne connais pas du tout,
23:38qui est très compétent, mais pourquoi il dit ça ?
23:40Parce que sinon, tu remets en cause son propre bilan,
23:43puisque ce sont eux qui ont élu et qui ont travaillé avec le président sortant.
23:47Donc en fait, c'est ça qui est très difficile pour vous aujourd'hui,
23:50c'est que les présidents, on leur tape beaucoup dessus
23:52parce que c'est eux qui ont voté la rémunération,
23:55c'est eux qui ont voté pour CVC,
23:56c'est eux qui ont voté pour ceci ou cela.
23:58Donc aujourd'hui, en fait, qu'est-ce qu'on leur dit ?
24:01Vous n'avez pas été très compétent pour maintenir votre club
24:04puisque vous avez pris l'argent de CVC.
24:06Je vois passer là dans le tchat « Rendez l'argent au HAC ».
24:09Ah ouais, parce qu'en plus, ce qu'on oublie de dire, c'est que
24:11CVC, c'était que pour les clubs qui étaient à ce moment-là en Ligue 1.
24:16Mais tous ceux qui étaient derrière, ils n'ont rien vu.
24:18– Et même en Ligue 1, le partage a été…
24:21– Voilà, donc en gros…
24:22– Comme l'a expliqué Christiane Boucher dans son bouquin,
24:24Le Havre a eu zéro et Vincent Labrune a récupéré 3 millions d'euros,
24:27c'est plus que Le Havre et Arnaud Rouget 1 million.
24:30– Aujourd'hui, si tu leur dis ça à n'importe quel président,
24:32à part ceux qui n'étaient pas d'accord,
24:34ils vont te dire, forcément, ils se sentent peut-être presque obligés
24:38de défendre le bilan de Vincent Labrune,
24:40puisque le bilan de Vincent Labrune, c'est leur propre bilan.
24:42Donc c'est ça le vrai problème.
24:43– Oui, mais je comprends, Kevin, mais d'ailleurs,
24:46mon positionnement depuis le début n'est pas de parler pendant 6 mois
24:49de ce qui s'est passé cette année.
24:51– Mais ce n'est pas qu'eux ne veulent pas parler du bilan.
24:52– Mais non, mais que les présidents soient passionnés,
24:54qu'effectivement la gestion ne soit pas toujours,
24:56en tout cas dans leur club, aussi…
24:58– Mais ce n'est pas facile, attention…
24:59– Exactement, c'est très difficile,
25:01c'est de toute façon un business qui, par définition, perd de l'argent.
25:04– Exactement.
25:04– Il faut vraiment le savoir, donc il n'y a aucun…
25:07Non, non, je pense qu'il faut aller de l'avant,
25:08il faut surtout se dire que l'industrie du football va changer
25:12et que si la Ligue 1, qui est déjà un peu fragile,
25:14ne veut pas se retrouver complètement larguée,
25:16en fait on doit se dire que les 4 ans qui viennent
25:18doivent servir à bâtir un nouveau modèle sur le football
25:21qui soit moins dépendant des transferts et des droits télé exclusifs.
25:25C'est ça le sujet, donc baisser les charges
25:27et puis trouver à développer les revenus.
25:28Il faudrait en gros que l'énergie de tous,
25:30parce que le président de la Ligue ne peut rien tout seul,
25:32l'énergie du président de la Ligue et des présidents de Ligue 1
25:35soit tournée vers cet objectif-là.
25:36– Comment on fait pour les rassembler ?
25:38Parce que la plupart du temps, chacun gère sa boutique
25:39et ils ont du mal à comprendre, comme on l'a dit,
25:42je l'ai raconté mille fois quand Skodamore a créé la première Ligue,
25:45de leur expliquer « faites le match sur le terrain,
25:48mais quand on est dans les bureaux,
25:49il faut qu'on aille tous dans le même sens pour faire grandir le transfert ».
25:51– Sinon on va mourir en fait.
25:52– Et ça, ils n'arrivent pas à le comprendre.
25:55– Je pense que la situation d'urgence peut aider,
25:57après il y a des qualités de leadership et de patience
26:02et d'énergie qui peuvent aider.
26:03C'est très difficile, je pense que c'est très difficile.
26:05Mais bon, moi j'ai la fraîcheur pour me dire,
26:08voilà, il y a peut-être un moyen de trouver quelques choses.
26:10Mais c'est très difficile et c'est normal que ce soit difficile
26:13parce qu'effectivement, ils pensent toujours au match du samedi,
26:16ils ont à côté d'eux le type qui a eu un pénalty et pas eux.
26:20C'est logique, c'est consubstantiel à cette activité.
26:22– Parlons un peu de l'élection qui vient.
26:25Comment ça va se passer d'ici une semaine ?
26:26Hier, on commençait à apprendre que…
26:28– Il y avait d'autres idées dans le programme,
26:29on aurait pu en parler, mais il faut apprendre qu'on ne me dise pas,
26:31parce que moi je voulais dire un truc peut-être…
26:32– Alors oui, il faut quand même au bout du rouleau…
26:34– Je pense qu'il faut une nouvelle compétition dans le foot français.
26:36Je pense qu'on a un problème, et je le dis clairement,
26:39il faut le dire clairement, je pense que voilà,
26:41on sait tous ce que le football français doit au Qatar, au PSG,
26:44qui remplit les stades, mais on a quand même un problème
26:47avec la surdomination du PSG.
26:49Quand on voit les droits télés aujourd'hui
26:51par rapport à il y a 12 ans quand le PSG est arrivé,
26:53ils ont baissé, donc ça n'a pas créé ce qu'on a imaginé
26:58en termes de droits.
27:00Donc il ne s'agit pas évidemment de renier les ailes au PSG
27:02et de l'empêcher de travailler.
27:03– Ils ont d'abord augmenté, ils se sont écoulés par la suite à la crise.
27:06Dans un premier temps, ça a servi à séduire.
27:08– Mais quand tu regardes tous les indicateurs d'intérêt pour le championnat,
27:11il a baissé de 5-6 points,
27:13d'intérêt pour le suspens du championnat, il a baissé de 15 points,
27:16on ne va pas se raconter d'histoire, le fait que le championnat soit
27:18dans la tête des gens, joué d'avance,
27:20est quand même un vrai sujet, parce qu'aujourd'hui on s'intéresse à son club,
27:23on ne s'intéresse plus tellement au championnat en tant qu'histoire,
27:26qu'on connaît le vainqueur quasiment au début.
27:29Donc il ne s'agit pas d'empêcher le PSG de travailler, au contraire,
27:31il s'agit de faire monter les eaux.
27:32Donc le fléchage de la répartition est quand même assez important.
27:35– Donc remord la répartition, moins l'avantage du PSG ?
27:37– Non, pour le coup, le fait que ce soit plutôt fléché vers les gros clubs,
27:40je sais qu'il y a pas mal de clubs que ça déçoit,
27:42mais je pense que c'est quand même important d'avoir une élite européenne
27:47qui se détache.
27:49Mais ce que je veux dire, c'est que ça laisse de côté beaucoup d'autres clubs.
27:52Moi j'avais regretté la disparition de la Coupe de la Ligue pour ça,
27:54parce que je me disais, voilà une compétition,
27:56alors ils ont arrêté parce qu'il n'y avait pas de diffuseurs,
27:58donc pas d'argent en tout cas,
27:59et parce que les clubs européens ne voulaient plus la jouer.
28:02Ce que je comprends, c'est que le PSG ne joue pas la Coupe de la Ligue,
28:04honnêtement avec le nouveau programme de la Champions League
28:06où cette année, Lille, Monaco, Brest, c'est parfaitement normal.
28:09Mais du coup, si les clubs européens ne jouent pas la Coupe de la Ligue,
28:11et qu'on remet la Coupe de la Ligue sans les clubs européens,
28:15avec une place en Conférence Ligue au bout,
28:18on donne quand même une possibilité à des clubs intermédiaires
28:21de faire des finales, de gagner une Coupe,
28:23ce qui ne peut plus arriver dans le dojo.
28:24Il y a de moins en moins de matchs pour ces petits clubs,
28:26on joue à 18, là il y avait 3 mois de vacances pour les joueurs,
28:29c'est un vrai problème.
28:30L'UEFA, on dit souvent que l'UEFA est un peu une machine à Afrique,
28:34mais quand il crée la Conférence Ligue,
28:35on a tendance à se dire « qu'est-ce que c'est que ce truc ? »
28:37Mais vous avez vu l'Olympiakos ?
28:39L'Olympiakos, c'est un club qui n'a absolument plus aucune chance
28:41dans la Ligue des Champions d'aujourd'hui d'aller très loin.
28:44Mais quand l'Olympiakos gagne la Conférence Ligue,
28:46il gagne une Coupe d'Europe, il y a 500 000 personnes dans les rues d'Athènes,
28:50c'est ça le foot !
28:54De gagner, de se faire plaisir des compétitions,
28:56n'empêche nullement évidemment l'EPSG de dominer la Ligue 1
29:00et si possible de nous régaler en Ligue des Champions.
29:02— C'est quoi le débat autour de... ?
29:04— Championnat à 20 avec la Ligue des Champions sur la Ligue 1,
29:06je pense que c'était justifié.
29:07Sur la Ligue 2, beaucoup moins.
29:09— Moi j'avoue que j'étais pas du tout fan de la Coupe de la Ligue dans son format,
29:13puisque c'était quand même souvent les gros clubs qui la gagnaient.
29:15Mais par contre, et c'est là où je vois que...
29:18Vous regardez quand même ce qui se passe,
29:19que ce soit aux Etats-Unis ou dans certains autres championnats,
29:22puisqu'il y a souvent, même en NBA d'ailleurs,
29:24ils l'ont fait depuis l'année dernière,
29:25avec cette espèce de coupe intra-match de saison régulière
29:31où il y a beaucoup trop de matchs, etc.
29:32Mais en Angleterre par exemple,
29:34ils ont une coupe pour tous les clubs qui ne sont pas en première division.
29:38Ils ont une coupe nationale pour tous les clubs hors première ligue.
29:43Et tout ça, ça marche, parce qu'il y a du monde au stade.
29:45Après, ils ont les playoffs aussi, qui peuvent être intéressants,
29:48qu'on a introduits et qui est pas mal,
29:50qu'il y a aussi en Belgique par exemple,
29:51même si la Belgique, c'est un peu compliqué et c'est pas très faire.
29:53Mais bon, voilà.
29:55Mais il y a pas mal de choses.
29:56Mais moi, je veux pas rajouter des matchs,
29:58parce qu'on se plaint quand même aussi beaucoup
30:00qu'en tout cas, pour les meilleurs joueurs et les meilleures équipes,
30:02il y a beaucoup trop de matchs.
30:03Mais par contre, si c'est pour rajouter des formats
30:05qui peuvent redonner de l'intérêt à certains marchés,
30:08comme disent les Américains,
30:10parce qu'ils parlent de marché en parlant de petites franchises ou de petits clubs,
30:13et bien ça peut être intéressant, c'est vrai.
30:15Mais oui, parce que si tu crées une oligarchie,
30:16si tu crées une oligarchie,
30:18par définition, tu perds des gens en route.
30:21Il y a des gens qui seront les supporters de Nîmes ou d'Ajaccio.
30:26Bon, le PSG en Ligue des champions, c'est pas leur truc.
30:28Mais c'est de leur faire des compétitions
30:31pour que de temps en temps, ils puissent eux disputer une finale.
30:34Moi, je pense que c'est très important.
30:35Il y a des Leaders' Cup au basket,
30:37au milieu de saison, tu fais des choses.
30:38Voilà, c'est retrouver de l'imagination.
30:41Qu'est-ce que vous pensez de la Ligue 3 ?
30:42Je suis favorable à la Ligue 3.
30:43Et je pense qu'il ne faut pas se poser la question pendant 700 ans.
30:45C'est de l'actionnage transformé en Ligue 3 professionnelle.
30:46Oui, il y a déjà dix clubs professionnels en national.
30:51Avec la baisse des revenus, il ne faut pas se leurrer.
30:54Il y a pas mal de joueurs qui vont se retrouver sur le carreau.
30:56La Ligue 3, c'est quand même l'occasion pour tous ces jours-là
30:59de se retrouver dans un championnat de qualité.
31:01La France peut abriter trois championnats professionnels.
31:04Est-ce que les clubs français, en tout cas ceux qui ne sont pas pour une Ligue 3,
31:07puisque si j'ai bien compris, ça freine au niveau des instants,
31:10je ne sais pas exactement de qui...
31:11Parce que ça change de la répartition, Kévin, c'est pour ça.
31:13Oui, mais ça ne va pas la changer beaucoup
31:15parce que qu'est-ce qui va se passer avec la Ligue 3 ?
31:17Il y aura des joueurs en dessous que les clubs de Ligue 3 auront moins de moyens.
31:20Ils vont chercher en N2, en N3, voire au niveau amateur.
31:23Mais ça développera les joueurs.
31:24Qui va développer des joueurs qui, pour eux, seront moins chers à aller chercher.
31:28Mais c'est là où il faut avoir une vision globale sur ce qui se passe dans le football français.
31:31Si tu vois un championnat comme l'Angleterre,
31:33ils ont quatre divisions professionnelles.
31:34Leur cinquième division, elle est aussi quasiment professionnelle.
31:37Et ils y arrivent depuis des années avec des affluences beaucoup plus grandes que nous.
31:41Même en Ligue 2, pour certains clubs de Ligue 2 en Angleterre.
31:44Donc, ce que les clubs doivent comprendre,
31:46c'est que ce que vous avez dit, je trouve ça intéressant.
31:48Moi, je ne vous connais pas, mais je trouve ça intéressant.
31:50Il faut développer, pourquoi pas, des compétitions avec des clubs moins huppés.
31:54Et aussi une troisième division qui va permettre de toute façon aux clubs de l'élite
31:58d'aller piocher dans ces championnats, ce qui est déjà le cas.
32:01Mais ce sont des championnats où les clubs seront mieux structurés
32:03et pourront mieux survivre.
32:04On ne parle même pas de vivre.
32:05Ils vont te dire qu'on n'a pas l'argent.
32:08Et c'est vrai que dans un contexte de déflation, les droits, ils vont te dire que c'est compliqué.
32:10Mais moi, je pense que...
32:11Ça s'appelle de l'investissement.
32:12Exactement, exactement.
32:13Ça peut paraître un peu idéaliste,
32:17mais je pense qu'il faut arrêter de se poser la question de
32:19ça nous rapporte quoi ?
32:20Il faut se poser la question de
32:21est-ce que c'est bon pour notre football ?
32:22Et quand c'est bon pour notre football, par définition, ça rapportera.
32:26Parce que ça crée des joueurs, des supporters,
32:28de l'envie, de l'entrain et ainsi de suite.
32:30Et éviter que le football, finalement, ce soit...
32:32C'est super les matchs de Champions League,
32:33mais si on veut que notre football continue d'exister
32:36d'un point de vue local, d'un point de vue territorial,
32:38d'un point de vue patrimonial,
32:39il faut effectivement des compétitions.
32:41Il y a un dossier qui est très important,
32:43c'est l'image.
32:44L'image du foot en France, honnêtement, elle est catastrophique.
32:48Il n'y a pas de grandes entreprises qui viennent dans le foot
32:50parce qu'ils disent tous qu'il y a un problème d'image.
32:53Forcément, le bilan du président actuel et tout ce qui s'est passé,
32:56qu'on ne peut pas appeler autrement que magouille,
32:58ça donne une image déplorable.
33:00Le public est un peu fâché, il ne veut pas s'abonner à Dazone.
33:03Bref, l'image est déplorable.
33:05Par contre, on commence par parler de ça.
33:07Tout à l'heure, tu parlais de l'emballage, la marque, le visuel.
33:11Tu as été dans la télé très longtemps.
33:13Est-ce qu'un président de la LFP peut dire
33:16« Les amis présidents, faites attention à votre emballage. »
33:19On parle des tribunes, des supporters, tout ça.
33:21La pelouse.
33:23Quand on voit des pelouses qui ne ressemblent à rien du tout,
33:25quand on allume la télé et qu'on regarde,
33:26ça ne donne pas envie.
33:28Moi, mon fils, il a 17 ans, je vais zapper et il s'arrête sur l'Angleterre.
33:31« Ah, regarde comme c'est plus beau.
33:33Ça brille plus, c'est plus vert, c'est plus ceci. »
33:35Alors, on y va sur le dossier de l'image.
33:36On commence par ça et il y a beaucoup de choses dans l'image.
33:38Pour le coup, ils ont peut-être abandonné sans route,
33:40mais moi, il me semble, justement, avec Arnaud Rouget,
33:42que je connais bien, avec qui je travaillais quand j'étais à Cannes,
33:45le directeur général de la LFP,
33:47c'est un sujet qui s'avait quand même engagé.
33:49Le championnat des pelouses, la qualité, il y avait la licence-club.
33:52Il y avait des amendes quand la pelouse n'était pas de qualité.
33:59Donc, je ne sais pas où ça en est.
34:00Oui, bien sûr que c'est très, très important.
34:03La première chose que tu vois, c'est effectivement sur ton écran,
34:05qu'il soit grand ou petit,
34:06est-ce que l'image t'attire ou est-ce qu'elle ne t'attire pas ?
34:08Après, sur l'image, il y a aussi effectivement la question de l'ambiance,
34:11la gestion des supporters,
34:13comment trouver le bon équilibre entre la passion, les ultras,
34:16bien comprendre les différentes typologies qu'il y a dans un stade qui n'est pas toujours...
34:19Peut-être parfois les intégrer aux discussions.
34:21Là, par exemple, sur la Ligue 2, on se rend compte qu'il y a quand même souci dans la discussion.
34:24Oui, oui, je pense qu'effectivement...
34:27Moi, je pense que le souci de la Ligue 2,
34:29il est quand même plutôt de la conduite de l'appel d'offres.
34:32Parce que Bihin, ce n'est pas complètement illogique à partir du moment...
34:36Le problème, c'est qu'ils ont vendu la Ligue 2 avant la Ligue 1.
34:37Ce n'est pas très logique parce qu'ils n'arrivent pas à vendre la Ligue 1.
34:39Ce n'est pas complètement illogique, la position de Bihin,
34:41de dire à partir du moment où finalement, alors que je n'avais pas prévu,
34:43j'ai acheté la Ligue 2 pour le samedi,
34:44maintenant, je me retrouve à un match de Ligue 1 le samedi,
34:46de dire je préfère le mettre le vendredi.
34:47Et rappelons que ce sont les présidents de notre club qui ont une nouvelle fois voté pour.
34:50Voilà, donc je pense qu'il faut trouver la position de Bihin.
34:52Franchement, extrêmement logique.
34:54C'est plus effectivement un peu la confusion de l'appel d'offres qu'elle conduit à ça.
34:56Moi, je pense que c'est le bordel autour et la confusion
34:58qui a fait que les supporters aient mal pris l'appel au dernier moment,
35:01la façon dont ça s'est fait.
35:02On est un pays un peu éruptif pour beaucoup de sujets.
35:06Non, mais l'image du foot, je rejoins Daniel, c'est...
35:09Bon, je ne suis pas un...
35:11Comment dire ?
35:12Il ne faut pas être béni-oui-oui sur le foot.
35:13C'est un sport qui aura toujours une forme d'agressivité dans les tribunes.
35:16Ce ne sont pas les Jeux olympiques, ce ne sera jamais ça.
35:18C'est comme ça.
35:19Mais malgré tout, il y a quand même des choses sur lesquelles je pense
35:21qu'il faut être un peu plus ferme dans les tribunes sur un certain nombre d'incidents.
35:25Parce qu'en effet, quand on parle de revenus,
35:27quand on parle de nouvelles ressources à la place,
35:29donc cette fameuse manne des droits télé,
35:31il y a quand même tout le tissu économique français,
35:34les grandes puissances économiques français qui n'est pas dans le foot.
35:36Ils sont dans le rugby, ils ne sont pas dans le foot.
35:38Il n'y a pas un département en France où il y a plus de licenciés,
35:41pas un, plus de licenciés rugby que de foot,
35:44même pas dans le sud-ouest.
35:45Et c'est le rugby qui, très intelligemment,
35:47ramasse la mille sur le plan des grands partenaires et pas le foot historiquement.
35:51Parce que le foot ne travaille pas sur ce qu'on appelle la RSE,
35:53qui est un sujet absolument clé pour toutes les entreprises,
35:56qui passait pour tarte à la crème il y a dix ans,
35:57mais qui est aujourd'hui fondamentale,
35:59qui sont les valeurs, les valeurs associées à ton championnat,
36:03la manière dont tu vas...
36:04Je ne sais pas, tu peux imaginer un championnat Cécifoot,
36:06enlevé de rideau, enlevé de rideau de certains matchs de Ligue 1.
36:10Tu peux travailler une politique d'emploi.
36:13Enfin, il y a plein, plein de choses qui peuvent être faites.
36:15L'environnement, un peu comme essayer de faire le rugby,
36:18des panneaux solaires au-dessus des parkings ou des stades.
36:20Contribuer, contribuer à tout ça,
36:23c'est une manière de faire veiller à les entreprises
36:25autour du championnat.
36:27Je pense aussi qu'on est un pays...
36:29Il ne faut pas que le foot soit dans son tunnel.
36:30On est quand même un pays où la tech est très importante.
36:33C'est un des fleurons de la France, c'est la French Tech.
36:35Bon, si on se dit, au lieu d'être la Ligue des talents,
36:38qui sous-entend qu'on va nous les piquer,
36:39si on se dit qu'on est un peu la Ligue de l'innovation, des start-up,
36:42et qu'on dit qu'on lance un appel à projets,
36:44on veut plein, plein d'innovations dans les stades,
36:47à la télé, sur le digital, on veut plein de trucs.
36:49On veut que les entreprises françaises qui sont dans la tech,
36:51elles contribuent.
36:52Mais ça va faire parler du championnat d'une manière complètement différente.
36:54Il y a plein de boîtes qui vont venir.
36:56Tout d'un coup, on va passer au XXIème siècle.
37:00Il faut faire attention au risque de ringardisation, en fait.
37:02Quand je parlais tout à l'heure de football à la papa,
37:04c'est vrai dans la gouvernance,
37:05mais je pense que c'est vrai aussi dans la manière dont on voit les choses.
37:08Il faut faire venir l'économie dans le foot.
37:11Et pour ça, il faut travailler, tu as raison Daniel,
37:13sur l'image au sens visuel, l'image au sens d'ambiance
37:16et tout ce que l'on peut faire...
37:17L'image, elle est souvent dégradée par la violence.
37:21Je crois que cette année, les deux dernières années ont été très dures.
37:25On a eu une saison où un entraîneur est rentré dans le vestiaire,
37:28le visage en sang.
37:29Et à chaque fois, on est aussi entre...
37:31Les ultras sont très importants au foot,
37:33parce qu'on le dit quand on vend les droits à télé,
37:35on se sert tout le temps des images...
37:38Non, parce que c'est eux qui mettent l'ambiance dans les stades.
37:39C'est eux qui mettent l'ambiance.
37:41Toute la force, c'est pas la force principale de Marseille,
37:43mais en tout cas, un élément capital quand on parle de l'OM, c'est le public.
37:48Donc, on a besoin, ça fait partie intégrante même de l'économie,
37:52parce que ce sont des consommateurs, après tout, ils viennent dans le sas.
37:54Et en même temps, on ne peut pas les laisser tout faire.
37:57Et on est sans arrêt entre les deux à...
38:00Qu'est-ce qu'on fait ?
38:00De quelle façon on peut nouer un dialogue
38:03et comprendre ce qu'ils attendent ou ce qu'ils n'attendent pas ?
38:07C'est compliqué.
38:08Moi, j'étais à Amiens pour la première journée de championnat.
38:10Je suis allé voir un match, j'étais à côté du directeur général,
38:12du président exécutif, pas Bernard Johannin, le propriétaire,
38:15mais du président exécutif.
38:16Et je voyais, il avait dans les tribunes les types qui jetaient des fumigènes.
38:19C'était la colère contre la Ligue 2.
38:22Et je le voyais faire ses comptes à encore 2000 euros, encore 500 euros.
38:25Et puis, il avait des gars chez lui qui mettaient dans les tribunes
38:28pour essayer de gérer le truc.
38:29Il ne faut pas croire que les clubs ne s'en occupent pas.
38:31Ils sont assez vigilants là-dessus.
38:33Ils essaient de mettre en place une organisation pour éviter tout ça.
38:36Après, quand il y a un incident grave,
38:38ils ont tendance à de nouveau faire un peu,
38:40à revenir un petit peu sur leur côté patron d'une communauté
38:44et donc à dire « ce n'est pas nous, c'est l'autre club ».
38:46Donc, c'est un sujet difficile.
38:48Il y a une balance à trouver, effectivement,
38:50entre l'ambiance qui est importante.
38:52Mais pour moi, globalement, je dirais quand même,
38:54au risque de déplaire peut-être à certains des auditeurs de l'after,
38:58je dirais qu'il faut quand même être intransigeant
39:00parce que l'image du foot doit absolument prévaloir.
39:03C'est comme ça, demain, qu'il y aura de l'argent dans le foot.
39:05– Bon, je rentre un peu, il nous reste trois minutes
39:06sur des questions un peu là de tambouille électorale.
39:10Il va y avoir 17 votants la semaine prochaine.
39:13Comment tu vas faire, les appeler tous un par un ?
39:15– Est-ce qu'on sait qui sont les votants, déjà ?
39:16– Non, on ne sait pas forcément,
39:18parce qu'il y a l'Assemblée Générale avant,
39:19donc on ne sait pas forcément.
39:20Mais comment ça va se passer ?
39:21– Il y a surtout les collèges de Ligue 2 et de Ligue 1.
39:24Donc, les Ligue 2, ils sont 3, ils passeront à 2.
39:26La Ligue 1, ils sont 9, ils passeront à 7.
39:28Et ce qu'on peut dire, globalement,
39:29c'est que les partisans du changement
39:33ne sont pas très présents dans les 3 et dans les 9.
39:36Donc, c'est vrai que ça paraît, c'est un peu la difficulté.
39:40– Mais si c'est 12 la vote, la brune, c'est foutu, quoi.
39:42– Voilà. – C'est quand même hyper verrouillé.
39:44– Mais c'est parce qu'aussi, effectivement,
39:46les gens qui sont mécontents…
39:47– C'est un vote à bulletin secret ?
39:49– C'est un vote à bulletin secret, oui.
39:50Dans les collèges, non.
39:52Il y a d'abord l'Assemblée Générale
39:54qui nomme le conseil d'administration.
39:55Après, les collèges se mettent d'accord
39:56pour dire pour qui ils vont voter.
39:57Et dans les collèges, ce n'est pas un bulletin secret,
39:59c'est des discussions un peu nourries.
40:01– Ligue 1, il y a qui, Ligue 1 ?
40:02Donc, Nicolas Caillaux ?
40:04– Non, Nicolas, oui, il est foutuni.
40:06Donc, lui, c'est Dauphis, il y a Caillaux,
40:08il y a Joseph Ogourlian…
40:09– Alors là, on est à deux, hein.
40:12– Mais il y a Olivier Létang, il y a…
40:15– Olivier, je ne peux pas croire
40:16qu'il ne veuille pas le changement,
40:18sinon c'est dramatique, comme je le connais.
40:20– Je ne vais pas pouvoir te les citer de tête.
40:23– Il y a Monaco, il y a Ribéau-Lovelève qui est dedans,
40:27je ne sais pas s'il est présent,
40:28je ne sais pas si j'ai intéressé par tout ça.
40:29– Il y a donc Damien Komoli.
40:30– Il y a Longoria.
40:30– Il y a Valdemar Quitta, il y a Pablo Longoria.
40:33Alors, je vous rassure, là, je n'ai pas de tête
40:34parce que les journées sont longues,
40:35mais j'ai bien la liste et je les appelle.
40:37– Pablo Longoria, président de l'OM aujourd'hui,
40:39avec ce qui s'est passé de CVC,
40:41la façon dont CVC a enflé l'OM,
40:44je suis Pablo Longoria aujourd'hui,
40:46je ne peux pas voter Vincent Labrune,
40:48surtout quand on sait le souvenir
40:49que Vincent Labrune a laissé au Vélodrome.
40:51Par respect pour les supporters de l'OM,
40:53Pablo Longoria doit ouvrir les yeux,
40:55ce n'est pas possible.
40:55– Je rappelle que Nasser Al-Rafi
40:56avait voté Michel Deleuze la dernière fois,
40:59– Oui, mais maintenant, il est bien avec…
41:02– Il y a une question que je ne sais pas
41:03si vous allez encore avoir l'opportunité
41:07peut-être de discuter avec eux,
41:08mais en tout cas, je peux vous glisser une question,
41:11même si vous l'avez sûrement, c'est simple.
41:13Êtes-vous conscients que le football français
41:16est au bord du précipice, en fait ?
41:18Le précipice au niveau de l'image,
41:20avec tout ce qu'on vient de parler aujourd'hui
41:22et les jours précédents,
41:23le précipice sur le plan financier
41:26et sur le plan sportif,
41:27puisque tout ça, ça découle.
41:29Donc en fait, soit ils en sont conscients,
41:31ils peuvent mettre leur ego de côté,
41:32on a fait des choses bien,
41:33on a fait des choses moins bien,
41:35mais là, il faut qu'on tourne,
41:36sinon on va droit et on va tomber.
41:38En fait, c'est simple.
41:39Déjà, comme vous l'avez dit,
41:40tous les sports sont en grande difficulté,
41:42le football mondial est en grande difficulté
41:44sur les nouvelles générations,
41:45sur plein plein de choses
41:46dont on parle souvent dans l'after,
41:48et s'ils ne comprennent pas que là,
41:50que ce soit de la tête jusqu'à la base,
41:53c'est-à-dire le football amateur,
41:55ils sont en grande difficulté.
41:57Tu vois, tu dis qu'il ne faut pas leur donner de leçons,
41:59et en même temps, tu tiens à des secours.
42:00Non, il faut leur demander.
42:01Il faut leur demander,
42:02est-ce que vous savez,
42:03si vous dites si, si, si,
42:05si vous répondez.
42:06Si vous savez que vous allez dans le mur,
42:07c'est une manière quand même de...
42:08Ben non, pas est-ce que vous allez dans le mur,
42:10on a fait des choses moins bien.
42:11De toute façon, t'es obligé de les rassembler.
42:13Tu sais, moi, j'ai entendu des présidents
42:14qui vont voter,
42:15et pour le citer, Louis-Nicolas, me dire,
42:18oui, mais nous, parfois,
42:19on a la tête dans nos clubs,
42:21Laurent-Nicolas, pardon,
42:23nous, parfois, on a la tête dans nos clubs,
42:25on est dans nos emmerdes et tout,
42:26ce qui se passe à Paris,
42:28on ne sait pas.
42:29Mais là, on leur dit,
42:31on peut leur dire,
42:32oui, il défend son pote,
42:33mais sans savoir que son pote
42:35l'emmène dans le mur, au fond.
42:36Je pense qu'il faut professionnaliser
42:38le conseil d'administration,
42:39ça veut dire quoi ?
42:39C'est un peu des sujets d'entreprise,
42:41mais ça veut dire que quand il y a une décision à prendre,
42:43il ne faut pas leur filer un truc de 180 pages
42:44qui arrive la veille, qu'ils n'ont jamais lue,
42:46il faut leur faire des synthèses,
42:47il faut leur envoyer une semaine avant
42:48qu'ils aient le temps de s'informer du dossier.
42:49En fait, il faut faire en sorte
42:50que les choses soient professionnelles.
42:52Je veux dire, ce saut un peu quantique,
42:53il est dans les tribunes,
42:54il est dans l'image du foot,
42:55il est dans les compétitions,
42:56il est dans avoir une attitude de challenger,
42:58mais il est aussi dans la professionnalisation
43:00de la LFP en général.
43:01C'est quoi la LFP ?
43:03Soit c'est l'organisateur des compétitions,
43:05soit c'est une entreprise qui a une vraie plateforme
43:06d'expérience pour les clients
43:08et de service pour les clubs.
43:10Si ça devient une plateforme de service pour les clubs,
43:11on a parlé des coûts de la LFP qui ont beaucoup augmenté,
43:14il faut qu'en échange,
43:14elles rendent des services aux clubs.
43:15Donc, il faut qu'elles se professionnalisent.
43:17On sait que dans les clubs,
43:18il y a beaucoup de pauvreté sur les sujets commerciaux,
43:21CRM, data, IT.
43:23Ils sont très pauvres là-dessus
43:24parce qu'ils mettent tout l'argent dans le sport.
43:26Eh bien, c'est peut-être à la LFP
43:27de prendre un petit peu la main sur ces sujets
43:29et se transformer en plateforme de service.
43:30Donc, professionnaliser la gouvernance
43:32et professionnaliser la LFP,
43:34c'est très important également.

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